Hergé est mort en 1983 laissant derrière lui 23 albums des Aventures de Tintin et Milou, de Tintin au Pays des Soviets en 1930 à Tintin et les Picaros en 1976. Au moment de sa disparition, Hergé travaillait sur une 24ème aventure de Tintin: Tintin et l’Alph-Art, une histoire se déroulant dans le milieu des trafiquants d’oeuvres d’art.
Sa veuve dirigeant les Studios Hergé, décida de publier en 1986 le travail tel que l’avait laissé le dessinateur (qui disait qu’il ne savait pas où l’histoire allait le conduire) à travers une pochette…
…contenant un cahier des dialogues (Transcription des Dialogues) et un bloc des pages en cours d’élaboration (Découpage Graphique). Hergé avait avancé son travail jusqu’à la page 42:
Voici la reproduction du chantier de la première page de Tintin et l’Alph-Art, rectifiée ensuite (beaucoup plus finie):
Plus tard en 2004 ce scénario inachevé a été publié à nouveau dans un format plus convention des albums de Tintin:
Les ayant-droits de Hergé (en accord avec ce que celui-ci avait dicté de son vivant) ne souhaitant pas que d’autres albums de Tintin paraissent avec d’autres auteurs (inversement aux Aventures de Blake et Mortimer qui continuent après la disparition d’Edgar P. Jacob ou plus récemment avec la parution d’un nouvel Astérix-Astérix chez les Pictes- signé Jean-Yves ferri et Didier Conrad et non plus Uderzo), l’histoire de l’Alph-Art est restée à l’état de projet…
… sauf pour des auteurs qui ont sorti sous le manteau des versions non-autorisées, appelées éditions pirates. Il a d’ailleurs toujours existé des histoires pirates de Tintin. Voici deux albums finissant l’oeuvre inachevée d’Hergé avec la première de couverture, la quatrième de couverture, la première page et la dernière page de l’histoire:
Il s’agit d’une version signé par le dessinateur canadien (québécois) Yves Rodier qui met comme sous-titre « Hommage à Hergé ». D’ailleurs le titre est seulement « L’Alph-Art » et non « Tintin et l’Alph-Art ». Cette oeuvre sera attaquée par la Fondation Hergé mais la justice canadienne ne suivra pas et elle est considérée comme un pastiche et non un pirate, disponible gratuitement sur le net pour éviter les polémiques.
Ici il s’agit d’une version totalement pirate non signée par l’auteur et parue en 1988 à Genève. Dans sa présentation on pourrait même croire qu’il s’agit d’un vrai album de Tintin. Peut-être est-ce la version de Regric?