Tous les ans, le monde cyclotourisme européen se donne rendez-vous dans le sud de la France à l’occasion du week-end pascal pour une concentration appelée « Pâques en Provence ». Tous les ans, la ville cible change pour accueillir des milliers de cyclotouristes.
En 1969, c’était Caderousse qui avait été choisie par les organisateurs, la FFCT, la Fédération Française de Cyclotourisme et le Comité Velocio.
Voici le porte-clé souvenir de cette journée de 1969:
l’église Saint-Michel de Caderousse au recto.
Comme on peut le lire dans le site de la FFCT: ffct.org cette concentration pascale est née en 1924 et a été créée par l’apôtre du cyclotourisme Paul de Vivié, originaire de Provence (Pernes les Fontaines) exilé à Saint-Etienne et qui « descendait » dans le Midi pour les fêtes de Pâques et eut l’idée de convier ses adeptes.
Le cyclotourisme et « Vélocio »
Le néologisme « cyclotourisme » a été créé en 1888 par celui qui est considéré comme l’apôtre du cyclotourisme, Paul de Vivie, alias Vélocio.
Né à Pernes-les Fontaines en 1853, Paul de Vivie vécut à Saint-Etienne où il mourut en 1930 des suites d’un accident de la circulation.
Personnage hors du commun, il fut un ardent défenseur des vertus du cyclotourisme notamment dans la revue qu’il créa « Le Cycliste » moyen d’expression et d’information des randonneurs à bicyclette.
Précurseur tant en technique, qu’en diététique, il exhorta les industriels stéphanois à se lancer dans la fabrication des cycles. Il démontra à cette époque que l’on peut rouler longtemps (il faisait des étapes de 40 heures), pour peu que l’on suive des règles élémentaires de pratique et d’hygiène.
Ses « sept commandements » sont restés en mémoire et demeurent encore aujourd’hui des préceptes à suivre pour rouler bien et longtemps.
Les 7 préceptes de Vélocio :
– Haltes rares et courtes, afin de ne pas laisser tomber la pression.
– Repas légers et fréquents : manger avant d’avoir faim, boire avant d’avoir soif.
– Ne jamais aller jusqu’à la fatigue anormale qui se traduit par le manque d’appétit et de sommeil.
– Se couvrir avant d’avoir froid, se découvrir avant d’avoir chaud et ne pas craindre d’exposer l’épiderme au soleil, à l’air, à l’eau.
– Rayer de l’alimentation, au moins en cours de route, le vin, la viande et le tabac.
– Ne jamais forcer, rester en dedans de ses moyens, surtout pendant les premières heures où l’on est tenté de se dépenser trop parce qu’on se sent plein de forces.
– Ne jamais pédaler par amour-propre.
Pâques en Provence
Paul de Vivie (1853-1930) installé à Saint-Etienne, c’est de là qu’au début du siècle, il aimait rejoindre, d’une seule traite sa Provence natale.
A partir de 1924, il donne rendez-vous aux lecteurs de la revue « Le Cycliste » aux Baux-de-Provence. Ainsi est née la concentration de Pâques. Chaque année, jusqu’en 1930, sous l’égide de la Fédération, il invite les cyclotouristes au meeting pascal. Vélocio meurt en mars 1930, André de Boubers, Président de la FFSC (devenue la FFCT), propose alors que ce meeting soit organisé chaque année en souvenir de Vélocio.
Depuis lors, les instances de la Fédération ont perpétué ce meeting, de manière continue et assidue, en respectant le caractère simple de cette manifestation.
Au dos du porte-clé de 1969, on peut voir le visage de Vélocio:
Pâques en Provence est aussi l’occasion d’organiser des épreuves de régularités sur 24, 48, 72 heures appelées « flèches vélocio ». C’est l’Audace Club Parisien qui organise cela depuis sa création en 1904 par un autre génial précurseur de la cause cycliste: Henri Desgranges qui inventa aussi le Tour de France !
Allez faire un tour sur le site de l’ACP:
http://www.audax-club-parisien.com/FR/28%20-%20Résultats%20de%20l’Audax%20Club%20Parisien.html
En 1979, nous fîmes une Flèche de 24 heures pour plus de 350 km pour Pâques, qui rejoignait cette année-là Cairanne. Lire l’article de ce blog écrit le 19 avril 2014 et racontant cet épisode épique !
https://unmondedepapiers.com/2014/04/19/cyclorourisme-pa…en-provence-1979/
Cette année, les cyclotouristes se sont donnés rendez-vous le 27 mars à Gigondas… un nom qui fait penser à un doux breuvage incompatible avec la règle 5 de Velocio !