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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 14 mai 1916

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(JOUR 652 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, les généraux russes vainqueurs des Turcs après la prise d’Erzeroum, cette ville de l’est du pays, en territoire arménien… mais sans plus aucun Arménien puisque cette population a été détruite à 90% après les massacres hamidiens de 1894-1896 puis le Génocide de 1915.

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La ville d’Erzeroum prise depuis la citadelle.

6 pages sont consacrées à cet événement dont la double page centrale…

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avec cette route traversant des marais où il est quasi impossible d’avancer dans plusieurs dizaines de centimètres de boue. Aussi, comme on le voit ci-dessus oui-dessous, des milliers d’hommes essaient d’y construire une vraie route:

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Passons à un autre coin d’Europe où la guerre a pris une autre dimension: l’Irlande, alors province du Royaume Uni. 2 pages sont consacrées à la révolte irlandaise contre les Anglais considérés comme des occupants.

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Des soldats britanniques dans les rues de Dublin, des destructions comme sur le front, des troupes d’occupation… la rébellion a été matée mais le sentiment nationaliste irlandais n’a pas été vaincu. L’insurrection de Pâques 1916 aboutira à l’indépendance de l’Irlande en juillet 1921.

La guerre dans la péninsule ibérique:

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un bateau allemand dans le port de Barcelone (au fond Montjuic) quasi arraisonné en représailles des attaques allemandes.

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des prisonniers allemands emmenés en camp de concentration aux Açores par des militaires portugais.

Sont-ils aussi contents que ceux-ci pour qui la guerre est finie, prisonniers qu’ils sont des militaires anglais ?

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Aux côtés de Guynemer, un autre aviateur mis à l’honneur pour ses victoires sur les croiseurs et les zeppelins:

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Treille de Granseigne qui exhibe ses médailles gagnées contre le phare d’Ostende qu’il éteint, l’endommagement d’un Zeppelin près de Zeebrugge et une victoire sur un fokker au mois de janvier. Un aviateur qui ne connaîtra pas la notoriété de Guynemer ou de Garros.

Pour terminer, deux images terribles tenant 2 pages.

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Celles de militaires allemands soufflés par l’explosion d’obus et morts en haut d’arbres. Images horribles de la bataille de Verdun !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 07 mai 1916

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(JOUR 645 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Ce drapeau d’un régiment de chasseurs a peu d’innombrables médailles: la Légion d’honneur, la médaille militaire et la croix de guerre. Il doit s’agir d’un régiment de chasseurs à pied.

Au sud-est de Verdun (environ 20 km), le secteur des Eparges…

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les restes d’un bois, le « Ravin de la Mort » le bien nommé. Des combats meurtriers en 1915, d’autres en 1916… Des milliers de morts des 2 côtés et une nature détruite pour longtemps.

En double page centrale, une autre vue de mort…

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celle qu’a connu l’aviateur allemand tué dans la chute de son aéroplane tombé près de Verdun. Les mêmes combats dans les airs que sur terre dans lesquels excelle Navarre dont on a déjà parlé.

Loin de là, à Marseille arrivent des troupes russes.

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Des troupes russes embarquées en Mandchourie sur des navires français et arrivées à Marseille après 45 jours. 8 000 hommes venus sur le front de l’est en échange de la fourniture de matériel par la France à l’armée du Tsar. Le réservoir d’hommes de la Russie semble illimité pour les occidentaux. Les hommes défilent dans la rue Saint-Ferréol avant de rejoindre le front de l’est et du nord de la France par le train:

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Des Russes qui après Erzeroum ont repris Trébizonde aux Turcs.

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Deux pages sur le front d’Italie avec des montagnes enneigées des Alpes dans lesquelles se déroulent des combats.

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ou dans le Trentin où les Italiens ont lancé une offensive.

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L’armée serbe en déroute a été rapatrié sur des positions françaises avant de retourner au front du côté de Salonique.

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Ici une remise de décorations à des soldats serbes à Bizerte en Tunisie.

Enfin en dernière page, une série de portraits d’hommes impliqués dans la lutte indépendantiste de l’Irlande.

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Au centre, le Miroir traite Roger Cassement de traître. Celui-ci alla chercher du soutien auprès des Allemands pour lutter pour l’indépendance de l’Irlande. Il ne réussit qu’à obtenir que 20 000 fusils Mauser qui furent saisis par les Britanniques quand ils arraisonnèrent le bateau allemand qui les emmenaient dans l’île. Roger Cassement fut jugé par les Anglais et pendu pour trahison. C’était un brillant personnage qui avait aussi dénoncé le colonialisme des puissances occidentales en Afrique avant guerre. Il a été réhabilité et son corps a été rapatrié à Dublin.

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Une CARTE D’ÉLECTEUR de 1898…

Pour l’élection d’un député, en Isère, dans la commune d’Eydoche, canton du Grand Lemps, non loin de La Côte Saint-André.

