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29 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP de SAINT-CYPRIEN

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

29 septembre 1939.

C’est vrai qu’Eulalio a beaucoup plus de loisirs d’écrire à Saint-Cyprien car l’article du jour est particulièrement long. De plus, des amis de sa baraque lui ont trouvé un nouvel emplacement beaucoup mieux éclairé.
La nuit est difficile avec les bruits des autres, le froid qui sévit, les poux qui sont particulièrement agressifs.

Rencontre avec un certain Jacinto qui vient juste d’arriver d’Espagne, via Biarritz. C’est grâce à son oncle, colonel franquiste qu’il a pu s’échapper et rejoindre la France. Il attendait dans une prison d’être exécuté avec des dizaines d’autres détenus. Cette attente était un supplice pour tous les hommes. La nuit, 5 ou 6 détenus étaient passés par les armes. C’était l’appel des suppliciés qui était le plus dur, les gardiens prenant un malin plaisir à égrainer les noms le plus lentement possible, de la manière la plus sadique pour mettre au supplice le plus de personnes… Un jour Jacinto crut qu’il allait y être et avait demandé à une connaissance dans le peloton d’exécution, un fin tireur, de s’occuper de lui, .

D’autres nouvelles de Santander. La journaliste Matilde Zapata a été exécuté au garrot*. Il avait connu cette personne, la Pasonaria de Santander, dans le mouvement des Jeunesses Socialistes avant puis pendant la Guerre Civile. Elle avait une plume assassine dans le journal dans lequel elle écrivait avec son conjoint Lucien Malumbres, assassiné avant le guerre, alors qu’il était pourtant protégé en permanence. C’est en cette occasion qu’Eulalio rencontra pour la première fois un mort et cela le choqua beaucoup.

La nourriture du camp est mauvaise, peu abondante. Les hommes sont tenaillés par la faim et sont considérés comme des bêtes.
Le soir, Eulalio essaie de trouver le sommeil malgré le ventre creux, le froid présent et les poux agressifs.

 A suivre le 3 octobre…

*le site http://www.unidadcivicaporlarepublica.es/index.php/nuestra-memoria/semblanzas-y-biografias/6433-matilde-zapata-de-periodista-a-leyenda nous apprend que Matilde Zapata a été fusillée à Santander le 28 mai 1938. A lire…

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28 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP de SAINT-CYPRIEN

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

28 septembre 1939.

Le camp de Saint-Cyprien ressemble beaucoup à celui d’Argelès. Les mêmes baraques proches de la plage avec le WC plus près de l’eau ce qui rend l’attente plus difficile. La nourriture est maigre et mauvaise. Eulalio pense qu’on y donne de la viande de cheval quand on parle de boeuf mais les considérations philosophiques importent peu quand on a faim.
La nuit, le froid est pénible à supporter alors que les poux dérangent moins.

En journée, toujours peu d’activité, la principale pour l’auteur étant celle d’écrire. Là, les conditions se sont améliorées avec la présence d’une petite table.

A côté du camp militaire où vit la Compagnie de Travail, se trouve un camp civil dans lequel Eulalio retrouve quelques connaissances dont les filles de son ami à qui il a rendu visite.

Les hauts-parleurs du camp informent sans arrêt les détenus. Tout y est dit, même les noms des punis et les raisons des punitions ! Sur le soir, ce sont les dernières nouvelles de la guerre qu’on peut entendre. Il ne s’agit là que de propagande. Alors Radio Chabola bat son plein. Les âneries du jour: l’Armée s’est soulevé contre Franco en Catalogne et le pouvoir franquiste vacille, Hitler a été blessé et serait moribond !

La grande activité du camp de Saint-Cyprien est le football. On y joue presque tous les jours. Eulalio retrouve des anciens footballeurs de sa région dont un qui a été blessé par balle et exhibe sa cicatrice à la cuisse quand il est en short comme une marque d’héroïsme.

 A suivre le 29 septembre…

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24 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

24 septembre 1939.

