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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Maurice MILLET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-sixième nom de la liste: Maurice Marie Joseph MILLET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Maurice Millet ressemble beaucoup dans son vie à Félix Millet dont on vient de parler. Maurice Millet est né à Orange le 10 mars 1882 d’un père caderoussier Louis Joseph Millet né en 1849 et d’une mère née à Mornas, portant également le patronyme Millet, Emilie Marie. née en 1852. Les parents se sont unis à Caderousse le 17 janvier 1872 et rapidement, deux garçons vont arriver dans le foyer: Gabriel Hippolyte le 12 septembre 1872, tout juste neuf mois après les noces puis Gratien Auguste le 10 décembre 1873. Par la suite, le couple semble avoir quitté Caderousse.

On retrouve donc la famille Millet à Orange pour la naissance de Maurice en 1882. Elle apparaît sur la liste du recensement de 1881, quartier des Pradines…

…avec un Louis et un Hypolite âgés respectivement de 8 et 9 ans. Si pour Hippolyte avec une orthographe plus conventionnelle, on comprend de qui il s’agit, qui est ce Louis né en principe en 1873 ? Certainement, le nom usuel donné dans son cercle familial à Gratien Auguste pour on ne sait quelle histoire ?

Ce document nous confirme que le couple des Millet n’a plus eu d’enfant jusqu’en 1882 et Maurice Marie Joseph, le futur Poilu de Caderousse, en tout état, d’enfant ayant vécu quelques années.

Le 16 novembre 1904, Maurice va donc faire son service militaire en étant incorporé au 58ème R.I. d’Avignon. Il sera rendu à la vie civile le 18 septembre 1906.

Autre ressemblance avec Félix Millet, il va boucler sa jeunesse en retournant à Caderousse pour y épouser une fille du village, Marie Rose Gabrielle Millet le 10 avril 1913 et en reproduisant le mariage de ses parents avec les deux époux portant le même patronyme.

A-t-il eu le temps de fonder une famille ? Rien de moins sûr car seize mois après les épousailles, l’Armée le rappelait au 258ème R.I. qu’il rejoignait le 11 août 1914.
La suite de l’histoire allait être brève puisque Maurice allait décéder le 28 septembre 1914 à l’hôpital mixte d’Orange où il avait été évacué suite aux blessures reçues au front. Une histoire que l’on a déjà raconté en quatre occasions puisque Maurice est le cinquième Caderoussier tué aux combats dans le secteur de Saint-Mihiel, fin septembre-début octobre 1914.

Justin Miaille et Eugène Cambe sont disparus le 26 et 27 septembre, Paul Julien y a été tué le 20, Henri Lazard est mort en Bavière le 04 octobre suite à une blessure reçue à Saint-Mihiel. C’est finalement le destin de ce dernier qui ressemble le plus à celui de Maurice Millet, décédé presque chez lui des blessures reçues dans la Meuse. Le 28 septembre 1914, il était âgé de 32 ans et 6 mois.

 

La fiche matricule de Maurice Marie Joseph Millet de Mémoire des Hommes.

Maurice Marie Joseph Millet, matricule 640 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Millet est assez répandu en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Félix Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Paul Joseph Marie Millet.

 

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… les MILLET et Félix MILLET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-cinquième nom de la liste: Félix MILLET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Trois Millet inscrits sur le Monument aux Morts de Caderousse, dans l’ordre alphabétique Félix Marius, Maurice Marie Joseph et Paul Joseph Marie, tous nés dans les années 80 du XIXème siècle. Aucun lien de parenté entre ces trois jeunes hommes, pas de cousinage au premier ni au second degrés, nous ne sommes pas allés voir plus loin. Par contre, des naissances à Mornas, Caderousse et Orange et pour deux d’entre eux, un rapport avec Caderousse pas évident à trouver ! On va y revenir.

Félix Marius Millet est donc né à Mornas le 04 novembre 1887. C’est le plus jeune des trois Millet MPLF. A aucun moment, il n’apparaîtra dans les listes nominatives du recensement caderoussier. Né à Mornas, il vit à Orange quand l’armée l’appelle en 1907 et elle note qu’il s’installe à sa libération, en 1910, au quartier Clos Cavaillet, toujours dans la cité des Princes.

Certes, le père de Félix, Casimir Toussaint Millet est né à Caderousse le 1er novembre 1851. Mais après son mariage le 30 septembre 1874, avec une jeune fille d’Orange Marie Antoinette Goumarre, née en 1855, le couple part s’installer à Travaillan où s’était déjà installé Casimir Toussaint avec ses parents. C’est dans ce village que naîtront les premiers enfants du couple: Marie Isabelle en 1875, Emile Patrice Casimir en 1877 et Rose Louise en 1879.

La famille déménage ensuite à Mornas où elle s’agrandira de quatre autres enfants: Marius Cyprien en 1884, Félix Marius le Poilu qui nous intéresse, en 1887, Louis Paul en 1891 et enfin Julie Antoinette en 1894.

Voici la famille de Casimir Toussaint à Mornas.

La famille de Casimir Toussaint Millet au recensement de 1891 à Mornas.

On retrouve la fratrie complète en 1896 avec certes une Isabelle devenue Elisabeth mais la mère n’est plus là, décédée au début de cette année 1896.

La famille de Casimir Toussaint Millet au recensement de 1896 à Mornas.