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Cette carte d’électeur semble être à usage unique si l’on en croit son titre Élection d’un Député. Elle concerne le sieur Etienne Bonvallet qui réside dans le village (La Paroisse). 

L’assemblée électorale dont la liste a été arrêtée le 31 mars 1898 se réunira à l’école du chef-lieu de la commune d’Eydoche le dimanche 8 mai 1898. Tel est le contenu de l’écrit de cette carte signée par le maire (Mathiéron ?) le 1er mai 1898.

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L’électeur devra apporter son bulletin préparé en dehors de l’assemblée, sur papier blanc et sans signes extérieurs et le remettre fermé au Président. Quid d’une urne ?

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Le tampon de cette commune d’Eydoche qui comptait 556 habitants au recensement de 1896, soit un peu plus de monde que de nos jours.

L’Assemblée Nationale élue en 1898 lors de cette élection à laquelle Etienne Bonvallet participa en allant voter vit une nette poussée de la gauche suite à l’affaire Dreyfus et aux outrances de la droite pendant cette période. C’est cette chambre qui fit en 1905 la séparation de l’Eglise et de l’Etat, une réforme capitale pour la société laïque, dont les opposants au mariage pour tous n’ont toujours pas compris la portée plus d’un siècle après !

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La carte d’électeur un peu usée mais si précieuse. Là aussi, beaucoup ne l’ont pas compris.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 02 avril 1916

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(JOUR 610 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, des soldats fait prisonniers sortant d’un interrogatoire, certainement dans une école, sous les yeux étonnés d’enfants. Cette scène se passe près de Verdun et, à plusieurs moments, le journal va s’étendre sur ces prisonniers allemands.

Peut-être l’intérieur du lieu d’interrogatoire dont on voit l’extérieur en une:

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avec des prisonniers allemands dont le journal fait remarquer la jeunesse. Des colonnes de prisonniers qui s’éloignent du front…

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ou qui traversent Chalons-en-Champagne (Châlons-sur-Marne à l’époque).

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Le commentaire parle de 950 hommes et une foule de curieux pour assister à ce spectacle.
Des croisements de colonnes, on en voit ailleurs comme ici avec une prise d’armes à St-D… (le journal tait le nom du lieu)…

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ou là avec cette colonne de blessés s’éloignant des lieux des combats.

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Car la bataille fait rage au nord-est et à l’est de Verdun. Comme c’est difficile de voir l’ensemble de ce front, long de plus de 20 km, c’est par le dessin qu’on essaie d’expliquer aux lecteurs ce qui se passe.

Simple dessin comme ici:

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ou en essayant de montrer l’acharnement des combats, comme là:

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Au premier plan, le fort de Vaux, en haut à gauche, celui de Douaumont.

Des combats et des bombardements qui commencent à laisser des traces…

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comme dans ce bois dévasté sur la rive droite de la Meuse.

Des images plus paisibles de Verdun avec cette remise de médailles sur le front lui-même…

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ou cette visite du généralissime Joffre venu rencontrer les gradés s’occupant du secteur:

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Sur la 4ème vue, la rencontre entre Joffre et Pétain.

Le reste de l’actualité de la guerre, excepté  Verdun. La double page centrale relate en 13 photos…

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la Conférence de Paris qui a réuni les éminents représentants de la France, de l’Angleterre, de la Russie, de l’Italie, de la Serbie, de la Belgique et du Japon… sous la présidence de M. Briand. Il faut bien affiner les positions et écouter les revendications de chacun avec les nouveaux belligérants qui sont là pour essayer de gagner quelque chose en contrepartie de leur engagement, une fois la victoire acquise… ce qui est loin d’être le cas.

On l’a déjà vu dans La Guerre Photographiée de cette semaine…

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la nomination du nouveau ministre de la guerre, le général Roques, originaire de Marseillan dans l’Aude.

La guerre dans le monde en 3 pages:

En Afrique, les anglais remportent des victoires sur les Allemands au Tanganyika, colonie allemande assaillie de tout côté par les Anglais, les Belges et les Portugais, nouveaux ennemis de l’Allemagne.

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En Serbie, des atrocités commises par les troupes bulgares sur des prisonniers serbes.

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Ces vues datent d’octobre 1915, au plus fort de l’attaque bulgare. La scène s’est passée à Stiplie.
A Salonique, la chute d’un avion allemand abattu par Fétu.

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Cette scène date du 17 février dernier. Il s’agit là de la 3ème victoire de Fétu et l’observateur allemand fait prisonnier est gravement blessé à la cuisse et soigné par les français.

Retour à Verdun et du déluge de feu qui s’abat sur les bois voisins.
Pour les alimenter, les munitions suivent…

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et les douilles des obus tirés s’amoncellent.

