Archives de Tag: Barcelone

Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 2 août 1936

Un seul titre de presse le 2 août, L’Intransigeant… 

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Trois grand sujets: la Guerre d’Espagne, la fin (ou presque) du Tour  de France et l’ouverture des Jeux Olympiques de Berlin qui vont consacrer malheureusement le triomphe d’Hitler sur les démocraties. La France, elle, pense aux congés payés récemment obtenus en se ruant vers les trains…

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bien que les spécialistes sur cette époque pensent plutôt que les vrais départs en masse ont eu lieu à l’été 1937.

Avant de passer aux choses sérieuses, un clin d’oeil humoristique avec les prévisions météo de l’Intransigeant…

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données par un abbé et considérées comme des pronostics ! Le tout en haut à gauche de la une !

La fin du Tour de France. Pas tout à fait mais la remontée vers Paris puisque la fin, ce sera pour ce 2 août avec…

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demain pour l’auteur de l’article correspond à aujourd’hui pour le lecteur du journal.

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Les Français ont sauvé l’honneur dans cette avant-dernière étape coupée en deux demi-étapes pour muscler la course. Double victoire,  en ligne pour le sprinter Le Grévès à Viré, sa sixième victoire tout de même! et victoire de l’équipe de France d’Antonin Magne dans le contre-la-montre par équipes à Caen.

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Victoires qui ne changent pas grand chose à l’ordre établi, Magne restant à un peu moins de 27 minutes du maillot jaune Sylvère Maes.

Un Tour de France qui a retrouvé le temps qui faisait lors de la première semaine…

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la pluie d’un mois de juillet 36 pourri !

 Les Jeux Olympiques de Berlin…

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ou le triomphe d’Hitler dans le concert des nations, la première revanche du Diktat de Versailles avant la vraie, celle qui se fera par les armes. D’ailleurs le titre de cet article dit bien l’état d’esprit de l’Allemagne en ce mois d’août 36.

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Les Jeux doivent être une réussite et les dignitaires nazis accueillent au mieux les délégations comme ici,…

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le docteur Lippert remettant une médaille au vainqueur du marathon des premiers jeux de l’aire moderne, en 1896 à Athènes: Louis Spyridon.

Le parcours de la flamme olympique a reçu de partout un accueil triomphal…

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en Tchécoslovaquie…

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comme à la frontière austro-yougoslave.

 En Espagne, la guerre totale.

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Après un moment d’accalmie pour récupérer des munitions et des armes, les combats ont repris de plus belle. Les félons pour s’assurer les accès à la mer vitaux pour eux pour leur ravitaillement et pour les troupes venus d’Allemagne et d’Italie.

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Au Pays Basque, les combats font rage. Une carte pour comprendre la situation militaire pourtant confuse, les flèches représentant le déplacement des troupes franquistes.

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Une guerre très dure comme on peut le lire avec ce titre révélateur, tout le monde suspectant tout le monde:

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Une guerre plus qu’indécise avec des communiqués contradictoires comme on peut le lire ci-dessous pour les mêmes combats:

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Au nord de Madrid, objectif suprême de Franco, c’est par endroit Verdun.

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La guérilla-A proximité d’une voie ferrée qui délimite la zone des combats, un guetteur bien abrité, surveille attentivement le terrain.

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A l’abri d’une crête, un groupe de miliciens s’avance prudemment pour aller renforcer la ligne de feu.

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Un poste d’observation- Un groupe surveille à la jumelle binoculaire les positions adverses. (? erreur de photo de la rédaction?)

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Des Bâtiments réquisitionnés à Madrid- Le cercle des Beaux-Arts est occupé par les miliciens du Front Populaire qui y ont établi une permanence.

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Sur l’aérodrome de Madrid- Un Bréguet gouvernemental atterrit à Madrid après une mission de bombardement.

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Au port de Passages (?), où se déroulent les combats actuels. A droite, près d’un milicien, un arbre mutilé par le bombardement.

Un article de Jean d’Esme raconte même comment débuta le soulèvement franquiste au Maroc espagnol dont les seules victimes furent deux jeunes officiers.

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D’autres vues de réfugiés, arrivant à Barcelone sur un cargo allemand « Bellona ».

