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Quand le Tour franchit un petit affluent du Rhône en Savoie…. 10/10 le pont de la Caille.

Un dernier épisode de cette série avec un joli ouvrage d’art rencontré pendant les recherches en feuilletant les magazines sportifs. Il s’agit du Miroir des Sports du 21 juillet 1921.

On y voit le peloton du Tour de France franchir le ruisseau des Usses sur cette passerelle suspendue en bois dominant le torrent de 147 mètres. On appelle cet ouvrage le pont de la Caille, plus précisément le pont Charles-Albert du nom du Duc de Savoie Charles-Albert, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem qui en fut l’initiateur. Cela se passait bien avant l’invention du Tour de France, bien avant aussi le rattachement du comté de Nice et de la Savoie à la France en 1860 puisque ce pont fut inauguré le 11 juillet 1839. Sa construction fut tout de même une prouesse technologique tant la configuration des lieux était hostile.

Dans les années 1920, on décida de faire une liaison ferroviaire entre Annecy et Saint-Julien-en-Genevois et on construisit entre 1924 et 1928 un pont en béton parallèle au pont suspendu. Mais comme la ligne de cheminée fer ne vit jamais le jour, on décida de dévier la circulation motorisée sur le nouveau pont Albert-Caquot, du nom de son concepteur, pour dédier l’ancien pont suspendu aux modes de déplacements doux.

Le pont de la Caille est devenu monument historique en 1966…

…et on ne peut que constater la pertinence de cette décision.

Quant à la onzième étape du Tour de France 1921, partie de Grenoble et qui franchit donc le pont de la Caille ce 16 juillet, elle vit la victoire du Français Félix Goethals, au terme de cette étape, à Genève. Cette année 1921 marquait l’apogée de la domination belge sur le Tour avec la victoire finale de Léon Scieur qui succédait à Odile Defraye, Philipe Thys et Firmin Lambot qui trustaient les victoires depuis 1912 de part la collusion des marques sportives dont les coureurs dépendaient. Henri Desgranges  décida alors de modifier les règlements pour que son épreuve demeure indécise et donc intéressante pour le grand public. Le suspens revint par la suite sur la route du Tour avant qu’une nouvelle crise n’ébranle l’institution à la fin des années 20. Dommage que de nos jours, en cyclisme comme en football, les instances dirigeantes n’aient pas le courage  du patron du Tour d’alors.

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Quand le Tour franchit le Rhône…. 7/10 le pont de Trinquetaille.

On peut dire que le pont de Trinquetaille a été mitraillé par les photographes du Tour pendant la période où les deux se sont croisés, c’est-à-dire jusqu’à la guerre. Mais ce pont a eu un agent qui en a fait une promotion mondiale, Vincent Van Gogh…

…en résidence à Arles et qui le peignit. Par la suite, miné par le poids de sa structure, on dut lui ajouter des suspensions comme on peut le voir ci-dessous.

La photo la plus ancienne que j’ai pu trouver est celle du Tour 1921 qui l’emprunta lors de l’étape-marathon du 10 juillet Perpignan-Toulon longue de 411 kilomètres.

Très belle photo des premiers coureurs rentrant dans le centre ancien d’Arles après avoir franchi le Grand Rhône. Peu de spectateurs, un homme au premier plan à droite croise les forçats de la route alors qu’il transporte lui-même un lourd et encombrant fardeau.

L’étape Perpignan-Toulon ne fut pas la plus longue du Tour, le record étant celle conduisant le peloton des Sables d’Olonne à Bayonne avec 482 kilomètres. Plus qu’être rapide, il fallait être endurant à l’époque. On ne courait qu’un jour non l’autre pour récupérer de ces marathons, c’est-à-dire les jours pairs du 26 juin au 24 juillet. C’est l’Italien Luigi Lucotti qui l’emporta à Toulon, obtenant ce jour-là la seule victoire transalpine, les Belges trustant les succès d’étape et ne laissant aux Français que cinq victoires sur quinze étapes. Léon Scieur remporta le Tour en gardant le maillot treize étapes durant.

Nouveau passage des coureurs du Tour photographiés sur le pont lui-même avec une Arlésienne ayant endossé la tenue provençale. C’est après avoir franchi le pont de Saint-Gilles qu’ils se sont retrouvés là, en route pour Marseille. On en a déjà parlé par ailleurs.

En 1935, nouvelle vue du pont de Trinquetaille.

Le Tour a gagné ses lettres de noblesse et le public est venu nombreux pour encourager les coureurs. Les organisateurs, pour rendre la course plus nerveuse et intéressante, ont programmé une étape en ligne le matin entre Marseille et Nîmes, longue de 112 kilomètres, celle de la photo,  remportée par l’Italien Vasco Bergamaschi (photo ci-dessous extraite de Match l’Intran)…

 

…puis une étape contre-la-montre par équipes entre Nîmes et Montpellier que l’équipe de France gagnera.

Ce Tour 1935 sera dominé de bout en bout par le Belge Romain Maes, un exploit digne de grand Merckx.

 

Deux ans plus tard, en 1937, ce sera la même journée qu’en 1935 avec une halte à Nîmes entre Marseille et Montpellier.

C’est le Français Alphonse Antoine qui l’emportera le matin et le Suisse René Pedroli l’après-midi, mais lors une autre étape en ligne.

Aujourd’hui, le pont de Trinquetaille est beaucoup moins typique.

Il conserve de son prédécesseur, les piles marquées des éclats d’obus des bombardements alliés.

 

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Une CARTE de CHEMINOT ANCIEN COMBATTANT de la GRANDE GUERRE

Il s’agit d’une carte des Cheminots Anciens Combattants de la Grande Guerre. l’adhérent, Lucien M… était facteur en écriture sur le réseau PLM mais, bien qu’il adhère à la section d’Avignon,  il exerçait son travail à Tarascon.

Un grand nombre d’hommes participèrent au premier conflit mondial (on parle de 8 millions de Français plus ou moins jeunes). Les grands mouvements de défense sociale et morale de ces anciens combattants virent le jour dès la fin du conflit, un peu dans tous les domaines de la société. ces associations devinrent très puissantes et influèrent sur le cours de l’histoire jusqu’après la Seconde Guerre Mondiale. L’exemple le plus parlant est celui de Pétain qui s’appuya sur la Légion, émanation des associations d’A.C.

Pour Lucien M…, il ne semble pas avoir longtemps adhéré à ce groupe puisqu’au dos de la carte, un seul timbre est collé, celui du troisième trimestre 1921.

Déception, lassitude ou désaccord politique ?

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