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Le commentaire de cette dernière photo dit que cette montagne de douilles correspond aux tirs d’obus pendant 2 heures !!! Impressionnant !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 30 mars 1916

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(JOUR 607 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur la couverture, une colonne de prisonniers allemands quitte le secteur de Verdun pour l’arrière.

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Pour eux, l’enfer, ce sera pour les autres et la captivité en France sera bien plus douce que pour les Poilus des 2 camps qui subiront le déluge de feu et de fer de cette gigantesque bataille de 10 mois.

Enfin ! La Guerre Photographiée consacre suffisamment de place à ce qui se passe dans la Meuse.

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Cette page entière intitulée « la bataille de Verdun » mais qui présente des images bien paisibles. Certes, un peu de fumée du côté de la gare Petite Vitesse de Verdun, mais pour le reste, ce pourrait être n’importe où sur le front de l’Est et du Nord de la France.

Ces images monténégrines et albanaises sont bien plus tourmentées.

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Des chevaux tués par un obus allemand, l’artillerie albanaise sur les hauteurs du port de Durazzo.

Nouveau article de survivants du « Provence II » torpillé en Méditerranée le 26 février 1916:

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Une photo du lieutenant-colonel Driant qui est annoncé comme disparu à Verdun, mort ou prisonnier en Allemagne.

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Ce militaire est avant tout un homme politique, député depuis 1910, écrivain sous le nom de Capitaine Danrit, va très vite devenir le symbole de la résistance de Verdun et du sacrifice des Poilus. En effet, alors que La Guerre Photographiée se pose la question du sort de cet officier, on apprendra assez rapidement son décès. Mort sous la mitraille au Bois des Caures, sur la commune de Beaumont-en-Verdunois, son sacrifice est érigé en exemple par Barrés et le pouvoir politico-militaire.

Un nouveau ministre est nommé au ministère de la Guerre.

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Il s’agit du général Roques alors âgé de 60 ans. Une page de La Guerre Photographiée est consacré à cette nomination. Il restera 9 mois en poste, sera remplacé par Lyautey et retournera à la guerre avant de prendre sa retraite en 1919 pour disparaître en 1920.

Une page avec 4 photographies sur « la flotte allemande dans le canal de Kiel ».

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Ce canal relie la mer Baltique à la mer du Nord. Les navires allemands sont s’y réfugier, les sous-marins aussi. C’est aussi dans ce secteur que sont construits les bateaux dans les chantiers navals militaires de Kiel.

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RÉSISTANCE 1942 (20/23): TRACT à destination des COMMERÇANTS et ARTISANS pour le 11 NOVEMBRE 1942

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Un tract, une feuille ronéotypée recto-verso signée par le Front National de Lutte pour l’Indépendance de la France, un mouvement de la Résistance, proche du Parti Communiste. Il a été distribué clandestinement auprès des commerçants et artisans pour les appeler à célébrer le 24ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918. Bien entendu, sous l’occupation allemande et le régime de Vichy, il n’était pas question de célébrer l’Armistice de 1918. Et le faire pouvait entraîner de graves conséquences.

Dans la première partie du document, c’est une longue explication de ce que représente le 11 novembre 1918. On est bien loin de la vue communiste des choses et ce qui est écrit aurait pu l’être par  un militant nationaliste plus qu’internationaliste: l’héroïsme de nos soldats, la valeur de nos Généraux Républicains et Patriotes, le drapeau tricolore flotte sur Metz et la cathédrale de Strasbourg, le Boche est vaincu,  Journée glorieuse. Consécration du patriotisme de tout un peuple uni derrière son gouvernement et son Etat-Major Républicain… Le Parti Communiste faisant l’éloge des généraux, on croit rêver !

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Cet élan de patriotisme sert à montrer du doigt, à dénoncer l’autre Armistice, celui de Juin 1940. Car le tract, s’il tresse des louanges à Foch, Joffre, Gallieni, n’est pas aussi dithyrambique pour un autre général vainqueur en 1918: Pétain, celui qui a signé l’Armistice honteux de 1940. Il cite Clémenceau qui disait du couard Pétain : « poussé à la victoire à coups de pieds dans le c… ». Le Pétain « flancher » de 17-18 portait déjà le Pétain de 39-40. Celui qui au Conseil Supérieur de la guerre refusait les crédits pour la mécanisation de l’Armée, s »opposait au renforcement de notre aviation ou celui qui, ambassadeur en Espagne après la victoire de Franco-Hitler, complotait contre la France avec l’ambassadeur d’Allemagne à Madrid. 

Suit une violente diatribe contre le couple de l’exécutif Pétain-Laval.

