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POSTER MDI en fil rouge de l’été- La CONQUÊTE du TONKIN.

Un tableau MDI relatant un épisode du passé colonial de la France: la Conquête du Tonkin.

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Alors que la France possédait quelques comptoirs en Indochine depuis 100 ans, c’est sous la IIIème République à l’époque de Jules Ferry que tout s’accéléra. On était alors en 1884 et, sous prétexte d’ennuis causés par des pirates chinois les Pavillons Noirs sur le Fleuve Rouge, la France décida d’attaquer la Chine. Le but réel était tout autre: étendre la mainmise française dans cette partie du monde, agrandir l’Empire colonial et ramener de nouvelles matières premières très utiles.

Ce fut une guerre difficile menée par les troupes de Marine et les troupes coloniales sous les ordres d’Amédée Courbet, contre la Chine et l’Annam. Cette guerre aboutit à la création de l’Indochine Française avec la conquête du Laos, de l’Annam et du Tonkin qui s’ajoutait au Cambodge. Pour les sociétés productrices de caoutchouc, l’exploitation de cette richesse commençait.

On peut penser que le dessinateur du tableau MDI s’est inspiré des images d’Epinal présentées ci-dessous:

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la prise de Bac Ninh le 12 mars 1884 et

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la conquête de Lang Son en février 1885.

Les zouaves du second document sont quasiment les mêmes que ceux du tableau MDI.

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POSTER MDI en fil rouge de l’été- Les DÉBARQUEMENTS des 6 JUIN et 15 août 1944

Les posters MDI, supports didactiques à l’enseignement de l’Histoire en école élémentaire. De belles planches sur lesquelles l’enseignant pouvait faire s’exprimer les élèves, faire passer des images d’Histoire même si elles étaient quelquefois bien éloignées de la réalité… historique !

Ces tableaux datent des années 1950-60 avant que les images animées n’envahissent les petits et grands écrans des écoles autant que des maisons. Grand écran tout de même, 87x64cm… on pouvait le voir même du fond de la classe et l’image restait visible même la séance achevée. DSCN3900

On avait déjà vu ce poster en 2014 sur ce blog pour la même occasion, celle du 70ème anniversaire, au collège Monod où je l’avais montré avec d’autres documents… Aujourd’hui, c’est donc le 72ème anniversaire du D-Day, avec ce dessin un peu fourre-tout: première vague au premier plan alors que déjà la seconde arrive en même temps que les renforts et alors que les incendies des combats initiaux ne sont pas éteints.

A suivre avec un autre tableau

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JEU: LES FORBANS, un collector dans le monde des CORSAIRES.

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Un titre or un peu passé sur un fond rouge, il est difficile de faire une photographie du couvercle de cette boîte pour y voir quelque chose.

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L’important dans ce jeu, c’est le matériel exceptionnel de la boîte avec 12 petits personnages en plomb représentant les forbans, ces corsaires du XVIIème siècle…

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et un remarquable plateau dessiné par Lucien Boucher…

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un illustrateur de renommée au moment de la parution du jeu, dans les années 50. Il a travaillé dans Le Rire, un journal satirique au début de sa carrière (années 20) puis a dessiné pour le cinéma et pour Air-France.

De quoi s’agit-il donc ? Une lutte de corsaires avec pour objectif:

– soit empêcher le déplacement d’une ou plusieurs pièces adverses,

– soit réunir ses 6 forbans dans un même et unique lieu. C’est donc exclusivement un jeu de déplacement à 2 mais les auteurs proposent des parties à 3, 4, 5 ou 6 en jouant par équipe, ce qui n’est pas très intéressant et nuit à la logique des mouvements.

Quelques détails du plateau que Lucien Boucher a particulièrement bien illsutré:

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Un intéressant jeu édité par Diamino où les matchs nuls entre joueurs expérimentés doivent certainement se produire (on considère alors que les joueurs doivent faire le même nombre de coups). Dommage qu’il me manque 5 Forbans bleus et 1 Forban vert !

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RENCONTRE avec FRANCIS BOURG, un marinier du RHÔNE dans les années 50.

Texte écrit et publié dans le blog de l’Ancone Culture et Partimoine: 

http://anconecultureetpatrimoineleblog.wordpress.com/

Il a toute sa place dans unmondedepapiers. Un montilien, Francis Bourg, raconte la petite dizaine d’années qu’il a passée comme marinier sur le la Rhône pour le compte de l’H.P.L.M.

UNE MÉMOIRE DE RHODANIEN

Couverture du livre de Michel-André Tracol qui, en enlevant le S à RHODANIENS, illustre parfaitement cet article.

Francis Bourg aime le Rhône, vit près du Rhône, se souvient de son passé sur le Rhône, à une époque où le fleuve était encore libre. Il a vu le Rhône se laisser dompter par l’homme et par les digues de la C.N.R.

