La prestigieuse correspondance du citoyen Alexandre Dumont- 14/15 la lettre du 20 juillet 1872

Où l’on reparle du livre d’Alexandre Dumon: « Napoléon IV » !

En effet, l’auteur essaie toujours de pouvoir édité le livre qu’il a écrit il y quelques années et, à nouveau a pris la plume pour demander une subvention impériale. Nous sommes en 1872, au mois de juillet et depuis un trimestre, le couple impérial et leur fils, le fameux Napoléon IV sont exilés dans la banlieue de Londres, à Chislehurst, Camden Place.  C’est l’impératrice qui s’y était installée en premier après le 4 septembre 1870 et son époux était venu la rejoindre après que Bismarck lui ait rendu sa liberté, le 19 mars 1872.

 

C’est Jean-Baptiste Franceschini-Pietri, secrétaire privé de l’Empereur depuis 1855 qui répond à Alexandre Dumon. Une réponse qui ne va aller dans le sens de la requête.

L’Empereur me charge de répondre à la lettre que vous lui avez adressée pour lui demander de vous venir en aide pour la publication de votre livre intitulé Napoléon IV dont vous avez envoyé un exemplaire.
Sa majesté regrette de ne pouvoir accueillir votre demande comme elle le voudrait mais, dans les circonstances actuelles, tout ce qu’elle possédait étant sous séquestre, il lui est impossible de répondre favorablement aux nombreuses demandes de ce genre qui lui sont adressées.Votre livre a été écrit dans un esprit favorable à l’Empire et quoique les événements malheureux survenus depuis 1870 soient de nature à exiger de sérieuses modifications, ainsi que le reconnaissez vous-même, il aurait pu avoir un effet utile.  Malheureusement, il est impossible à Sa Majesté de vous accorder une subvention et elle me charge de vous exprimer tous ses regrets en vous remerciant des sentiments de dévouement qui vous animent et dont elle a pu trouver des témoignages dans votre livre et dans les lettres que vous lui avez communiquées et que je vous renvoie dans ce pli…

C’est bien, ce pourrait être mieux et on ne peut rien pour vous !

Il est exact que certains biens de la famille impériale sont sous séquestre et bien souvent deviendront des biens nationaux, comme le palais du Pharo à Marseille. Il est aussi vrai que la location de la villa de Camden Place coûte assez cher, de même que l’entretien de cette Cour qui est partie vivre outre-Manche au crochet de l’Empereur déchu mais des bruits ont circulé à Paris que le couple impérial avait préparé ses arrières en emportant une petite cagnotte destinée à la Maison de l’Empereur, en 1870. Ainsi on fredonnait à Paris…

Les deux Napoléon, le sort est inégal,

Tout deux ont suivi des chemins inégaux,

Le premier de l’Europe a pris les Capitales,

Le second de la France a pris les capitaux.

De plus Pietri reproche à l’auteur du livre de n’avoir pas tenu compte les événements les plus récents pour les commenter et qui aurait peut-être pu influencer l’Empereur dans le bon sens. Ce second refus n’empêchera pas Alexandre Dumon d’éditer son livre mais sans la bénédiction officielle de Napoléon III, sa diffusion sera plus réduite.

Jean-Baptiste Franceschini-Pietri arrière-petit neveu de Pascal Paoli fut le dernier fidèle parmi les fidèles de Napoléon III. A son décès, il fut enterré à l’entrée de la chapelle impériale, non loin de l’Empereur et du Prince impérial, celui qui aurait pu devenir… Napoléon IV.

 

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