(JOUR 596 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)
La bataille de Verdun apparaît enfin en première page et est largement évoquée dans les pages intérieures. Les photos les plus dures sont réservées à ces dernières. A la une, un épisode somme toute anodin avec le visage de l’aviateur Jean Navarre, as des airs de la Grande Guerre. On nous dit qu’il a abattu 9 avions allemands dont 6 dans les lignes. Il sera surnommé « la sentinelle de Verdun ».
Verdun qui subit les bombardements allemands avec le lot de destructions que cela entraîne:
Maisons éventrées dont la façade du collège Bivignier. La population a dû fuir comme on le voit ci-dessous….
emportant comme elle le peut les biens les plus précieux. Les derniers habitants de la ville et des villages avoisinants sont partis le 8 mars dernier. On va retrouver les Verdinois(es) dans le Jura et le Puy-de-Dôme. Ici des réfugiés de passage à Souilly, au début de leur périple.
Car la bataille fait rage même si Le Miroir s’exprime comme si tout cela était du passé et non pas le début de la grande bataille qui va encore durer longtemps.
Le bois des Caunes dans ce secteur avec l’explosion d’une bombe française sur une tranchée allemande:
tranchées que l’on découvre tout au fond de cette vue panoramique:
Moins soft, ces images du champ de bataille après un combat…
avec toute sorte de matériel hétéroclite abandonné sur la plaine, casques, équipements, ustensiles de cuisine.
Quant aux hommes, deux vues trouvées sur des prisonniers adverses montrant des montagnes de morts que ramassent les hommes dédiés à cette terrible tache:
Le Miroir affirme la perte par les Allemands de 100 000 hommes, tués, blessés ou fait prisonniers. Une hécatombe pas moins importante que celle qu’ont connu les Français sur cette même période.
Tout cela n’empêche pas le magazine de continuer son grand concours photo…
et comme la guerre perdure un peu trop, un prix intermédiaire est créé pour récompenser le meilleur cliché de la période 1er avril 1915-1er avril 1916 ! Et il y aura un 1er avril 1917, un 1er avril 1918 de guerre… Le prix spécial de 30 000 francs récompensant la meilleure photo de toute la guerre n’est pas prêt d’être décerné !
On nous apprend la blessure en vol de l’aviateur italien Gabriele d’Annunzio, connu pour être un grand poète, un grand défenseur de l’unification de l’Italie mais aussi un grand amateur de vitesse. La photo annonçant cette nouvelle est celle du départ de l’aviateur
pour aller lâcher des tracts sur Trente. Il perdit donc un oeil suite à cet accident mais continua tout de même une grande carrière artistique et publique.
Toujours dans le domaine aérien, un immense projecteur…
fouillant le ciel la nuit et pouvant y détecter avions et zeppelins ennemis.
Après l’aviation, la Marine avec les rescapés du Provence II…
ce paquebot transformé en transport de troupes qui sera coulé au sud de la Grèce ce qui causera la mort de 1 100 militaires et matelots. Il y eut environ 600 rescapés dont on voit ici une partie de ceux-ci arrivant à Milo, une île grecque de l’archipel des Cyclades.
Double page centrale avec le blocus maritime de l’Allemagne imposé par la Marine britannique…
qui entraîne en représailles des attaques allemandes contre des navires civils alliés dont on voit quelques drames ci-dessus:l’explosion de « Maloja » ou une attaque contre les docks de Brooklyn.
Autre catastrophe, en France celle-ci…
avec l’explosion du fort de Double-Couronne à Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, une explosion qui fit 23 morts et pas mal de destructions.
Autre terrible scène, cette pendaison…
d’opposants de la minorité roumaine de Hongrie, image qui fait penser à ce qui allait se passer, 20 ans plus tard sur le front de l’est.
Pour terminer une scène plus douce.
Des officiers allemands du secteur de l’Hartmannwillerkopf partant puis revenant de la chasse pour améliorer leur ordinaire. Une nouvelle hécatombe mais chez le gibier local !
