Son histoire avec le fleuve a commencé tôt, à l’âge de 14 ans quand il rentra comme apprenti dans les chantiers fluviaux de la E.G.B.H. (1) qui occupaient à l’époque des espaces industriels près du pont du Teil, sur la commune de Montélimar. Ces chantiers ont dû migrer avec l’aménagement de la chute de Montélimar à La Coucourde ce qui leur a permis de se moderniser. Apprenti, Francis était un peu le garçon à tout faire, dévoué au nettoyage autant qu’à tenir le rivet, souvent rouge cerise, quand l’ouvrier l’emboutissait pour joindre deux tôles. Dur apprentissage du monde de l’entreprise !

Très jeune, bien avant l’âge légal pour embarquer qui était alors fixé à 16 ans, il entra ensuite en tant que matelot à la Compagnie Générale de Navigation H.P.L.M., le Havre-Paris-Lyon-Marseille (2). C’était l’année où cette société fêtait son premier siècle d’existence. Il y passa une petite dizaine d’années dans le transport puis dans le dragage du fleuve.

Le transport en premier. Il s’agissait de transporter des matériaux entre Lyon et Marseille et inversement. A la descize (3), le bateau embarquait du fer en barre à Lyon pour le livrer au port de la Joliette. Cela signifiait pour les bateaux, un joli périple. Après la descente du Rhône, ils faisaient un petit passage en Méditerranée dans le golfe de Fos entre Port-Saint-Louis-du-Rhône et Port-de-Bouc, avant de traverser le tunnel du Rove, dernière étape avant l’Estaque et la Joliette, ce tunnel du Rove aujourd’hui fermé suite à un effondrement partiel de la voûte dans les années 60. Ce transport durait 2 jours. A la remonte (4), c‘était du sel qui partait des Salins-de-Giraud pour l’industrie chimique lyonnaise. Quelquefois du vin d’Algérie. Dans ce sens, c’était bien plus long et il fallait 4 jours pour atteindre Lyon. Les escales se faisaient ici et là, au gré de l’avancée de la péniche sur le fleuve, pas forcément dans un port. Il fallait alors accrocher solidement le bateau à des arbres, suppléants les bittes plantées à cet effet dans les ports.

FB SOURIANT

 

A bord des péniches, 4 hommes : le capitaine et son second capables de tout faire, un marinier et un matelot prêts à toutes les tâches eux-aussi. Pour Francis, au début, ce n’étaient pas les plus nobles : entretien et lavage du pont, les cuivres, les peintures, les logements, la cuisine. Le bateau embarquait des vivres pour le trajet mais les escales étaient nécessaires pour rompre la routine du voyage.

A cette époque, un seul aménagement du Rhône existait, celui de Donzère-Mondragon, inauguré en 1953 par le président de la République Vincent Auriol. Cela signifiait que lors de ces trajets, on ne devait franchir qu’une seule écluse, celle de Bollène, une écluse automatique bien différente de celles qui existaient en amont de Lyon sur la Saône, telle celle de Couzon-au-Mont-d’Or, que les mariniers devaient manœuvrer eux-mêmes quand il fallait aller faire un chargement du côté de Chalon-sur- Saône ou se rendre aux chantiers fluviaux où avaient été construits bien des navires de la C.G.N.-H.P.L.M..

La péniche était tout de même assez impressionnante : 76 mètres de long pour 7 mètres 50 de large, 750 tonnes pour une puissance des 2 moteurs diesel de 500CV qui fonctionnaient au fuel léger. Un système de réchauffeur permettait une alimentation des moteurs au fuel lourd, une huile proche du goudron !

Après une année et demie à naviguer, Francis passa sur des dragues. Leurs fonctions consistaient à nettoyer les fonds du fleuve comme à Montélimar, au confluent Rhône-Roubion, non loin de l’usine Lafarge du Teil. Les graviers charriés par l’affluent se déposaient dans le lit du Rhône et pouvaient gêner la navigation en période de moyennes et basses eaux. N’oublions pas que les péniches étaient chargées au maximum à l’aller comme au retour. Il fut l’un des derniers mariniers chauffeurs c’est-à-dire marinier à naviguer sur la drague à vapeur « la Lyonnaise » fonctionnant au fuel léger. La chaudière « basse pression » de la drague produisait une pression de 8 bars. Elle servait à propulser le bateau, à mouvoir la chaîne à godets raclant le fond du fleuve et les cinq treuils servant aux manœuvres. Le rôle du chauffeur était primordial.

Il passa ensuite sur la drague C.N.R. 2 qui était la seule à fonctionner à l’électricité. Une électricité produite par un générateur accouplé à un moteur diesel. Puis ce fut l’automoteur C.N.R. 3 qui contrairement à ce que son nom semble indiquer appartenait aussi à l’H.P.L.M. : 2 moteurs diesel Duvant construits à Valenciennes de 8 cylindres pour une puissance totale de 1 000 CV.