Le vainqueur de Verdun – sans rire – champion de la collaboration mettant sa main dans celle de Hitler à Montoire et dans celle de Goering à Saint-Florentin ! ! Le représentant de la Patrie souillée et meurtrie, la main dans la main avec les oppresseurs de la France et de l’Europe, conseiller et obligeant le peuple de France, si sensible et si fier, à travailler pour le boche haï et méprisé ! ! Pétain – Laval voulant, par la force, déporter nos ouvriers vers les bagnes industriels de l’ennemi ! Honteux sacrilège.

Aurait-on pu autrefois, imaginer le maréchal Foch serrant la main de Guillaume II ou du Kronprinz de sinistre mémoire ?

Mais la ligne de conduite de Pétain et de Laval c’est une suite logique dans la trahison.

Car pour les rédacteurs du tract, Pétain ne doit pas être associé à l’idée du 11 novembre, lui qui pourtant s’appuie pour gouverner la France sur la Légion Française des Combattants, cette déclinaison vichyste  des associations d’anciens combattants de la Grande Guerre. Lui qui envoie en Allemagne de jeunes Français pour officiellement permettre à des combattants de la Seconde Guerre de revenir de captivité.

Alors, comme pour la célébration du  150ème anniversaire de Valmy, il y a quelques semaines, le Front National demande aux Commerçants et aux Artisans  (avec une majuscule au début des mots dans le texte), de se joindre aux ouvriers pour célébrer ce 11 novembre 1942. Hitler, le 20 septembre n’avait pas réagi devant l’ampleur des manifestations patriotiques. Il en sera de même après le 11 novembre si dans le même temps que les ouvriers débraieront ce jour-là, les commerçants et artisans ferment boutique et les pavoisent de bleu-blanc-rouge les jours précédents cette journée.

Le tract demande également de défiler avec tous les patriotes devant les monuments aux morts et à Paris devant le tombeau du Soldat Inconnu.

Le tract se termine par un vibrant: VIVE LA FRANCE ! A BAS LES BOCHES ! avant de donner le fréquence d’une radio libre, Radio-France qui doit émettre depuis Londres puisque comme le disait un slogan de l’époque: « Radio-Paris ment ! Radio-Paris ment ! Radio-Paris est allemand ! »

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RÉSISTANCE 1942 (19/23): BULETIN D’INFORMATION- 9 OCTOBRE 1942

Avec une « jolie » faute d’orthographe dans le titre de ce feuillet 1 du BULLETIN D’INFORMATION du 9 octobre 1942. Certainement un document interne au Parti Communiste clandestin qui va informer les militants du déroulement de la guerre et en particulier de la bataille de Stalingrad qui oppose la Wehrmacht à l’Armée Rouge.

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 La bataille de Stalingrad que le rédacteur de l’article compare à Verdun en double, voire plus. Les Allemands avaient massé 1 million d’hommes devant Verdun, ils sont là 2 millions devant Stalingrad. A Verdun, ce fut un déluge de feu tiré par l’artillerie. A Stalingrad, en plus de l’artillerie, ce sont les chars et les avions qui pilonnent la ville.
Toujours est-il que cette résistance inattendu des Soviétiques contrarie grandement l’état-major allemand qui espérait atteindre ses objectifs avant l’hiver. Un hiver qui s’annonce terrible pour la Wehrmacht. Si terrible que les Nazis ont lancé en Allemagne des collectes humanitaires pour venir en aide aux soldats sur le front de l’Est. Ce premier article se termine par ces mots:

La guerre entre peu à peu dans une phase qui ne promet rien de bon aux Allemands.

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Second article daté du 5 octobre pour parler de Stalingrad attaqué depuis 63 jours. L’article veut tordre le cou aux mensonges fascistes qui annoncent que le trafic sur la Volga est interrompu.  Au contraire, une contre-attaque de l’Armée Rouge appuyée par les canonnières de la Volga a permis de faire reculer les Allemands.

Quant à l’avancée des Soviétiques dans les steppes au nord de la ville, elle est irrésistible malgré la politique de la terre brûlée pratiquée par les Nazis et elle coûte entre 2 000 et 3 000 hommes par jour à la Wehrmacht. Une véritable hécatombe !

Le reste de l’article fait le point sur d’autres secteurs de cet immense front russe: Mozzok dans le Terek, Novorossisk sur la Mer Noire, Rjev au centre, Zenia…. près de Leningrad (la bordure gauche de l’impression est défectueuse et oblige à déchiffrer le texte, ce qui est délicat quand il s’agit de noms propres), en Finlande et sur mer où les Russes ont coulé un gros transport allemand dans la Baltique.

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A la suite de cette description du front russe, un petit texte intitulé COMMENT ON PEUT SABOTER pour raconter des sabotages commis par des ouvriers en Hongrie dans une usine sidérurgique ou en Hollande dans une fabrique de conserves. Certainement un message à l’adresse des ouvriers français.

Les 3 autres pages de ce bulletin d’information se présentent comme une succession de brèves de quelques lignes chacune sous le titre NOUVELLES DU MONDE ENTIER.