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Le cargo allemand « Ballonna » est arrivé à Barcelone venant de Santander, via Gijon. Il avait à son bord une centaine de réfugiés de nationalités diverses dont quatre blessés par un éclat d’obus tombé au moment de l’embarquement à Gijon.
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Une foule nombreuse, à la tête de laquelle se trouvaient les personnalités de la ville, assistait au débarquement des réfugiés et des blessés.  

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Pour terminer cette lecture de l’Intransigeant, le journal se fait de la publicité en annonçant le parution d’un sensationnel recueil documentaire en héliogravure, qui sera en vente partout aujourd’hui samedi.

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Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 1er août 1936

Un kiosque de ce 1er août bien garni avec des magasines:

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Le Miroir des Sports qui va raconter la fin plutôt tranquille du Tour de France 36, joué depuis l’Aubisque.

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L’Illustration qui consacre plusieurs pages aux événements espagnols tout comme…

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Le Monde Illustré.

Le cyclisme tout d’abord pour cet article bien rempli.

 Tous les clichés du Tour quand les journalistes n’ont rien à raconter sur ce qui se passe sportivement sont présents dans ce numéro qui traite de l’arrivée du peloton à Bordeaux:

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Après la lutte pour la victoire, la fraternité des braves: Maës-Magne-Vervaecke de Gauche à droite.

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La traversée de la forêt landaise…

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et du vignoble du Bordelais !

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L’hommage à un local, Paul Maye à Mérignac.

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Le fameux pont Eiffel de Saint-André-de-Cubzac au départ pour Saintes.

En 3 photos, tout comprendre sur la manière de traverser un passage à niveau fermé:

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Plus original, de joyeux drilles (des sportifs connus à l’époque, lutteur, organisateur de gala, rugbyman à 13, marcheur) mimant une épreuve de marche sur la houlette de Lucien Leducq sur la route du Tour…

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même lors du passage des coureurs.

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La convalescence plutôt agréable de Georges Speicher, le grand blessé du Galibier:

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Et… une image de la vraie course…

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la victoire de Le Grévès de justesse devant Meulenberg à Bordeaux… pas sur le Vélodrome mais boulevard Alfred-Daney, proche de l’actuelle zone du Lac.

Passons à la Guerre d’Espagne. La presse a compris l’importance du conflit et ses enjeux et a envoyé des véritables équipes sur place. La une de L’Illustration est célèbre avec la vue sur la place de Catalunya à Barcelone et les victimes des combats que ce soient des hommes ou des chevaux. Une photo d’Augusti Centelles, je crois.

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A l’exception de quelques vues du camp nationaliste, c’est du camp républicain à  Barcelone et à Madrid que provient la majorité des images. Facilité de s’y rendre, relative sécurité et accueil plus chaleureux de la presse que dans le camp franquiste.

Pour le camp nationaliste, Gibraltar gardé par des soldats marocains:

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Une grosse pièce d’artillerie au QG des insurgés à Vera (Associated Press)

A Barcelone donc, deux événements sont racontés par les photographies: les combats du début de la rébellion fasciste et son écrasement et le départ de la colonne de volontaires pour aller reprendre Saragosse tombée aux mains des fascistes.

Les combats de rue à Barcelone dans L’Illustration que l’on doit à Keystone et Associated Press.

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Une mitrailleuse en batterie à l’entrée d’une rue.

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La fouille méthodique des suspects.

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Des autos brûlent sur la Rambla (en bas, près de la statue de Colon).

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Un transport de blessés.

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On essaie de brûler les cadavres des chevaux (à la vue des « spectateurs », la puanteur semble importante).

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Le transport des blessés.

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Des cadavres au bord du trottoir.

Le Monde Illustré consacre 2 pages aux événements espagnols avec 6 photos (on signées) dont 3 sur le thème des combats de rues dans la capitale catalane.

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Des miliciens civils du Front Populaire font le coup de feu derrière une barricade, à Barcelone.

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A Barcelone, les voitures portant des emblèmes et signes syndicalistes peuvent seules circuler.

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A Barcelone, après les combats entre rebelles et gouvernementaux, deux cadavres de chevaux gisent, place de Catalogne.