Pendant les 7 années qu’il passa sur la drague, Francis vit la C.N.R. construire des barrages, usines hydro-électriques, digues et canaux qui allaient dompter mais aussi défigurer le paysage rhodanien. Ce fut le cas au niveau d’Ancone, coupé du fleuve par des montagnes de terres et de roches, coupé  du Rhône qui pourtant, dans un passé lointain, avait été la raison d’être du village. Cet aménagement du Rhône de Montélimar ne fut jamais inauguré, le président René Coty étant très occupé, au moment où cela aurait dû se faire, par des mouvements sociaux dans les mines de Saint-Etienne, à une époque où le charbon était l’énergie principale indispensable à la reconstruction et au développement de la France ! Puis après la chute de Montélimar, ce furent ensuite en amont celle du Logis-Neuf, celle de Beauchastel… Pour les suivantes, Francis avait alors quitté le transport fluvial pour la route que la modernité et des lobbies étaient en train de développer et rendre indispensable.

VAPEUR À 2 CHEMINÉES

Un bateau à roue à aubes et aux 2 cheminées dans le célèbre -et dangereux- virage du Revestidou.

Comme d’autres, il fut observateur avisé du spectacle des grands citernes du Rhône, les Citerna et les Rhodania qui transportaient le pétrole depuis Fos jusqu’à la raffinerie de l’agglomération lyonnaise : 4 jours pour monter 450 tonnes d’hydrocarbures, 1 jour pour descendre à vide ; dans le meilleur des cas, une rotation de pétroliers tous les 6 jours sans jour de repos sinon pour Noël, Pâques, le 1er Mai ou la Saint-Nicolas (5) un rythme de vie qu’il connaissait lui aussi quand il servait sur les bateaux !

Francis aime à citer aussi les passages délicats du Rhône qui demandaient attention et implication de tout l’équipage : Arles tout d’abord et le passage délicat des rochers de Terrain,  le confluant Rhône-Durance près d’Avignon avec des bancs de sédiments changeants, les rapides de Saint-Etienne-des-Sorts et de Pont-Saint-Esprit, le passage du « défilé de Donzère », tombeau de bon nombre de bateaux depuis des temps immémoriaux. Plus au nord, c’était le passage délicat non loin du château des Roches à Savasse, le P.K. 150, en face de l’actuelle centrale nucléaire, autant par hautes que basses eaux, maintenant noyé par le lac de retenue du barrage de Rochemaure. Enfin, il n’oublie pas la Table du Roi en amont de Tain-Tournon qui pouvait piéger des marins chevronnés. Il y avait aussi ces rodées dangereuses (on dirait virages s’il s’agissait d’une route) où le croisement de bateaux était très délicat: la rodée du Revestidou entre Caderousse et Montfaucon, de loin la plus dangereuse, où avant l’utilisation de la radio, un système de signaux était installé sur les hauteurs de Montfaucon pour prévenir les capitaines, celles de Condrieu et de Ponsas, plus au nord, où là aussi les mariniers devaient se fier aux indications de guides sur les hauteurs environnantes pour éviter les accidents. N’oublions pas qu’un bateau ne s’arrête pas aussi facilement qu’un camion ou qu’une voiture !  Car il fallait être formé et attentif à tous ces pièges changeants. Quelquefois, en période d’étiage, c’était tout l’équipage qui était sollicité pour sonder le tirant d’eau avec des perches. Deux hommes, un à bâbord et un à tribord informaient sans arrêt le capitaine dans le choix du chenal idéal. De nos jours, la navigation a été considérablement aseptisée par les aménagements modernes, ce qui rend d’autant plus incompréhensibles les quelques accidents comme ceux survenus au niveau de La Voulte dans un passé récent, preuve de l’amateurisme de quelques capitaines, pour Francis.

Comme bien de passionnés de l’histoire de la batellerie sur le Rhône, ce sont les toueurs qui rendent intarissable Francis Bour. Ces « bateaux à 2 culs » comme on les appelait alors, œuvraient à la remonte entre Pont-Saint-Esprit et Pont d’Isère où la pente fleuve était la plus redoutable. En amont et en aval, des remorqueurs classiques, moins puissants, suffisaient. Chaque toueur remontait son train de barques chargées de marchandises diverses, du vin bien souvent, sur une distance de 12 à 14 kilomètres, la longueur du câble sur lequel il se tractait. Le soir, c’est en haut de son parcours qu’il passait la nuit car si le câble avait reposé toute une nuit sur le fond du fleuve, les sédiments charriés par les eaux auraient causé quelques problèmes en le recouvrant. C’est au moment où les remorqueurs furent aussi puissants que les toueurs que sonna la glas de ces derniers, à la fin des années 30. Un des derniers toueurs existant croule sous la rouille au port de l’Epervière à Valence, à moitié immergé, attendant des financements qui n’arrivent jamais pour sa restauration (6).

Pour Francis, même nostalgie pour l’époque de la traction à vapeur sur le Rhône. Une vapeur créée par la combustion du charbon comme dans les locomotives puis celle du fuel. Une vapeur qui servait à faire avancer le bateau mais aussi à manœuvrer les treuils pour contrôler et guider les trains de barques. Une vapeur créée dans une salle des chaudières dans laquelle la température avoisinait les 50° et où les cuivres comme les sols devaient être d’une propreté absolue.

