Archives de Catégorie: CARTES POSTALES

Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 6/25 SAINT-PIERRE-DE-BOEUF.

Le paysage de cette région entre Saint-Pierre-de-Boeuf sur la rive droite et Saint-Maurice-l’Exil sur la rive gauche a été considérablement bouleversé par les aménagements des digues de la CNR en 1977. Impossible de retrouver des traces de l’ancien bac à traille. On va voir cela.
Henri Cogoluenhe estime à l’an 1500 environ l’implantation d’un premier bac dans cette région entre Drôme et Isère. Ce bac connaîtra pas mal de difficultés dues à l’ensablement régulier du lieu (n’oublions pas que le Rhône est un fleuve qui charrie beaucoup de sédiments et de graviers). De plus, la traversée se faisait en 2 fois avec la présence d’une île, l’île Hasard, au milieu du fleuve et celle d’une lône.

En plusieurs occasions, on essaya de projeter la construction d’un autre bac à traille en un autre lieu plus propice mais les coûts financiers rebutèrent les décideurs. Ce n’est qu’en 1873 qu’une autre traille fut inaugurée quelques hectomètres en aval de la première.

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(1) la première traille – (2) la berge de la rive droite avant les aménagements de la CNR – (3) la traille construite en 1873.

Voici un document iconographique de la traille mise en service en 1873, document datant du début du XXème siècle.

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Le paysage n’a guère changé sur cette vue récente empruntée à un contributeur de Google Maps.

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Pourquoi la pile de traille côté Saint-Pierre-de-Boeuf n’a-t-elle pas été conservée, les aménagements modernes semblant minimes ? Dommage !

Le bac cessa de fonctionner dans l’entre-deux-guerres avec la création du pont de Chavanay.

A suivre: Serrières-Sablons.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 5/25 AMPUIS

Suivant la thèse d’Henri Cogoluenhe, c’est le seigneur de Condrieu, Jean d’Arces, qui fit construire la première traille sur le fleuve au niveau d’Ampuis, au milieu des actuels vignobles des Côtes Rôties. C’était en 1533 mais des petites querelles locales entre seigneurs la fit rapidement disparaître.

En 1759, une nouvelle traille est implantée près du port (1). Elle sera déplacée 500 mètres plus au nord à l’époque de la Révolution, en juin 1791 (2).150-bac-dampuis-24-carte

Ce bac fonctionna jusqu’à la mise en service d’un nouveau passage sur le Rhône sur le barrage-usine de Vaugris dans les années 1970.

La ville d’Ampuis, à l’instar de celle de Vernaison a mis en scène le site de l’ancien bac à traille et elle l’annonce aux visiteurs:

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Il reste sur ce site la pile de traille de la rive droite. Contrairement aux piles présentées antérieurement, celles d’Irigny, Vernaison, Grigny, la pile d’Ampuis est en béton, preuve de sa modernité.

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Elle est dotée d’une échelle tout autant moderne pour grimper au sommet. L’employé devait régulièrement huiler la poulie:

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Pas question de faire le funambule pour l’employé avec ce matériel, contrairement aux piles plus anciennes !

Comme sur d’autres piles, quelques repères de crues:

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1896, 1955, 1957. Deux remarques:

  • contrairement aux repères plus au sud, celui de la crue de 1896 est en pierre et non en fonte.
  • d’autre part, exit les crues de 1840, 1856 pourtant les plus importantes. Une suggestion: la pile construite en 1791 fut peut-être remplacée par celle-ci ou autre possibilité, l’ancienne pile fut peut-être balayée en 1856 par le Rhône en furie !?

Autres traces de ce passé sur le « site du bac à traille » d’Ampuis:

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L’embarcadère vers le Rhône.

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La barque en métal qui faisait la navette entre Ampuis et Reventin-Vaugris. Une barque tout à fait récente et nettoyée par la magie du numérique des immondes tags inscrits par les pseudo-amateurs de football des clubs d’ultras lyonnais.