A Madrid, d’autres combats ont eu lieu qui ont abouti, là aussi, à la déroute des rebelles. Pour faire un peu d’uchronie, si à Madrid et à Barcelone, les casernes ayant répondu à l’appel de Franco avaient réussi à prendre les organes de pouvoir, le cours de cette guerre aurait changé.

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Des militants du « Frente Popular » se ruent vers la caserne de la Montana.

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Des miliciens volontaires vont en cortège chercher leurs armes.

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Des officiers insurgés faits prisonniers à la Montana sont emmenés par les volontaires armés de la milice populaire.

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Une bombe d’avion tombée dans un jardin et non éclatée.

Ces 4 photos sont signées Keystone.

La mobilisation des volontaires dans le camp républicain, armés par le pouvoir pour défendre la République. Une seul photo des volontaires du clan fasciste dans Le Monde Illustré en pays basque.

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A Burgos, un vieux partisan tenant le drapeau improvisé des volontaires basques sur lequel est brodé l’image de la Vierge de Navarre… des Carlistes très certainement.

A Barcelone, les milices populaires défilent dans les rues…

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Des bataillons de femmes ont été formés pour lutter contre l’armée rebelle.

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Volontaires de la milice populaire.

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Caritad Mercader, membre du comité central du Parti Communiste Espagnol, entraîne ses miliciens vers l’hôtel des Postes à Madrid semble-t-il.

A Barcelone, c’est le départ des combattants pour le front de Saragosse qui vient de tomber. On peut penser qu’il s’agit de la colonne Durutti.

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Un train chargé de volontaires et de troupes loyalistes part pour les lieux de la lutte.

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Un départ de troupes demeurées fidèles au gouvernement et envoyés contre les insurgés de Saragosse.

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Rassemblement des camions emmenant des contingents de miliciens populaires à l’attaque de Barcelone.

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Artillerie montée sur camion et envoyée contre les insurgés de Saragosse.

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Avion gouvernemental prêt au départ pour aller bombarder Saragosse.

Une ville de Barcelone qui s’apprêtait pourtant à faire la fête en organisant les Olympiades populaires en réponse aux Jeux Olympiques officiels organisés à Berlin et récupérés par le régime nazi pour donner une légitimité mondiale à Hitler.

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La façade canonnée du siège des Olympiades populaires de Barcelone.

Autres scènes de combat…

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La une du Monde Illustré, …une batterie d’artillerie appartenant à l’armée rebelle est mise en position à Madrid.

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L’arrivée des premiers tanks et des forces d’assaut sur la place Zocodever, à Tolède, où s’était mutinée l’Académie d’Infanterie.

Sur les mers aussi, la guerre est présente.

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Le vapeur Cabo San Antonio faisant escale à Marseille dont l’équipage s’est formé en « comité antifasciste ».

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Dans le port de Barcelone, le chalutier Julio qui transportait les communistes en fuite (d’Andalousie ?) et au second plan, le cargo Aralarmendi envoyé en mission secrète. (Ouvrard).

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Le torpilleur espagnol 17 et le cargo Ville-De-Saragosse ancrés devant Marseille pour une mission demeurée mystérieuse.

On retrouvera tous les samedis d’août (en 1936), des lundis en 2016, ces 2 titres et de nouvelles vues parfois historiques de la guerre d’Espagne…

Quant au Monde Illustré, il montre tout de même cette vue du Tourmalet…

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pour illustrer l’article sur le Tour de France.

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 29 juillet 1916

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(JOUR 728 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, un aviateur allemand sort de l’état-major après son interrogatoire. Il venait d’âtre abattu derrière les lignes françaises.

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Une annonce qui va avoir de l’importance, vous allez le voir dans les semaines à venir, le prix d’achat du magazine passe de 15 centimes à 20 centimes pour cause de crise du papier.

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Après l’offensive de Picardie, les prisonniers allemands se comptent par milliers.

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Pendant cette guerre, les hommes se transformèrent en taupes. Ici un Tommy qui ne craint pas les éboulements de terrain.

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Autre vue de la guerre des mines.

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Plus chanceux ces soldats en convalescence au bord de la mer, à Deauville pour ne rien gâcher.