Francis, ancien marinier, ne regrette rien de cette époque et de ses 10 années passées sur le fleuve. Pourtant le métier était dur et dangereux. Dur car les journées commençaient tôt, à 3 heures du matin pour bien souvent se terminer vers 20 heures ou 22 heures suivant la visibilité. Dangereux car le Rhône était toujours présent, prêt à vous engloutir à la moindre inattention. Les machines également ne laissaient aucun moment de répit.

Ancien routier de son second métier, maintenant retraité, Francis prend plaisir à se rendre à bicyclette sur les berges du canal de dérivation du Rhône, non loin de chez lui, une berge aujourd’hui asphaltée grâce au projet ViaRhôna qui permet à beaucoup de riverains de redécouvrir ce qui reste du fleuve-roi. Mais il regrette toujours que les capitaines des gros bateaux qui circulent sur le canal ne prêtent attention au salut qu’il leur adresse et ne le lui rendent pas comme cela se faisait à son époque. Autre temps, autre matériel, autre mentalité, autres mœurs ! Dommage !!! (7)

FB PENSIF

Merci pour cette rencontre organisée par Jeannot Tschanz, voisin et ami de Francis Bourg, dans l’île du Tonneau, près de Montélimar, entre Rhône, Meyrol et canal.

Notes:

1- E.G.B.H. Entreprise Getten Bourguet Heraudeau du nom des 3 associés ayant créés ce chantier fluvial. Une entreprise dans laquelle régnait un esprit de famille et où il faisait bon y travailler. Ce chantier est devenue l’entreprise Tournaud qui appartient au groupe Vinci.

2- la C.G.N.-H.P.L.M. lire une intéressante bio de cette compagnie sur la page http://frenchtugs.free.fr/cies/fluviaux/hplm.htm

3-la descize, terme rhodanien signifiant la descente du fleuve, de Lyon à Arles et à la mer.

4-la remonte, c’est le terme désignant le trajet Méditerranée-Lyon sur le Rhône.

5-à l’époque du halage, pour la Saint-Nicolas, les chevaux comme les hommes avaient droit à double ration dans les relais qui jalonnaient le chemin.

6-voir un article de ce blog nous montrant des photos de ce toueur de l’Épervière prises par nos soins en février 2016.

7-à l’époque où il naviguait sur le Rhône, lorsque son bateau passait au niveau de l’île du Tonneau, le capitaine n’oubliait jamais d’actionner le « ténor », la corne de brune, pour saluer les proches de Francis à terre, à commencer par Nanette, sa maman ainsi que ses frères et soeurs, les voisins et amis.

 

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Après la crise de SUEZ, des BONS de RATIONNEMENT d’ESSENCE.

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La crise de Suez, qu’est-ce ? Tout le monde sait qu’en Egypte, le canal de Suez fut creusé par des sociétés capitalistes européennes sous la direction de Ferdinand de Lesseps. Son inauguration eut lieu peu de temps avant la chute du Second Empire. Depuis 1869, le canal était géré par ses sociétés occidentales qui bien sûr permettaient aux Occidentaux de maintenir leurs intérêts dans cette région du monde en garantissant leurs approvisionnements. L’arrivée au pouvoir de Nasser en Egypte changea la donne et, sur fond de conflit entre Israel et l’Egypte, cette dernière décida la nationalisation du canal de Suez au début de 1956. Les intérêts vitaux des Britanniques et des Français étaient en jeu. Si bien que, suite à une entente secrète entre Londres, Paris et Tel-Aviv, les Britanniques, Français et Israéliens attaquèrent l’Egypte pour occuper et « libérer » la zone du canal de Suez, fin octobre 1956. La victoire ne faisait aucun doute mais les gros yeux des Soviétiques et des Américains stoppèrent l’opération « Musketeer » (Mousquetaire) qui cessa immédiatement et les troupes européennes se retirèrent le 22 décembre 1956.

Cette fermeture du canal doublée à celle du pipe-line d’Irak entraîna une grave crise d’approvisionnement de pétrole en France. La première crise pétrolière ! Manque de pétrole= manque d’essence= bons de ravitaillement en carburant.

Des bons qui furent valables de novembre 1956 à juillet 1957. C’était l’époque de la première voiture de mes parents, une 4CV Renault verte et ces bons de 10 litres de carburants ne furent pas tous utilisés…

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Ils furent conservés et les voilà 60 ans plus tard en photo sur le net! Une page d’histoire sur quelques centimètres-carré !

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CADEROUSSE: le DÉFILÉ de l’HARMONIE pour la FÊTE de la SAINT-MICHEL en 1950

A Caderousse, les fêtes patronales se déroulent pour la Saint-Michel, à la fin du mois de septembre.   Certes, une année, on essaya d’avancer les festivités au mois d’août mais le ciel se fâcha en laissant tomber un orage dantesque qui inonda tout. L’expérience tourna court et ne fut plus renouvelée.

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A lire l’article A Caderousse-(sous)-les eaux… du 20 mai 2014.

Deux cartes postales datant de la Saint-Michel 1950 montrent un défilé qui vient de parcourir les rues du village et tourne en face de la porte d’Orange dans le cours Aristide Briand où sont installées les attractions foraines.

