Une petite carte rose délivrée à un possesseur d’un poste de radio le 23 avril 1944.
Comme vous pouvez le voir, il s’agit d’une CARTE D’AUDITEUR. En effet, au Maroc, à l’époque du Protectorat Français, comme en Métropole, quand on était possesseur d’un poste de radio à la maison, il fallait le déclarer aux autorités. C’était le Ministère des Postes, des Télégraphes et des Téléphones qui s’occupait de ce secteur d’activité.
En effet depuis le 31 mai 1933, les postes de radio sont taxés. Cette redevance pour les détenteurs de postes récepteurs de radiodiffusion comme l’énonce la loi ne sera supprimée qu’en 1980.
Cette obligation de déclaration avait aussi l’avantage de contrôler qui était susceptible d’écouter la radio à une époque où la guerre se menait aussi sur les ondes. Par contre la carte a comme intitulé Protectorat de l’État Français au Maroc alors que depuis l’arrivée des Américains en 1942, Vichy n’avait plus le contrôle du territoire chérifien.
En quatrième page, quelques rappels du règlement. On doit déclarer autant de fois que le nombre de postes de radio que l’on possède. On doit aussi déclarer à l’administration ses changements de domicile. C’est en présentant cette carte aux bureaux de l’Office que l’on paie la redevance. La vente ou la destruction d’un poste doit être bien sûr signalée. D’ailleurs, en bas de celle-ci, on lit que le propriétaire de cette carte a vendu son poste de radio en 1956.
En 1944, il en coûtait de 90 francs par an pour détenir un poste de seconde catégorie. Une somme loin d’être anodine !
NB: le régime de Vichy, dans sa frénésie de promulgation de lois racistes anti-juifs, décréta le 13 août 1941 celle de la confiscation des postes de TSF pour les Juifs (français ou pas, n’en déplaise à Zemmour).