Par terminer, un document iconographique datant du début du XXème siècle.

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L’embarquement des piétons sur la traille d’Ampuis.

Quelques photos sont signées Gilbert Tauleigne. A suivre: Saint-Pierre-du-Boeuf.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 3/25 IRIGNY

Le bac d’Irigny transportait des passagers et des marchandises entre ce bourg et celui de Feyzin, sur la rive gauche. Comme pour Vernaison, les 2 piles de la traille construites en 1822 sont encore présentes de part et d’autre du fleuve mais beaucoup moins mise en valeur, c’est le moins que l’on puisse dire !

Celle d’Irigny sur la rive droite est inclue dans une propriété privée et coincée près de la voie ferrée.

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On découvre toutefois la présence de la poulie au sommet et quelques vestiges de la rampe de l’escalier.

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Pire, celle de Feyzin, incluse également dans une propriété privée appartenant à des industries est complètement recouverte de végétation dans sa partie inférieure. Peu de recul sur le sentier de bord de Rhône pour la prendre en photo.

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La poulie est aussi présente au sommet de la pile.

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Antérieurement à cette dernière traille qui cessa de fonctionner au XXème siècle, le premier bac à rames d’Irigny date probablement du XIIème siècle suivant Henri Cogoluenhe. Une première traille située en amont de l’actuelle fut créée au XVIème siècle. Lors des guerres de religion, elle fut fermée un moment en 1589 puis plus tard, abandonnée car trop ensablée, à tel point que la barque devait être allée (aidée par des chevaux) sur 300 mètres.

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CPA de la dernière traille prise au début du XXème siècle. Barque destinée au transport de passagers.

A suivre: Grigny.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 2/25 OULLINS

Premier bac sur le Rhône après la Confluence…

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était celui d’Oullins. Suivant la thèse d’Henri Cogoluenhe (dont le correcteur orthographique de mon ordinateur s’obstine à ajouter à mon insu un m après le premier o !), cette traille fut installée au lieu-dit la Saulaie en 1867. Elle reliait Oullins au sud de la ville de Lyon. Elle cessa de fonctionner en 1935.

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L’installation n’étant pas été démontée, elle se révéla fort utile après la retraite des Allemands en septembre 1944 qui détruisirent tous les ponts sur le Rhône à Lyon. La traille d’Oullins reprit donc du service pour quelques années.

La pile de la rive droite (Oullins) fut rasée lors de la construction de l’autoroute A7 qui longe le fleuve, dans les années 60 et a effacé la berge naturelle. Celle de la rive gauche (côté Lyon) existait en core en 1980 dit Henri Cogoluenhe mais elle semble avoir été sacrifiée pour ne pas gêner le développement commercial du port autonome de Gerland.

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Emplacement supposé de la traille de la Saulaie sur cette carte provenant du site Google Maps.

A suivre: Irigny.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 1/25 VERNAISON

Traverser le Rhône a toujours été un gros problème de part le caractère irascible du fleuve. Le fait que la « civilisation » ancienne des hommes de la rive droite du Rhône, ceux qui ont dessiné Chauvet et construit dolmens et menhirs, n’ait pas débordé sur la rive droite au même climat et à la même caractéristique géologique, est certainement dû  à cet obstacle majeur et dangereux que représentait le fleuve.

Construire des ponts fut bien souvent essayé mais le fleuve se chargeait régulièrement de renvoyer les hommes devant leurs limites. Les ponts en bois étaient emportés, les ponts en pierre connurent le même sort, autant en Avignon qu’à Vienne. Finalement, le premier pont qui résista au fleuve fut celui de Pont-Saint-Esprit achevé en 1309 et toujours debout en 2017.

Le moyen le plus sûr et le plus régulier pour traverser le fleuve, ce fut la barque, jusqu’à l’invention par Marc Seguin et ses frères des ponts « en fil de fer », les ponts suspendus, plus légers, plus facilement constructibles et moins coûteux. Même après 1825, les bacs restèrent actifs. Des bacs à rames au début, puis des bacs à traille.