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L’harmonie de Caderousse précède un groupe folklorique avec enfants, hommes et femmes en tenue provençale, peut-être les Enfants d’Arausio.

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Mais revenons sur la première vue en agrandissant le groupe de musicien:

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On voit que l’harmonie est composée d’un tambour, 3 trombones, un violon, 3 trompettes et un saxo. Le quatrième musicien en partant de la gauche, en tenue claire, est mon père Adrien, musicien lisant le solfège et qui participa à cette harmonie jusqu’à ce qu’il dût partir dans la Drôme pour mutation professionnelle.

L’harmonie faisait les défilés et animait les bals de la région, autant en Vaucluse que dans le proche Gard et même jusque dans la Drôme puisque j’ai entendu parler qu’elle avait fait danser jeunes et moins jeunes pour  la fête de La Bégude de Mazenc.

Une photo montre la suite du défilé de la Saint-Michel 1950 dans le cours, devant les baraques.

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Mon père a pu mettre un nom sur les visages des musiciens.
En partant de la droite vers la gauche, il a reconnu Mondon (premier trombone), Bourgeois (au tambour), lui-même (trombone), Jean Vaton (à la trompette), Morbet (avec le trombone relevé), Albin Aubépard (au violon), Rolland Babiol (au saxo) sans oublier Jean Aubépard (caché par son frère au violon et qui joue de la trompette).

Pour finir sur le même sujet de l’harmonie municipale de Caderousse, une autre vue de celle-ci

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non datée mais certainement antérieure aux précédentes (entre 1945 et 1949) avec Adrien toujours au trombone, 4ème à partir de la gauche et certainement son père (mon grand-père) Gabriel à la grosse caisse. La photo a été prise sur la place Jean Jaurès, devant la maison familiale. On voit la boucherie de « Major » (Reynaud) le beau-père de Léonce, le petit frère de Gabriel, Léonce qui plus tard reprendra ce commerce et deviendra boucher lui qui avait une formation de… menuisier.

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Quand la presse à sensation parlait de CADEROUSSE pour dénoncer les problèmes de l’ASILE DE MONTDEVERGUES !

Cela se passait en 1953 et c’était dans le magazine à sensations Qui? Détective, qui existe toujours de nos jours. L’Asile de Montdevergues également même s’il s’appelle de nos jours Centre Hospitalier Spécialisé de Montfavet (commune d’Avignon).

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Voici une photo aérienne de cet hôpital psychiatrique, un ancien couvent, dont la plus célèbre pensionnaire fut Camille Claudel enfermée par sa famille pour éviter des scandales et qui y décéda le 19 octobre 1943.
Dix ans plus tard, Détective faisait dans le sansationnel avec ce titre aguicheure

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On le comprend à la lecture de ces quelques mots: ce sont des personnes libérées par l’Asile qui furent à l’origine des crimes annoncés. Il faut dire qu’à l’époque, les détenus n’étaient pas tous des fous et certains prisonniers qui posaient problème à l’hôpital général Saint-Anne par exemple se retrouvaient à Montdevergues sans qu’ils ne souffrent d’un problème psychiatrique.
Exemple, sur ces

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en juillet 1947, on retrouve 3 anciens miliciens, qui furent les seuls qui ne pas être repris !

Les choses furent bien plus dramatiques à Malataverne (Drôme) et Caderousse où furent comptabilisés 5 décés.

LE MASSACRE DE MALATAVERNE

LE MASSACRE DE MALATAVERNE

Il fut commis le 11 janvier 1953 par deux anciens détenus de Montdevergues dans une ferme de ce village drômois, au sud de Montélimar. C’est le lendemain que le facteur Arnichand découvrit les corps des parents Cru et de leur fille Odette. 3 jours plus tard, les coupables furent trouvés et arrêtés dans une ruine à Donzère…. c’étaient des évadés de Montfavet !

Les 2 hommes, suivant l’article, vivaient un régime de semi-liberté et l’un d’eux travaillait à l’extérieur du centre. C’étaient des détenus difficiles mais qui ne relèveraient pas de la psychiatrie de nos jours, surtout Raulet qui avait été plus suiveur qu’acteur.

En février de la même année, il y a eu

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dans un appartement d’Avignon intra-muros où cette ouvreuse fut gravement blessé par un ancien de Montdevergues, et 2 jours plus tard, une agression vers Apt (Villars d’Apt) causée par un autre ex-pensionnaire qui eut pour conséquence la mort d’une personne.

Le lendemain, 13 février 1953, ce sont enfin les…

MEURTRE ET SUICIDE À CADEROUSSE

MEURTRE ET SUICIDE À CADEROUSSE

Il s’agit du meurtre d’un jeune agriculteur Pierre Gabias par son voisin Robert Armand sur un petit chemin dans la plaine au nord de Caderousse, entre le village et l’Aigue.

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Le garde-champètre de Caderousse que je connus plus tard sous le surnom de Pitoulu

pose sur les lieux du crime.

