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Où a donc eu lieu la BATAILLE de SAINT-MARCEL-LÈS-SAUZET ?

Rien à voir avec l’article précédent et la Bataille de Montélimar d’août 1944 ! Non, cet événement s’est passé presqu’un siècle plus tôt, en décembre 1851.

Bataille ou plutôt fusillade entre la troupe venue de Montélimar pour maintenir l’ordre et quelques centaines d’insurgés ayant pris les armes pour défendre la République.

Statue de l’Insurgé de Crest,

sur le monument à la sortie du pont, rive gauche.

D’un côté, une troupe régulière fortement armée, de l’autre des hommes munis de fourches, de pelles, de haches et de quelques vieux tromblons déterrés ou sortis de quelques cachettes puisque les gendarmes avaient eu pour mission, dans les semaines précédentes de confisquer les armes à feu.

Il est dit dans des textes et des recherches d’historiens que l’affrontement eut lieu à la sortie de Saint-Marcel-lès-Sauzet, sur le chemin de Montélimar, à quelques centaines de mètres du village.  Certains ont pu penser qu’il s’agissait de ce lieu.

Sauf qu’à l’époque, bien avant l’autoroute et les voitures automobiles, il s’agissait du chemin de Savasse ! Celui de Montélimar partait vers le sud et se dirigeait vers le Roubion pour rejoindre la ville vers l’actuel Centre Hospitalier, quartier Beausseret. On peut donc raisonnable situer le lieu de l’affrontement aux environs de l’actuelle aire de repos de l’autoroute A7, dans le sens Orange-Lyon.

On peut aussi se douter que le bruit de la fusillade ait été amplifié par la colline voisine et qu’il ait été peut-être entendu jusqu’à Ancône d’où…

…vous pourrez lire ce qui se passa alors aux pages 22-23 des Cahiers d’Ancône n°3….

…disponibles à partir du 21 septembre, 15 articles, 44 pages, 7 euros !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 11 février 1917

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(JOUR 923 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La couverture est occupée par le naufrage du transport britannique « Invernia » (Ivernia dans la revue) coulé par un sous-marin allemand en Méditerranée. Cet ancien paquebot, soeur du « Carpathia », fut transformé par la Marine britannique en transports de troupes. Parti de Marseille avec 2 400 hommes à bord pour rejoindre Alexandrie, il fut attaqué à 10h12, le 1er janvier 1917 par un U-Boat allemand. Cela se passa au large du Cap Matapan, tout en bas du Péloponnèse (Grèce), le cap du centre sur les cartes. La proximité d’autres navires et de la proche côte grecque permit de sauver un maximum de naufragés mais 36 membres de l’équipage et 84 soldats disparurent dans cette catastrophe.

Des rescapés posant pour la postérité.

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Autre information sur la guerre maritime, une page sur le « Moeve », un navire corsaire allemand.

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Le navire est de retour en Allemagne après ses exploits en mer en mars 1916. Ces corsaires allemands, comme ceux de l' »Emden », recevaient la Croix-de-Guerre comme récompense de leurs prises !

Après la mer, les airs. Une page pour nous présenter les aviateurs de l’escadrille des Cigognes.

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Première ligne, de gauche à droite:

-L’adjudant René Pierre Marie Dorme, né le 30 janvier 1894, abattu près de Reims le 25 mai 1917.

-Le lieutenant Albert Deullin, né le 24 août 1890, décédé le 29 mai 1923 dans un accident de pilote d’essais.

-L’adjudant André Chainat, né le 27 juin 1892, blessé 2 fois pendant la Grande Guerre, a aussi participé à la seconde guerre. Décédé à Cannes le 06 novembre 1961.

-Le Lieutenant Mathieu Tenant de la Tour, né le 05 décembre 1883, tué lors d’un meeting militaire sur un terrain britannique dans le Pas-de-Calais le 17 décembre 1917.

Seconde ligne, dans le sens de la lecture:

-Le lieutenant Georges Guynemer, né le 24 décembre 1894, disparu en mission au-dessus de la Belgique occupée le 11 septembre 1917.

-le commandant Félix Antonin Gabriel Brocard, né le 14 novembre 1885, il devint chef de l’escadrille après une blessure à la mâchoire, servit aussi pendant la seconde guerre après une vie politique active dans l’entre-deux-guerres, mort le 28 mai 1950.

-Le lieutenant Alfred Heurteaux, né le 20 mai 1893, 21 victoires, 2 blessures, a servi également lors de la Seconde Guerre, décédé le 30  décembre 1985.

 On salue pour l’occasion la nouvelle victoire de Georges Guynemer qui a abattu un nouvel appareil ennemi.

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Ce serait sa 27ème victoire !

Ici, l »hiver bat son plein et il faut déneiger les pistes pour que les avions puissent décoller.

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on nous situe cette scène en Alsace mais l’Alsace n’est guère occupée par les Français. La région de Thann ?

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Là, ne vous y méprenez pas. Ce n’est pas de la neige mais du sable et c’est la chaleur qui accompagne les hommes en train de construire ce chemin de fer dans le sud Tunisien et non le froid vosgien. L’objectif de cette réalisation est de pacifier le pays où des tribus se révoltent sous l’influence d’agitateurs turcs nous dit-on… A moins que ce ne soit les enrôlements forcés qui exaspèrent les populations.

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Original: une boîte aux lettres sur un arbre, à l’arrière…

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Certainement dans les Vosges vu le niveau d’enneigement. Un poilu plus vrai que nature, on jurerait un figurant. Bref, on n’y croit pas trop à cette boîte aux lettres miraculeuse pour les Poilus quittant leurs positions pour y amener une lettre pour leurs dulcinées !

