Voilà donc Alexandre Dumon et son livre sur Napoléon IV à la recherche de quelques subsides pour pouvoir le publier et surtout l’aval officiel de l’Empereur pour que la presse et le grand public lui accordent un accueil favorable. Alors, fin mai 1870, il doit avoir pris sa plus belle plume pour solliciter cette aide impériale.
La réponse de l’Empereur n’est pas tout à fait celle à laquelle il s’attendait. C’est la Maréchal Vaillant, Ministre de la Maison de l’Empereur au Palais des Tuileries qui vient doucher l’enthousiasme d’Alexandre Dumon.
Certes, lorsqu’il s’agit d’encourager à l’avance un ouvrage touchant la Dynastie, l’Empereur ne saurait apporter trop de réserve. Mais ici, il s’agit d’un livre non encore paru et un encouragement accordé par Sa Majesté à un ouvrage avant sa publication semble en effet impliquer aux yeux du public, l’approbation des idées et appréciations de l’auteur….et ce brave Alexandre Dumon a un passé de bon républicain !
Alors, le Ministre de la Maison de l’Empereur ne croit donc pas pouvoir proposer à Sa Majesté d’accueillir le voeu exprimé dans la supplique du Tarnais. Mais quand la brochure aura paru, il en prendra connaissance et examinera dans quelle mesure l’Administration de la Liste Civile pourra en favoriser la distribution gratuite.
Sauf que le livre est loin d’être édité et que dans trois mois, l’Empire ne sera plus !
La lettre est signée de Jean-Baptiste Philibert Vaillant, un militaire et homme politique français né à Dijon en 1890.
Il va diriger l’Ecole Polytechnique et sera l’artisan de la création des fortifications de Paris. Entré en politique avec l’Empire, il occupe divers ministères dont celui de la Maison de l’Empereur de 1860 à 1870 et des Beaux Arts de 1863 à 1870. Il doit quitter ce second ministère quelque temps avant le 2 juin 1870 puisqu’on n’a pas eu le temps de changer les entêtes des lettres officielles. A la chute de l’Empire, il se réfugie en Espagne puis revient en France en juin 1871 pour décéder l’année suivante, le 4 juin 1872.