Félix va être appelé par l’armée le 07 octobre 1908 à Marseille au 141ème Régiment d’Infanterie pour une durée de deux ans, jusqu’au 25 septembre 1910… avant d’être rappelé au début du mois d’août 1914 à la même unité.

Entre temps, Félix va fonder une famille à Caderousse dans un ordre qui à l’époque faisait… désordre ! En effet, sa future épouse met au monde une petite fille Marie Louise le 11 avril 1911, enfant que Félix va reconnaître le jour du mariage avec la mère Marie Louise Marguerite Cuer, le 26 avril 1911. Ils vont certainement s’installer à Caderousse mais c’était après le jour du dernier recensement d’avant-guerre.

Après le 3 août 1914, la suite de l’histoire sera rapide et elle va se confondre avec celle d’un autre Caderousssier « oublié » Isidore Marquion, lui aussi soldat au 141ème de ligne. Le régiment tient des tranchées creusées devant Avocourt, dans la Meuse, entre Vauquois et Verdun sur lesquelles les Allemands se cassent les dents. Mais cela fait tout de même des victimes.

Le Journal de Marche n’en fait pas référence mais Félix sera tué le 23 septembre 1914 à Avocourt, cinq jours avant Isidore Marquion, tué le 28 septembre. Il avait alors  26 ans et 10 mois. La petite Marie Louise avait 4 ans et demi.

Il repose à la Nécropole Nationale de Douaumont, tombe individuelle 13 624.

 

La fiche matricule de Félix Marius Millet de Mémoire des Hommes.

Félix Marius Millet, matricule 196 de la classe 1907, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Millet est assez répandu en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Félix Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Maurice Marie Joseph Millet.

A noter que si ses deux frères Emile et Louis n’eurent pas de problèmes particuliers pendant la Grande Guerre, le troisième, Marius Cyprien fut, lui, tué au bois des Eparges le 07 avril 1915 alors qu’il combattait au 132ème R.I.

 

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Justin MIAILLE.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-quatrième nom de la liste: Justin Paul MIAILLE.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Justin Paul Miaille est né à Caderousse le 10 septembre 1886. C’est le fils de deux enfants de Caderousse, Paul Justin Miaille né au village en 1861 et d’Amélie (sur l’acte de naissance) ou plutôt Emilie (sur tous les autres documents) Mansi née en 1864. Ils se sont unis le 13 juin 1885 et Justin est arrivé quelques mois après, rue Saint-Michel.

Le père est ouvrier baletier dans sa jeunesse et jusqu’en 1890 puis il monte dans l’échelle sociale en devenant économe de l’hospice en 1892 où il va obtenir un logement de fonction. C’est là que l’on retrouve la famille en 1901.

La famille Miaille au recensement de 1901.

On constate que Justin n’est plus au foyer mais on le retrouve quelques pages plus loin domestique chez un paysan, Noël Raymond. Son père devait souhaiter qu’il passe à la partie pratique des apprentissages après une partie scolaire pas complètement bien maîtrisée pour Justin !

Justin Miaille au recensement de 1901.

La fratrie des enfants Miaille.

Cinq enfants sont arrivés au foyer Miaille-Mansi et tous vivront jusqu’à l’âge adulte ce qui n’était pas une évidence à l’époque. Justin est donc l’aîné. Deux ans plus tard est née Marie Emilia (la juste combinaison entre Amélie et Emilie !) qui vivra jusqu’en 1970. Suivrons deux garçons Marius Gabriel de 1890 et Joseph Victor de 1892. On évoquera plus loin leurs parcours militaires diamétralement opposés qui impacteront leurs vies privées. Enfin, petite dernière, Joséphine Victorine née en 1896 qui connaîtra aussi les années 70 du XXème siècle.

Du 7 octobre 1907 au 25 septembre 1909, Justin aura le plaisir de découvrir Besançon et le 60ème Régiment d’Infanterie.  Deux ans de classes puis un retour à Caderousse pour s’installer… à l’hospice chez ses parents. C’est ce que nous apprend le recensement de 1911.

La famille Miaille au recensement de 1911.

Justin va être rappelé par la France à l’armée le 4 août 1914. Il va se retrouver au 258ème Régiment d’Infanterie, la réserve du 58ème R.I. d’Avignon. La suite de l’histoire va être très rapide puisque Justin disparaîtra le 26 septembre 1914, moins de deux mois après son rappel ! Le destin de Justin est en tout point similaire à celui d’autres Caderoussier incorporés au 258ème R.I.: Eugène Cambe disparu entre le 20-27 septembre 1914 à Saint-Mihiel, Paul Julien tué le 20 septembre à Vigneulles-lès-Hattonchatel à deux pas de Saint-Mihiel et Henri Lazard, mort en captivité à Grafenwöhr le 04 octobre 1914 après avoir été gravement blessé vers Saint-Mihiel le 26 septembre.

L’avancée allemande dans ce secteur de la Meuse bouscule les troupes françaises qui doivent refluer en laissant beaucoup de morts, blessés et disparus sur le terrain. Ainsi sera créé pour quatre ans le saillant de Saint-Mihiel sur lequel les tentatives françaises pour le gommer seront vaines. Quatre Caderoussiers en l’état de nos recherches y ont perdu la vie. Justin Paul Miaille, disparu le 26 septembre à Saint-Mihiel, avait alors un peu plus de 28 ans.

La fiche matricule de Justin Paul Miaille de Mémoire des Hommes.