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Tout d’abord en France.

Une ruse de Laval pour envoyer de la main d’oeuvre jeune en Allemagne: la propagande de Vichy pour que ces jeunes entrent dans des écoles d’apprentissage… qui se trouvent… en Allemagne !

Le ralliement de l’Ambassadeur de France en Hongrie à De Gaulle.

La nouvelle cachée par la presse à la solde  de Vichy et des Nazis: celle de l’arrivée d’un convoi d’ouvriers venant d’Afrique du Nord. Il s’agit d’anciens combattants de l’Espagne Républicaine jusque là prisonniers dans des camps de concentration en Algérie et livrés par Vichy aux Allemands… certainement en route pour Mauthausen.

La création de l’escadrille aérienne de la France Libre Normandie-Niemen.

L’arrestation d’Hériot suivant les Allemands. Il doit s’agit d’Edouard Herriot (une autre faute dans ce patronyme), le maire de Lyon qui fut placé en résidence surveillé en septembre 1942 puis interné dans un asile d’aliénés près de Nancy.

L’URSS reconnaît le Comité National Français comme seul organe de la Résistance Combattante française.

Après ces informations françaises, viennent des nouvelles du monde entier sur 2 pages.

En Allemagne, il est fait état d’exécutions d’opposants au Nazisme que essaient de reconstituer des mouvements politiques interdits dont bien sûr le Parti Communiste… dans ce bulletin communiste.

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Des nouvelles de Pologne, Tchécoslovaquie, Finlande (avec 2 -décidément il n’y a pas eu relecture des feuillets-), Albanie, Grèce où, de partout des patriotes résistent les armes à la main aux Allemands et Italiens (en ce qui concerne l’Albanie).

Même chose en Yougoslavie où les partisans ont réalisé un gros coup en s’emparant de nombreuses armes et munitions. Partisans qui ont été rejoints par des prisonniers de guerre français détenus en Autriche qui se sont rebellés et évadés pour rejoindre les Maquis titistes.

Grève chez les ouvriers des usines d’aviation en Hollande et travail forcé décidé dans ce même pays pour tous les jeunes de plus de 18 ans.

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Suite de ce tour du monde en dernière page.
En Hongrie, ce sont toutes les femmes de 14 à 70 ans que se voient dans l’obligation de travailler pour le Reich. Incendies dans des usines textiles et entrepôts proche de Budapest suite aux bombardements de l’aviation soviétique.

En Amérique, aux Etats-Unis, ce sont des manifestations qui parcourent les milieux syndicaux et ouvriers dans tout le pays pour revendiquer l’ouverture d’un second front, un leitmotiv communiste, pour soulager le front de l’Est. On peut y lire cette phrase, choquante aujourd’hui:

A Los Angeles, tous les habitants, les blancs comme les nègres, ont signé un télégramme envoyé au Président Roosevelt… 

Pourquoi nègres au lieu de Noirs qui pourtant et le pendant naturel de Blancs.

Pour terminer, même revendication en Angleterre, des syndicats des usines d’aviation, des fabriques d’armes et des pompiers de Manchester comme des fonctionnaires de Liverpool pour l’ouverture de ce second front… on en reparlera souvent dans ces documents communistes.

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RÉSISTANCE 1942 (18/23): LA VIE DU PARTI- SEPTEMBRE 1942 (3)

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Suite et fin de la lecture de ce document interne au Parti Communiste en septembre 1942.

Après avoir évoqué la lutte des militants communistes dans les entreprises, le document évoque ensuite la lutte dans la société.

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Il faut en effet éviter à tout prix le départ des hommes vers l’Allemagne. Le parti envisage même ce qui se passera à une échelle moindre, la réquisition des affectés spéciaux et même la mobilisation qui leur permettrait (à Vichy et aux Allemands) de parquer des millions de Français désarmés dans des camps de concentration où les nazis pourraient choisir leurs esclaves et noyer dans le sang toutes tentatives de révolte, tandis que le peuple français serait privé pour mener sa lutte libératrice de ses éléments les plus actifs.

On comprend que les rédacteurs du tract sentent ce qui va se passer avec la création du S.T.O. qui enverra en Allemagne des milliers de jeunes Français et remplira les maquis. Aussi est-il demandé de ne pas répondre à un ordre de réquisition ou d’une mobilisation et d’organiser la résistance par tous les moyens y compris le passage dans des détachements de Francs-Tireurs et Partisans. Prémonitoire !

Le tract demande également de se méfier des membres du S.O.L. tout en ne confondant les membres de la Légion des Combattants à ceux du S.O.L., mouvement qui donnera naissance à la Milice. Méfiance aussi envers la Police tout en veillant de ne pas considérer tous les policiers comme des nervis de Vichy.

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Et le rôle du Parti dans tout cela, indispensable lien entre les masses et les actions ?