Après tant d’attente, c’est le jour du départ du camp du Barcarès pour Eulalio et ceux de la Compagnie du Travail. De bon matin, chacun rassemble ses affaires. C’est difficile de tout prendre pour l’auteur avec tous ses papiers. Par groupes bien ordonnés, ils prennent le car pour une destination inconnue. En route, ils voient le Barcarès, village de pêcheurs, la campagne remplie de vendangeurs au travail, des militaires à l’entraînement, des motards militaires à tous les croisements.

Après Saint-Cyprien, un village pauvre, c’est la déception pour tous car c’est un nouveau camp de concentration qui les attend. Eux qui rêvaient d’espace, c’est au camp de Saint-Cyprien qu’ils doivent s’installer.

Ils s’installent dans de nouvelles baraques, la 5E pour le groupe d’Eulalio, baraque qui sent la sueur humaine. Nouvelle litière, nouveaux visages. Plutôt des visages connus mais que le destin avait séparé. Retrouvailles, discussions.
Certains ne veulent rien savoir de ce qui se passe pour éviter de se faire des idées. Ils préfèrent le bouche à oreille. Un autre ne comprend pas qu’à son âge, Eulalio puisse écrire ce journal dans lequel il raconte ce qu’il fait. Il n’est pas assez vieux pour raconter sa vie.

Fin de journée classique pour Eulalio qui écrit à Silvia.

 A suivre le 28 septembre…

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21 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

21 septembre 1939.

Des rumeurs, toujours des rumeurs dont certaines sont entretenues par tous  tant ils ont envie d’y croire. Comme celle qui dit que d’ici la fin de l’année un gouvernement libéral remplacera Franco et tous pourront rentrer en Espagne.

Eulalio se plonge dans des cours de français d’une manière assidue. Il rencontre un gars de Badalona qui écrit des vers… en mots croisés.

Dans le camp, on assiste à un chassé-croisé de ceux qui partent et de ceux qui arrivent. 2 Compagnies de Travail sont parties… Bientôt celle d’Eulalio ? Un groupe de gens venus de Clermont-Ferrand, bien mis,  est de retour…

Un marin appartenant au Comité Central des Marins de l’Escouade raconte son parcours. La rébellion des gradés vite réprimée, les décisions prises par des comités sur chaque bateau puis la reprise en main par l’Etat-Major…

L’Indépendant retranscrit le discours du Führer qui balaie de quelques phrases le Traité de Versailles et dit que la Pologne sera rayée de la carte en étant partagée entre le Reich et l’URSS. On se bat suivant la presse à la baïonnette dans les rues de Varsovie.
Le père d’Eulalio va mal, moralement parlant. Eulalio lui écrit et lui raconte les cas de folie douce du camp, ce qui le distrait. Le dernier en date, un gars qui souhaite construire un tunnel jusqu’à Barcelone !

 A suivre le 24 septembre…

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18 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

18 septembre 1939.

Cette nuit, il est arrivé à Eulalio ce qu’il arrivé à bien d’autres: un monologue nocturne. Il est la risée de la baraque. Lui qui croyait que par sa jeunesse, il en était à l’abri est confus.

Suite des cours intensifs de français, cela pourrait être très utile.

Une lettre du père d’Eulalio lui apprend qu’il a peur d’être déplacé pour un autre refuge moins confortable… on verra bien. Un autre envoi lui amène un bleu de travail, une brosse à dents et un tube de dentifrice, une boîte d’aspirine. Il ne se souvient pas à qui il a pu demander cela dans le passé mais ces marques de solidarité sont encourageantes.
La situation internationale est l’occasion d’un nouvel excès de  fièvre: l’URSS vient d’envahir la Pologne. Nouvelles discussions enflammées avec les militants communistes, nouvelles cartes du PC déchirées. Comment la patrie des Droits de l’Homme peut-elle se conduire comme les Nazis ? On se perd en conjoncture.