Justin Paul Miaille, matricule 317 de la classe 1906, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Certes le patronyme Miaille n’est guère usité en Vaucluse. Mais si quelqu’un reconnaît en Justin Paul un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Félix Marius Millet.

Quelques mots sur les parcours diamétralement opposés de Marius et Joseph Miaille.

Marius Gabriel Miaille (matricule 1489 classe 1910- Avignon) sera réformé en 1911 à cause d’un pied bot. A la guerre, il n’ira pas mais sera affecté à la 15ème section d’infirmiers militaires à Marseille- Sainte-Marguerite. Il trouvera l’amour en la personne de Joséphine Guglieri qu’il épousera à Marseille le 10 septembre 1918.

A l’inverse, Joseph Victor Miaille (matricule 758 classe 1912- Avignon) fera des armes son métier. Engagé volontaire et devançant l’appel en 1910, il sera promu sous-lieutenant dans les tranchées. Blessé en trois occasions et cité de nombreuses fois, il se verra élevé au grade de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur. Promu capitaine, il continuera sa carrière militaire à Dijon dans les Dragons et il épousera une fille du cru, Juliette Joséphine Massoz. Encore actif en 1940, il sera blessé le 18 mai lors de l’offensive allemande.

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112 POILUS de CADEROUSSE, 112 DESTINS… Auguste, Florestan et Julien MARTIN.

112 POILUS de CADEROUSSE, 112 DESTINS… Auguste, Florestan et Julien MARTIN.

112 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 112 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-huitième, cinquante-neuvième et soixantième noms de la liste: Auguste, Florestan et Julien MARTIN.

La seconde face du monument aux morts.

Etant le plus âgé, c’est Florestan qui le premier connaîtra la servitude et grandeur militaires chez les Zouaves en Algérie. Il sera appelé sous les drapeaux le 21 novembre 1914 à Constantine, au 3ème Régiment. Le pays étant sous la menace de rébellions latentes, son service ne sera pas de tout repos et cette première campagne militaire sera inscrite sur son livret militaire. Le fait d’être devenu père de la petite Alberte en 1906 lui permettra de voir son service réduit de quelques mois comme soutien de famille. Toujours cela de pris ! Il sera rendu à la vie civile le 04 avril 1907.

Né en 1888, son petit frère Julien sera appelé sous les drapeaux le 07 octobre 1909. Lui s’arrêtera au bord de la Méditerranée, à Toulon, sans la traverser. Pendant deux ans, jusqu’au 24 octobre 1911, il sera fantassin au 111ème Régiment d’Infanterie.

Quant à leur cousin Auguste né en 1894, il sera appelé par anticipation le 09 septembre 1914 au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon, une unité décimée après le premier mois de guerre. Quelques semaines d’instruction et il se retrouvera à tout juste vingt ans dans les tranchées du nord-est de la France. A cette date, ses deux cousins germains Florestan et Julien ne seront plus de ce monde !

En effet, les deux frères furent tués très rapidement, au tout début de cette longue guerre.

Tout d’abord, Julien le biffin toulonnais.

Le portrait de Julien Martin sur la tombe familiale au cimetière.

Le 111ème Régiment d’Infanterie quitte Antibes par trois convois ferroviaires pour le nord-est de la France le 9 août. Le 10, le régiment est à pied d’oeuvre au sud de Nancy… Vézelise, Diarville. Plusieurs journées de marches forcées harassantes pour se retrouver face aux Allemands, plus attentistes, en Lorraine ennemie, avec comme mot d’ordre dans toutes les bouches de l’Etat-Major français: « On attaque » !

Dès le 14 août, les fantassins sont jetés dans un grand désordre sur des ennemis qui les attendent de pied ferme. Sans même lire le contenu du Journal de Marche, on comprend que règne une confusion certaine même chez son rédacteur !

En lisant, ce passage, on comprend que rien n’est simple pour les hommes. Dans cette pagaille, ils arrivent à se mitrailler entre eux !

Le 14 août 1914, Julien Joseph François Martin, dès son baptême du feu, disparaît près de Moncourt. Il avait 26 ans et 1 mois.

La fiche matricule de Julien Joseph François Martin sur le site de Mémoire des Hommes 

Matricule 312 classe 1908 bureau de recrutement d’Avignon.

Son frère Florestan est rappelé le 4 août 1914 au 4ème Régiment d’Infanterie Coloniale de Toulon. Exit les Zouaves où Florestan avait fait ses classes et où il avait revêtu cette belle tenue pour la postérité, dans sa jeunesse.

Le portrait de Florestan Martin sur la même tombe familiale au cimetière.

Le régiment quitte Toulon le 11 août. Il reçoit le baptême du feu dans le sud de la Belgique le 23 août, dans le secteur de Jamoigne-Valansart. Mais les Français refluent et on retrouve le régiment plus au sud, entre Verdun et la Meuse. Mi-septembre, des combats se déroulent à l’est de Verdun. Florestan disparaît dans un premier temps près de Bonzée dans la Meuse. Il semble que son corps ait été retrouvé postérieurement et un jugement fixe la date de son décès au 21 septembre 1914. Il avait 30 ans et 11 mois.

