108 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 108 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
108 parcours et non plus 107 car nous allons évoquer aujourd’hui le cas des Poilus Bruguier à travers leur famille, avant la Grande Guerre. S’il existe bien 2 Bruguier inscrits sur le Monument au cimetière: Léon et Marius, deux frères, un troisième Bruguier, Martial a été oublié en 1937. Ce n’est pas un troisième membre de la fratrie mais un petit-cousin des 2 précédents. On va le voir. Dans un second temps, on évoquera le parcours de chacun des 3 pendant la Guerre dans d’autant d’articles individuels.
Vingt et unième, vingt-deuxième et vingt-troisième noms de la liste: Bruguier Léon, Marius et Martial.
Première face du Monument.
L’Etat-Civil numérisé de Caderousse aux Archives du Vaucluse va bien nous aider pour découvrir l’origine de cette famille. On doit remonter au début du XIXème siècle pour trouver un ancêtre commun aux 3 Poilus: le couple Simon Bruguier- Marie-Colombe Roussel vivant du côté de Bagnols-sur-Cèze dans le Gard. Ce sont les arrières-grands-parents de Léon, Marius et Martial. Simon est tourneur sur bois puis marchand, Marie, ménagère bien entendue.
Ce sont deux des fils de ce couple qui devait s’être uni dans les premières années de la Restauration, qui vont émigrer sur la rive gauche du Rhône, en convolant en justes noces avec des filles de Caderousse.
François Bruguier, né à Bagnols en 1824 va prendre pour épouse Madeleine Marguerite Giornal née en 1830. Les noces seront célébrées le 20 novembre 1849, à 9 heures du matin par le capitaine en retraite, Chevalier de la Légion d’Honneur, Janvier-Marie Petison de Fethia, accessoirement Maire de la commune. Ils auront de nombreux enfants et seront les grands-parents paternels de Léon et Marius.
Parmi les enfants issus de cette union, naît Auguste, le 08 septembre 1859, rue Saint-Michel. 27 ans plus tard, Auguste épousera Emilie Sabine (prénom usuel) Ruat née le 16 mai 1859 à Caderousse. C’est Alexis Simon, adjoint au Maire manifestement dévoué à célébrer les mariages cette année-là (à moins que le Maire soit décédé), qui unit Auguste et Sabine le 19 septembre 1878.
On retrouve la famille quartier Lapérat (ou La Péran) à Caderousse, quelques mois après le début du XXème siècle…
…en page 66 du recensement de 1901. 5 enfants sont nés dont les 2 futurs Poilus ! Sauf que Léon est justement appelé Auguste (son premier prénom officiel) alors que Marius est improprement appelé François (de son second prénom officiel). Auguste Léon est né le 11 février 1884 à Caderousse, aux Cabannes où son père était métayer comme il l’est toujours en 1901 à La Péran. Marius François est né 2 ans plus tard, le 16 août 1886.
Dix ans passent et on se rapproche de la Grande Guerre. Le recensement de 1911 nous apprend que la famille s’est bien agrandie. C’est Léon qui, à son tour s’est marié avec une Léonie et vit, comme cela se faisait communément à l’époque sous le même toit que ses parents.
Une petite Marie-Jeanne a vu le jour au foyer de Léon et Léonie, un an plus tôt, en 1910 si bien que 3 générations cohabitent dans la grange. Marie-Jeanne deviendra très vite, à 6 ans, orpheline de guerre. De son côté, Marius est toujours à la ferme. Le père et ses 2 fils font tourner l’exploitation agricole. On peut imaginer les conséquences catastrophiques, autant familiales que professionnelles, qu’entraîneront les incorporations puis les décès des jeunes hommes.
Quant à la grand-mère Madeleine (née Giornal), elle est toujours de ce monde en 1911 et vit seule, rue des Ecoles, malgré son âge respectable de 84 ans.
Passons maintenant à l’histoire du petit-frère de François Bruguier, le grand-père de Léon et Marius: Simon Bruguier. A noter qu’il porte le même prénom que son père, celui qui se maria vers 1820.
Né en 1929, à Bagnols-sur-Cèze bien entendu, Simon Bruguier épousera à Caderousse Marie Nathalie Ferragut le jour de la Saint-Valentin 1855. Un grand sentimental ce Simon !?! Pas sûr que la fête commerciale liée à la Saint-Valentin née au milieu du XIXème siècle ait atteint Caderousse en 1855 ! Ce qui est certain, c’est que Joseph Henri Rollet, maire et officier de l’Etat-Civil présidait cette cérémonie.
