Archives de Tag: carnet de voyage

Des PHOTOS sur PLAQUES de VERRE en RELIEF de la caisse de BARJAC (1/9)

La caisse trouvée à Barjac lors de la grande brocante du week-end du 15 août contenait 535 positifs et négatifs stéréoscopiques sur verre (voir humeurs du 12/08/2014). Après les avoir tous visionnés (bonjour l’exercice pour faire travailler son strabisme convergeant !), je vais présenter en 9 articles les photos les plus intéressantes (à mes yeux). Elles ont presque toutes été prises en Algérie, à Laghouat où le militaire était en poste, mais également lors de déplacements, à Nili, BenSenda, Tilremt, Alger, Medea, Ghardaïa, El Golea, AïnMadhi, Berrian, BenIsghen, Tadjemond, Courdane. Un coffret de plaques montre des vues de Brest et un autre de Clermont-Ferrand. En effet la personne qui a pris ou classé les clichés a généralement pris soin de noter le lieu, la scène et quelquefois la date.

Les photos ont été prises entre 1906 et 1911, les vues de Clermont en 1917.
Voici donc quelques vues intéressantes bien que ce soit un exercice assez difficile pour reproduire ces clichés, malgré la possession du passe-vue d’époque.

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la nouba dans un régiment (Légion Etrangère ou Tirailleurs)

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une fantasia

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défilé pour le retour des courses 

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une autre scène de ces courses comme écrit sur la pochette

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les spectatrices montées sur une voiture pour regarder les courses (de chevaux) et la fantasia

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cérémonie autour d’un mat de cocagne

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troupeau de moutons aux pieds des murs de la ville de Laghouat

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un chameau nourri avec des noyaux de dattes

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des touristes au départ de Laghouat pour le désert tout proche

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défilé dans la ville

Les défilés et prises d’armes représentent un morceau important du lot, la course annuelle (chameaux, chevaux, fantasia) intéressait aussi beaucoup le photographe.

A suivre le 21 août…

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Après l’ESPAGNE en 1906, CARNET de VOYAGE en ITALIE et en SUISSE en 1909

Le même Henri Susane repart avec son épouse sur les routes d’Europe en voyage organisé. Après la Lorraine occupée et le Luxembourg en 1903 (dans une ébauche de souvenirs sur des feuillets non achevés), l’Espagne en 1906 dans un cahier d’écolier présenté il y a peu, voici un périple en Italie du nord et en Suisse du sud. Mais pour permettre une meilleure illustration des textes, l’auteur est passé à un cahier 21x34cm. Et du coup, il y a inséré de nombreux documents. Il les a d’ailleurs compté et écrit 352 cartes, photographies et gravures. Des documents extraits de magazines, revues ou dépliants touristiques mais aussi, fait nouveau, de vraies photographies qu’il a pris lui-même dont certaines, animées, de  bonne facture.

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Ce qui rend le document très aéré, très illustré, très lisible, de la véritable PAO (sans O). On trouve même à un moment une carte de visite d’un hôtel où ils sont descendus leur souhaitant une bonne année ou une pochette contenant des fleurs séchées de Pontresina.

Le périple:

du vendredi 4 au mardi 8 juin 1909: Lausanne-Genève-Chillou-Caux-Evian; pratiquement toutes les illustrations sont des photos, dont plusieurs des vapeurs à roue à aube qui circulent sur le lac Léman.

du 8 au 11 juin: Milan-Magenta-la Chartreuse de Pavie-Pavie; le couple visite sous une chaleur intense (qui dit-il devait ressembler à celle du 4 juin 1859) le champ de bataille et l’ossuaire de Magenta quelques jours après la célébration officielle du cinquantenaire de cette victoire. En effet, en 1859, Napoléon III vint à l’aide à Victor-Emmanuel II de Savoie, roi de Sardaigne pour chasser les Autrichiens du nord de l’Italie. Ce fut une série de batailles meurtrières et victorieuses pour les coalisés (Montebello-Palestro-Magenta-Solferino) qui permirent à l’Italie de récupérer cette région. Cela eut 3 conséquences: la naissance de l’Italie moderne; Savoie et le conté de Nice devinrent français en compensation; devant les horreurs des champs de bataille et le sort des blessés, le suisse Henri Dunant créa la Croix Rouge.