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Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 18 juillet 1936

Deux revues ce 18 juillet, deux hebdos, l’un sportif:

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Le Miroir des Sports, tri-hebdomadaire pendant la Grande Boucle, et…

l’autre généraliste…

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la célébrissime L’Illustration, qui en 1936 est déjà une vieille dame de 94 ans, un tantinet ringarde !

Le Miroir des Sports conte à ses lecteurs les étapes Grenoble-Briançon et Briançon-Digne dont on a déjà parlé.

En couverture (ci-dessus) Antonin Magne signe des autographes à ses supporters, lui qui est devenu « le rempart du cyclisme français » dans ce Tour 36 et  qui « ne désespère pas de gagner pour la troisième fois la grandiose épreuve ».

On nous le montre en champion au sommet d’Allos…

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où il mit en difficulté le leader belge Sylvère Maes.
Un Maes abandonné à son sort par son coéquipier et homonyme Romain Maes, le vainqueur du Tour 1935 qui abandonna la course du côté de Plan-Lachat au pied du Galibier et alla se rafraîchir les muscles dans un torrent voisin aux eaux glacées.

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Tout le contraire des frères luxembourgeois Clemens…

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qui s’épaulent dans la difficulté. A noter que Romain et Sylvère Maes n’étaient pas frères ni cousins.

Bien entendu, la défaillance de Maurice Archambaud sur la route de Briançon est détaillée…

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et le coursier français trouva en Cogan un soutien appréciable.

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Pas de Tour de France dans L’Illustration, peu de 14 juillet non plus, si ce n’est la manifestation des forces de gauche soutenant le gouvernement de Front Populaire de Léon Blum.

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Une foule impressionnante à Nation et à la tribune, les leaders…

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De gauche à droite: Léon Blum, Maurice Thorez, Roger Salengro, Maurice Viollette et Pierre Cot. Un Roger Salengro, au centre, bien sérieux et peu souriant. Il faut dire qu’il était victime de calomnies de la part d’une partie de la droite et de l’extrême-droite le traitant de déserteur en 1915 alors qu’il avait été tout simplement fait prisonnier. La campagne sera d’une telle violence que Roger Salengro finira par se suicider le 17 novembre 1936.

Autre sujet mais plus conséquent dans cette Illustration, Verdun et les célébrations du vingtième anniversaire de la bataille.

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Le 14 juillet en 1936, le 28 mai en 2016… pourquoi ces dates et non pas le 21 février, premier jour de l’attaque allemande. Peut-être parce qu’en février, le climat est bien trop froid ! Pas de jeunesse courant vers l’ossuaire qui aurait fait s’étrangler les plus ringards comme en 2016, mais les encore jeunes anciens combattants…

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retrouvant leurs 20 ans dans ce camp monté sur l’hippodrome,

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ou allant chercher le jus à la cantine mobile, comme en 16.

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Et bien sûr le recueillement devant l’ossuaire, au milieu des tombes….

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pour prêter le Serment de la Paix qui sera, lui, méchamment piétiné, 3 ans plus tard !

Mais ce qui se trouve être le plus intéressant, c’est la narration illustrée de ce voyage en Espagne, en Andalousie, à la rencontre d’un pays marqué depuis plusieurs semaines par la multiplication des actes violents qui suivirent l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de Front Populaire, comme en France.

Il y a bien sûr des clichés touristiques comme ce panorama depuis l’Alhambra de Granada

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la foule animant les rues pour la Foire

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et les champs d’olivier appartenant à de grands propriétaires terriens.

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Mais il y a aussi ces terribles statistiques montrant les actes violents commis ici et là du 16 février au 15 juin et le leader de droite Gil Roblès dénonça aux Cortès.

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A Grenade, les traces de l’émeute du 10 mars causés par la révolte des paysans misérables  sont visibles partout.

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Façade de la Chocolaterie Saint-Antoine incendiée.

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Eglise Saint-Sauveur et immeuble du journal conservateur Idéal.

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Le logement du sacristain.

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Le siège de la Phalange.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le journaliste Paul-Emile Cadilhac est loin d’être critique pour les émeutiers. Les conditions de vie de l’immense sous-prolétariat agricole sont telles que l’auteur comprend ces coups de colère collectifs. Nombre de paysans ne savent pas ce qu’ils vont pouvoir manger et donner à leurs enfants quand ils se lèvent le matin. Et la réforme agraire commencée par le gouvernement de Madrid semble logique pour l’auteur de l’article tant l’injustice est flagrante. D’où ces slogans communistes:

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Voter pour un candidat communiste, c’est voter pour un gouvernement ouvrier et paysan.

Le voyage se continue dans les Asturies qui connurent un excès de fièvre en 1934. La révolte des mineurs entraîna ici les mêmes destructions et la République envoya alors Franco pour rétablir le calme.

Dans le nord de l’Espagne, comme dans le sud, ce sont les églises qui ont fait les frais de la colère populaire.

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A Ferreros près d’Oviedo.

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A Tellego, l’église Saint-Nicolas où un chef-d’oeuvre de Titien fut détruit dans l’incendie.

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Le palais épiscopal d’Oviedo vu de la cathédrale après l’émeute de 1934.

Et cette violence n’allait pas s’arrêter, car, alors que la presse ne sait encore rien, la veille, le 17 juillet 1936, les militaires ont tenté de renverser la République et que, sans que personne ne s’en doute, la guerre civile vient de commencer. On verra cela demain !

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