C’est le journal d’extrême-droite GRINGOIRE dans le kiosque de ce vendredi 13 octobre. Mais aucune allusion à cette date, même pour une réclame de la Loterie Nationale. Les époques changent !
Pas l’extrême-droite qui revisite ces chevaux de bataille. Entre autre l’odieuse campagne de calomnie contre un ministre de l’Intérieur du Front Populaire, Roger Salengro sur lequel le journal s’acharne depuis quelques mois. en lui reprochant sans apporter aucune preuve un manque de courage au front 20 ans avant, pendant le Grande Guerre, entr’autre (le journal le traita d’alcoolique et d’homosexuel allant même jusqu’à faire déposer sur la tombe de sa femme, décédée en 1935, un pneu de vélo en guise de couronne mortuaire !)
On comprend mieux ce dessin « humoristique »…
où sont jetés au caniveau avant de l’être dans les camps de concentration nazi, le franc-maçon, les gens de gauche et en premier lieu les communistes et le vélo de ce malheureux Roger Salengro qui se suicidera 5 jours après la parution du titre, le 18 novembre 1936, à bout de force devant tant de méchanceté « gratuite ».
Un journal qui s’en prend aussi à un autre ministre du Front Populaire, Pierre Cot…
contre lequel le journal demande rien de moins que son passage devant le Haute-Cour de la République.
Dans la guerre civile d’Espagne, le choix de GRINGOIRE ne faite guère de doute: le camp républicain est honni et toutes ses sympathies vont aux rebelles.
Un long article d’un envoyé spécial raconte la lutte sur le front du côté d’Oviedo, dans les Asturies, où les Fascistes triomphent.
Suivant les prédictions de Franco, le journal prédit pour très bientôt la chute de Madrid ce qui lui permet d’illustrer son article avec ce dessin « humoristique » de l’estocade du taureau républicain au visage de Staline par le matador nationaliste (aux traits de Franco)…
en oubliant que la force brutale est plutôt dans l’autre camp !
Autre entrefilet, quelques lignes sur une histoire qui reste de nos jours un serpent de mer:
L’or de la République partant vers Moscou.
Une publicité annonce la parution d’un livre sur les Cadets de l’Alcazar de Tolède qui entrent dans la mythologie et la martyrologie du Fascisme et du Franquisme.
Signé par Brasillach qui sera fusillé en 1945 pour collaboration avec l’Allemagne nazie.
En vrac, l’humour de GRINGOIRE à travers une bande dessinée tout d’abord:
puis une page « Cauchemar » signée DM.
Des dessins pas toujours compréhensibles 80 ans plus tard… et pour le moins pas du tout amusant !
Comme un journal doit bien vivre, cela ne semble pas le gêner de publier sur toute la dernière page cette publicité…
qui le ferait hurler si elle était publiée dans un titre du bord d’en face ! Mais le « Scandale », ils le connaissent, eux !!!