Archives quotidiennes : 25/05/2018

115 POILUS de CADEROUSSE, 115 DESTINS… les frères Gabriel et Etienne RAYMOND (la guerre).

115 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 115 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quatre-vingt quatrième nom et quatre-vingt cinquième de la liste: Gabriel et Etienne RAYMOND.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Etienne et Gabriel Raymond en respectant l’ordre alphabétique, Gabriel et Etienne en respectant l’ordre chronologique mais Etienne et Gabriel pour leurs destins tragiques après la mobilisation.

Etienne et Gabriel rejoignent leurs unités respectives dès le 4 août 1914 après un petit voyage, à Toulon pour Etienne au 4ème Régiment d’Infanterie Colonial, à Grenoble pour Gabriel et les Chasseurs à Pied . Une semaine plus tard, ils sont à pied d’oeuvre dans l’est de la France, face aux Allemands.

Le parcours d’Etienne Raymond.

Pas facile à s’y retrouver pour cause de contradiction entre la fiche matricule et le registre matricule de ce Poilu. Le premier indique qu’il sert au 34ème RIC et le second au 4ème RIC. Le premier parle d’un décès le 7 septembre 1914 avec on le devine, un 2 effacé et le second d’une disparition le 2 septembre 1914 avec un 0 gribouillé après le 2. Enfin, ce décès se serait produit à Beauzée (-sur-Aire certainement) pour la fiche de Mémoire des Hommes alors que rien n’est mentionné sur le Registre Matricule. Ce qui nous amène à ces 2 hypothèses dessinées sur cette carte…

…distantes d’environ 50 kilomètres entre elles. La ville de Beauzée ne pouvant pas avoir été inventé, on retiendra donc celle-ci qui pourrait correspondre à cet extrait d’un historique succinct du 34ème RIC…

…Beauzée se situant non loin de Saint-Mihiel.

On peut donc penser qu’Etienne Raymond a été tué au combat le 7 septembre 1914, près de Saint-Mihiel, à Beauzée alors qu’il était fantassin au 34ème Régiment d’Infanterie Coloniale.
Faute de plus de détail pour cause d’absence de Journal de Marche de cette unité, on citera quelques extraits de celui du 4ème RIC pour comprendre ce qu’endurèrent les hommes pendant ce caniculaire et sanglant août 14…

Des réservistes épuisés par leur manque d’entraînement, écrasés par la chaleur et leurs sacs bien trop lourds qui en arrivent à refuser les marches forcées…

Des baptêmes du feu où on est obligé de refluer sans avoir tiré un seul coup de fusil et sans avoir vu le moindre allemand, l’artillerie ennemie étant très présente. Si bien qu’au bout de quelques jours…

on a affaire à des unités composées d’hommes tellement fatigués que les gradés supplient leur hiérarchie de laisser un peu souffler les gars !

En août 14, nombre d’hommes furent tués sans comprendre vraiment ce qu’il leur arrivait ! Ce fut le 7 septembre 1914 pour Etienne Raymond. Il était alors âgé de 31 ans et 2 mois. Il repose à la Nécropole Nationale de Rembercourt-Sommaisne dans la Meuse, à deux kilomètres de Beauzée-sur-Aire, ce qui conforte notre hypothèse.

Un autre Caderoussien, Marius Devalois allait connaître le même sort qu’Etienne dix-huit jours plus tard, le 25 septembre 1914, à Beauzée, alors qu’il servait dans le même 34ème RIC. On en déjà parlé.

 

La fiche matricule d’Etienne Esprit Raymond de Mémoire des Hommes

Etienne Esprit Raymond, matricule 146, classe 1903, bureau de recrutement d’Avignon.

Le parcours de Gabriel Raymond.

Plus facile à suivre le parcours de Gabriel ! Il rejoint le 24ème Bataillon de Chasseurs à Pied et obtient le grade de caporal le 09 septembre 1914. Fin octobre 1914, les Chasseurs combattant dans un secteur où le sang n’a pas fini de couler, celui de Mort-Homme, au nord-ouest de Verdun. Nous sommes au tout début de la guerre des tranchées et  les Français continuent d’attaquer à tort et à travers. C’est le cas, ce 29 octobre quand les chefs de corps reçoivent cet ordre de l’état-major.

 

Aujourd’hui, on attaque. Ce sera pour 15h30.

Baïonnettes aux canons et sus à l’ennemi ! Sauf que les Allemands ne l’entendent pas de cette oreille et les Chasseurs sont pris sous un déluge de feu et de fer.

L’artillerie, les mitrailleuses (la mousqueterie, un terme datant de l’Ancien Régime !) et vent de panique chez les assaillants qui refluent en désordre, presque un sauve-qui-peut, on a déjà lu une telle scène !

Le bilan ce cette après-midi sanglante est lourd, très lourd…

Plus de cent tués, les disparus étant bien souvent des tués en puissance et plus de deux cents blessés, trois cents hommes mis hors de combat pour rien. Ce 29 octobre 1914, Gabriel Raymond était âgé de 33 ans et 6 mois.

La fiche matricule de Gabriel Joseph Raymond de Mémoire des Hommes.

Gabriel Joseph Raymond, matricule 272 de la classe 1901, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Raymond est encore bien présent en Vaucluse comme dans le Gard, si quelqu’un reconnaît en Gabriel Joseph son ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces petites biographies.

A suivre… Louis Raynaud.

 

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