Deux pages pour parler des troupes venant des 4 coins de l’Empire français.

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Les troupes noires composées de Sénégalais et Soudanais, la terreur des Allemands gorgés de préjugés.

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Les troupes annamites avec leurs chapeaux coniques guère efficaces pour arrêter les balles.

A Verdun, la côte 321 où eurent lieu des combats.

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On y parle de la ferme de T… dont il ne reste qu’un tas de pierres.

Déjà certains s’emparent de la mort de Driant pour créer un culte à sa mémoire…

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et récupérer quelques sympathies politiques avec cet hommage. La guerre n’était pas finie mais les Ligues commençaient à apparaître.

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L’ancien sultan du Maroc, Moulaï-Hafid, qui démissionna (ou fut poussé à la démission) en 1912, au moment où les Français imposèrent le Protectorat au Royaume Chérifien. En 1916, il réside à Barcelone depuis 1 an.

Pour terminer, un trait d’humour…

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La lutte contre les totos (les poux) et une pancarte humoristique.

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Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 19 juillet 1936

Un seul journal pour ce dimanche 19 juillet 1936, un journal d’information parisien « sérieux »:

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mais qui se trouve dans le flou le plus complet face à la situation en Espagne. D’ailleurs Le Temps va presque se contredire entre les textes de la page 2 et ceux de la dernière page où sont présentées les « dernières nouvelles ».

Si en seconde page, l’article le plus ancien met un ? à la fin du titre…

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cette information devient une certitude en dernière page:

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On parle même de l’envoi de militaires depuis le continent pour combattre la rébellion dans la colonie.
Le journal insiste à travers les différentes dépêches d’agence de presse, sur la gravité de la situation.

Dans le communiqué radiodiffusé émanant du gouvernement espagnol, la réalité de la situation au Maroc est confirmée…

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mais le communiqué affirme que les casernes en Espagne sont restées loyales… alors que des voyageurs revenant de Barcelone…

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évoquent des combats entre l’armée et les milices républicaines. Une grande confusion règne jusqu’au sort des assassins du leader conservateur Calvo Sotelo. Dans un communiqué de Lisbonne, ils auraient été tués à la prison de Madrid alors que suivant des sources françaises, ils chercheraient à fuir en France !

On n’était pas encore à l’époque de la guerre via BFM ou Télé !… quoique l’info ne soit guère plus fiable dans la profusion !

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A BARCELONE, en 1936, il fallait une AUTORISATION pour DÉMÉNAGER !

Il s’agit de ce vieux papiers datant de la première quinzaine d’Octobre 1936. Nous sommes en Espagne, à Barcelona, en peine guerre civile mais cette région de la péninsule ne connaît plus de combats depuis la réédition des unités félonnes au mois de juillet précédent.

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A l’entête de l’Ayuntamiento de Barcelona (la Mairie de Barcelone)…

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cette autorisation a pour cadre le quartier de Bon Pastor (du Bon Pasteur) situé à la limite est de Barcelone, le long de la Ronda Litoral quand elle longe le Riu, dans l’arrondissement de Sant Andreu. C’était alors un quartier populaire, composée d’une population d’ouvriers travaillant dans des usines métallurgiques voisines, logés dans des « cases barattes », maisons à bas coût, certaines venant du démontage des installations de l’Exposition Universelle de Barcelone qui s’était tenue à Montjuic en 1929.

Que nous dit ce document dans sa partie importante ?

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Il s’agit d’une autorisation de déménager pour un ressortissant allemand, José  (Jean ou Jeans) Steinberg, à Paris. Il était présent en Catalogne depuis plus d’un an et ce papier officiel lui donne l’autorisation de déplacer ses meubles en France. Le papier est signé du délégué du quartier Jose Tallarda, le 7 octobre 1936.

On peut laisser vaguer son imagination et émettre quelques hypothèses quant à la présence d’une famille allemande dans ce quartier populaire catalan, connu pour être un lieu habité par de nombreux anarchistes. Etait-il réfugié en Espagne pour fuir le nazisme puisqu’il était là depuis plus d’un an (accession d’Hitler au pouvoir début 1933) ? Etait-il là en liaison avec une activité dans les usines voisines ? Se sentait-il menacé de par ses origines ou sentait-il venir ce qu’il advint quelques mois plus tard, l’avènement du fascisme et le risque pour lui d’être livré aux Nazis par Franco, la France devenant alors un refuge bien plus sûr que l’Espagne, pour l’instant ?