La série de documents qui sera présentée au fil des articles pourra être accompagnée de remarques (espérons) pertinentes grâce à la lecture de la thèse en doctorat d’Henri Cogoluenhe soutenue en 1969 à la faculté catholique de Lyon. Pour les gens de la Drôme-Ardèche, elle est à disposition du public en salle de lecture aux Archives Départementales de la Drôme à Valence. C’est une mine de renseignements sur ce que fut la vie de ces bacs et bacs à traille depuis des temps immémoriaux jusqu’aux années 1970 pour certains, date à laquelle le Rhône fut dompté par les aménagements de la C.N.R. et où les lieux pour le traverser furent multipliés par la construction de ponts, barrages et usines hydroélectriques.

Première étape: le Bac à traille de VERNAISON.

Vernaison est un joli coin de verdure, à quelques encablures de Lyon et à 2 pas du couloir de la chimie. Les vents poussent les fumées et odeurs d’hydrocarbures vers le nord ou le sud en épargnant l’ouest. C’est à Vernaison que Paul Claudel prit une longue halte, le temps d’y écrire entre autre les « Pirates du Rhône ».

C’est aussi à Venaison qu’a été conservé (presque) en état de fonctionner la traille qui servit jusque dans les années 1950. On y reviendra.

Une traille, c’est…

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une pile traille plantée sur une berge. Ici, celle de la rive droite, côté Venaison, toute proche de la voie ferrée.

En face, sur la rive gauche et la commune de Solaise,…

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l’autre pile de traille, au milieu d’une prairie proche du Rhône et d’un restaurant de renom. On distingue bien l’escalier qui permettait au passeur d’accéder au sommet pour aller huiler la poulie sur laquelle coulissait la traille.

La traille, on la distingue ici allant d’une pile à l’autre au dessus du fleuve.

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Elle est fixée à la pile de la rive gauche et enroulée sur un tendeur de traille au pied de la pile de la rive droite, pour lui donner plus de souplesse, en fonction du chargement de la barque ou du débit du fleuve:

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La barque permettant de traverser le Rhône coulissait sur cette traille, attachée qu’elle est à celle-ci par un autre cable, le traillon.

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C’est uniquement la force de l’eau et l’angle du bateau avec le fleuve qui le faisait progresser et traverser, comme on le voit sur ce schéma que l’on doit à Henri Cogoluenhe, emprunté à sa thèse.

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Le bac de Vernaison existe depuis très longtemps. Henri Cogoluenhe en a retrouvé des traces écrites dès le XIIème siècle et son existence est certaine au XIVème siècle. C’est à ce moment que les bacs à rames deviennent des bacs à traille, l’invention de cette méthode de locomotion datant de cette époque. Les piles maçonnées ne sont pas aussi anciennes. Elles ont été construites au début du XIXème siècle. La traille fonctionna jusqu’à la mise en service du premier pont suspendu, celui-ci:

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L’armée française en retraite le détruisit en juin 1940 pour retarder l’avance de la Wehrmacht. Le bac fut alors remis en service pour quelques 15 années, jusqu’à l’achèvement du nouveau pont de Vernaison, celui qu’on a vu plus haut. Voici sur cette CPSM, le bac qu’on pouvait emprunter dans les années 50.

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On distingue au fond la pile de traille de la rive droite, proche de la voie ferrée.

A suivre, le bac d’Oullins.

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RECUERDO DE ESPANA… la MÉMOIRE de la GUERRE CIVILE.

Il s’agit d’un lot de 4 cartes artistiques présentées comme

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La Mémoire de l’Espagne… ou plutôt, la Mémoire de la guerre civile espagnole.

Ce ne semble pas être des documents très anciens mais rien ne permet de les dater. Elles ont été éditées par…

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…le Syndicat des Beaux Arts à Madrid et imprimé par un graphiste catalan, Seix y Barral.
Voici le contenu de ces 4 cartes artistiques.

