106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… AUBERT Paul

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Sixième nom de la liste: Aubert Paul.

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Première face du Monument

Pas de lien de parenté proche entre ce Paul Aubert et les 2 précédents Julien Aubert et Augustin Aubert dont on a parlé il y a peu. Ni frère, ni cousin germain, peut-être des parents plus éloignés.

Paul Aubert est un soldat déjà âgé quand éclate la Grande Guerre. Né le 21 mars 1879 à Caderousse, il a 35 révolus quand il doit reprendre un paquetage. Sa première incorporation date en effet du 16 novembre 1901 et il retourna à la vie civile le 19 mars 1903, 11 ans avant la déclaration de guerre. Certes lors des périodes de réserve, il put devenir sergent, ce qui n’était pas particulièrement un avantage dans les tranchées.

Il sera donc rappelé le 03 août 1914 au 118ème Régiment d’Infanterie, un régiment territorial composé de soldats plus âgés. En principe, ces hommes n’avaient pas vocation à se retrouver en première ligne… sauf que les pertes très importantes du début de la guerre obligèrent l’Etat-Major à combler les vides des régiments décimés en puisant dans ce vivier.

Nous sommes dans la période que l’Histoire appellera la « Course à la mer ». La bataille de la Marne fit comprendre aux Allemands comme aux Français que la guerre sera longue. Les forces en présence s’équilibrent et il faut stabiliser le front.

Le 11 octobre 1914, Paul Aubert découvrit le front au 146ème Régiment d’Infanterie. Voici ce qu’écrit le scribe du régiment dans le carnet de route de l’unité, le 21 octobre:

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Les Compagnies Territorials sont encadrées par des Compagnies actives de manière à leur inspirer confiance; les Compagnies actives occupant les saillants et points d’attaque.

On va donc mélanger dans les compagnies des anciens et des plus jeunes.

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Paul Aubert arrive donc au régiment avec plusieurs dizaines de territoriaux le 11 octobre (1). La ligne de front passe dans la région de Sailly-au-Bois, Colincamps, Hébuterne. Les accrochages sont légions avec les Allemands même s’il est noté que le front est plutôt calme et, tous les jours, quelques hommes tombent ou sont blessés.

La troupe est relevée le 3 novembre, direction Doullens (2) pour prendre le train. A la gare, la pagaille est totale et la troupe va prendre du retard. Voyage vers le nord, vers la mer.

Descente du train à Steenwerck (3), à l’ouest de l’agglomération lilloise pour continuer le voyage vers la Belgique d’une manière originale que le Poilu caderoussier n’imaginait pas: en autobus de Londres. En effet les Français côtoient les Britanniques dans une autre pagaille sans nom. A cette concentration trop importante de soldats s’ajoute la pluie qui rend les chemins et routes dangereuses et glissantes.

Le voyage prend fin pour le 146ème R.I. de Paul Aubert dans le secteur belge d’Ypres. Le 06 et 07 novembre 1914, de durs combats vont se dérouler puis le front redeviendra relativement calme. Ce qui ne veut pas dire que ce sera de tout repos pour les hommes. Loin de là ! Le temps est exécrable, la pluie tombe sans arrêt et les tranchées sont inondées.

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L’eau est partout et la terre s’effondre régulièrement. De plus les 2 lignes de front sont très proches et le froid se met de la partie, il neige et il gèle. Au repos (les régiments passent 2 jours en première ligne puis 2 jours en seconde ligne puis 2 jours en réserve), on apprend aux hommes à se confectionner des chaussons de paille pour résister au froid et à l’eau des tranchées !

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En première ligne, le mouvements ne peuvent se faire que de nuit, les relèves comme la popote:

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Début décembre, la hiérarchie fait installer des braseros dans les tranchées et fournit de petits miroirs aux hommes pour éviter d’être tirés comme des lapins quand ils jettent un regard par dessus le parapet de la tranchée.

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Malgré la période plutôt calme, sans grande attaque, tous les jours, quelques hommes sont tués ou blessés, sans oublier ceux qui sont évacués avec les pieds gelés ou souffrant d’oedèmes.

Quand Paul Aubert fut-il grièvement blessé en novembre ou décembre 1914 ? Impossible de le savoir. Peut-être est-il l’un des 2 sous-officiers blessé ce 21 novembre ?

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Toujours est-il qu’il est évacué gravement blessé vers l’hôpital mixte de Laval en Mayenne où il décédera le 12 décembre 1914 suite à ses blessures de guerre.

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Paul  Aubert, matricule 687 classe 1899, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Aubert étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède d’autres photos ou documents ou plus de précision sur cet ancêtre.

A suivre: Orféo Bachini.

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