Pour cela, le Parti demande aux directions régionales de se préoccuper de ce qui se passe près de chez eux, dans les sections, dans les entreprises pour les soutenir. Et le document insiste en  soulignant la phrase, ce mal qu’il nous faut guérir à tout prix et vite, celui des élites oubliant la base. Toujours d’actualité dans beaucoup de partis politiques 76 ans plus tard !

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Au niveau de l’organisation interne, le Parti demande aussi de mettre en place des nouveaux cadres de remplacement. Cela permettrait de faire éclore de nouveaux talents dans le Parti mais aussi de pouvoir continuer la lutte en cas d’élimination (par arrestations) de cadres dirigeants en place. Bien entendu en veillant à respecter la discipline du Parti et les règles existantes, celui d’un centralisme pesant qui nuira beaucoup au Parti jusqu’à nos jours.

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 Avant de dire comment développer rapidement les détachements de F.-T.P., le document insiste sur le bien fondé et la légitimité de la lutte armée contre l’occupant. Notre peuple serait indigne de vivre indépendant s’il subissait la violence de l’ennemi sans la retourner contre cet ennemi par tous les moyens en son pouvoir.

Preuve en est le peu de réaction des Nazis après une attaque à la grenade contre des militaires allemands à l’intérieur du stade Jean-Bouin, ou celle contre un train de permissionnaires allemands. Car les Nazis savent que les partisans ont un soutien complet de la population française. Deux affirmations de ce document très contestables.

Alors faut-il que très rapidement 10% des membres des sections du Parti rejoignent les Francs-Tireurs Partisans et si cela est déjà acquis, que ce chiffre passe à 20%. Et ainsi de suite…

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Il est indispensable. Ainsi chaque membre du Parti doit regarder autour de lui et il verra des hommes et des femmes dignes d’être membres de notre grand Parti dont il faut leur ouvrir les portes; il y verra aussi des jeunes qui ont leur place toute indiquée dans les rangs de la Fédération des Jeunesses Communistes

Vaste programme dans un monde de suspicion où la délation est devenue le sport national français, au grand étonnement des occupants eux-mêmes !

Ainsi les communistes enrôlés dans les F.-T.P. doivent faire preuve d’une attitude exemplaire, se montrer les meilleurs, les plus dévoués en s’inspirant ce qu’a dit notre grand camarade Staline pour les soldats de l’Armée Rouge: « l’abnégation est un côté de l’héroïsme mais il y a un autre côté: c’est le savoir dans l’art de se servir des armes ».  Souligné dans le texte. Les communistes, pour cela, doivent rassembler au plus large dans la classe ouvrière en s’ouvrant aux socialistes dégoûtés par l’attitude de traîtres (encore une fois) tels Paul Faute et Spinasse.
Cet appel se termine par cette phrase soulignée:

Camarades communistes, tous au combat, et la victoire sera nôtre !

 Suit un petit rappel de ce que chaque organisation du Parti, cellule, section, région doit faire:

-percevoir les cotisations pour aider financièrement les actions…

-informer de toutes les manières en éditant des tracts, papillons (les actuels flyers), affichettes…

Le document explique même comment fabriquer artisanalement de la pâte à polycopier !

Il se termine ainsi:

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CAMARADES COMMUNISTES… MILITANTS COMMUNISTES…

Recrutez, recrutez, recrutez… pour rejoindre le Parti de Maurice Thorez, Jacques Duclos, André Marty, Benoît Frachon, Arthur Ramette; Gaston Monrousseau et Charles Tillon !

Petite erreur dans la mise en page car la dernière page, la 18ème du document est laissée blanche, sans texte ! De la place perdue !

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RÉSISTANCE 1942 (18/23): LA VIE DU PARTI- SEPTEMBRE 1942 (2)

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Suite de la lecture de ce document interne du Parti Communiste édité en septembre 1942 en région parisienne.
Les moyens de lutte des ouvriers dans les entreprises sous contrôle du Parti: les Comités Populaires, la déclinaison française des Soviets et les  Syndicats.

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En parallèle aux Comités, les Syndicats, bien entendu interdits par Vichy.

Tout d’abord, le Parti demande aux ouvriers de retourner en masse dans les syndicats qu’ils avaient quittés au moment du pacte germano-soviétique, sans le dire ainsi, bien entendu. Dans le texte, on explique que les ouvriers avaient quitté les syndicats en 1939 à cause de la trahison des dirigeants. Jolie pirouette !

Toujours est-il qu’il faut maintenant retourner dans les syndicats alors que se profile à l’horizon du monde ouvrier la mise en place de la Charte fasciste par Vichy.