Il s’agit d’un dessin de Canavaje montrant la fuite des civils espagnols de Madrid près du pont de Tolède.

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A l’intérieur de celle-ci un texte d’Antonio Porras, louant la résistance héroïque de Madrid face à l’agression fasciste.

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Sa traduction en Français.

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Seconde carte illustrée par un dessin de Parrilla daté de 1937. Le visage d’un ouvrier agricole, la famille, les ruines.

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Texte de Rafael Alberti « Vosotros no caísteis », écrit à Madrid en décembre 1936.

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un ode à ceux qui sont tombés pour une juste cause.

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Troisième oeuvre…une scène de guerre dessinée par Ortells.

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illustrant un texte d’Antonio Machado « Sobre la guerre », « sur la guerre ». Une réflexion sur la guerre…

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qui emporta le poète et sa mère, du côté de Collioure, en février 1939.

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Quatrième oeuvre de cette petite collection: un dessin non signé d’un bombardement de civils par l’aviation… qui fait penser à Guernica. Mais Madrid ne fut pas épargnée par les raids aériens fascistes.

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La pensée est d’Enrique Diez-Canedo. Elle dit:

La guerre n’est pas un désespoir, mais un espoir: maudite, si c’est une guerre de domination; grande et noble, si c’est une guerre de libération et paix durable. 

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CHARLES X décida qu’un PONT SUSPENDU serait construit à VALENCE.

Cela ne date pas d’hier, ni d’avant hier.  Mais de 1827. C’était alors la fin de l’été 1827 et, depuis le château de Saint-Cloud, lieu de villégiature du roi à la Restauration, Charles X décida par ordonnance qu’il autorisait la construction d’un pont à Valence. Un pont suspendu bien entendu, puisque 2 ans auparavant les frères Seguin avait jeté la première passerelle en fil de fer sur le Rhône à Tournon. Une passerelle qui devait être doublée quelques années plus tard d’un pont plus large qui existe toujours alors qu’au début des années 1960, le premier pont suspendu du Rhône allait être détruit par la CNR.

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Voici donc le début de cette ordonnance, le passage important étant l’article 1er que voilà:

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C’est donc le sieur Barrès de Mollard qui reçoit l’autorisation de construire le pont et de percevoir le péage dont une partie se retrouvera dans les caisses royales. Ce droit est concédé pour 66 ans ce qui devrait largement amortir les frais de construction qui s’élèveront tout de même à 600 000 francs, réparations du pont au début comprises, on y reviendra.

Mais ce qui est le plus amusant à lire est le détail de ces frais de péage. Il ne tient pas moins de 2 pages du Bulletin des Lois et chaque cas particulier est prévu. On est loin du tarif unique !

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Cela va de 5 centimes pour un piéton jusqu’à 3 francs pour un semi-remorque de l’époque à savoir un chariot de roulage à quatre roues, chargé, tiré par 3 chevaux + le conducteur.

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la patache de Vernoux

Mais il existe tout de même quelque gratuité pour des ayant-droits: le préfet, le sous-préfet, les ingénieurs des ponts et chaussées, la gendarmerie, les militaires voyageant à pied ou à cheval, en corps ou séparément, à charge à condition alors de montrer un ordre de mission, les courriers du Gouvernement et les malles poste.

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Quelques mots sur la suite. Les travaux de construction de ce pont commencèrent en juillet 1829. Les travaux allèrent assez vite  puisque le 18 septembre 1830 le pont suspendu des Granges fut mis en charge avec bonheur et ouvrit à la circulation (et aux droits de péage !) le 24 septembre suivant.

C’est la suite qui fut plus difficile. Le bac à traille fut obligé de fermer ce qui aboutit à quelques jalousies et rancoeurs, faillites aussi. Alors, sans qu’on sache vraiment pourquoi, le tablier du nouveau pont brûla en plusieurs occasions, les fermetures pour réparations entraînant… la réouverture du bac. Puis ce fut la crue de 1840 qui détruisit la pile de la rive droite (côté Granges)… la crue de 1856 qui mit à bas l’autre pile, celle de la rive gauche (côté Valence). Le bac ne fut vraiment pas tout  fait au chômage !

