En titre:
pour cette carte d’Etat-Major d’ailleurs incomplète puisque coupé en 2, le bas de celle-ci étant absent. Dommage, les Vosges ne seront pas représentées. C’est la lecture de l’échelle du document qui tout de suite interpelle:
Il s’agit d’une carte allemande, de l’armée allemande. Pas de date de publication puisque les dates sont habituellement en bas. Mais seconde surprise: un double trait ininterrompu, l’un bleu (en haut), l’autre rouge (en dessous et qui suit le précédent de partout) traverse la carte:
Pas de doute, il s’agit de la ligne de front, une fois celle-ci stabilisée, de la fin 1914 jusqu’à la reprise de la guerre de mouvement, en septembre 1918. Comme malgré les attaques des uns et les contre-attaques des autres, le front ne se modifia guère, on ne peut mettre une date exacte sur ce document.
Petite remarque…
l’écartement entre la ligne allemande (en bleue) et la ligne française (en rouge) va de 1 à 9 millimètres. Cela me paraît beaucoup quand on sait que les 2 lignes n’étaient séparées de quelques dizaines à quelques centaines de mètres !
Deux secteurs « intéressants » dans ce document, plus médiatiquement et historiquement connus que les autres:
celui de Verdun où tous les forts défendant la ville sont notés en rouge avec un cercle rouge autour d’eux entourant une zone hachurée délimitant l’influence de la position. Quelle drôle d’idée eut donc l’Etat-Major du Kromprinz d’attaquer dans un secteur aussi bien défendu en février 1916 !
celui de Saint-Mihiel et son fameux saillant, cette avancée teutonne dans le territoire français que nous n’arrivâmes pas à reconquérir, avant l’effondrement allemand de l’automne 1918.
Dernière remarque pour ce document. Un petit tour dans la région de Metz, par exemple,…
nous dévoile que tous les noms de lieux sont germanisés après 45 ans d’annexion allemande !