Il ne s’agit bien sûr pas d’un album officiel dessiné par Hergé mais de petites bandes pirates éditées confidentiellement dans des conditions artisanales. Elle porte comme éditeur le nom de
(clin d’oeil au capitaine Haddock) et comme auteur et datation, dans le dernier dessin
BARDAL 6 DÉCEMBRE 1965.
Le nom de l’auteur est bien entendu déguisé car les ayant-droits d’Hergé attaquent systématiquement en justice tous ceux qui utilisent sans autorisation la marque Tintin.
Il existe pas mal de Tintin pirate, vendu sous le manteau, que l’on retrouve quelquefois sur ebay et plus rarement sur des vide-greniers.
Revenons à notre histoire de Tintin à Hollywood.
Hollywood étant en Amérique, on va y retrouver des références à cette oeuvre d’Hergé Tintin en Amérique, ainsi qu’à la suivante Les cigares du Pharaon.
Des personnages bien sûr. A Hollywood, Tintin qui est là pour tourner un film autobiographique « La vengeance du sorcier » sur ces aventures au Congo, est accueilli par un certain
MAXWELL, directeur d’une firme cinématographique, peu sympathique et qui ressemble au
chef d’un syndicat de gangsters (p. 11-12 de Tintin en Amérique).
Comme autre méchant que Tintin va devoir combattre, le fameux
ROBERTO RASTAPOPOULOS qui exerce le même métier qu’à l’époque où Tintin croisa son chemin (sur un bateau puis dans le désert) pour la première fois
(pages 3 et 4 des Cigares des Pharaons) producteur de cinéma.
Plus loin, apparaissent les policiers DUPOND et DUPONT. Tintin eut affaire à ces enquêteurs si peu efficaces dans le même album (page 4)
bien qu’on les voit auparavant sur la première image de Tintin au Congo
mais ils n’y figuraient pas à l’origine et Hergé les ajouta en 1946 dans l’édition colorisée.
Dans Tintin à Hollywood, on les retrouve déguisés en cow-boy,
pour se fondre dans la masse (!) comme ils sont coutumiers du genre, dans une tenue enfilée déjà par Tintin en Amérique.
D’ailleurs Tintin les appellent X33 et X33bis, le même nom codé des Ciagres du Pharaon.
Le taxi est bien sûr le même dans les deux scénarii
Plus original dans Tintin à Hollywood, la présence d’un autre ennemi, ayant envie de « se débarrasser de cet encombrant petit belge à houpette » comme il le dit lui-même
MISTER GEORGES sous les traits duquel tout un chacun reconnaîtra… Hergé him-self…
… ayant manoeuvré en coulisse pour que la sale besogne (se débarrasser de Tintin) soit effectuée par les gangsters (une vengeance datant de l’époque de Tintin en Amérique) ou les trafiquants d’opium (une autre vengeance datant des Cigares du Pharaon). Devant ces échecs, Mister Georges préfèrera en finir en se jetant par la fenêtre, ce qui laissera Tintin (et les lecteurs) pleins d’interrogations… philosophiques !
Autre originalité, une présence féminine
MISS PORTER, qui donne la réplique à Tintin.
En effet, à part la Castafiore dans quelques histoires, il n’y a jamais de présence féminine dans l’entourage proche de Tintin (d’où pas mal de bandes pirates sur la vie sexuelle de Tintin). Dans cette histoire, Miss Porter fait partie des conjurés ayant pour volonté d’éliminer Tintin.
Petit clin d’oeil de l’auteur que ce tableau accroché à un mur du bureau de Mister Georges:
ou encore cette scène du gâteau d’anniversaire d’où surgissent les gangsters tirant sur tout.
En un mot, une petite histoire facile… qui ne fera guère ombrage au génie du vrai Mister Georges.
La première page de l’histoire qui en compte 36.



