 

La fiche matricule de Florestan Emile  Martin sur le site de Mémoire des Hommes 

Matricule 148 classe 1903 bureau de recrutement d’Avignon

Comme déjà dit ci-dessus, Auguste Martin rejoint le 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon le 09 septembre 1914. On l’a déjà raconté dans d’autres biographies, ce régiment a subi de lourdes pertes dans le premier mois de guerre. Des forces fraiches sont donc bienvenues. Les hommes subissent tout de même un entraînement pendant quelques mois avant de retrouver le front, durée de formation dépendant surtout des besoins de l’Etat-Major.

On ne sait à quel moment il rejoint le front mais on peut raisonnablement penser que cette date devait se situer vers le début de l’année 1915. C’est lors de la seconde bataille de la Marne fin septembre-début octobre 1915 qu’Auguste sera tué, dans un secteur dont on a déjà parlé, celui de Souain- Perthes-les-Hurlus, Suippes, la main de Massiges, des terres devenues incultes par la quantité d’acier qui s’y est déversé.

Carte des lieux extraite du Journal de Marche du 58ème RI.

La journée du 14 octobre 1915 semble avoir été assez calme. Par contre, comme on peut le lire ci-dessous,…

…on continue à ramasser et à enterrer des cadavres des combats des journées précédentes et on peut penser qu’Auguste fait partie des 105 malheureux enterrés par le service médical. Ce 14 octobre, il avait seulement 20 ans et 8 mois. Il repose à la Nécropole Nationale de Saint-Ménéhould dans la Marne depuis le 30 septembre 1920.

La fiche matricule d’Auguste Joseph  Martin sur le site de Mémoire des Hommes 

Matricule 404 classe 1914 bureau de recrutement d’Avignon

Le patronyme Martin est assez répandu en France et donc dans le Vaucluse et la tombe des frères Florestan et Julien Martin est bien entretenue au cimetière. Si un descendant reconnaît dans ces biographies des ascendants directs ou indirects, qu’il n’hésite pas à se manifester pour modifier ou compléter les textes. 

A suivre Paul Melon.

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112 POILUS de CADEROUSSE, 112 DESTINS… les trois MARTIN du Monument aux Morts.

112 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 112 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-huitième, cinquante-neuvième et soixantième noms de la liste: les MARTIN du monument.

La seconde face du monument aux morts.

Auguste, Florestan et Julien Martin sont les derniers noms (dans l’ordre alphabétique) de la seconde face du monument du cimetière. On va traiter le volet généalogique de leurs biographies globalement puisqu’ils font partie de la même famille.

Il faut remonter à leur grand-père paternel pour trouver leur ancêtre commun. Dans la ville haute de Vaison se sont installés Joseph Marie Florestan Martin et Marie Rose Marron après leur mariage, un couple de cultivateurs. Cela devait se passer vers le milieu du XIXème siècle.

De cette union vont naître, toujours à Vaison des enfants dont deux garçons qui nous intéressent plus particulièrement: Joseph Ferdinand le 31 mars 1855 et Emile Florestan le 04 janvier 1864. Ces deux frères vont prendre pour épouse des jeunes filles de Caderousse et s’installer à l’intérieur des digues.

L’aîné Joseph Ferdinand Martin va épouser le 29 septembre 1886, pour la Saint-Michel 1886, Marguerite Aubert. Dans un premier temps, le couple va vivre à Vaison où vont naître trois enfants Marie Antonia  en 1887, Adrien Joseph en 1888 et Henriette Marguerite en 1891. Cette dernière ne vivra qu’une année et décèdera à Vaison en 1892. C’est après ce drame que le couple viendra s’installer à Caderousse, rue Saint-Michel. Joseph Ferdinand sera embauché alors comme ouvrier dans la fabrique de balais de son beau-père et trois nouveaux enfants viendront au monde: Auguste Joseph, le futur Poilu MPLF le 14 février 1894, Fernande Emilie en 1898 et enfin le petit dernier Paul Camille, bien plus tard, en 1903.

En 1901, la famille au complet avec la mère de Marguerite, Marie Bès, vivant sous le même toit.

Dix ans plus tard, en 1911, Adrien a quitté le foyer remplacé par le petit Paul.

Passons maintenant au second fils Martin, Emile Florestan, cordier de son état. Il va épouser à Caderousse Marguerite Philomène Aubépart, le 2 mai 1883. C’est elle aussi la fille d’un fabriquant de balais, François Aubépart. Ils vont venir s’installer immédiatement à Caderousse près de la porte d’Orange, avant son grand frère Joseph Ferdinand.

De cette union vont naître trois garçons, Florestan Emile en 1883, le second Martin MPLF, Emile Florestan François en 1886, blessé gravement à un doigt  lors de son service militaire, le doigt avec lequel un droitier appuie sur la gâchette, ce qui lui évitera une unité combattante pendant la Grande Guerre et Julien Joseph François, le troisième MPLF et une fille Marie Féline en 1893 qui prendra pour époux en 1913 Fernand Pellegrin dont le nom est lui aussi inscrit sur le Monument aux Morts de Caderousse. Elle se remariera après-guerre, en 1921 avec un certain Fernand Joseph Simon.

En 1901, la famille presqu’au complet

…Florestan étant de son côté employé comme domestique dans la ferme des Soumille.

Conclusion de ce laïus, les trois Martin du monument sont donc deux frères et leur cousin germain avec un peu plus loin, dans la liste, le beau-frère des premiers. Une histoire de famille !

