Archives de Tag: guerre civile

Une lettre du 28 mai 1871 nous parle de la COMMUNE de PARIS

Un pli, une simple page de papier pliée puis fermée à la cire et envoyée depuis Montmorillon dans la Creuse par El(isabeth) ou El(ise) de Laveaucoupet-Briguet à sa nièce Marie de Laveaucoupet vivant habituellement à Paris (48-rue de Berry) mais réfugiée pour la circonstance à Saint-Sulpice-le-Dunois, également dans la Creuse.

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La lettre est partie de Montmorillon le 28 mai 1871 et est arrivé à destination le 29 mai. Voici son contenu, il semble que le début n’y soit pas.

« …passé rue de Berry et rue Tronchet, dis-le moi et explique-moi aussi comment à son âge, il a pu rester dans Paris sans être forcé de prendre part à cette affreuse lutte.
Mme de Ladmirault a su par Edouard son maître d’hôtel à Lille et qui est venu passer 4 ou 5 jours à Lafouchardière que les communeux cherchaient l’appartement du Général. Ils sont allés rue Lascaze où le concierge a eu l’esprit de leur dire qu’il n’y avait …. plus depuis longtemps et qu’étant … à Lille aussitôt après son retour d’Afrique il n’avait peut-être plus d’appartement à Paris. Dieu veuille qu’ils se soient contentés de cette explication.

Je viens d’avoir une dépêche d’hier 27 six heures du soir, ils sont encore sauvés tous les deux mais on continue à se battre et Paris brûle toujours au moins dans une partie. je vous écrirai dès que j’en aurai une autre et j’attendrai même jusqu’au dernier moment pour mettre ces lignes à la poste.

Adieu mille amitiés autour de toi. Si Zulma est à Laborde fais-lui donner des nouvelles de ton père .
Ta tante dévoué… »

Sur le rabat comme promis, la correspondante a ajouté ces mots:

« Je reprends ma lettre à la poste pour te dire que je viens d’avoir une dépêche de ce soir 28 à trois heures. Ils sont bien tous les deux. »

Quelques remarques:

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Que ce soit Jules de Laveaucoupet ou Paul de Ladmirault, dont on lit ces noms dans la lettre, ce sont des généraux du Second Empire aussi peu brillants face aux Prussiens en 1870 que particulièrement féroces quand il s’agit de réprimer la Commune de Paris, au moment de la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871).

Car c’est bien des derniers instants de la Commune dont parle cette lettre quand l’auteure dit que « Paris brûle, tout au moins une partie ». Oui la partie est, autour du Père Lachaise où furent massacrés des milliers de Communeux.

Elle dit d’ailleurs « communeux » dans le lettre comme il est coutume de la dire à cette époque comme , suffixe déjà péjoratif mais beaucoup moins que celui qui le remplaça par la suite dans les manuels d’histoire: « communard ».

Manifestement toute cette noblesse avait fui Paris au moment des événements, du déclenchement de la Commune le 18 mars et la prise des canons par le peuple sur la butte Montmartre. Il semblerait toutefois que quelques membres de la famille de Ladmirault soient restés en ville, que des communeux les cherchaient mais qu’ils n’étaient pas aussi virulents que la presse versaillaise le disait en se contentant de la vague explication d’un concierge pour s’en aller.

En effet Ladmirault comme il est dit avait bien officié en Algérie (Kabylie) puis était  revenu en métropole pour prendre un commandement à Lille… avant la débâcle de 1870.

Deux autres lettres suivent celle-ci, du 3 juin et du 10 juillet. Dans cette dernière, l’auteure dit

« Ferdinand est parti lundi dernier pour Luchon, il a été content de savoir avant de nous quitter qu’Ernest Capillon avait été tiré de la bagarre par ton père, j’ai écrit à sa grand-mère pour lui dire que j’en étais contente aussi… »

Le général de Laveaucoupet aurait-il usé de son pouvoir pour sauver un communard de ses connaissances?

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22-23 Février 2014: ARGELèS-COLLIOURE 75 ans après LA RETIRADA

Voici quelques vues de la commémoration de la Retirada organisée par l’Association ffreee à Argelès-sur-mer.

ffreee: Fils et Filles des Républicains Espagnols et Enfants de l’Exil, une association qui milite pour le maintien de la mémoire de la Retirada, cet épisode de la Guerre civile d’Espagne qui vit 500 000 républicains espagnols fuyant la répression franquiste franchir les Pyrénées pour y être accueillis comme des parias dans des camps de fortune par la République Française: les plages du littoral catalan (et principalement Argelès/mer) au mois de février 1939. Pas de baraquements, pas de toilettes, presque pas de points d’eau potable, rien que des trous dans le sable…  au mois de février quand souffle la Tramontane.

Célébrations du 75 ème anniversaire de cette tragédie:

1er étape: la marche sur la plage d’Argelès où se situait le camp jusqu’au cimetière des Espagnols, derrière le drapeau républicain espagnol:

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2ème étape: la conférence sur l’enseignement en Espagne de 1931 à nos jours (l’Espagne reste très en retard par rapport aux autres pays européens pour les dépenses publiques d’enseignement, même après 37 ans de démocratie) et les témoignages d’enfants de la Retirada:

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3ème étape: le concert d’un groupe de musiciens chantant des airs des Brigades Internationales:

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4ème étape le lendemain sur la tombe d’Antonio Machado à Collioure (non organisé par ffreee):

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Et une dernière étape sur le chemin du retour à la Maternité d’Elne où une institution suisse dirigée par Elisabeth Eidenbenz vint en aide aux mamans et enfants de la Retirada puis à des familles juives de 1938 à 1942.

Fiers d’avoir marché derrière le drapeau républicain espagnol !

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JEU ESPANA 36- Traduction française.

Un jeu de simulation historique faisant revivre en 10 tours les évènements de la guerre civile. Edité par Devir.es en castillan. Traduction en français déposée sur Ludism.fr, le site de règles.

Le jeu commence peut après le putsch militaire de Franco du 17 juillet 1936. Des cartes reprenant les évènements réels (mort de Durruti, intervention des Allemands et des Italiens, intervention de Brigades Internationales…) surviennent (ou pas) suivant les tirages. Les putschistes jouent en premier et le joueur menant les troupes républicains réagit aux actions adverses. Bien sûr comme dans la vraie Histoire, les forces fascistes sont supérieurement armées mais dans les quelques parties faites, ni Barcelone ni Valence n’étaient tombées au moment du déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale ce qui aurait changé bien des choses…

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Une extension maritime existe mais je ne l’ai pas encore traduite.

Voir la traduction dans le fichier:

espana 36 régle du jeu complète

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Le plateau de jeu au moment du début de la partie.

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FRANQUISME: Un poste-frontière qui annonce la couleur! (photographie)

Trouvée aux Puces de la Mosson (Montpellier) une photo ancienne datant d’entre 1939-1950 et montrant une cabane-chalet frontière dans les Pyrénées où un groupe de touristes se fait prendre en photo avec les militaires espagnols et français. On peut lire au-dessous du portrait du dictateur, ESPANA UNA, GRANDE Y LIBRE ….(caché-peut-être ARRIBA  (on voit RR) ESPANA … (caché, peut-être) CON   FRANCO. Je suis preneur si quelqu’un me localise le lieu.

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