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Il y a 80 ans… le TOUR de FRANCE 1938…LE MIROIR DES SPORTS du samedi 30 juillet.

Le Tour se termine et il semble joué. Seul un incident technique pourrait empêcher Bartali de le remporter. Aussi, les coureurs italiens entourent leur leader comme ici dans le côte de Belrupt près de Verdun et les Belges en font autant avec le leur, Vervaecke. Le Tour continue…

Départ de Strasbourg pour la 18ème étape menant le peloton à Metz.

La place Kléber est noire de monde. Puis les coureurs s’élancent pour un rallye de 186 kilomètres.

Après les Pyrénées, les Alpes, le Jura, les bosses qui se présentent sous les roues de cyclistes semblent bien douces.

Les paysages sont bucoliques, les vaches paissent tranquillement.

Sur la fin, des échappés sont partis. On retrouve Le Guevel, Leducq, Clemens et Fontenay. Mais ils sont réglés au sprint par le Belge Kint déjà primé par ailleurs.

Les classements après cette 18ème étape du 32ème Tour de France.

Leducq n’est décidément plus le sprinter ailé d’il y a quelques années, mais le temps a fait son irrémédiable outrage. Bartali garde son épais matelas de 21’17 » d’avance sur Vervaecke.

19ème étape: Metz-Reims.

On commence par la côte de Gravelotte. Il fait bien meilleur s’y promener en 1938 qu’en 1870, quand il en tombait… comme à Gravelotte !

Le paysage est paisible et le peloton léthargique.

On pose entre vieux guerriers…

…comme ici Sylvère Maës et Antonin Magne qui se côtoient sur les route du Tour depuis 1930.

Les leaders posent côte à côte…

…de bas en haut, Vervaecke, Bartali et Cosson, bien content d’être en si belle compagnie.

Les classements à Reims.

Enfin une victoire française avec celle de Galateau, l’Avignonnais qui règle au sprint ses compagnons d’échappée, Le Guevel, Cavani et Egli.

 

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115 POILUS de CADEROUSSE, 115 DESTINS… Gabriel RIEU.

115 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 115 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quatre-vingt huitième de la liste: Gabriel Joseph Marius RIEU.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Après deux biographies peu évidentes, voici donc une recherche plus facile pour Gabriel Rieu autant du point de vue généalogique que de celui du parcours militaire déjà évoqué à plusieurs reprises !

Gabriel Rieu est né à Caderousse le 07 novembre 1884. Son père, également prénommé Gabriel est cultivateur, né au quartier du Gabin, propriétaire suivant l’Etat-civil. Gabriel Rieu père épouse Rose Thérèse Marie Menu le 27 avril 1881 à Caderousse. Gabriel comme Rose ne sont pas à proprement parler de jeunes époux puisque respectivement âgés de 38 et 36 ans le jour de leur union. Certainement  trop de travail pour Gabriel qui mène seul les terres de son père Jean, décédé en 1870. Les époux vont s’installer au Gabin.

Des enfants vont venir enrichir la famille de Gabriel et Rose. Gabriel fils est donc le premier enfant du couple, né trois ans après les noces, suivi en 1886 d’une fille prénommée… Gabrielle (Thérèse Jeanne) pour ne pas être trop original. Voici ce que raconte le recensement de 1886, quartier de Rabaisse, une autre appellation du Gabin certainement. Près du petit Rhône, il devait baigner souvent.

La mère de Gabriel père est toujours là. Les deux enfants Marius Gabriel et Thérèse Gabrielle -l’agent recenseur n’ayant pas osé écrire trois fois Gabriel- sont bien inscrits et deux jeunes hommes, Roche Louis et Gabriel aident le père dans le travail quotidien aux champs.

Quelques années plus tard, un petit Julien Louis Parfait vient compléter la fratrie, né en 1891. Petit dernier mais petit tout simplement, par la taille puisque l’Armée en 1901 le toisera à 1,55 mètre. Deux centimètres de moins que son « grand » frère Gabriel.