Seul Florestan Emile Martin va avoir le temps de se marier avant  la guerre. Il va prendre pour épouse Marie Rose Gonner le 25 juin 1910 à Caderousse. Cette dernière étant fille-mère d’une petite Alberte née en 1906, par ce mariage, Florestan va devenir aussi père en reconnaissant cet enfant comme étant de lui. Alberte deviendra Pupille de la Nation en 1918 !

Florestan et sa famille en 1911, « île » de Vannerie. 

A suivre les parcours militaires d’Auguste, Florestan et Joseph Martin.

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112 POILUS de CADEROUSSE, 112 DESTINS… Isidore MARQUION

112 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 112 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-septième nom de la liste: Isidore Louis MARQUION, un autre poilu oublié sur le monument aux morts.

Difficile de comprendre pourquoi Isidore Marquion a été oublié lors de l’édification du Monument aux Morts en 1937. Il est bien né à Caderousse le 29 novembre 1892 au quartier des Prés, d’un père lui-même né au village le 04 février 1858, Isidore Laurent Marquion.

Isidore Laurent s’était marié en 1891 à Orange avec Victorine Sève, une orangeoise de neuf ans plus jeune que son époux puis le jeune couple s’était installé à Caderousse où sont nés leurs deux enfants: Isidore, un an après le mariage et sa petite soeur Marie Anne Léonce venue au monde quatorze ans après son frère, le 31 mars 1904.

Isidore semble avoir fait sa jeunesse à Caderousse. On le retrouve avec ses parents sur le recensement de 1901, chemin d’Orange.

C’est certes un peu éloigné du centre du village mais Isidore devait tout de même se rendre aux Ecoles de Caderousse pour sa scolarité obligatoire, à moins qu’il ne soit allé à celles d’Orange, plus proche, ceci expliquant cela !

On le retrouve en 1906, toujours à Caderousse, aux Cairannes, malgré une erreur de l’agent recenseur qui a oublié un petit 1 devant le 3 de son âge. 13 ans au lieu de 3 ans !

Bizarrement, la petite soeur pourtant âgée de 2 ans n’est pas recensée. Elle est peut-être momentanément placée chez ses grands-parents. Elle se mariera en 1934 à Orange à un certain Louis Auguste Besson.

Pour Isidore, quand sonne l’heure de faire ses trois ans de service militaire, il habite Orange. Il ne semble pas s’être marié. Il est appelé au 141ème Régiment d’Infanterie de Marseille le 10 octobre 1913. La guerre éclate le 03 août et, déjà présent à l’armée, il se retrouve rapidement sur le front.

Le régiment quitte la caserne Saint-Charles pour la gare voisine et éponyme, le 6 août 1914. Il ne faut pas moins de trois convois pour emmener les 2 300 hommes jusqu’au front, dans l’est de la France. La troupe débarque à Vézelise, terminus des unités venant du Midi, le 8, à trente kilomètres au sud de Nancy pour se rendre aux devants des Allemands. Elle recevra le baptême du feu à Coincourt, un village à l’est de Nancy dont on a déjà évoqué le nom dans d’autres biographies. Le régiment perdra 38 hommes, tués, pour 172 blessés et 27 disparus. 237 gars mis sur le flanc dès le premier affrontement soit 10% de l’effectif, considérable !

Le second combat contre les Allemands se déroulera une petite semaine plus tard, le 19 août et sera appelé la bataille de  Dieuze, un autre lieu évoqué dans le passé. Nous sommes là à une dizaine de kilomètres au nord de Coincourt, en territoire lorrain allemand. Toujours cet esprit offensif de l’Etat-Major français ! L’artillerie allemande n’hésitera pas à détruire le village de Bidestroff, un village allemand, dans lequel s’était mis à l’abri l’un des trois bataillons du 141ème Régiment. Le bataillon comme le village seront complètement anéantis. Bilan des trois jours d’affrontements: 24 officiers et 1 438 hommes mis hors de combat, soit plus de la moitié de la troupe ! Nous sommes là autour du 22 août 1914, le jour le plus meurtrier de l’armée française. On comprend mieux la chose avec de tels chiffres pour une seule unité.

Repli stratégique des Français et avancée considérable des Allemands. Nouveaux combats du côté de d’Hérimenil, toujours à l’est de Nancy, le 1er septembre et 104 nouveaux hommes tués, blessés ou disparus. Trop affaibli, le régiment est retiré du front pour recevoir des troupes fraiches. On le retrouve à la fin septembre du côté de Verdun, à l’ouest de la ville. Le Journal de Marche du régiment, étrangement tapuscrit malgré les conditions de campagne raconte que le 141ème RI tient des tranchées de première ligne dans le secteur d’Avocourt quand il est pris à parti par l’artillerie allemande qui « endommage » quelques boyaux. Doux euphémisme pour dire que les tranchées sont bouleversées et que des hommes sont tués. Un poste téléphonique déplore d’ailleurs 5 morts et 8 blessés.

C’est ce bombardement allemand qui mettra fin à l’existence d’Isidore Marquion, le 28 septembre 1914. Il avait, à un jour près, 22 ans et 10 mois.

 

La fiche matricule de Isidore Louis Marquion de Mémoire des Hommes.

Isidore Louis Marquion, matricule 916 de la classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Les patronymes Marquion et Besson semblent encore vivants sur Orange-Caderousse. Si quelqu’un reconnaît en Isidore un ascendant forcément indirect,  qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Auguste Martin.

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111 POILUS de CADEROUSSE, 111 DESTINS… Henri Louis LAZARD.