Au lieu d’expliquer la nouvelle stratégie syndicale, le journal préfère parler des raisons du retour des ouvriers dans les syndicats. Ce serait aussi le cas dans les syndicats non communistes, les syndicats chrétiens. Et puis ce sont au moment des crises que les syndicats attirent le plus de syndiqués: en 1917, en 1919, en 1936. En 1942, c’est aussi le moment.

C’est l’occasion aussi de se débarrasser des dirigeants qui ont failli. Sont cités en vrac les traîtres (un expression typiquement communiste): Dumoulin, Belin, Dard, Priem, Rey, Savoie… etc. Cela suffit. Certains des cités passèrent à la collaboration par anticommunisme.

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Cette Charte que Laval essaie d’imposer, prévoit la mise en place d’un seul syndicat par localité et par branche. L’adhésion est obligatoire mais le syndicat se contente d’accompagner la mise en place d’un rapport corporatiste entre patron et ouvriers. Pas de défense des revendications ouvrières. Pas d’élection de délégués ni d’assemblées de syndiqués. C’est l’Etat qui va désigner les représentants patronaux et employés. Une manière de juguler le mouvement ouvrier pour Pétain-Laval et les Allemands en empêchant toute organisation revendicative.

D’où, à la suite, un petit mémento de ce qui doit être fait pour combattre la mise en place de la Charte:

1- Manifester le jour de la paie où celle-ci est amputée de la cotisation obligatoire.

2-Continuer de manifester en toute occasion, quand les délégués sont nommés, quand ceux-ci se réunissent pour demander le remboursement de la cotisation, pour demander de vrais élections de délégués du personnel. Une véritable guérilla !

Et surtout créer (et c’est souligné dans le texte) créer un Front unique entre les confédérés et les chrétiens, en bref, faire bloc face à l’oppression !

Suite une nouvelle liste de traîtres où on cite à côté des déjà cités Dumoulin et Rey, les nouveaux noms de Desphélipon, Manguin, Doriot, Capron, Vassart, Brout, Parsal. Une charrette !

En résumé, tout mettre en oeuvre pour transformer l’application de la Charte-machine de guerre anti-ouvrière- en un puissant mouvement ……se pour la liberté syndicale et les revendications. Plus que jamais en la circonstance, il s’agit de combiner le travail illégal avec l’utilisation de toutes les formes légales. Faire cela sans attendre et avec énergie, c’est mettre en pièces la nouvelle tentative des agents hitlériens c’est faire un pas décisif vers le regroupement de la classe ouvrière.

A suivre demain, la suite et la fin de la lecture de cet important document.

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RÉSISTANCE 1942 (18/23): LA VIE DU PARTI- SEPTEMBRE 1942 (1)

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Un important document interne au Parti Communiste, clandestin bien entendu, distribué en région parisienne aux militants. Un document de 16 pages que nous allons vous présenter en plusieurs fois tant il est dense.

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Sous ce premier titre La situation politique, le Parti se félicite du fait que les Soviétiques aient pu résister cet été 42 à l’offensive allemande sur le front oriental. Hitler n’ayant pu obtenir la victoire, le temps et l’hiver russe qui arrive vont pouvoir renverser la balance des forces.

Malgré les communiqués de « victoire » que lance quotidiennement Goebbels, les peuples occupés et  opprimés ont repris courage et de partout les Résistances locales s’attaquent aux Allemands. C’est le cas en Yougoslavie, en Norvège, en Grèce, en Hollande, en Belgique, en Pologne.

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Et en France ? Le Parti constate que la propagande des Nazis dans la zone occupée et celle de Vichy, pro-boche dans la zone « libre », ne prennent pas et ont peu d’impact sur la population. Pour exemple, ces « bonnes actions » menées par Von Stulpnagel dans la région de Dieppe après les destructions causées par le débarquement canadien avorté du 19 août précédent: aide de 10 millions pour les sinistrés, libération de prisonniers de guerre de la région pour venir en aide à la reconstruction.

Malgré cela, tous ces efforts demeurent vains. Ils se heurtent à la clairvoyance, au bon sens et au patriotisme de nos populations qui savent que la seule possibilité pour la France de se relever, de retrouver son indépendance et sa grandeur, réside dans l’écrasement d’Hitler, écrasement auquel les Français ont pour devoir de participer. 

Pour cela sont cités les soldats de De Gaulle qui ont combattu à Bir-Hakkeim et les détachements des Francs-Tireurs et Partisans qui forment sur le col  de la Patrie l’avant-garde armée de la France combattante.

C’est en répétant que la France dans son immense majorité est combattante et résistante que le document essaie de persuader les lecteurs-militants du PC de ce fait, ce qui était bien loin de la réalité à ce moment du conflit.

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Car c’est avec la création d’un second front en Europe de l’Ouest, c’est-à-dire en France, que le peuple français basculera de l’attentisme à la lutte contre les occupants. C’est pour cela qu’il faut que les Français, par leurs actions, accélèrent la création de ce second front.