En 1896, l’agent recenseur se prend un peu les pieds dans le tapis en inventant une fille aînée Marie en lieu et place de Gabrielle et en inversant les âges. Un seul domestique aide le père dans son entreprise, un certain Paul Guissan qui gagne ainsi quelques sous en attendant d’être appelé sous les drapeaux.

Le 10 octobre 1905, Gabriel rejoint le 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Il y restera deux ans, libéré le 28 octobre 1907. Il est devenu Première Classe et a obtenu un Certificat de Bonne Conduite.

Il retourne à la grange, chemin d’Orange pour aider ses parents. On retrouve toute la famille en 1911, dernier recensement avant la guerre.

Une seule petite erreur dans l’année de naissance de Julien, 1892 au lieu de 1891 ! Pour le reste, tout va bien. Plus besoin de domestiques à la ferme puisque les enfants sont en âge de travailler. Par contre, la grand-mère Marie-Rose Bouschier a quitté ce monde. Ainsi va la vie…

Le 04 août 1914, Gabriel est rappelé sous les drapeaux. Il rejoint le régiment réserve du 58ème, le 258ème R.I. dont on a déjà tristement parlé. Oui, Gabriel va être le septième Caderoussien à perdre la vie dans la seconde quinzaine de septembre 1914 dans le secteur de Saint-Mihiel !

Après Louis Pécoul mort le 16 septembre, Paul Julien tué le 20, Justin Miaille le 26, Eugène Cambe disparu entre le 20 et le 27, c’est au tour de Gabriel Rieu de ne donner plus aucun signe de vie à partir du 27 septembre. Maurice Millet et Henri Lazard connaîtront le même sort, respectivement les 28 septembre et 04 octobre 1914 pour clore cette énumération funeste.

Le 27 septembre 1914, Gabriel Rieu était âgé de 29 ans et 11 mois. Son corps fut retrouvé par la suite et il repose désormais à la Nécropole Nationale « Vaux-Racine » de Saint-Mihiel.

Quant à son frère, un temps éloigné du front de part sa petite taille, il fut versé au 6ème Régiment d’Artillerie Lourde d’Orange pour y faire toutes les campagnes, de Verdun au Chemin des Dames et à Craonne, à la dernière offensive de Champagne en 1918. Mais lui eut la chance de retourner vivre auprès des siens, en 1919.

 

La fiche matricule de Gabriel Joseph Marius Rieu de Mémoire des Hommes.

Gabriel Joseph Marius Rieu, matricule 156 de la classe 1904, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Rieu est encore assez présent en Vaucluse comme dans le Gard, si quelqu’un reconnaît en Gabriel Joseph Marius son ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre… Antoine Ripert.

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BOMBARDEMENT du PONT d’AVIGNON du 25 ou 27 juin 1944

Une carte postale montrant les destructions subies par le pont d’Avignon après le bombardement américain du 25 ou 27 juin 1944, les sites mémoriels divergent quant à cette date.

On voit qu’une bombe a atteint la pile centrale et a détruit la première travée côté Avignon. Après la guerre, le pont sera restauré et remis en service. Pendant le temps des travaux, un pont de barques sera jeté sur le bras du Rhône par le 7ème Génie, un régiment local.

Ce pont sera rapidement obsolète et en 1960, il sera détruit pour être remplacé par le pont de pierre actuel, le Pont Edouard-Daladier.

Le pont suspendu avait été construit entre le 06 juin 1841, jour où Jules Seguin obtint le marché pour la construction de l’ouvrage et le 21 octobre 1843, date de son ouverture à la circulation. Ce pont sera restauré plusieurs fois à la fin du XIXème siècle.