111 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 111 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-cinquième nom de la liste: Henri Paul LAZARD.

La seconde face du monument aux morts.

Henri Lazard a connu un destin original. En effet, il est mort en Allemagne, quelque part en Bavière, des suites de ses blessures de guerre. Il était prisonnier de guerre et il est décédé sur son lieu de détention. Mais prenons sa biographie par le début.

Henri Louis Lazard est le fils aîné du couple formé d’André Louis Lazard né en 1859 et de Marie Adèle Combe de quatre ans sa cadette. Ils se sont unis à Caderousse le 14 janvier 1885 et Henri est né dix-neuf mois plus tard, le 29 août 1886. Les parents sont tout deux originaires de Caderousse. On retrouve la famille complète sur le recensement de 1901, du côté de la rue neuve, à l’intérieur des digues.

Les parents d’Henri habitent chez les grands-parents paternels, des personnes âgées de plus de 75 ans. Ce sont des cultivateurs qui vivent dans le centre-bourg. Henri est alors âgé de 14 ans et va commencer à aider les siens dans les terres. Une petite soeur est née en 1891, prénommée Louise Appolonie, second prénom qu’elle doit à sa grand-mère paternelle.

Le 09 octobre 1907, Henri va partir faire ses classes au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Moins de deux mois avant, son père est décédé, le 17 août. Henri restera deux ans à l’armée, renvoyé dans ses foyers le 25 septembre 1909. On retrouve la famille, très réduite, au recensement de 1911.

Le père décédé, la mère Marie Adèle travaille dans les balais. Henri lui a repris les terres. La grand-mère paternelle est toujours de ce monde. Quant à la petite soeur Louise Appolonie, elle s’est mariée avec François Paulus Aubert le 30 novembre 1910. Paulus est un copain d’Henri, de la même classe 1906, qui aura plus de chance que son beau-frère pendant la guerre.

Henri, toujours célibataire, est rappelé par l’armée pour la mobilisation générale d’août 1914, au 258ème Régiment d’Infanterie, réserve du 58ème RI. On retrouve cette unité du côté de Saint-Mihiel le 26 septembre 1914. Ce doit être à l’occasion d’un affrontement entre les hommes commandés par le capitaine Farjon, un autre Caderoussier, et les Allemands qu’Henri a été blessé et capturé par ceux-ci. Il est évacué comme prisonnier de guerre blessé vers la Bavière. Admis à l’Hôpital de Grafenwöhr, à mi-chemin entre Bayreuth et Nuremberg, il y décède le 04 octobre 1914.

Longtemps considéré comme disparu par l’Armée, Henri réapparaîtra sur les listes transmises par les Allemands à la Croix-Rouge.

Son statut passe alors de disparu à Mort pour la France. Il avait alors 28 ans et 1 mois le jour de son décès. Comme nombre de prisonniers de guerre décédés en captivité, il repose à la Nécropole Nationale des Prisonniers de Sarrebourg, en Moselle.

 

La fiche matricule d’Henri Louis Lazard de Mémoire des Hommes.

Henri Louis Lazard, matricule 314 de la classe 1906, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Lazard ainsi orthographié est peu usité dans le Vaucluse. Par contre, des neveux d’Henri sont nés de l’union de François Aubert et Louise Lazard, deux à la date du 04 septembre 1923 d’après le registre matricule de François Paulus Aubert (264- classe 1906-Avignon). S’ils ont eu une descendance et qu’une personne reconnaît en ce Poilu, son grand-oncle ou arrière grand-oncle, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Raphaël Marcellin.

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Paul JULIEN.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-troisième nom de la liste: Paul Louis JULIEN.

La seconde face du monument.

La partie la plus abracadabrante du parcours de Paul Julien aura été celle qui suivi sa disparition le 20 septembre 1914 sur un champ de bataille dans le secteur de Saint-Mihiel, plus précisément sur le territoire de la commune de Vigneulles-lès-Hattonchâtel.

Le 258ème Régiment d’Infanterie était parti le 8 août d’Avignon. 37 officiers, 130 sous-officiers, 1 647 caporaux et soldats, 150 chevaux et mulets et 15 voitures avaient embarqué à Pont d’Avignon et avaient subi le baptême du feu le 25 août 1914 à Buzy dans la Meuse. De marches forcées en accrochages meurtriers, le 258ème RI se trouvait à l’est de Saint-Mihiel à la mi-septembre 14, dans des tranchées creusées pour essayer de contenir l’avancée des troupes allemandes. Lors d’une violente attaque, Paul Julien fut porté disparu, le 20 septembre 1914. Il avait alors 32 ans et 9 mois.

Dans le Journal de Marche du 258ème, l’attaque allemande du 20 septembre 1914.

C’est à ce moment que Clochemerle s’invite à la destinée posthume de Paul Julien et surtout à celle des siens. Clochemerle ou plutôt un certain Voltaire Henry Litot, un Caderoussier de cinq ans son cadet. Le registre matricule de ce dernier est long comme un jour sans fin tant ce Voltaire, bien peu philosophe, a été condamné une infinité de fois par les tribunaux de la région, que ce soit celui d’Orange, celui de Nîmes, celui d’Uzès et j’en passe… Des faits mineurs comme toutes ses condamnations pour braconnage,  chasse en dehors des périodes légales… mais aussi des faits plus graves vol, d’agression, évasion de la prison… Même s’il bénéficia en plusieurs occasions d’amnisties présidentielles, il n’en demeure pas moins que ce Voltaire était un sacré  personnage qu’il ne valait mieux pas croiser.