Revenons à des considérations plus visibles:

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Le tampon bien visible et lisible de l’administration communale.

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Les timbres fiscaux…

car une telle démarche avait un coût, que l’on peut détailler au dos:

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100 pesetas pour avoir l’autorisation de déménager en France avec ses effets personnels !

On peut aussi lire que ce papier fut visé par le Consul de France à Barcelone, Th. Untignac

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Un vieux papier qui pose plus de questions qu’il ne répond.

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CAPA, L’ÉTOILE FILANTE, une BD de Florent Silloroy

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Une biographie en bandes dessinées sur Robert Capa, le célèbre photographe qui fit la non-moins célèbre photo de la mort  du milicien républicain sur le front de Cordoba en septembre 1936. D’ailleurs, on retrouve cette scène sur une des pages, au début de l’histoire…

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de la courte vie mais si dense existence de ce réfugié hongrois, Emdre Friedmann de son vrai nom. Une scène que certains remettent en cause aujourd’hui, pensant qu’à l’instar du « baiser de l’Hôtel de Ville » de Robert Doisneau, il s’agissait d’un montage !

C’est sa compagne Gerda Taro…

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une réfugiée allemande antifasciste qui lui trouvera ce nom d’artiste, mélange de Robert Taylor et Frank Capra, à la suite d’une soirée au cinéma.

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Elle pensait, à juste raison, qu’en se faisant passer pour un photographe américain, ses clichés se vendraient beaucoup mieux.

Les grèves de 1936 puis après le pronunciamiento de Franco et le début de la guerre civile, direction l’Espagne et cette arrivée à Barcelone par l’estacion de França pour couvrir les événements.

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Une Espagne qui lui prendra Gerda Taro, écrasée sous les chenilles d’un char républicain à Brunete et qu’il fera enterrer au Père Lachaise. Breda Taro qui se révéla être aussi une photographe de génie, peut-être supérieure à Capa, prenant tous les risques, le poussant à la perfection et vendant sous son nom ses clichés, pour qu’ils soient mieux payés par les agences.

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Sans Gerda, Capa continua de couvrir aux 4 coins de la planète les conflits les plus dangereux, en essayant de rester fidèle à ses principes, donner toujours des vues les plus vraies des événements…

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17 euros dans toutes les bonnes librairies, éditée chez Castermann.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 14 mai 1916

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(JOUR 652 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, les généraux russes vainqueurs des Turcs après la prise d’Erzeroum, cette ville de l’est du pays, en territoire arménien… mais sans plus aucun Arménien puisque cette population a été détruite à 90% après les massacres hamidiens de 1894-1896 puis le Génocide de 1915.

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La ville d’Erzeroum prise depuis la citadelle.

6 pages sont consacrées à cet événement dont la double page centrale…

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avec cette route traversant des marais où il est quasi impossible d’avancer dans plusieurs dizaines de centimètres de boue. Aussi, comme on le voit ci-dessus oui-dessous, des milliers d’hommes essaient d’y construire une vraie route:

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Passons à un autre coin d’Europe où la guerre a pris une autre dimension: l’Irlande, alors province du Royaume Uni. 2 pages sont consacrées à la révolte irlandaise contre les Anglais considérés comme des occupants.

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Des soldats britanniques dans les rues de Dublin, des destructions comme sur le front, des troupes d’occupation… la rébellion a été matée mais le sentiment nationaliste irlandais n’a pas été vaincu. L’insurrection de Pâques 1916 aboutira à l’indépendance de l’Irlande en juillet 1921.

La guerre dans la péninsule ibérique:

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un bateau allemand dans le port de Barcelone (au fond Montjuic) quasi arraisonné en représailles des attaques allemandes.

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des prisonniers allemands emmenés en camp de concentration aux Açores par des militaires portugais.

Sont-ils aussi contents que ceux-ci pour qui la guerre est finie, prisonniers qu’ils sont des militaires anglais ?