De cette union naîtra Barbe Philémon Bruguier (voilà 2 prénoms originaux !) le 11 décembre 1857. Devenu jardinier comme son père, il épousera à son tour une fille du village Marthe Mélanie Lurion le 2 juillet 1884, devant Jean André Estran, Maire et officier de l’Etat-Civil.
Martial Roger Bruguier naîtra quartier Fazende le 1er mars 1894. C’est ce gamin de 20 ans, petit-cousin de Léon et Marius qui sera envoyé fin 1914 combattre les Allemands dans les tranchées de l’est de la France.
Voyons cette famille telle que la décrit le recensement de 1901.
Les parents Barbe et Marthe, 4 garçons: Roger Louis, Martial, Clément, Marcel et le grand-père Simon, âgé de 74 ans et veuf, qui vit chez ces enfants. Très bien… mais la lecture du recensement suivant de 1906 va nous permettre de rectifier quelques erreurs:
Le départ de l’aîné des garçons Roger Louis placé chez un patron fait de Martial le nouvel aîné de la fratrie… sauf que tout en bas de la famille, une Marie, absence en 1901 le devance de 6 ans ! Où était-elle en 1901 ? Oubliée ? Clément est devenu Justin, son premier prénom officiel et Marcel… Marcelle. La transsexualité n’ayant pas débuté à Caderousse au début du XXème siècle, on peut raisonnablement penser que l’agent recenseur de 1901 avait pris quelques largesses avec la vérité ou quelques verres de trop ! Un petit Auguste est venu au monde et Papy Simon a maintenant 82 ans. Il ne se fait pas jeune, le pauvre, surtout qu’il a pris 8 ans… en 5 ans !
En 1911, la famille n’apparaît plus dans les listes du recensement. Elle a quitté Caderousse, certainement pour retourner dans le Gard, du côté de Bagnols-sur-Cèze. Né en 1894, Martial Bruguier aura vécu au moins 13 ans à Caderousse et dans ce cas, seulement 9 ans ailleurs. Sans chauvinisme aucun, il peut être considéré comme Poilu de Caderousse !
Si la petite Marie-Jeanne, bébé d’un an en 1911, a donné une descendance, il existe peut-être quelque part dans un grenier pas encore vidé ou une boîte de chaussures, des souvenirs de Léon Bruguier ou de Marius… Si quelqu’un reconnaît comme ancêtre direct ou indirect Léon, Marius ou Martial Bruguier, qu’il ne se gène pas pour réagir.…
A suivre: Léon Bruguier.

Bonjour,
Quelle surprise de tomber sur ces posts. Je ne pensais pas que j’avais des ancêtres mort lors de la première guerre mondiale.
Je ne pense pas être une descendance directe. mais peut être y a t il un rapport puisque je porte le même nom qui je vous l’accorde n’est pas très courant.
mon nom de jeune fille est Bruguier, mon père est né en 1955, et se nomme Philippe, mon grand père en 1931 et se nomme Jean-claude, mon arrière grand père en 1899 ( de mémoire) et se nomme Gaston.
Je demanderai à ma grand mère encore en vie si il y a un rapport avec ces poilus
Bonjour. Merci de votre visite et de vos commentaires. J’ai regardé la fratrie Léon-Marius mais il n’y a pas de garçon né en 1899. Pour celle de Martial par contre, il y a une naissance d’un Marcel en 1899. Peut-être est-ce votre arrière-grand-père car les prénoms usuels variaient souvent de ceux de l’état-civil à l’époque. Par contre, comme la famille est retournée dans le Gard avant 1914 et que les Archives du Gard ne sont pas numérisées, pas possible de retrouver sa trace sans aller à Nîmes ! Né en 1899, votre arrière-grand-père Gaston avait fait la guerre puisque la classe 1919 à laquelle il appartenait a été appelée en anticipation en 1918. Quant à d’autres Bruguier dans les Archives du Vaucluse, on trouve un Emile Gaston né en 1896 à Orgnac dont les parents habitent Avignon, il était mariste en Espagne, insoumis à un moment puis blanchi et incorporé aux Zouaves. Le seul Bruguier né en 1899 se prénomme Fernand Vincent Joseph, instituteur, lui aussi en Espagne lors de son appel et qui n’est pas rentré en France. Donc rien à voir avec votre bisaïeul. Le questionnement de votre grand-mère pourrait vous donner des pistes. Vous habitez Caderousse ou le Gard ? Cordialement, Michel Guérin
Bonjour je viens de tomber sur votre blog. Je suis le petit fils de Marie Jeanne bruguier
Bonjour, merci de votre visite sur mon blog. Que pensez-vous de ce que j’ai pu raconter sur le Poilu en question en fonction de ce que les archives nous permettaient de lire à l’époque ? Cela fait quelque temps que cet article a été rédigé, ordre alphabétique oblige… de nouvelles tranches d’archives ont été débloquées par les Archives du Vaucluse depuis. Donc, aujourd’hui, j’en saurais plus. J’ai aussi les notes de recherches écrites avant la rédaction des bios.
