Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…
28 août 1939.
Le camp continue de vivre les soubresauts qui suivirent la signature du Pacte germano-soviétique. Ce dimanche, des gifles sont échangées entre socialistes et communistes sous l’oeil impassible des gendarmes français. L’unité créée par la misère a volé en éclat. Eulalio a titré son article du jour: Ils reviennent au sectarisme et à l’intransigeance.
Le projet d’évasion est suspendu. L’état de santé de 2 volontaires et la situation internationale ne le permettent plus et partir deviendrait trop dangereux.
Autre conséquence de cette crise, la tambouille qui s’était améliorée, est à nouveau devenue immangeable. Pourtant il faut se forcer pour garder de l’énergie. D’autres s’abandonnent et reprennent leurs délires.
L’épidémie de diarrhées frappe à nouveau la collectivité. Il faut faire la queue pour aller aux toilettes en nombre notoirement insuffisants. Et l’air de la plage redevient pestilentiel.
A l’îlot F, les chants cantabriques sont perturbés par les discussions enflammées. A l’îlot Y, la réunion des jeunes socialistes n’aboutit à rien, sinon la condamnation évidente du pacte. Quant aux départ pour l’Amérique, la lutte intestine entre SERE et JARE bloque tout.
L’heure est grave.
A suivre le 4 septembre…



