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Aux côtés de Guynemer, un autre aviateur mis à l’honneur pour ses victoires sur les croiseurs et les zeppelins:

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Treille de Granseigne qui exhibe ses médailles gagnées contre le phare d’Ostende qu’il éteint, l’endommagement d’un Zeppelin près de Zeebrugge et une victoire sur un fokker au mois de janvier. Un aviateur qui ne connaîtra pas la notoriété de Guynemer ou de Garros.

Pour terminer, deux images terribles tenant 2 pages.

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Celles de militaires allemands soufflés par l’explosion d’obus et morts en haut d’arbres. Images horribles de la bataille de Verdun !

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INQUIETUD: une feuille de propagande des Etudiants des Beaux-Arts de Barcelone en 1937

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Un bulletin, le n°25 du 15 novembre 1937 édité par la F.N.E.C. qui doit être la Fédération Nationale des Etudiants Catalans (Federació Nacional d’Estudiants Catalans), étudiants de Beaux-Arts.

Nous sommes en pleine guerre civile espagnole et le combat des étudiants est à la fois contre les fascistes, pour la République mais aussi pour l’Indépendance de la Catalogne.

Le bulletin est rédigé en catalan et non en castillan. Le titre semble signifier plutôt AGITATION que le mot français auquel il fait immédiatement penser.

Revue de 8 pages non coupée donc lisible en la dépliant, comme déjà vu pour une revue royaliste française de la même époque.

 DSCN2296La double page centrale est dédiée au peintre barcelonais Xavier Nogues. On apprend qu’il vécut de 1873 à 1940 ou 1941.

Biographie et techniques de travail dans la revue, illustré d’une oeuvre:

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Le marché d’Olot

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Olot, une commune du nord de la Catalogne, au pied des Pyrénées, ville minière qui ressemble plus à Aurillac ou Givors qu’à Cadaquès !

En dernière page, un petit conte sous le titre L’émigrant. dans une rubrique Partenaires de guerre. 

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illustré d’un dessin de Domenech…

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Episode de guerre dans la région de Zueca, près de Saragossa.

Le reste des écrits des pages centrales est beaucoup plus dense donc un peu plus difficile à comprendre. Deux pages reviennent sur la création par la Generalitat de Catalunya d’un cursus universitaire incluant les Arts Plastiques dans une ESCOLA DE BELLES ARTS DE CATALUNYA.

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Une page politique avec une dissertation sur ce que doit être la Victoire sur le Fascisme et sur ce à quoi elle doit aboutir.

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Enfin une dernière page intitulé NOTES DE SECRETARIAT (communiqués de presse)…

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avec un communiqué du Secrétaire Général du C.E.N.U., un autre du Commissariat de Guerre de l’Association des Etudiants, un du Commissariat d’Organisation et un dernier sur la Compagnie des Etudiants des Beaux-Arts sur le front.

Ainsi, on apprend qu’une surtaxe mensuelle de 0,20 pesetas sera perçue sur chaque carte étudiante, que les membres sont conviés à passer tous les jours de 18 à 21 heures pour régler celle-ci et cela avant le 30 décembre 1937 sous peine d’être rayé des cadres, que toute nouvelle adhésion sera faite à titre provisoire à partir du 15 octobre, qu’un atelier de confection de vêtement chauds à destination de ceux qui sont au front est organisé en espérant que les filles viennent s’y inscrire pour alléger les souffrances des combattants…

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13 ans après la VICTOIRE de FRANCO, BARCELONE est toujours soumis au RATIONNEMENT 1952

La forme du carnet a changé*, le blason espagnol surmonté de l’aigle trône en grand en couverture mais, alors qu’en France, le rationnement a disparu en 1949, la population espagnole continue de souffrir de la malnutrition. Certes, si ce carnet a été trouvé ainsi aux puces de l’Encant à Barcelone, c’est que son propriétaire ne s’en est pas servi à l’époque. En effet, la date de 1952 correspond à peu près à la fin de la période de rationnement, 13 ans après la fin de la guerre civile, 7 ans après celle de la seconde guerre mondiale.