Du 27 mai au 15 août 1944, Avignon connut pas moins de 37 bombardements plus ou moins importants qui visaient les ponts, on l’a vu, les infrastructures ferroviaires et les postes de commandement allemands. Ce fut la population qui fut la principale victime de ces actions américaines. Près de 600 morts dont 525 pour la seule journée du 27 mai, 800 blessés, des centaines de maisons détruites, tel est le bilan global de ces bombardements. Des quartiers amputés de bon nombre de bâtiments qu’on reconnaît facilement avec des îlots modernes au milieu d’un habitat plus ancien: Champfleury, les Rotondes, boulevard Raspail où fut détruit l’hôtel Dominion, siège de l’Etat-Major allemand et où les occupants déplorèrent quelques tués et blessés.

 

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La piscine dans le Rhône en AVIGNON, au pied du pont suspendu… mais pas du même côté !

Il y a quelques années, j’avais présenté cette vue de la piscine construite le Rhône et dont le bassin était alimenté par les eaux du fleuve.

https://unmondedepapiers.com/2014/12/07/photographie-la-piscine-de-la-barthelasse-avignon-vers-1900/

On y voyait des baigneurs exclusivement masculins s’adonner aux plaisirs de l’eau tandis qu’au loin, la patache passait sur le pont suspendu. Sauf que j’avais imaginé que cette piscine était située à quelques dizaines de mètres de l’actuel bassin, à l’intérieur d’un camping de l’île de la Barthelasse. Erreur !

Une carte postale ancienne trouvée récemment nous montre la dite-piscine et le pont suspendu.

 

Entre les deux piles du pont suspendu, derrière les hommes ramassant des galets du Rhône, on voit très bien la structure provisoire de la piscine en bois et… elle se trouve côté rive gauche, côté remparts, près des actuelles allées de  l’Oulle et non côté Barthelasse.

En se rapprochant on distingue bien le toit de la cabane devant laquelle posaient les baigneurs. Cela ne change pas grand chose mais on aurait pu s’en douter. Il était plus logique de la placer près de la ville que dans l’île ! Quand à la patache, elle ne partait vers Villeneuve mais elle arrivait à Avignon !

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Un off en Avignon: la visite des Archives du Vaucluse au Palais des Papes, hors des sentiers battus.

Un grand merci à Ben alias Benoît Loche et à Bruno Poinas pour cette visite hors du temps, aux Archives Départementales du Vaucluse, des Archives à l’ancienne, au palais des Papes.

La petite cour et la tour de la Campane. Les Archives 84 occupent la tour de la Campane, la tour de Trouillas et le bâtiment reliant les deux tours.

Rayonnages.

Au sol, la porte du cachot.

Descente au cachot.

Graffitis de prisonniers.

Dans le cachot.

Dans la tour de la Campane, des rangements datant du XIXème siècle.

D’autres plus conventionnels.

Cinq étages d’archives dans la tour de la Campane.

Avant-dernier étage avant la terrasse sommitale.

Tout près de la Vierge de Notre-Dame des Doms.

Prière de ne pas s’approcher du bord.

D’autres graffitis.

 

Entre les deux tours, une ancienne église avec 3 km de rayonnages (en tout les Archives 84 en comptent 25).

 

Mon nouveau fond d’écran.

Extrait du terrier du frère d’un Pape français d’Avignon.

Des vieux papiers qui attendent un conditionnement plus moderne.

Dans la tour de Trouillas (propriété de la ville et restaurée par des mètres-cubes de béton) des rangements plus rationnels que dans celle de la Campane (propriété du département), moins rationnels mais tellement plus authentiques !

Des minutes de notaires…

…celles-ci datant de 1340.

Exemple de signature du notaire.

L’ancienne prison Sainte-Anne depuis la terrasse de la tour de Trouillas.

La petite cour du début depuis cette même terrasse.

Merci à Ben et Bruno pour cette visite.

 

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (9/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

En Avignon, même la rue de la République est couverte d’eau.