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(vues de l’ossuaire de Magenta à gauche

et de « la maison historique » criblée d’éclats à droite)

du 11 au 19 juin: Pallenza-Intra-Arona-les îles Borromées-Stresa-Baveno et Locarno (le Lac Majeur); pratiquement plus de photos personnelles pour illustrer le cahier (certainement plus de négatifs), si ce n’est une photo de militaires italiens devant le lac Majeur.

du 19 au 22 juin: le lac de Lugano-Lugano-le Mont Generoso:

du 22 au 24 juin: le lac de Côme-Bellagio et Côme-Chiavenna:

du 25 juin au 1er juillet: Pontresina-la Bernina-le glacier de Mortertsch-Saint-Moritz: la photo de la diligence avec les bagages.

du 2 au 6 juillet: Route de l’Albula-Thusis-la via Mala-Reichnau-Coire-Davos: sur une page entière, le plan du chemin de fer entre Bergün et Preda avec de nombreux tunnels faisant un cercle complet pour compenser la pente (on est dans une vallée alpine) et des vues (découpées dans des magazines) de ponts vertigineux.

du 6 au 8 juillet: Ragatz-Maïenfeld-Pfaefers-la Tamina:

du 8 au 13 juillet: Ragatz-Zurich-Lucerne-le lac des Quatre Cantons-Paris:

Henri Susane a rempli 139 pages pour raconter et illustrer ses 39 jours de voyage dont seulement 6 furent arrosés par la pluie, tient-il à conclure.

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Août 1936- Carnet de voyage dans les Pyrénées.

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1936, les remiers congés payés. Pour un couple et leur fille, c’est un voyage dans les Pyrénées, en transport en commun de Cahors jusqu’à Biarritz. Ce sont certainement des gens aisés car ils s’attardent plusieurs jours à Biarritz, station huppée. C’est la fille Micheline Moritz la fille qui raconte dans un petit carnet leur voyage. L’écriture est élégante, le style est simple et correct, je pense que c’était une élève de lycée. Ce carnet a été trouvé dans un vide-grenier de la région.

Cahors-Montauban-Toulouse puis les Pyrénées. A Luchon, Micheline se sent protégée par les montagnes qui « empêcheront les Espagnols de passer jusqu’en France! ». On est en pleine guerre civile depuis moins d’un mois en Espagne. La famille prend le funiculaire de SuperBagnères et la fille, impressionnée, le dessine.

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Excursions autour de Lourdes, bien sûr, la grotte sacrée, les malades et la procession mais aussi les grottes de Bétharram racontées en détail avec les noms que donnent les guides pour des concrétions ressemblants à des objets, un circuit au Tourmalet et jusqu’au pic du Midi de Bigorre où pendant le pique-nique de midi des vautours tournent dans le ciel, un voyage à Cauterets et Gavarnie jusqu’au cirque que la jeune fille croque aussi…

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…le téléphérique du Pileste qui donne tout de même « une petite crampe d’estomac » au retour.

Pau et la visite du château et du musée béarnais inspire le crayon de Micheline

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Enfin Biarritz dont elle décrit le caractère aristocratique et des excursions. L’un d’entre elle emmène la famille sur la plage tout au sud, à Hendaye. Elle nous raconte ce qu’elle voit:

« Près d’Hendaye, il y a foule. Pourquoi? C’est le lendemain du 15 août. Non, non et non! C’est pour regarder les Espagnols se battre! Faut-il être bête! »Tiens, voilà un coup de canon! On voit de la fumée! C’est le premier coup depuis ce matin 10h! » J’entends cela au passage. Quelle idiotie!

Voilà Hendaye et ses hôtels, sa plage, son casino. Dans le fond, La Rhune, les Pyrénées. Tout près, la Bidassoa, encombrée d’îles. En face, l’Espagne, Fontarrabie. Nous distinguons nettement sans jumelles ni longue-vue, les avants-postes rebelles. A Béhobie, nous n’étions qu’à 200m. des pont-frontières et qu’à quelques kilomètres des rebelles. La foule des baigneurs est armée de jumelles, de longues-vues pour observer la côte espagnole. »

Plus loin, dans le port de Saint-Jean-de-Luz, « nous avons vu… un torpilleur allemand. »

Intéressant passage sur la vision française de la Guerre civile espagnole.

La famille assiste également à une partie de pelote basque au fronton d’Aguilera avec un match entre les français emmenés par Chiquito de Cambo et les espagnols de Eloy, qui vaincront 50-46.

Le carnet s’achève par « le retour par Poitiers et Nevers ».

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Itinéraire d’un POILU CHARENTAIS…

…ou les pérégrinations du soldat Gabriel Roy pendant la Première Guerre Mondiale.

Une collection de cartes postales anciennes. C’est la correspondance entre le poilu Gabriel Roy qui envoyait des cartes à sa petite soeur Simone restée à Breuil-Magné (Charente- Inférieure à l’époque-) ou ses parents. En les classant par ordre chronologique, on peut suivre son itinéraire et comprendre ce qu’il a vécu.

29 août 1916: il vient d’être incorporé au 109ème régiment d’artillerie à Poitiers.

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06 septembre 1916: il va faire un tour à Brest au Dépôt de Réception des chevaux étrangers.