Les nouvelles de la guerre ne sont que propagande. Les Anglais déversent des tracts sur l’Allemagne pour clamer leur pacifisme, Goebbels de son côté assure que les Allemands ne s’en prendront pas aux populations des villes ouvertes, la France affirme que dans 4 mois, elle aura une armée aussi puissante qu’en 1918. Propagande…. ! Varsovie encerclée continue de résister comme Madrid en d’autres temps.

Abel, un des candidats à l’évasion, vient de s’inscrire pour les vendanges. Il ne supportait plus l’enfermement dans le camp et les autres le comprennent.
Le soir, la fraîcheur revient ce qui débarrasse les enfermés des poux. Ce soir, Eulalio se demande s’il parlera dans son sommeil.

 A suivre le 21 septembre…

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15 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

15 septembre 1939.

La fraîcheur revient au bord de la mer, Eulalio enfile maintenant un pull.

Dans la baraques, tirage au sort des volontaires pour aller faire les vendanges en Roussillon. Ils sont 12 à partir dans celle de l’auteur, 12 000 au total. Combien reviendront au camp dans un mois et demi ? Un autre ami, boulanger de son état, part lui aussi. La machine de guerre française a besoin de ces métiers spécialisés.
Du groupe qui espérait s’évader, il ne reste plus grand monde avec ces départs, la mort et la maladie. L’un des volontaires pour cette avanture, Mediavilla y croit toujours. Eulalio le connaît depuis l’enfance et un parcours semblable: l’adolescence, les manifestations, la guerre. Ils s’étaient perdus de vue en Catalogne et se sont retrouvés à Argelès.

Le gouvernement espagnol franquiste a fait passer ce message aux réfugiés: Lorsque la guerre vous laisse orphelins sur des terres étrangères, votre patrie vous appelle ! Pas un seul ne croit à la mansuétude surprise du régime franquiste et personne n’y répond favorablement.

Toujours des nouvelles contradictoires des médias, guère plus fiable que la Radio Chabala du camp.

Pour quelques sous qui amélioreront l’ordinaire, toujours aussi médiocre, des volontaires agrandissent les tranchées anti-aériennes du camp.

A la réunion des Jeunesses Socialistes, la rumeur veut que 2 bateaux sous pavillon français partent bientôt, emmenant des réfugiés vers le Mexique… L’espoir revient.

A suivre le 15 septembre…

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Un BILLET de BANQUE de la RÉPUBLIQUE ESPAGNOLE (1938)

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Il s’agit d’un tout petit billet émis en 1938 par la République Espagnole agonisante. Tout petit billet puisque qu’un peu plus grand que 9cm sur 5cm. Il est bien sûr titré par la…

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émis par le Ministère des Finances et de l’Economie (Ministerio de Hacienda y Economia) et signé par le directeur du Trésor et des Banques

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et celui du Contrôleur des Finances de l’Etat:

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On y voit au centre l’effigie de la Seconde République Espagnole, petite soeur de la Marianne Française, que celle-ci laissa tomber:

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La faciale est de 2 pesetas.
Au dos, un peu comme pour nos actuels billets en euros, un pont, symbole de lien entre les personnes:

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Il s’agit du pont de Toledo à Madrid, construit en 1732 et enjambant le fleuve Manzanares, situé au sud du centre historique de la cité.

Un billet qui ne servit que quelques mois puisque Franco arriva et imprima de nouveaux billets à sa gloire et à son triomphe.
Un billet que l’on échangea contre des francs dans les camps de la Retirada, dans le sud de la France, comme en témoigne Eulalio Ferrer en plusieurs passages de son journal.

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Le verso de ce billet de 2 pesetas.

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10 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

10 septembre 1939.

Des informations contradictoires circulent dans les médias. Chute de Varsovie pour les Espagnols, pas encore pour les Français… Avancées des troupes françaises, jamais de recul… Eulalio déplore que les communiqués militaires ne soient jamais fiables.