Quelques dizaines de centimètres mais tout de même assez pour que les hommes du Génie fabriquent à gauche une passerelle pour permettre aux piétons de rester les pieds au sec. L’autobus peut circuler en direction de la place de l’Horloge, plus haute qui doit être à sec. On constate d’ailleurs l’absence d’eau, au loin.
Cette ambiance irrationnelle permet à certains jeunes d’oser s’accrocher au bus, chose qu’ils ne devaient pas se permettre en temps normal.

A la vue de la photographie actuelle de Google Maps, on constate que Monoprix n’a pas changé d’emplacement et les Dames de France accueille maintenant des enseignes de prêt-à-porter plus modernes, Jennifer et H&M.

L’inondation en Avignon dura donc 11 jours du 11 au 22 novembre 1935. Mais après le 22, les déboires des riverains du Rhône n’étaient pas pour autant terminés. Car l’hiver 35-36 fut comme on disait alors dans cette région, un « an de Rose », une année de Rhône !

Un phénomène océanique eut tout d’abord lieu au début du mois de décembre avec une montée des eaux due aux affluents du nord de la vallée.
Puis les fêtes de fin d’année furent humides avec une crue de Noël commencée le 23 décembre et un nouvel épisode pour le Jour de l’An qui s’acheva le 16 janvier.

Et cela continua au premier semestre 1936 avec des coups de Rhône les 18 ,20 et 25 février, le 26 mars, les 10 et 17 avril.

Même si les eaux ne montèrent plus dans Avignon, les campagnes furent fortement impactées et les paysans durent prendre du retard dans leurs travaux, les champs étant impossibles d’accès pendant toute cette période. Mais l’odeur de la vase humide du Rhône si caractéristique devait être présente dans toutes les narines des riverains.

Un vrai « an de Rose » !

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Marius MONNET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-dixième nom de la liste: Marius Jean Léon MONNET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Marius Jean Léon Monnet s’est tout d’abord appelé Arnaud Marius Jean Léon pendant le premier mois de sa vie. Il est en effet né le 11 juin 1882, fils naturel de Rose Marie Arnaud originaire de Caderousse née vingt ans plus tôt, elle-même fille naturelle de Marguerite Marthe Arnaud, décédée en juillet 1870.

C’est quand Rose Marie Arnaud épousa Léon Monnet au village, le 05 juillet 1882 que ce dernier reconnut Marius comme son fils légitime et que ce dernier prit son identité définitive. Léon Monnet né en 1860 à Caderousse était alors ouvrier baletier dans la fabrique Robert.

Le couple s’installa rue de l’Hardy et c’est là qu’on le retrouve, une vingtaine d’années plus tard, lors du recensement de 1901.

La famille Monnet recensée en 1901.

Léon et Rose travaillant tous les deux à la fabrique de balais de Jules Roux. Deux filles sont venus compléter la fratrie: Françoise Amandine née en 1888 et Augustine Henriette en 1891. Et Marius dans tout cela ? Il a maintenant 18 ans et a quitté le foyer de ses parents en allant travailler comme domestique  chez Prosper Rigaud négociant et son gendre Louis Gromelle propriétaire terrien.

Marius Monnet domestique chez Rigaud en 1901

Ce statut permettait aux jeunes de gagner leur vie en attendant que passe le fameux service militaire.  Marius allait être appelé sous les drapeaux le 16 novembre 1903, au 55ème Régiment d’Infanterie d’Aix-en-Provence. Trois ans d’armée et le voilà rendu à la vie civile le 18 septembre 1906. Il regagne alors le foyer de ses parents où on le retrouve en 1911, employé à la fabrique de balais comme son père.

La famille Monnet en 1911.

Les filles ont disparu toutes les deux. Rien de dramatique, elles se sont mariées: Augustine Henriette la plus jeune tout d’abord avec Anselme Félix Bouchet, un Caderoussier, en octobre 1907  puis Françoise Amandine trois ans plus tard, en novembre 1910, avec un Orangeois, Marius Louis Pinet. La famille va bientôt s’agrandir de petits enfants. Il ne semble pas que Marius ait eu le temps ou l’envie de prendre une épouse avant la déclaration de guerre.