L’Etat racheta le péage en avance le 16 décembre 1884 alors que la concession courait jusqu’en 1896. Il faut dire que les usagers protestaient de plus en plus et pétitionnaient pour des tarifs abusifs. Ce n’est pas en 2016 que les politiques écouteraient les usagers des autoroutes devant les tarifs prohibitifs de ces voies de communication qu’ils ont payé avec leurs impôts !

Enfin, à la fin du XIXème siècle, les autorités locales souhaitèrent qu’un train, un tramway, passe sur le pont pour joindre l’Ardèche à la gare de Valence. Ce ne pouvait être sur le vieux pont suspendu qui n’aurait résisté à la charge. On construisit donc au début du XXème siècle, un pont de pierre qui doubla le pont ancien, lequel ouvrage d’art fut détruit vers 1910. Il aura vécu et servi 80 ans tout de même.

Dommage, il avait plus de cachet que le pont Mistral actuel  !!! Ces quelques CPA datant de la bascule XIXème-XXème siècles nous donne une idée de ces franchissements du Rhône au niveau de Valence.

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vue prise en Ardèche en aval du pont

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entré du pont côté Drôme

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les bains publics sous le pont des Granges

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les deux ponts cohabitèrent quelques années

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le nouveau pont de pierre

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sur le nouveau pont de pierre

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l’ancienne culée du pont suspendu, rive droite.

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Les FLONFLONS d’un 14 JUILLET à CADEROUSSE

Sur la piste de danse, toute la jeunesse du village est rassemblée. Quelques canotiers sont de sortie et les banderoles de drapeaux tricolores sont accrochées entre les platanes du cours. L’estrade sur laquelle prendra place l’orchestre est prête et les chaises attendent les musiciens.

Voilà ce qu’on peut dire de cette première photographie montée en carte postale.

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Comme le dos de la carte ne mentionne rien, il est bien difficile de dater cette carte. Avant 1914 ? Après la Grande Guerre ? Certainement pas pendant puisque les fêtes étaient interdites.

Une seconde vue semble avoir été prise à quelques minutes ou quelques heures d’intervalle, au même endroit du cours Aristide Briand. Non pas de la rue du Portail Bienson (en Avignon) comme l’oncle Séraphin l’a écrit au dos.

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Toujours la jeunesse au premier plan, dont un garçon qui mine de jouer au serveur, les moins jeunes à l’arrière. En regardant de plus près parmi les personnes debout, on voit, sur le côté droit, devant l’angle de l’estrade, un jeune couple dont l’homme porte une tenue militaire claire.

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Manifestement, rien à voir avec les tenues d’avant-guerre, la veste bleue et le pantalon rouge. Cette tenue claire pourrait bien être bleue-horizon. Nous sommes après guerre… Autre remarque, dans cette seconde vue, les premiers musiciens sont déjà installés et à la loupe, on voit très bien qu’il a été écrit:

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Aujourd……. 4h gr…….al

Arsène Lupin trouverait facilement: Aujourd’hui 4 h. Grand Bal.

Puisqu’on en est à utiliser la loupe, la première image où la foule est plus dense, je reconnais sans contestation mon grand-père Gabriel, au second plan…

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entouré dans le cercle rouge. Le seul du groupe qui a oublié son couvre-chef. C’est un jeune homme déjà adulte. Né en 1901, il a eu 18 ans le 25 février 1919.

Allons pour ce pronostic…. il doit s’agir de la fête du 14 juillet 1919. Le jour où à Paris eut lieu un grand défilé militaire sur les Champs-Elysées pour célébrer la Victoire et le Traité de Paix signée quelques jours auparavant à Versailles.

