116 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 116 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
Quatre-vingt treizième de la liste: Paul Simon Maurice ROBERT.
La quatrième face du Monument aux Morts.
Voici une biographie ne présentant pas de grosses difficultés à écrire ! Tout d’abord, Paul Robert est un jeune Poilu qui n’eut pas le temps de vivre beaucoup avant de connaître un destin tragique. De plus à partir du mariage de ses parents, leur histoire s’écrit à Caderousse. Pourtant, le père de Paul, Simon Robert était originaire du Gard, du village de Saint-Alexandre situé au sud de Pont-Saint-Esprit où il était né en 1866. C’était un cultivateur qui traversa le Rhône pour épouser Lucie Augustine Dorothée Charrier à Caderousse le 28 novembre 1894. Cette dernière, fille du village était âgée de vingt ans le jour de cette cérémonie.
Paul est donc le fils ainé du couple, né un peu moins de deux ans après leur mariage, le 22 septembre 1896, une semaine avant les fêtes patronales du village. Deux autres enfants suivront, une fille et un garçon.
Marie Rose Gabrielle née le 20 mai 1900. Elle se mariera avec un certain Joseph Pécoul en 1920 et vivra jusqu’en 1957.
Gaston Marius arrivera bien plus tard, le 25 juin 1909. Il décédera au village à l’âge de soixante-un ans.
Les écrits du recensement de 1911 résument justement la situation familiale des Robert du quartier du Brout, à la veille de la Grande Guerre.
Le 03 août 1914, Paul n’a pas encore dix-huit ans. S’il avait entendu les cris des va-t-en-guerre « Dans trois mois à Berlin », il aurait été assuré d’éviter cette guerre et aurait peut-être été déçu. Mais huit mois plus tard, il était appelé par l’armée, par anticipation, et rejoignait le 98ème Régiment d’Infanterie à Roanne dans la Loire le 10 avril 1915.
Paul allait connaîtra le feu après avoir rejoint le 9ème Bataillon du 16ème Régiment d’Infanterie fin 1915. Puis ce fut Verdun, l’enfer de Verdun. Paul et d’autres hommes du 16ème R.I. sont versés au 413ème R.I. décimé dans les combats à la mi-septembre 1916. C’est dans cette unité qu’il continuera la guerre et finira sa vie.
Après Verdun, ce sera la Somme puis le Chemin des Dames en 1917, Craonne et la prise du plateau de Californie, le moulin de Laffieux avant du repos en fin d’année.
Début 1918, le régiment remonte en ligne vers Bernay, près de Saint-Quentin. C’est l’hiver, le froid, la boue dans les tranchées. Le 15 janvier 1918, le Journal de Marche ne signale rien de bien particulier.
Des bombardements allemands un peu plus agressifs qu’à l’ordinaire, des difficultés pour cheminer dans des boyaux en mauvais état. Pourtant ailleurs, on apprend qu’il a été blessé…
… dans le secteur d’Urvillers, une balle égarée en avançant dans une tranchée mal protégée ou par un éclat d’obus. Toujours est-il qu’il mourra à l’ambulance ce 15 janvier 1918 des suites de ses blessures. Il était âgé de 21 ans et 4 mois.
*suivant les comptes des recherches faites à ce jour. Il reste 33 Poilus à étudier le destin et on peut penser qu’il y en a eu un certain nombre qui sont morts dès 1914.
Fiche matricule de Paul Simon Maurice Robert de Mémoire des Hommes.
Paul Simon Maurice Robert, matricule 109 de la classe 1916, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Robert est encore bien présent en Vaucluse comme dans le Gard, si quelqu’un reconnaît en Paul Simon Maurice son ascendant, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.
A suivre… Les neuf Roche du Monument.