Les progrès de l’auteur en français sont réels. Il prend des cours et se débrouille bien en grammaire. C’est plus laborieux en prononciation mais il progresse.
Les gendarmes français viennent arrêter 2 communistes dans l’îlot F. Bousculade et solidarité avec ces 2 hommes même si les avis divergent profondément en politique. Des renforts militaires arrivent et c’est finalement 6 personnes qui sont arrêtées: les 2 communistes et 4 contestataires. C’est le choeur des cantabriques qui va être affecté avec le départ de plusieurs choristes.
A son retour dans sa baraque, Eulalio voit ses affaires chamboulées et une convocation au Commandement français. Il s’y rend. On lui demande s’il est communiste et s’il connaît des communistes. Il répond par la négative à la première question et refuse la délation que lui demande la seconde. Il vire les talons et rentre au camp.
En revenant avec des amis, ceux-ci lui demandent de lire des extraits de son journal. Il accepte et leur lit des passages racontant le séjour au camp d’Argelès.

Il termine sa journée en écoutant ses rêves: s’évader… partir au Mexique… apprendre la philosophie et devenir journaliste.

A suivre le 15 septembre…

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8 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

8 septembre 1939.

Réveil matin avec un exercice d’alerte de la sirène anti-aérienne. Ils auraient pu faire cela à un autre moment.

Dans la baraque, une radio a fait son apparition. Les hommes y écoutent les nouvelles du front. Ils ont une grande confiance en la ligne Maginot.

Bien que ce soit interdit, ils continuent de parler politique dans les îlots. Ils commentent les départs de nombreux militants communistes du Parti depuis la signature du Pacte. Ils constatent qu’il en est de même pour les communistes français, mis à l’écart.

Cette nuit, un fou s’est noyé en voulant partir du camp par la mer. On l’a retrouvé au bord de l’eau, toujours avec sa pipe éteinte entre les lèvres.

Pour la bande de copains qui envisageait l’évasion, c’est le drame avec la mort de l’un d’eux, Iniesta, celui qui souffrait de typhoïde depuis quelque temps. Manque de soins, faiblesse générale, il s’en est allé ce matin. Les amis sont désespérés et ils l’accompagnent à sa dernière demeure sur cette plage du Barcarès. Qu’est-ce que ces restes vont devenir quand un jour un camion militaire viendra ramasser tous ces morts ?

Le clairon du couvre-feu retentit sur des détenus accablés de tristesse.

A suivre le 10 septembre…

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4 septembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

4 septembre 1939.

Tout à changé depuis le dernier écrit d’Eulalio: Hitler a attaqué la Pologne, la France et le Royaume Uni ont déclaré la guerre à l’Allemagne. La réalité tragique s’impose: nous sommes en guerre ! C’est par ces mots que commence l’écrit du jour.

Une conséquence inattendue de cet état de fait: les soldats français, les gendarmes français et même le vaguemestre qui apporte le courrier tous les matins sont d’un seul coup beaucoup plus aimables avec les détenus. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ! Par contre, personne n’a envie de dénoncer les communistes comme on le demande.

Lors d’une promenade dans le camp avec 2 amis, l’un d’eux en arrive à dire qu’ils sont foutus. Eulalio n’est pas aussi défaitiste et sachant qu’il a déjà résisté dans le passé, il est sûr qu’il sera capable de continuer à le faire.
Rencontre avec un peintre valencian, Fabregat. Pour se changer les idées, Eulalio s’intéresse à son art, à son style… Celui-ci lui apprend qu’il a beaucoup de mal à vivre de son art… qu’il gagne à peine de quoi acheter des cigarettes et sa peinture. Pour aider les siens, il a donné 6 de ses oeuvres pour des tombolas dans le camp.

La nourriture s’est un peu améliorée mais les rations ont diminué, conséquence de la déclaration de guerre…. Pendant ce temps, Franco a proclamé sa neutralité dans le conflit.

Autre conséquence de la guerre, le couvre-feu est décrété dans le camp à partir de 20 heures. Tout le monde doit être dans les baraques. Des mitrailleuses sont installées tout autour du camp. Il devient très pénible de vivre entre cela et les délires de ceux qui ont perdu la tête….

Le projet d’évasion est enterré pour l’instant. Peut-être plus tard quand ils seront à la Compagnie de Travail…

A suivre le 8 septembre…

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