Après son crime, l’assassin retourna l’arme contre lui et mit fin à ses jours. Problème pour Détective: lui aussi avait fait un séjour à Montdevergues. Il avait été interné à la demande de sa famille en août 52 puis libéré, toujours à la demande des siens, en décembre. Les Caderoussiers le considéraient comme atteint de « folie douce » et ne le croyaient pas dangereux. Interrogé par le journal, le maire de la commune, le colonel Farjon, pointait du doigt la raison du crime: le père de l’assassin aurait dû placer en lieu sûr les armes qui trônaient dans la cuisine. C’est une futile rivalité amoureuse datant de l’adolescence qui avait poussé Armand au crime, plusieurs années plus tard.

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Le père du criminel et la veuve et le jeune fils de la victime.

Ces 5 crimes, un suicide en 4 agressions en moins d’un mois entraînèrent le questionnement médiatique autour des conditions de sortie de l’Asile de Montdevergues. Le préfet du Vaucluse interpela le ministre de la Santé, le Valsois Paul Ribeyre. On pointa du doigt la vétusté du centre hospitalier et son surpeuplement (plus de 1 600 internés). Les conservateurs remettaient en cause les thérapies modernes par le travail et un certain laxisme pour les libérations. D’autres parlèrent de moyens insuffisants et manque de personnels. Tout cela rappelle d’autres débats, actuels !

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13 ans après la VICTOIRE de FRANCO, BARCELONE est toujours soumis au RATIONNEMENT 1952

La forme du carnet a changé*, le blason espagnol surmonté de l’aigle trône en grand en couverture mais, alors qu’en France, le rationnement a disparu en 1949, la population espagnole continue de souffrir de la malnutrition. Certes, si ce carnet a été trouvé ainsi aux puces de l’Encant à Barcelone, c’est que son propriétaire ne s’en est pas servi à l’époque. En effet, la date de 1952 correspond à peu près à la fin de la période de rationnement, 13 ans après la fin de la guerre civile, 7 ans après celle de la seconde guerre mondiale.

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C’est toujours une Délégation Provinciale qui s’occupe du Ravitaillement et des Transports. A l’intérieur des coupons à découper qui ne l’ont pas été…

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 pour obtenir des produits de première nécessité:

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de l’huile,

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du riz,

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du sucre,

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d’autres produits variés et

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de la viande.

La situation n’a donc guère changé depuis 1940 pour le petit peuple. Maria Teresa qui avait 9 ans en 1940* a donc passé plus de la moitié de son existence à devoir se passer de l’essentiel. Elle aussi va chez

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Santiago Miralles au 25 du Paseo San Juan pour l’épicerie et les graisses ou chez le boulanger Antonia Albos, calle Ausias March, dans le même secteur proche du Parc de la Citadelle et du centre ancien. On va le voir.

Car une autre carte d’un membre de la même famille, datant de 1951, nous apprend aussi que…

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le pain est rationné. Certes à un niveau assez haut en théorie puisque Louisa Borras, la fille aînée âgée de 16 ans en 1940*, peut prétendre à 32,200 kg de pain du 1er juillet au 30 septembre soit quelques 350 grammes par jour. Suivant le poinçonnement de la carte, elle n’en a consommé que 24 kg. Encore fallait-il que ce qui accompagnait le pain fut suffisamment nourrissant pour une femme de moins de 30 ans !

L’Espagne retrouva la suffisance alimentaire en ce début des années 50. La géopolitique mondiale (la Guerre Froide) l’aida bien dans son souci de retrouver une place normale aux seins des Nations, les Américains trouvant dans ce vieux général peut recommandable un allié expert dans la lutte contre le communisme.

(*) voir le premier article sur le rationnement en Espagne après la guerre civile « Après la Victoire de Franco, Barcelone soumis au rationnement alimentaire ».

 

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MONUMENT AUX MORTS d’ANCONE (Drôme): MARCEL MAYAUD mort pour la France en INDOCHINE en 1954.

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Troisième volet du petit hommage aux Morts pour la France dont les noms sont inscrits sur le Monument aux Morts d’Ancone. Après avoir parlé des disparus de la Grande Guerre, après avoir évoqué la mémoire de Bernard Goujon tué en Algérie, voici une petite (et incomplète) recherche sur Marcel Mayaud, porté disparu le 31 mars 1954 en Indochine comme on peut le lire.

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L’inscription sur le monument d’Ancone…

Le père de Marcel, Louis Mayaud tenait une ferme située sur la route de Rochemaure, ce bout de route que l’on voit encore au-dessus de la place des platanes, coupée par le canal de dérivation du Rhône, route qui rejoignait la route Montélimar-ancien pont de Rochemaure. Cette ferme, comme d’autres lieux d’habitation, a donc disparu lors de la construction du canal, les parents perdant en même temps leur lieu de vie à Ancone et l’un de leur fils en Indochine.

Un extrait de presse datant du 29 janvier 1945 dans les Allobroges parle d’un don fait par ce Louis Mayaud à une dame…

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même si la conclusion n’est pas claire: « suivi des faits » ce qui n’est pas sympa ou « suivi par d’autres dons d’autres personnes » qui est plutôt un mot d’espoir.

