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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… ALLAN Abel Marius.

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Commençons par la premier de la liste… dans l’ordre alphabétique : ALLAN Abel Marius.

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Il naquit le 02 février 1889 à Caderousse. Son père Pierre Ferdinand Allan était relativement âgé à sa naissance puisqu’il avait 52 ans. Il exerçait la profession de maçon. Sa mère, Marie Antoinette Lucie Vallon était bien plus jeune, âgée de 35 ans. On notera sa profession de fruitière sur l’acte de naissance d’Abel. Un emploi saisonnier certainement. Le père n’était plus là quand Abel fut appelé sous les drapeaux en 1910. Sa situation de soutien de famille lui permit tout de même d’échapper à 2 mois de classe, certainement pour pouvoir rentrer les blés, étant lui même devenu cultivateur… comme nombre de jeunes caderoussiers au début du XXème siècle.

Abel Marius, de la classe 1909 fut donc appelé le 05 octobre 1910, à l’âge de 21 ans comme c’était la loi à cette époque, avant que l’âge ne soit abaissé à 20 ans peu de temps après puis à 19 ans après la grande saignée de l’été 1914. Il fit ses classes au 19ème Régiment d’Artillerie de Campagne à Nîmes avant de revenir à Orange au 55ème R.A.C. le 1er novembre 1911. Pas de longs voyages pour ce jeune Caderoussier qui était cantonné à Camaret ou Jonquières ou Courthézon suivant le groupe auquel il appartenait. Il exerçait la fonction de Maître Pointeur dans sa batterie, fonction importante pour la justesse e l’efficacité des tirs.

Libéré le 25 septembre 1912 avec en poche un Certificat de Bonne Conduite, il se maria peu de temps après, le 23 juin 1913 avec une jeune fille de Montfaucon, Henriette Louise Capeau. Ils s’installèrent alors dans le Gard, sur la rive droite du Rhône, juste en face de Caderousse, en février 1914. Abel n’eut pas trop le temps de s’habituer à cette nouvelle vie puisqu’il dut rejoindre son unité d’artillerie le 3 août 1914. Un enfant était-il né entre temps ? Les Archives du Gard ayant oublié de prendre le tournant numérique celles du reste de la France, on n’a pas pu vérifier cela. Toujours est-il que, si un enfant était né de cette union, c’était certainement une fille car le patronyme Allan a disparu de Montfaucon de nos jours.

Le 55ème R.A.C. participa à la guerre en Lorraine puis à la bataille de la Marne avant de se retrouver sur le front de Verdun quand celui-ci fut stabilisé. Il était encore sur un secteur à l’ouest de Verdun quand la grande offensive allemande fut déclenchée, le 21 février 1916. Les artilleurs étaient les plus sollicités pour répondre au déluge de feu allemand et Abel et ses compagnons ne chaumèrent guère de février à avril 1916, date à laquelle l’unité fut relevée pour prendre quelques semaines de repos du côté de Nieuport, coin du front plus calme puisque les belligérants étaient séparés là-bas par des grandes zones inondées empêchant tout espoir de franchissement. Sur les plages de la mer du Nord, c’étaient presque des vacances pour les artilleurs.

Cela ne dura que quelque temps puisque le 55ème R.A.C. s’en retourna à nouveau près de Verdun en juin 1916. Le 1er juillet 1916, Abel Marius Allan était tué d’un éclat d’obus lors d’un duel d’artillerie sur le territoire de la commune de Fromereville (-les-Vallons de nos jours) située à 5 km à l’ouest de Verdun. L’offensive allemande avait été brisée et les Français commençaient la longue et sanglante reconquête des quelques kilomètres perdus.

La transcription du décès a été notée à Montfaucon et non à Caderousse. Abel Allan repose dans la Nécropole Nationale « Glorieux » de Verdun, tombe individuelle 112.

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Le cercle rouge représente le secteur de Verdun; le front noir est celui de décembre 1915… le trait rouge montre la ligne extrême de l’avancée allemande et la flèche rouge indique la commune de Fromereville où Abel Allan perdit la vie.

Abel Marius Allan matricule 413 classe 1909, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que le patronyme Allan n’apparaisse plus à Caderousse ni à Montfaucon, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède et veut faire partager d’autres photos ou documents.

A suivre: Julien Arnoux.

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