Il fut rappelé le 11 août 1914 au 258ème Régiment d’Infanterie, la réserve du 58ème d’Avignon. Direction l’est de la France pour se porter au devant des Allemands.

La suite, on l’a déjà raconté quand on a évoqué la vie de Clair Marius Doux. Entre ce dernier et Marius, un destin similaire: même régiment, le 258ème RI, même lieu: Buzy dans la Meuse, à mi-chemin entre Verdun et Metz, même jour, le 25 août 1914, même destin: tué à l’ennemi lors d’une attaque inconsidérée des fantassins français sur des Allemands supérieurement organisés et armés. Terribles mitrailleuses allemandes hachant de pauvres soldats français déboussolés et début de sauve-qui-peut général des Compagnies devant des gradés impuissants leur demandant d’y retourner !

Ce 25 août 1914, cela faisait exactement deux semaines que Marius avait retrouvé son pantalon rouge et il avait alors 32 ans et 2 mois.

La fiche matricule de Marius Jean Léon Monnet de Mémoire des Hommes.

Marius Jean Léon Monnet, matricule 603 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Monnet est encore bien vivant dans le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Marius Jean Léon un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Henri Moutte.

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (8/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

Un autre phénomène mécanique va accentuer la crue en amont du confluent du Rhône et de la Durance. En effet, les masses d’eau boueuses charriées par la Durance, arrivant des Alpes suite aux épisodes météorologiques 2 et 3 dont nous avons parlé précédemment, vinrent obstruer le cours du fleuve et firent en quelque sorte barrage. Les eaux du Rhône ainsi bloquées se mirent à monter bien plus qu’elles n’auraient dû le faire et ce phénomène accentua une crue déjà exceptionnelle.

La décrue arriva quelques jours après mais de nouveaux épisodes pluvieux firent à nouveau monter le niveau du fleuve. Les spécialistes comparent cette inondation de 1935 à celle de 1840 qui, elle, dura presque trois semaines (du 31 octobre au 21 novembre), avec des épisodes de décrue puis de nouvelle montée des eaux dans un même phénomène global en lui même exceptionnel. Autre point commun, cette crue de 1840 est aussi une crue d’automne qui arriva suite à un automne très pluvieux.

En Avignon, la rue des Lices est couverte d’eau mais les trottoirs sont toutefois praticables pour des piétons.

En y regardant de plus près, il semblerait que cette photo ait été prise non pas dans la rue des Lices mais dans la rue Henri-Fabre, quelques dizaines de mètres après celle-ci présentée à l’épisode 7/9:

On constate d’ailleurs la présence du même panneau publicitaire des meubles Genin au fond de la CPSM de la rue Henri-Fabre, au-dessus de la barque centrale. Les grilles de droite sont donc celles du square Agricol Perdiguier et l’eau semble avoir décru entre les deux images.

Sur cette vue actuelle on constate que le panneau publicitaire des meubles Genin a laissé son empreinte sur le mur du bâtiment, en face du cinéma le Paris.

 

 

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Maurice MILLET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-sixième nom de la liste: Maurice Marie Joseph MILLET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Maurice Millet ressemble beaucoup dans son vie à Félix Millet dont on vient de parler. Maurice Millet est né à Orange le 10 mars 1882 d’un père caderoussier Louis Joseph Millet né en 1849 et d’une mère née à Mornas, portant également le patronyme Millet, Emilie Marie. née en 1852. Les parents se sont unis à Caderousse le 17 janvier 1872 et rapidement, deux garçons vont arriver dans le foyer: Gabriel Hippolyte le 12 septembre 1872, tout juste neuf mois après les noces puis Gratien Auguste le 10 décembre 1873. Par la suite, le couple semble avoir quitté Caderousse.

