è pericoloso sporgesi.
C’est ce que les accompagnateurs de la randonnée ne manqueront pas de dire aux marcheurs, dans la langue de Molière, en s’approchant, non pas d’un tunnel mais des cascades du Sautadet.
En effet, par temps humide, le caillou lisse glisse et le bain engendré pas bien chaud ! Il faudrait pourtant que le caillou soit humide même sous un ciel bleu, pour qu’un orage tombé la veille rende les eaux de la Cèze, dans les cascades, en furie.
La Cèze… un petit affluent du Rhône qu’il rejoint au nord de l’Ardoise, lieu-dit industriel de Laudun que nous avons visité en mai dernier, du côté du camp de César.
Petite sœur de l’Ardèche et du Gard, ses colères n’en sont pas moins autant dévastatrices quand les eaux déferlent des Cévennes et s’étalent dans la plaine de Bagnols. En 2002, un supermarché et quelques magasins modernes furent rayés de la carte en aval du pont de la nationale, après un très violent épisode cévenol.
La peur engendrée par ce pourtant paisible ruisseau a poussé la municipalité de Codolet, en dessous de Marcoule, à rehausser ses digues en 2015, ce qui donne au village, pour peu qu’on le voit d’en-haut, des faux airs de kibboutz ou de camp… sans miradors. Pourtant ce village ne craint plus rien des caprices du Rhône aménagé par la CNR.
Pas de souci de cet ordre pour La Roque-sur-Cèze construite à hauteur suffisante pour ne pas souffrir des colères de la Cèze. Même chose pour le pont qui enjambe la rivière avec des piles disproportionnées par rapport au peu d’eau qui y passe dessous la plupart du temps. Mais les anciens étaient prévoyants !
En cette saison d’étiage, quelques bancs de sable apparaissent ici et là. Alors, si un-e conjoint-e, un-e ami-e souhaite vous accompagner, voir les cascades sans marcher sur les dix-neuf kilomètres du circuit concocté par nos organisateurs-accompagnateurs…
…qu’il-elle amène sa pelle et son seau ! Non pas pour retourner en enfance, non ! Qui sait, en fouillant un peu les sédiments descendus des Cévennes, avec un peu de chance, il-elle trouvera peut-être un petit caillou jaune et brillant… le début de la fortune… pour réparer le toit de la « chapelle »!
Article paru dans le blog d’Ancône Culture et Patrimoine