Revenons à la fiche de Marcel Mayaud sur le site Mémoire des Hommes qui nous apprend qu’il est né à Ancone le 13 mars 1922 et qu’il est tombé (qu’il a disparu) à Diên Biên Phù le 31 mars 1954, à l’âge de 32 ans. C’est donc dans la cuvette de Diên Biên Phù que l’histoire personnelle de cet anconais rejoignit l’Histoire de France.

A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les peuples colonisés d’Afrique et d’Asie et leurs élites pensèrent que l’esprit de la Libération allait souffler pour leur permettre d’envisager une nouvelle relation avec la France. Ils déchantèrent vite. En Indochine comme en Algérie, la décolonisation se fera dans la  douleur et l’Indépendance sera obtenue à l’issue d’un conflit meurtrier. Cette première guerre d’Indochine, de 1946 à 1954, opposera donc le Viet-Minh communiste de Ho-Chi-Minh à une armée professionnelle française issue de la Résistance et pour pas mal d’éléments de la disparition de l’armée allemande. D’un côté, Chinois et Soviétiques amèneront une aide importante avec des armes et des conseillers. De l’autre, les Français bénéficieront d’un coup de main américain en matériel et mercenaires.

Pour essayer d’attirer, de fixer et d’écraser les troupes viet-minh de Giap, assez insaisissables, l’Etat-Major français imagina de créer un camp retranché en plein territoire vietnamien, à 600 km d’Hanoï, près de la frontière loatienne. Cette idée n’était pas si saugrenue que cela car une expérience précédente à Na San en 1952 avait permis de mettre en déroute l’armée de Giap en lui infligeant de grosses pertes. Mais Na San n’était pas Diên Biên Phù et l’éloignement plus important de Hanoï rendit bien plus délicate la tâche de l’aviation, véritable cordon ombilical pour le camp retranché.

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La première de couverture de la BD de Thierry Gloris et Erwan Le Saëc.

A cela s’ajouta la mosson qui aggrava les difficultés des avions et un élément que l’Etat-Major n’avait pas imaginé, la possibilité pour le Viet-Minh d’amener de l’artillerie lourde et de la DCA aux abords de la cuvette. Ce furent des centaines de milliers de coolis qui tracèrent des pistes, les entretinrent et portèrent sur des bicyclettes Manufrance aménagées pour recevoir des charges de 250 kg, le matériel du siège, de nuit pour éviter les bombardements aériens. Cela rendit vite intenables les positions des défenseurs du camp retranché.

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Du même album, avant et après l’apport de l’artillerie viet-minh.

Marcel Mayaud était sergent-chef dans l’Armée de l’Air, et appartenait au GT 2/64 Anjou, GT comme Groupe de Transport. Cette unité  était équipée de Douglas C-47 appelés communément Dakota. C’étaient des appareils de transport de matériel et de troupes. Au début de l’installation du camp retranché de Diên Biên Phù, la noria des Dakotas permit d’amener les hommes et tout le matériel nécessaire au siège qui se préparait. On était alors en novembre 1953 et la piste d’atterrissage fut utilisable jusqu’en mars 1954.

Le Viet-Minh attaqua réellement le camp retranché une première fois du 13 au 15 mars 1954 où les appareils de ravitaillement continuaient à se poser, déposant du matériel et emportant les blessés les plus gravement atteints vers Hanoï.

Le ciel bas et continuellement bouché, la redoutable DCA cachée dans une végétation luxuriante malgré les bombes de napalm rendaient la tâche de l’aviation de plus en plus ardue et périlleuse, autant celle de la chasse que celle des ravitailleurs. Le drame eut lieu en début de soirée.

Comme on peut le lire sur Le Dauphiné Libéré du 1er avril 1954,

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Giap avait repris l’offensive dans la nuit du 30 au 31 mars 1954. C’était l’enfer dans la cuvette mais aussi dans les airs. Le Dakota 878 de l’ET Anjou fut frappé par la flak viet-minh et alla s’écraser aux alentours du camp. A son bord, 7 navigants. Dans le poste avant, les pilotes et techniciens Guiraud, Demart, Mataud et Burat; à l’arrière les 3 dispatcheurs dont l’anconais Marcel Mayaud. A moins que le Mataud du livre ne soit Mayaud avec une coquille! Alors que pas mal de vol avaient été secoués ou touchés, il s’agit là du seul Dakota du GT 2/64 Anjou descendu en vol. Nous devons ces renseignements à Alexander Garnier du site escadrilles.org nous rapportant, après questionnement, les écrits de Patrick-Charles Renaud dans son livre Aviateurs en Indochine.

On retrouve les fiches de Marcel Guiraud  (né le 28 août 1916 à Montflaquin) et Pierre Demart (né le 27 janvier 1930 à Neufchâtel) dans Mémoire des Hommes, tous deux morts ce même soir à Dien Bien Phù.

Suivant ce même site, on peut comptabiliser que ce même 31 mars 1954 tombaient 95 autres hommes à Diên Biên Phù (dont 63% n’étaient pas nés en Métropole: Afrique et Maghreb, Vietnam, Allemagne, Italie, pays de l’Est de l’Europe). Dans les airs, l’avion de chasse du lieutenant de vaisseau Jean Andrieux venu du porte-avions Arromanches en golfe du Tonkin fut lui aussi abattu, son pilote tué.

