114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Joseph Augustin PELIN.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-dix-septième nom de la liste: Joseph Augustin PELIN.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Encore un Caderoussien dont le destin s’écrit dans l’Histoire de France… la bataille de la Somme. Le secteur de la Somme à la mer du Nord était tenu par les Britanniques, les Anglais pour faire court mais aussi les Canadiens, les Australiens, les Néo-Zélandais, les fameux ANZAC qui s’affranchirent de la tutelle britannique et bâtirent leurs Nations dans les tranchées de Gallipoli et du Nord de la France.

Une attaque alliée sur la Somme avait germé dans l’esprit de Joffre fin 1915 mais le commencement de l’offensive allemande à Verdun le 21 février 1916 l’avait envoyée aux oubliettes. Dès qu’il le put, le Généralissime la ressortit de ses cartons avec comme excuse de créer une diversion pour soulager Verdun. Avec un espoir secret, celui d’ouvrir la brèche de la percée décisive et d’en être l’inventeur. Comme les Français étaient épuisés par la résistance fournie dans la Meuse, cette attaque fut confiée aux Britanniques. Le 1er juillet 1916 au matin était lancée l’attaque générale sur les positions allemandes que les préparations d’artillerie n’avaient pas trop ébranlées. Ce fut un terrible carnage dans les rangs des Britanniques qui connurent la pire journée de leur histoire militaire. On évalue à 30 000 le nombre de Tommies qui tombèrent sur le sol de la Somme dans les six premières minutes de l’attaque, morts, blessés ou disparus. A la fin de cette journée, 58 000 Britanniques étaient hors de combat dont 19 240 tués.

Et Augustin Pelin dans tout cela ? Le secteur au sud du fleuve Somme avait été confié à des troupes françaises et entr’autre au 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale dans lequel servait le Caderoussien. Les Français connurent d’ailleurs dans cette bataille de la Somme qui dura jusqu’au mois de novembre 1916, des succès supérieurs à ceux des Britanniques en avançant d’une douzaine de kilomètres contre quelques dizaines d’hectomètres pour nos alliés. Mais pas de percée décisives et pas de triomphe pour Joffre. Joseph Augustin Pelin fut tué au second jour de l’attaque, le 2 juillet 1916 dans la commune de Herbécourt, un village situé à quelques kilomètres du fleuve.

Le Journal de Marche de l’unité n’ayant pas résisté à des campagnes de plus en plus violentes, on ne saura pas comment Augustin a perdu la vie mais on peut imaginer qu’une balle allemande l’abattit dans le no-man’s-land entre les tranchées ennemies.

Dans le village voisin d’Herbécourt, Frise, sur les berges de la Somme, on retrouve depuis les vues aériennes de Google Maps, les restes des tranchées et des boyaux de la Grande Guerre…

 

Le 2 juillet 1916, Joseph Augustin Pelin était âgé de 28 ans et 4 mois. Il était né le 1er mars 1888 à Caderousse de parents et grands-parents caderoussiens. Son père Marie Claude Véran Pelin avait uni son destin à celui d’Elisabeth Claudine Berbiguier, le 11 septembre 1878. Le couple s’était installé cours de l’Est, cours Aristide Briand de nos jours, dans une maison appartenant aux parents du novi. Ils y vivront pendant toute leur existence commune nous apprend les recensements successifs d’avant-Grande Guerre.

Par contre, Véran (son prénom usuel semble-t-il) va changer de travail assez souvent suivant ces mêmes listes nominatives. Dans sa jeunesse, il semble avoir appris auprès de son père Claude Pelin le métier de scieur de long. Peut-être était-il le renardier, l’ouvrier en dessous du tronc d’arbre, de son père, le chevrier, celui qui était sur l’échafaudage au-dessus du même tronc. Cette méthode millénaire de scier le bois est de nos jours objet de démonstrations dans des fêtes patrimoniales. Dans la suite logique de cette profession, en prenant de l’âge, Véran devient marchand de bois. Il y a de la place sur le cours pour stocker les madriers et les poutres, ou le bois de chauffage ! Quelques années après, nouveau changement d’orientation professionnelle, toujours dans le négoce, mais celui des vins. Enfin, en 1911, il est indiqué propriétaire cultivateur chez qui travaillent ces deux fils, Victor (Claude Victor) né en 1885 et Augustin.

Le couple a en effet eu trois enfants, une fille Julienne Antoinette née en 1879, décédée jeune en 1882 puis les deux garçons. Le 20 novembre 1912, Victor se mariait à Caderousse avec Marie Vaton. A cette date, Augustin faisait ses classes au 58ème R.I. d’Avignon ayant été réformé antérieurement pour des problèmes pulmonaires. Il semblerait qu’Augustin ait eu un accident dans sa jeunesse car l’armée a constaté la présence d’une cicatrice de brûlure au bas de son cou.

Après la guerre, Augustin a été inhumé à la Nécropole Nationale de Dompierre-Becquincourt, à quelques encablures de son lieu de décès.

Toutefois, les siens ont apposé un plaque en sa mémoire sur la tombe familiale au cimetière de Caderousse.

 

La fiche matricule de Joseph Augustin Pelin de Mémoire des Hommes.

Joseph Augustin Pelin, matricule 288 de la classe 1908, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Pelin est rare en Vaucluse. Si tout de même quelqu’un reconnaît en Joseph Augustin son ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Fernand Joseph Pellegrin.

1 commentaire

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Une réponse à “114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Joseph Augustin PELIN.

  1. j’aime me promener sur votre blog. un bel univers. Très intéressant et bien construit. Vous pouvez visiter mon blog récent ( lien sur pseudo) à bientôt.

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