Un seul titre de presse le 2 août, L’Intransigeant…
Trois grand sujets: la Guerre d’Espagne, la fin (ou presque) du Tour de France et l’ouverture des Jeux Olympiques de Berlin qui vont consacrer malheureusement le triomphe d’Hitler sur les démocraties. La France, elle, pense aux congés payés récemment obtenus en se ruant vers les trains…
bien que les spécialistes sur cette époque pensent plutôt que les vrais départs en masse ont eu lieu à l’été 1937.
Avant de passer aux choses sérieuses, un clin d’oeil humoristique avec les prévisions météo de l’Intransigeant…
données par un abbé et considérées comme des pronostics ! Le tout en haut à gauche de la une !
La fin du Tour de France. Pas tout à fait mais la remontée vers Paris puisque la fin, ce sera pour ce 2 août avec…
demain pour l’auteur de l’article correspond à aujourd’hui pour le lecteur du journal.
Les Français ont sauvé l’honneur dans cette avant-dernière étape coupée en deux demi-étapes pour muscler la course. Double victoire, en ligne pour le sprinter Le Grévès à Viré, sa sixième victoire tout de même! et victoire de l’équipe de France d’Antonin Magne dans le contre-la-montre par équipes à Caen.
Victoires qui ne changent pas grand chose à l’ordre établi, Magne restant à un peu moins de 27 minutes du maillot jaune Sylvère Maes.
Un Tour de France qui a retrouvé le temps qui faisait lors de la première semaine…
la pluie d’un mois de juillet 36 pourri !
Les Jeux Olympiques de Berlin…
ou le triomphe d’Hitler dans le concert des nations, la première revanche du Diktat de Versailles avant la vraie, celle qui se fera par les armes. D’ailleurs le titre de cet article dit bien l’état d’esprit de l’Allemagne en ce mois d’août 36.
Les Jeux doivent être une réussite et les dignitaires nazis accueillent au mieux les délégations comme ici,…
le docteur Lippert remettant une médaille au vainqueur du marathon des premiers jeux de l’aire moderne, en 1896 à Athènes: Louis Spyridon.
Le parcours de la flamme olympique a reçu de partout un accueil triomphal…
en Tchécoslovaquie…
comme à la frontière austro-yougoslave.
En Espagne, la guerre totale.
Après un moment d’accalmie pour récupérer des munitions et des armes, les combats ont repris de plus belle. Les félons pour s’assurer les accès à la mer vitaux pour eux pour leur ravitaillement et pour les troupes venus d’Allemagne et d’Italie.
Au Pays Basque, les combats font rage. Une carte pour comprendre la situation militaire pourtant confuse, les flèches représentant le déplacement des troupes franquistes.
Une guerre très dure comme on peut le lire avec ce titre révélateur, tout le monde suspectant tout le monde:
Une guerre plus qu’indécise avec des communiqués contradictoires comme on peut le lire ci-dessous pour les mêmes combats:
Au nord de Madrid, objectif suprême de Franco, c’est par endroit Verdun.
La guérilla-A proximité d’une voie ferrée qui délimite la zone des combats, un guetteur bien abrité, surveille attentivement le terrain.
A l’abri d’une crête, un groupe de miliciens s’avance prudemment pour aller renforcer la ligne de feu.
Un poste d’observation- Un groupe surveille à la jumelle binoculaire les positions adverses. (? erreur de photo de la rédaction?)
Des Bâtiments réquisitionnés à Madrid- Le cercle des Beaux-Arts est occupé par les miliciens du Front Populaire qui y ont établi une permanence.
Sur l’aérodrome de Madrid- Un Bréguet gouvernemental atterrit à Madrid après une mission de bombardement.
Au port de Passages (?), où se déroulent les combats actuels. A droite, près d’un milicien, un arbre mutilé par le bombardement.
Un article de Jean d’Esme raconte même comment débuta le soulèvement franquiste au Maroc espagnol dont les seules victimes furent deux jeunes officiers.
D’autres vues de réfugiés, arrivant à Barcelone sur un cargo allemand « Bellona ».
Le cargo allemand « Ballonna » est arrivé à Barcelone venant de Santander, via Gijon. Il avait à son bord une centaine de réfugiés de nationalités diverses dont quatre blessés par un éclat d’obus tombé au moment de l’embarquement à Gijon.
Une foule nombreuse, à la tête de laquelle se trouvaient les personnalités de la ville, assistait au débarquement des réfugiés et des blessés.
Pour terminer cette lecture de l’Intransigeant, le journal se fait de la publicité en annonçant le parution d’un sensationnel recueil documentaire en héliogravure, qui sera en vente partout aujourd’hui samedi.