Le camp retranché de Diên Biên Phù tombait le 7 mai 1954, accélérant les discussions entre Français et Viet-Minh à Genève. Un accord signé le 20 ou 21 juillet 1954 allait mettre fin une première fois à la guerre au Vietnam et définitivement à la présence française en Extrême-Orient.

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La SAGA du TOUR DE FRANCE au MONT-VENTOUX. 1951 GÉMINANI vs KOBLET.

Le Tour de France n’a découvert le Mont-Ventoux (tout comme l’Alpe d’Huez) que sur le tard, après la Seconde Guerre Mondiale. Il faut dire que pendant longtemps, une seule route, celle de Bédouin ouverte en 1882 et goudronnée en 1934,  permettait d’accéder au sommet. Les arrivées en altitude n’étant pas encore envisagées avant-(seconde) guerre, le passage par le Géant de Provence était donc impossible. Ce n’est que quand une seconde route, celle de Malaucène, fut ouverte pour accéder à la station de ski du Mont-Serein en 1932 que cet itinéraire fut envisagé par les organisateurs. Comme la guerre passa entre-temps, ce n’est qu’en 1951 que le Mont-Ventoux fut offert au menu des routiers du Tour.  Malgré cela, le Mont-Chauve n’en est pas moins devenu un lieu à part dans la Tour de France. On va le lire dans les semaines à venir, à travers l’histoire des 15 étapes qui l’empruntèrent.

1951- Le premier passage.

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Cette année-là, le Tour fut dominé par le grand champion helvétique Hugo Koblet, surnommé le pédaleur de charme, capable de lutter de longs kilomètres seul contre un peloton déchaîné sans être rejoint et avoir la coquetterie de se donner un coup de peigne dans les cheveux juste avant de franchir la ligne d’arrivée. Cela se passa lors de la 11ème étape entre Brive et Agen et la randonnée solitaire d’Hugo Koblet dura quelques 140 km ! Les commentateurs de nos jours auraient sans doute énoncé quelques soupçons si un tel exploit, « à la Koblet », se reproduisait !

C’était la 17ème étape Montpellier-Avignon qui avait programmé le Mont-Ventoux sous les roues des routiers.

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Les attentifs remarqueront par le sens des flèches sur cette carte que c’est la face nord du Géant de Provence qu’avaient choisi les organisateurs pour atteindre le sommet.

Ce que confirme ces images de la courses:

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le début de l’ascension, avec le peloton encore groupé, juste après les sources du Groseau à la sortie de Malaucène

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ou plus proche du sommet, cette vue des cyclistes en plein effort avec tout au fond les gorges du Toulourenc.

Venant de Montpellier où la veille, Hugo Koblet avait remporté sa 4ème étape, le Tour avait traversé le Rhône du côté de Beaucaire-Tarascon

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puis le Durance au Pont de Rognonas, reconstruit après les bombardements, pour un premier passage en Avignon, précédent la boucle du Ventoux.

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La route sur le Mont-Chauve était loin d’être un tapis comme de nos jours…

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on peut le voir sur cette photo avec de gros cailloux au milieu de la chaussée. Que faisait la DDE ?

Ce fut avant tout une bagarre entre le leader de la course et son futur dauphin à Paris, le français de Clermont-Ferrand Raphaël Géminiani, valeureux coureur par étape et futur grand manageur de Maître Jacques…

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But et Club-le Miroir des Sports et Miroir-Sprint, les 2 bi-hebdomadaires sportifs, en faisant leur une.

Ce fut une belle ascension qui permit aux photographes d’immortaliser quelques jolis moments:

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Sur cette dernière vue, on aperçoit la foule considérable qui avait gravi, elle aussi, le Ventoux pour assister à l’arrivée et le beau temps chaud sans mistral qui régnait au sommet. Car même au mois de juillet, avec du mistral, une petite veste est nécessaire près du sommet, surtout sur le face nord.

A ce petit jeu du chat et de la souris entre Koblet et Geminiani, ce fut un petit grimpeur provençal d’origine grecque Lucien Lazaridès qui tira les marrons du feu et franchit en premier le sommet

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premier coureur à franchir en tête au pied de l’Observatoire lors d’un Tour de France.

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Mais comme une longue descente attendait les cyclistes pour rejoindre les Allées de l’Oulle, ce fut Louison Bobet pourtant pointé à 2 minutes et demi des premiers en haut qui parvint à se détacher…

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et à inscrire son nom au palmarès de cette étape…

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au grand dam de Bartali (à droite), Geminiani, Koblet et Lazaridès.

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Belle foule là encore au bord de la route.

Le classement de l’étape

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et le général après celle-ci

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où l’on lit que Coppi, pourtant favori avant le départ du Tour

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pointait à quelques 44 minutes du Maillot Jaune.

Etait-ce le Ventoux que le génial Pellos avait voulu représenter sur ce dessin paru dans le numéro de Miroir Sprint d’avant-Tour (ci-dessus)?

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