On retrouve donc la famille Millet à Orange pour la naissance de Maurice en 1882. Elle apparaît sur la liste du recensement de 1881, quartier des Pradines…

…avec un Louis et un Hypolite âgés respectivement de 8 et 9 ans. Si pour Hippolyte avec une orthographe plus conventionnelle, on comprend de qui il s’agit, qui est ce Louis né en principe en 1873 ? Certainement, le nom usuel donné dans son cercle familial à Gratien Auguste pour on ne sait quelle histoire ?

Ce document nous confirme que le couple des Millet n’a plus eu d’enfant jusqu’en 1882 et Maurice Marie Joseph, le futur Poilu de Caderousse, en tout état, d’enfant ayant vécu quelques années.

Le 16 novembre 1904, Maurice va donc faire son service militaire en étant incorporé au 58ème R.I. d’Avignon. Il sera rendu à la vie civile le 18 septembre 1906.

Autre ressemblance avec Félix Millet, il va boucler sa jeunesse en retournant à Caderousse pour y épouser une fille du village, Marie Rose Gabrielle Millet le 10 avril 1913 et en reproduisant le mariage de ses parents avec les deux époux portant le même patronyme.

A-t-il eu le temps de fonder une famille ? Rien de moins sûr car seize mois après les épousailles, l’Armée le rappelait au 258ème R.I. qu’il rejoignait le 11 août 1914.
La suite de l’histoire allait être brève puisque Maurice allait décéder le 28 septembre 1914 à l’hôpital mixte d’Orange où il avait été évacué suite aux blessures reçues au front. Une histoire que l’on a déjà raconté en quatre occasions puisque Maurice est le cinquième Caderoussier tué aux combats dans le secteur de Saint-Mihiel, fin septembre-début octobre 1914.

Justin Miaille et Eugène Cambe sont disparus le 26 et 27 septembre, Paul Julien y a été tué le 20, Henri Lazard est mort en Bavière le 04 octobre suite à une blessure reçue à Saint-Mihiel. C’est finalement le destin de ce dernier qui ressemble le plus à celui de Maurice Millet, décédé presque chez lui des blessures reçues dans la Meuse. Le 28 septembre 1914, il était âgé de 32 ans et 6 mois.

 

La fiche matricule de Maurice Marie Joseph Millet de Mémoire des Hommes.

Maurice Marie Joseph Millet, matricule 640 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Millet est assez répandu en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Félix Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Paul Joseph Marie Millet.

 

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (7/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

Les pluies méditerranéennes vont décroître dans la matinée du 12 novembre 1935. Est-ce le bout du tunnel pour les riverains du Rhône ? On l’espère en Avignon quand un phénomène climatique nouveau et brutal va se déclencher sur le sud de la vallée du Rhône et créer le trouble chez les riverains du Rhône: un orage inattendu et dantesque va éclater et déverser de nouvelles trombes d’eau sur la région allant d’Orange à la côte.

Sur des régions déjà saturées en eau, ces nouvelles précipitations vont faire augmenter le niveau de la crue sans possibilité pour l’eau de s’échapper nulle part. La crue est bien là et c’est semble-t-il parti pour durer.

En Avignon, dans la rue Henri-Fabre, les téméraires portant des bottes ont de l’eau jusqu’à mi-mollet.

Ceux qui sont en mocassins et costume de ville se déplacent sur les bordures des grilles du square Agricol Perdiguier ou sur les marches du Temple Saint-Martial. ils y attendent les barques du Génie qui jouent aux gondoliers d’Avignon. Il semble aussi que des planches aient été installés par la troupe pour pouvoir cheminer les pieds à sec. Des épisodes qui laisseront des souvenirs aux citadins confrontés à cette crue exceptionnelle et cette situation inattendue.

Le même lieu en 2017. On a vu deux pièces de théâtre (Audrey Hepburn et la conférence de M. Christ, Jésus de son prénom) lors du dernier Festival dans une salle du temple à droite. Toujours cette impression d’étroitesse de la rue sur la vue moderne par rapport à la vue ancienne.

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