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C’est toujours une Délégation Provinciale qui s’occupe du Ravitaillement et des Transports. A l’intérieur des coupons à découper qui ne l’ont pas été…

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 pour obtenir des produits de première nécessité:

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de l’huile,

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du riz,

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du sucre,

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d’autres produits variés et

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de la viande.

La situation n’a donc guère changé depuis 1940 pour le petit peuple. Maria Teresa qui avait 9 ans en 1940* a donc passé plus de la moitié de son existence à devoir se passer de l’essentiel. Elle aussi va chez

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Santiago Miralles au 25 du Paseo San Juan pour l’épicerie et les graisses ou chez le boulanger Antonia Albos, calle Ausias March, dans le même secteur proche du Parc de la Citadelle et du centre ancien. On va le voir.

Car une autre carte d’un membre de la même famille, datant de 1951, nous apprend aussi que…

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le pain est rationné. Certes à un niveau assez haut en théorie puisque Louisa Borras, la fille aînée âgée de 16 ans en 1940*, peut prétendre à 32,200 kg de pain du 1er juillet au 30 septembre soit quelques 350 grammes par jour. Suivant le poinçonnement de la carte, elle n’en a consommé que 24 kg. Encore fallait-il que ce qui accompagnait le pain fut suffisamment nourrissant pour une femme de moins de 30 ans !

L’Espagne retrouva la suffisance alimentaire en ce début des années 50. La géopolitique mondiale (la Guerre Froide) l’aida bien dans son souci de retrouver une place normale aux seins des Nations, les Américains trouvant dans ce vieux général peut recommandable un allié expert dans la lutte contre le communisme.

(*) voir le premier article sur le rationnement en Espagne après la guerre civile « Après la Victoire de Franco, Barcelone soumis au rationnement alimentaire ».

 

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Après la VICTOIRE DE FRANCO, BARCELONE soumise au RATIONNEMENT ALIMENTAIRE

Le 1er avril 1939, Franco déclare la fin de la guerre civile et son triomphe de droit divin. L’Espagne va vivre sous le joug de cette dictature pendant 36 ans, seule la mort du vieux caudillo permettra à l’Espagne de s’engager dans la modernité et la démocratie.

Au lendemain de cette guerre civile, alors que l’Europe et le Monde s’apprêtent à subir les conséquences des erreurs écrites dans les clauses du traité de Versailles et pour les démocraties leur passivité frileuse devant la montée des fascismes, la priorité des espagnols est de trouver quelque chose à se mettre sous la dent. En Catalogne, à Barcelone, les gens sont soumis au régime des tickets de rationnement pour l’acquisition de biens de première nécessité.

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Il s’agit là d’une carte familiale de rationnement délivrée par le service de l’Approvisionnement du Gouvernement Civil de Barcelone, organisation qui doit avoir succédé à la Generalitat de Catalogne honnie par le Franquisme. Ici, contrairement à ce que connaîtra la France à partir de l’Occupation et du pillage des denrées par les Nazis,  les cartes sont familiales. En France, en individualisant les documents, on pouvait moduler les rations… les J1, J2, J3…

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La famille concernée vivait au Paseo San Juan ou en catalan le Passeig de Sant-Joan, entre Eixample et Barri Gotic: les parents âgés de 52 et 43 ans et les 4 enfants de 16, 13, 11 et 9 ans. Il est certain que ce ne devait pas être facile de remplir les assiettes et les ventres.

La page des tampons apposés pour l’obtention de tabac…

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nous date le document, utilisé au second semestre 1940, de juin à novembre. On peut y lire: « Compania Arrendataria de Tabacos », la société déléguée pour la distribution du tabac, la SEITA locale de l’époque.

Le rationnement ne concerne malheureusement pas que le tabac et quelques tickets non découpées nous indiquent les produits rationnés:

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huile, viande et divers, café et sucre… tout en quelque sorte !

La famille allait se ravitailler dans le quartier,

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chez Santiago Mirallès, Josefa Puig et José Arno?? dans le paseo, chez Juan Gobern au Mercato Santa Catalina ou encore chez Gil Palau calle Alvarez… des commerces de proximité, pas très loin du parc de la Citadelle.

Comme on le verra dans un prochain article, le système perdurait toujours en 1952 !

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