Cordialement, Michel Guérin
Je suis le petit fils de Marie Jeanne bruguier qui a epouse Marius Guibert dans les annees 30. Ils ont vecus a Chateaurenard dans les bouches du rhone
Et ont donne naissance a mon pere herve guibert en 1953 qui lui meme a epouse grasso graziella en 1974. Je suis leur fils franck, je suis ne en 1975.
J’ai appris beaucoup de choses je ne savais pas que cette branche de ma famille etait originaire de bagnols sur ceze.je vous suis reconnaissant de faire revivre la memoire de nos ancetres. Ma grand mere Marie Jeanne a beaucoup souffert des deux guerres. Orpheline a 5 ans elle a vu son oncle mourir a 32 ans et son Mari partir en captivite pendant 5 ans en allemagne. Merci pour elle.
On aurait pu trouver beaucoup plus si les Archives du Gard étaient numérisées comme ailleurs en France. Mais le Gard est très en retard dans ce domaine. C’est dommage car on doit alors se déplacer sur place pour consulter les papiers et c’est beaucoup moins évident. MG
Vous avez fait un article sur Leon mais je ne le trouve pas
Bonjour Franck,
Je suis tombé hier soir sur ce blog, d’ailleurs je tiens à vous remercie car il m’a aussi appris beaucoup de choses sur mes ancêtres, ainsi que sur vos messages qui parlent d’Auguste Léon Bruguier.
Effectivement, il était bien votre arrière-grand-père, décédé sur un des champs de bataille pendant la Bataille du Linge, le 29 Septembre 1915 en Alsace (Reichsackerkopf exactement).
Marie-Jeanne, fille de Auguste Léon Bruguier était votre grand-tante, elle était en revanche ma grand-mère maternelle, née le 10 novembre 1910 à Caderousse (84) et décédée le 15 Mai 2001 à Avignon (84).
Auguste Léon Bruguier a eu 3 enfants, Marie-Jeanne, Augusta et Paul ; Augusta était votre grand-mère paternelle.
Marie-Jeanne tout comme votre grand-mère, puisqu’elles sont soeurs, a effectivement vécu à Chateurenard (30) puis elle s’est mariée avec Dominique Camerotto (fin Aout 1936) et ont vécu jusqu’à leur décès à Avignon.
De cette union, ils ont eu 3 enfants Roselyne (ma mère), Michèle et Jean-Paul.
Roselyne Massot (Camerotto) s’est mariée avec Jean Paul Massot et je suis né le 7 Mars 1972.
Ma mère est donc la cousine germaine de votre papa ainsi que ses frères et sœur Jean-Luc, Andrée et René.
Nous sommes donc cousins éloignés (petit-cousin).
Je suis allé sur la tombe d’Auguste Léon Bruguier qui se trouve à la nécropole de Sondernach dans le Haut-Rhin.
Sur son acte de décès que je vous fais parvenir, une erreur a été faites puis rectifiée (Brugnier à la place de Bruguier) malheureusement la même erreur se trouve sur sa croix, j’ai écrit au Ministère des Armées pour que cette erreur soit modifiée mais en vain.
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239dc2d29007
Le monde est quand même petit.
Bonjour Jean-Lucien Massot.
Merci pour votre visite sur mon blog. Vous vous adressez à Franck Guibert qui comme vous descend de ce Poilu MPF de Caderousse Auguste Léon Bruguier. Il était un soldat plus âgé et avait laissé une importante descendance, contrairement à beaucoup d’autres. Je ne sais si Franck Guibert a eu votre message directement mais, connaissant son adresse par le site, je viens de lui faire suivre.
Je vous envoie sur votre messagerie un arbre simplifié qui explique les divers cousinages entre les MPF et entre vous.
Cordialement,
Michel Guérin