Et son rapport avec Paul Julien et les ennuis posthumes de ce dernier ? Voltaire devait avoir eu vent de la disparition de son compatriote et usurpa tout simplement son identité, question de se refaire une virginité relative. Si bien que quand Paul-Voltaire fut arrêté par la Gendarmerie le 17 juin 1920, le statut de Paul passa d’officiellement décédé comme l’avait prononcé le tribunal d’Orange en 1918, à celui de déserteur puisqu’on venait miraculeusement de le retrouver. Bien entendu, le prisonnier Paul-Voltaire s’évada de la prison militaire du 58ème RI d’Avignon le 04 juillet 1920. Vous l’avez compris, on n’avait pas affaire à Paul Julien mais à son alias Voltaire Litot.

Quand l’autorité militaire s’aperçut de la supercherie et de son erreur, elle réhabilita Paul Julien le 11 janvier 1922 dans son statut de disparu, ce que confirma le tribunal d’Orange le 02 mars 1924 en officialisant à nouveau son décès.

Incroyable ! Quid de la pension que percevait sa veuve entre juin 1906 et mars 1924 ?

Car Paul Julien s’était mariée à Caderousse le 10 novembre 1906. Il avait épousé une fille descendue des Hautes-Alpes pour la vallée du Rhône, Marie Marguerite Faraud, née à Sainte-Marie le 09 octobre 1887. Chose rare, il semblerait qu’ils n’aient pas eu d’enfant.

A cette époque, Paul exerçait la profession de cochet, ayant en quelque sorte pris la succession de son père, Jean Eugène Julien qui était charretier. Jean Eugène et son épouse, Marie Marguerite Chicornard s’étaient mariés en 1872 et avait eu cinq enfants. A la maison de la rue Neuve, derrière les digues, aux côtés des parents, vivaient donc…

Extrait du recensement de 1896. A cette époque, Jullien prenait 2 L.

Eugène l’aîné né en 1873, Marie-Laure née en 1875 mais qui décéda à l’âge de 13 mois, Marie Eugénie née en 1878, Paul Henri le futur Poilu né le 21 décembre 1881 et Marie Marguerite venue au monde en 1885.

Pour terminer cette biographie inversée, on peut ajouter que Paul fit son service militaire au 40ème Régiment d’Infanterie d’Alès dans le Gard de novembre 1902 à septembre 1905. Trois ans sous les drapeaux. Son second séjour militaire en 1914 fut beaucoup plus court.

La fiche matricule de Paul Louis Julien de Mémoire des Hommes.

Paul Louis Julien, matricule 326 de la classe 1901, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Julien semble être très présent en Vaucluse, si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Louis Lassiat.

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Marius HERSEN.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-deuxième nom de la liste: Marius Augustin HERSEN.

La seconde face du monument.

Marius Augustin Hersen est né à Caderousse le 27 juin 1893. Il est le fils de Joseph Hersen, cultivateur au Pont d’Adam, une ferme au nord-ouest du centre-bourg. Né en 1868, il a épousé le 12 octobre 1892 Marie-Rose Roche de trois ans sa cadette. Dix mois plus tard nait leur premier enfant, Marius. Une petite soeur va compléter la fratrie, venue au monde en  1897. Rose Joséphine Augustine Hersen se mariera après-guerre avec un certain Abel Roche et vivra jusqu’en 1988.

Au recensement de 1896, Marius n’a que 30 mois.

En 1911, la famille est au complet.

Le 05 novembre 1913, Marius est appelé par l’armée pour satisfaire ses obligations militaires. Il a pris le PLM à Orange pour rejoindre le 52ème Régiment d’Infanterie cantonné à la caserne Saint-Martin de Montélimar, dans la Drôme. Avant d’arriver dans les murs de celle-ci, il a fait un détour par la Mairie de la ville pour signer un engagement de trois ans. C’est donc en militaire de carrière qu’il aborde le premier conflit mondial.

Le soldat Marius Hersen photographié au studio Lang.

En avril 1916, le 52ème R.I. est du côté de Verdun, l’enfer de Verdun face à la grande attaque allemande. Il est grièvement blessé devant Verdun le 28 avril 1916. Cela lui vaudra un repos bien mérité et une citation vantant son courage et son esprit de discipline.

Remis sur pied, il rejoint le 99ème Régiment d’Infanterie le 31 mai 1917, un régiment cruellement amoindri après la bataille du Chemin des Dames. Marius allait connaître la bataille de la Malmaison juste avant la Toussaint 1917. Puis direction, l’Alsace pour trois mois de combat de position autour de Belfort. Mi-avril 1917, le régiment part pour un grand voyage en train de trois jours, une diagonale pour rejoindre Bergues, dans le Nord où le régiment doit soutenir les Britanniques en Belgique pour la bataille des Flandres. Le 1er mai, nouveau voyage en train, dans l’autre sens à partir de Bergues pour rejoindre Coolus, une banlieue de Châlons-en-Champagne. C’est là que l’histoire s’accélère puisque les Allemands préparent une attaque du côté de Reims. Les hommes du 99ème RI sont sollicités pour aller renforcer ce front ce qui signifie qu’ils devront faire de 60 à 70 km à pied en deux jours pour se retrouver du côté de Reims, aux pieds des Monts de Champagne, à Vrigny.