Et les communistes de France, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis mènent une propagande vigoureuse pour cette ouverture d’un second front, front qui soulagera l’armée soviétique seule en lutte contre les Nazis au moment de la parution du document… et pour pas mal de temps encore.

C’est ici qu’on voit une divergence entre les mouvements de résistance. Alors que le Parti pense que les actions doivent commencer avant le débarquement allié, il fustige l’attentisme d’autres mouvements qui prônent qu’il n’y a rien à faire tant que le 2ème front n’est pas constitué. Phrase soulignée dans le tract comme quelques lignes plus loin, celle qui exprime la position du Parti, la libération nationale ne peut se séparer de l’insurrection nationale. Tout un programme que défend aussi le général De Gaulle, suivant les écrits qui suivent.

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A la suite, une longue explication de ce que doit être l’action des ouvriers et des populations pour sortir de cet attentisme qui ne peut que profiter à l’occupant.

Dans les usines, lutter par des sabotages, par des grèves, par des destructions des moyens de transports pour éviter que les Allemands utilisent les produits de l’industrie française à leur bénéfice.
Dans la société, empêcher que ceux-ci recrutent par la force des ouvriers pour aller travailler en Allemagne, dans les usines d’armement.

Dans les campagnes, empêcher par tous les moyens les réquisitions de nourriture qu’imposent Vichy et les Allemands.

Les femmes ne sont pas oubliées et le Parti les appelle à manifester pour exiger le retour des prisonniers de guerre comme il leur demande de faire comprendre en toute circonstance la haine que leur inspire la présence des occupants.

Le but du Parti est simple: entraîner les masses à l’action contre les oppresseurs et leurs valets.

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Cette lutte doit commencer en premier lieu dans les entreprises et il est demandé aux militants communistes d’être toujours à même de sentir ce qu’elles (les masses) pensent, de comprendre leurs besoins, de s’intéresser à leurs revendications y compris les plus terre à terre et les plus minimes. Souligné pour faire comprendre l’importance de ces choses.

Il est donc expressément demandé aux militants communistes de faire preuve de discipline, certes, mais aussi d’esprit d’initiative dans le cadre de la ligne définie par le Parti.

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Comment lutter dans les entreprises, 2 moyens suivant le P.C.: les Comités Populaires et les Syndicats.

Le Parti constate qu’en cette période de limitation du droit syndical dans les entreprises (le syndicalisme est interdit par le régime fasciste de Vichy, la doctrine officielle étant le corporatisme), ce sont les Comités Populaires qui doivent mener la lutte. Et dans ce domaine d’encadrement des masses, le Parti en connaît un rayon. Ce sont eux qui sont à l’origine d’une grève des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais qui rassembla 120 000 grévistes !

Bien entendu, les comités Populaires sont interdits et leurs dirigeants sont poursuivis. Aussi ces C.P. doivent être complètement noyés dans la masse et épouser les revendications des ouvriers. Exemple celui des Compteurs de Montrouge. C’est au C.P. d’établir un cahier de doléances qui sera connu de tous. Puis au moment du lancement de l’action, comme en septembre 1941 aux chantiers de Brest, contre l’exécution des otages de Chateaubriant,  ce sont les délégués qui se répandent dans les ateliers pour lancer l’action.

Même chose aux chantiers de La Ciotat pour une question salariale, dans une usine de la région parisienne pour une question de représentation ouvrière en mettant à mal l’organisation choisie par le patron qui nomma les délégués sans tenir compte d’élections du personnel. Dans les 2 cas, des victoires ouvrières.

A Five-Lille, même constat de réussite du C.P. malgré les menaces de la police de Vichy et de la Gestapo. La visite de Lehideux, le Commissaire de Vichy à la lutte contre le chômage fut particulièrement agitée.

Contre exemple d’un Comité pas assez efficace face à l’ennemi. Celui de Gnome et Rhône. Aucune action lors de la visite du même Lehideux. Aucune action alors qu’une musique allemande vint divertir les ouvriers dans cette usine. Un Comité pas assez immergé dans le personnel de l’usine !

Pour terminer dans ce domaine de la représentation, le journal résume (sur presque une page toutefois) les 4 règles qui doivent régir un Comité Populaire d’une entreprise:

1-Un C.P. est une organisation de masse clandestine parallèle au syndicat mais pas concurrente.

2-Un C.P. doit être souple et intégré à la masse.

3-Un C.P. doit diffuser son journal interne à l’entreprise.

4-Un C.P. doit aussi populariser son action à l’aide de tracts.

Et sans numérotation, le C.P. doit noyauter les actions en prévoyant tout de sorte que les ouvriers doivent se sentir complètement encadrés. Quant aux revendications, elles doivent s’inspirer des aspirations des ouvriers.

Vaste programme.

A suivre demain, la suite de la lecture de cet important document.

 

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