108 POILUS de CADEROUSSE, 108 DESTINS… Ernest CHIROT.

108 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 108 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Trente-deuxième nom de la liste: Chirot Ernest Marius Joseph.

Seconde face du Monument.

Premier nom de la seconde face du monument, la face sud.

Le tragique destin d’Ernest Chirot va nous emmener sur le champ de bataille le plus connu de la Grande Guerre pour le grand public, Verdun, au coeur de cette année 1916. En effet, Ernest Chirot appartenant au 2ème et 3ème Régiments de Marche des Zouaves, des régiments d’Afrique dont il ne foulera jamais le sol puisque les métropolitains étaient regroupés en France, se retrouva au coeur de la tourmente.

Né le 18 février 1896 à Caderousse, il fut donc appelé sous les drapeaux par anticipation, en 1915, le 10 avril. Après sa période de formation militaire, il fut versé au 3ème Zouaves le 29 novembre de la même année. Le régiment était alors au repos à l’arrière des troupes britanniques et belges dans le nord de la France, du côté de Petite Synthe, non loin de Dunkerque. Ce repos était bien mérité pour les hommes de ce régiment qui avaient subi des pertes importantes lors de la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 6 octobre 1915. Le régiment avait été cité à l’ordre de l’armée par le général Gouraud pour des faits d’arme pendant cette bataille. Cela Ernest ne l’avait pas connu.

Couverture du livret racontant l’historique du 2ème R.M. Zouaves.

L’attaque allemande sur Verdun du 21 février 1916 allait rapidement emmener ce régiment dans ce secteur, au milieu du déluge de feu. Cela Ernest allait le connaître et il allait y laisser sa vie. Dès le 24 février, les hommes étaient au front à la cote du Poivre, un secteur particulièrement visé par les bombardements des troupes allemandes. Le 25, le 3ème Zouaves brisait une attaque des fantassins allemands, défense qui allait sauver Verdun d’une prise allemande suivant l’avis de la hiérarchie française.

Du 10 avril au 1er juillet 1916, le 3ème Zouaves tint le secteur du bois Carré d’Avocourt, à l’ouest de Verdun. Sous les bombardements incessants, dans la boue due à un printemps particulièrement pluvieux, Ernest et ses frères d’infortune souffrirent beaucoup.

Le 23 juin 1916, le 2ème Régiment de Zouaves ayant été décimé toujours sur le front de Verdun, des éléments du 3ème Zouaves furent prélevés pour renforcer cette unité. Il faut dire que la préoccupation de l’Etat-Major était la future bataille de la Somme et que les régiments à Verdun devaient se débrouiller seuls pour compléter leurs effectifs. Ernest retrouva donc le 2ème Zouaves quelques mois après l’avoir quitté.

On est alors à un moment charnière de la bataille de Verdun. Les Allemands n’ont pas réussi à percer et les Français commencent leurs mouvements de reconquête du terrain perdu. Le 15 juillet, les Zouaves attaquent sur les crêtes de Thiaumont à Fleury et brisent la résistance allemande.

Extrait de l’Historique du 2ème R.M. Zouaves.

Ernest fait partie de ces hommes intrépides. Puis, le 19, ce sera la prise de la poudrerie de Fleury où les Zouaves firent plus de prisonniers allemands qu’ils n’étaient eux-mêmes. Ernest est tué le 26 juillet suivant lors de combats de renforcement de positions quelques heures avant que le 2ème Zouaves ne soit relevé momentanément de ce secteur. Cela Ernest ne le connaîtra pas.

Il avait 20 ans et 177 jours. Il n’avait pas connu grand chose de la vie.

Il était le premier enfant du couple Joseph Elie Chirot- Victorine Jeanne Millet qui s’était uni à Caderousse le 1er mai 1895.  A cette date, son père était un jeune homme de 24 ans originaire de Roquemaure qui avait monté une entreprise de fabrication de balais en Vaucluse. Son épouse, sa cadette de 2 ans, était originaire de Caderousse. Ernest naquit donc quelques mois après cette union. La famille  habitait dans la petite rue Pied-Gaillard. Un petit frère Olivier allait naître en 1902 dans le foyer. Il aura la chance d’éviter la Grande Guerre, ce qui dut soulager les siens. Il semble que le corps d’Ernest ait été ramené à Caderousse après guerre, bien qu’il n’en reste aucune trace dans le cimetière du village.

La famille Chirot lors du recensement de 1906 à Caderousse.

D’un bon niveau scolaire, Ernest était conducteur d’auto quand l’armée eut besoin de ses services… et de sa vie.

Il semble que son corps ait été ramené à Caderousse après guerre, bien qu’il n’en reste aucune trace dans le cimetière du village.

 

La fiche d’Ernest Marius Joseph Chirot de Mémoire des Hommes

Ernest Marius Joseph Chirot , matricule 1036 classe 1916, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que ce patronyme Chirot ne soit plus présent dans la région, les plus près étant dans l’Ain et le Gers, si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Augustin Clarisse.

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