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CADEROUSSE, le BAC, le PETIT RHÔNE, les BARQUES…

Un peu pêle-mêle des vues du Rhône venant des collections de mes parents, des cartes postales comme des photos de famille. Des scènes rhodaniennes d’une vie qui se faisait à côté du fleuve, avec le fleuve. Les cartes postales sont certainement d’avant la seconde guerre mondiale, les photos datent de l’immédiat après-guerre.

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Une vue du bac qui permettait de traverser le Petit Rhône au niveau de Caderousse pour se rendre dans l’île de la Piboulette, riche terre agricole. pour mon père c’était tous les jours (sauf le dimanche) pour porter le courrier à l’époque (fin des années 40) où il était le facteur de la commune… même les jours de crues… ce qui devait être beaucoup plus anxiogène !

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Toujours sur cartes postales semi-modernes, les barques attachées le long du Petit Rhône au niveau du village, non loin des digues, près de l’endroit où on peut lire de nos jours de nombreux repères de crue sur un ancien mur. La CNR y a construit une route reliant le pont de Roquemaure au barrage et au Gard côté Codolet-Chusclan moins intrusive que ce qui a été fait ailleurs.
On voit sur la seconde vue une construction en train d’être réalisée au premier plan. Ce doit être le ponton pour le bac qui doit être restauré. Cette seconde carte colonisée doit dater de la guerre. Voici une vue de ce ponton une fois terminé…

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sur lequel pose quelqu’un qui n’a pas été identifié. Le passeur ? Ce bac de Caderousse, sur le Petit Rhône moins large que le Grand Rhône -une évidence- n’était pas un bac à traille mais un bac à rame, sauf erreur de ma part.

Quelques vues d’un Rhône bien paisible sur lequel on aimait se faire photographier.

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Une barque dans un clair-obscur involontaire.

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Ma mère Yvonne, jeune fille, posant sur une barque solidement arrimée à la berge, certainement la condition sine-qua-none pour qu’elle y monte seule !

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Mon oncle Maxime Santiago, fier marinier,  posant sur une barque avec, assise à ses pieds son épouse Paulette, la soeur aînée de ma mère, tout sourire, avec une amie. Il doit s’agir de la barque reliant les 2 rives du Petit Rhône. On a vu Maxime dans l’article parlant de la fabrique de balais Chauvet.

A suivre d’autres scènes rhodaniennes.

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Des CARTES POSTALES datant de la GUERRE CIVILE ESPAGNOLE

Deux cartes postales parties d’Espagne en 1937 en direction de Romans-sur-Isère dans la Drôme.

La première montre une scène de corrida avec une pique.

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Une scène classique pour cette carte partie de Sevilla le 22 mars 1937. A cette date, l’Andalousie est déjà tombée dans le camp franquiste, le camp nationaliste depuis quelques mois. L’Andalousie est très proche du Maroc d’où venait Franco et sa Légion Etrangère maure.

Comment affranchir un tel envoi sachant que les Fascistes n’ont pas encore imprimé leurs propres timbres et qu’ils ne souhaitent pas faire partir des lettres avec des timbres de la République Espagnole qu’ils combattent et veulent abattre ? De plus l’approvisionnement en petites figurines doit être nul.

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Regardons de plus près les timbres utilisés:

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des timbres fiscaux sur lesquels Republica Espanola n’apparaît pas  et un Pro Sevilla imprimé par les factieux.

Seconde carte de la même année, partie celle-ci de DSCN2066.

Luarca est située dans les Asturies entre Gijon et La Coruna. On y voit l’Hôpital et l’Asile de la ville:

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L’affranchissement est ici magnifique. Ce sont bien des timbres à l’entête de la Republica Espanola qui ont été collés. Mais comme la ville est tombée dans le camp franquiste, entre les 2 vignettes légalistes a été placée un timbre Por la Patria de 10 ct franquiste: on y voit le drapeau rouge-jaune-rouge et le Christ-Roi !

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Autre lieu, autre manière de marquer son camp !

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