Le 31 mai les Allemands préparent l’attaque du lendemain par une violente préparation d’artillerie. C’est durant celle-ci que le caporal Marius Hersen disparaîtra corps et âme. C’est ce qui était écrit sur une tombe au cimetière de Caderousse.

La photo a été prise en 2014. Quatre ans plus tard, la tombe est introuvable et la plaque mémorielle a totalement disparu. Bizarre et très dommage en ces périodes de célébration du Centenaire de la Grande Guerre !

La fiche matricule de Marius Augustin Hersen de Mémoire des Hommes.

Marius Augustin Hersen, matricule 1160 classe 1913, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que le patronyme Hersen ne soit plus guère présent dans la région, si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Paul Julien.

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Léon FERRAGUT.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quarante-sixième nom de la liste: Léon Paul Victor Ferragut.

La seconde face du monument.

Deux Ferragut sur la seconde face du monument aux morts de Caderousse mais contrairement aux Dardun et aux Doux, ce ne sont pas des frères. Le premier nominativement, Léon Paul Victor Ferragut est né à Caderousse le 08 février 1890. Ses parents se sont mariés treize mois plus tôt, le 08 janvier 1889 au village. Léon Marius est ouvrier baletier et son épouse Marie Antoinette Perrin s’occupe du foyer. Le couple est installé rue de la Masse, à l’intérieur des digues. De cette union naîtra un second garçon en 1898, Gabriel Prosper.

La famille au grand complet lors du recensement  de 1911.

Cette même année 1911, peu de temps après le recensement, Léon va rejoindre le 3ème Régiment d’Infanterie de Digne pour y effectuer sa période militaire. Il va y rester deux ans, du 11 octobre 1911 au 08 novembre 1913.

Habituellement, les jeunes hommes de retour de leur service militaire prennent femme. Léon n’en aura pas le temps puisqu’il est rappelé le 01 août 1914 lors de la mobilisation générale. Il rejoint donc le 05 août la préfecture des Basses-Alpes. A peine le temps de ramasser son barda, d’enfiler son pantalon rouge et sa vareuse bleu que la troupe s’ébranle pour le nord-est de la France.

Des arrêts en Avignon, à Lyon-Vaisse et à Dijon et le régiment est débarqué à Diarville le 06 août 1911. Peut-être avez-vous le sentiment d’avoir déjà lu cela. En effet, Léon était dans le même régiment qu’un autre « pays », Lucien Constance.

https://unmondedepapiers.com/2017/12/05/110-poilus-de-caderousse-110-destins-lucien-constance/

Marches forcées pour aller rencontrer les Allemands au plus vite sur les frontières de la France d’alors. Lucien Constance sera tué le 14 août à Coincourt, le jour du baptême du feu du Régiment qui perdra dans cet affrontement ce jour-là, 24 hommes tués mais surtout 712 blessés ou disparus. Lucien Constance faisait partie de la dernière catégorie de cette première hécatombe !

Le second affrontement aura lieu six jours plus tard, en Lorraine Allemande, à Dieuze. Les Allemands ont laissé avancer imprudemment les Français qui se sont laissés aspirer dans ce piège. Le 3ème R.I. est en couverture de régiments qui sont allés plus à l’est. Les hommes ont creusé des tranchées pour se défendre mais la journée commence mal.

Phrase délicieuse du rédacteur du Journal de Marche du 3ème R.I.: Ça a tout l’air d’une retraite… pour parler des 111ème, 112ème et 141ème R.I. fuyant le déluge de feu allemand savamment préparé et franchissant les défenses du 3ème R.I. Devant la menace d’être contourné par la droite par l’avancée allemande, l’Etat-Major fait replier le régiment, manoeuvre qui se prendra la journée entière du 20. Bilan de cette retraite…

…une seconde saignée qui met hors de combat 6 tués mais surtout 524 blessés ou disparus. Vous l’avez deviné, Léon Ferragut fait partie de cette dernière catégorie et il ne réapparaîtra plus. Il sera considéré comme mort par un jugement du 17 avril 1920. Avant cette date, comme son sort ne laissait que peu de place au doute, l’Etat octroya les 150 francs de dédommagement à son père.

Ayant perdu plus de 1 300 hommes en deux journées de combat, le 3ème R.I. fut réorganisé et passa de trois à deux bataillons. Quelques jours plus tard, de la chair fraîche arrivait, une cohorte de 1 000 hommes prise dans les réservistes. Léon Ferragut ne réapparut pas, certainement enterré par les Allemands dans une fosse commune jamais retrouvée.

La fiche de Léon Paul Victor Ferragut de Mémoire des Hommes.

Léon Paul Victor Ferragut, matricule 944 classe 1910, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Ferragut est très répandu en Vaucluse et à Orange. Si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant indirect forcément puisque mort sans descendance,  qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Louis Ferragut.

 

Triste sort que celui de Gabriel Prosper, le petit frère de Léon. Né le 17 janvier 1898, il n’évitera pas la Grande Guerre. Il va servir dans le Génie, le 7ème d’Avignon puis le 10ème de Bouchemaine, au sud d’Angers. Il en reviendra malade, paludisme (!) ou tuberculose. Puis il épousera Andrea Anaïs Barre le 23 novembre 1921. Ce mariage ne durera malheureusement pas longtemps car, moins de deux ans plus tard, Gabriel décèdera de la tuberculose le  27 octobre 1923.

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