Une seule revue pour ce mini kiosque du 17 septembre, mais une revue qui sort de l’ordinaire comme le VU d’il y a quelques jours.
Regards n°140, un magazine très politique édité par le Parti Communiste. On va y retrouver des signatures connues: Clara Malraux épouse d’André Malraux, Aragon, le peintre Jean Lurçat, l’historien et le journaliste Georges Soria.
L’éditorial de Diplomaticus met sur un plan d’égalité par un photo-montage, les Nazis à Nuremberg et un meeting du P.P.F. de Doriot à Paris. Il va jusqu’à suggérer que le financement de ce parti vient d’Allemagne. Rappelons qu’à Nuremberg, il y a peu, Hitler a désigné le bolchévisme comme l’ennemi à abattre et que son discours a été bien compris par les Communistes français.
Plusieurs articles rendent compte de la situation en Espagne avec des articles ciblés. Pas de l’actualité immédiate mais des articles plus fouillés.
Le très stalinien journaliste Georges Soria raconte sa rencontre…
une unité militaire composée de miliciens républicains qui s’entrainent pour composer un bataillon très efficace, le bataillon de fer. Ce sont des ouvriers qui composent ce groupement, encadrés par des militaires de carrière.
Ces hommes ont combattu dans les affrontements de la Sierra (de Guadarrama certainement).
L’artiste peintre Jean Lurçat insiste sur la protection des oeuvres d’art par les Milices Républicaines.
La situation est urgente car des oeuvres d’art peuvent être détruites ou transportées à l’étranger, principalement par de grands propriétaires qui fuient pour rejoindre le camp rebelle.
Un article signé de 2 journalistes racontent les combats autour de Saragosse.
En insistant sur le déséquilibre des forces, il met en relief le sens des sacrifices des combattants républicains.
Clara Malraux raconte l’arrière du front de la Sierra de Guadarrama, avec le camion de la Maison de la Culture Populaire.
Elle parle de sa visite dans quelques maisons bourgeoises réquisitionnées dont les propriétaires ont fui, une autre au palais de l’Escorial occupé dans une aile par une prison républicaine, dans une autre par un hôpital.
Un autre journaliste écrit un article sur le Maroc espagnol, d’où est partie la rébellion.
Il y a rencontré un ami qui y décrit la situation. Franco s’est servi des erreurs de la République vis à vis des indigènes pour se les aliéner et en recruter un maximum dans son Tercio. Il raconte l’exécution d’un militant de gauche pourtant français, assassiné par les franquistes en même temps que des militants espagnols. La terreur militaire règne sur Tétouan.
On retrouve dans ce magazine, des articles plus anecdotiques, comme un sur les chasseurs et les braconniers, en France. Beaucoup plus militant que cet article intitulé Retour du pays du peuple-Soleil… tout simplement.
Aragon revient-il d’Egypte ou du pays des Mayas ou des Aztèques ? Non, d’URSS, le pays du peuple-roi où s’édifie le communisme. On y parle des réalisations mais aussi des traîtres Trotsky, Kamenev, Zinoviev au service d’Hitler et de la Gestapo. Le grand Aragon n’y va pas avec le dos de la cuillère et son alignement sur la ligne la plus stalinienne est total. Les images qui accompagnent cette visite dans ce petit paradis soviétique sont lénifiantes:
Des ouvriers écoutant des discours officiels,…
de jeunes filles insouciantes,…
Moscou ressemblant à Las Végas !
Regards, d’ailleurs, propose à ses lecteurs (un peu fortunés tout de même) de se rendre compte sur place de cette société idéale,…
celle que la police politique voudra bien leur montrer. Un voyage en URSS de 15 jours pour assister aux fêtes de la célébration du 19ème anniversaire de la Révolution d’Octobre.
La page humoristique pour finir…
très politique, elle aussi et pas très humoristique, somme toute !