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19 septembre 1916: on le retrouve à Nîmes, non pas pour la Féria des Vendanges,mais en route pour une destination plus lointaine.

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30 septembre 1916: le grand départ dans le paquebot S.S. SANT’ANNA à partir de Toulon… et à destination de Salonique. Le voyage a duré 5 jours. Le petit fils de cheminot de Charente se retrouve en Grèce après un beau voyage lui qui certainement n’avait jamais imaginé cela!

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15 et 21 octobre 1916: il envoie des « Bons Baisers d’Orient » à sa petite soeur.

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16 décembre 1916: ce sont les voeux depuis Monastir (pas la ville de Tunisie mais la ville appelée maintenant Bitola en Macédoine- ex-Yougoslavie-).

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La carte montre des réfugiés grecs fuyant devant l’avancée des troupes bulgares.

09 février 1917: une correspondance plus longue avec sa soeur.

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02 mars 1917: le voilà en Albanie où les combats obligent sa troupe à se déplacer constamment.

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Les prochaines correspondances arrivent bien plus tard, 9 mois plus tard et elles sont envoyées depuis Marseille!

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Elles sont datées du 23 décembre 1917, du 24 décembre 1917, la seconde montrant un hôpital militaire.

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La première chose qui saute aux yeux, c’est l’écriture qui a totalement changé. L’inclinaison de ses lettres est inversée et le trait est beaucoup plus hésitant… comme s’il écrivait avec sa main gauche. Comme il doit plus s’appliquer et mettre plus de temps, il fait beaucoup moins d’erreurs d’orthographe. Dans la première lettre, une phrase lourde de sens pour expliquer qu’il ne va pas rentrer en permission: « … alors j’attendrais d’avoir mon appareil qui j’espère ne tardera pas d’être fini et livré. » Plus légère la lettre du 24 dans laquelle il demande à son père de faire « parvenir un lièvre ou un lapin » à des amis marseillais-les Roux-, « par colis recommandé ».

La lettre suivante nous livre la réponse à ce qui est arrivé à Gabriel. En date du 03 février 1918, toujours de l’hôpital Saint-Joseph à Marseille.

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« Tu me demandes si je fais aller mes doigts, je me sers de tous, je n’ai aucun nerf d’atteint, il n’y a que le coude qui me manque. Malgré cela, je puis faire de la force avec mon bras. Il n’y a qu’une chose, je n’en suis pas agile. »

Et oui, Gabriel Roy a perdu l’usage de son bras droit avec une grave blessure au coude. Il écrit donc du bras gauche mais n’est pas très agile.

Les deux dernières cartes marseillaises sont datées du 8 et 20 mars 1918.

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Sur la dernière, il nous apprend qu’il signe sa réforme le 22 mars et qu’il rentrera en Charente par le train le 24. Sa guerre est finie. Il y aura survécu mais en gardera une infirmité le reste de ses jours.

La suite de la correspondance après guerre nous apprend qu’il se mariera avec Blanche, originaire de Dijon, qu’ils auront un fils Roger et qu’il sera lui-aussi employé des chemins de fer. Mais ceci est une autre histoire!

Un internaute me communique ce document produit par les Archives Départementales du Territoire de Belfort sur le parcours d’un soldat envoyé sur le front d’Orient. Ci-joint le lien pour arriver à ce document:

http://www.calameo.com/read/002559357a72b6b94abcc

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CARNET de VOYAGE en ESPAGNE en 1906

Il s’agit d’un gros cahier d’écolier narrant un voyage en Espagne d’un couple de français, certainement très aisés, participant à un voyage en groupe organisé. Un voyage du 4 au 28 avril 1906 dans une Espagne beaucoup plus pauvre que celle d’aujourd’hui.

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Le touriste du début du XXème siècle a décoré son cahier d’illustrations découpées dans des magazines et de lithographies assez intéressantes. Il a intitulé son cahier « Notes de voyage-Excursion en Espagne ». Le style de l’écriture est simple et correct mais la calligraphie est quelquefois difficile à suivre.

Les étapes du voyage: Saint-Sébastien, Burgos, Madrid, Cordoue, Séville, Malaga, Grenade, Tolède, Saragosse et Barcelone.

Quand j’ai trouvé ce document, j’ai tout de suite cherché si Henry Susane (c’est ainsi qu’il a signé son oeuvre) était allé voir une corrida, spectacle beaucoup plus sanglant à l’époque que de nos jours. Et Séville où il était pour le dimanche de Pâques était le lieu idéal pour s’initier à ce spectacle. Exactement, une corrida était prévue au programme des touristes. Voilà ce qu’il écrit:

« Il fallait se hâter pour arriver à la Plaza de Toros où les places nous étaient réservées. Les courses du dimanche de Pâques ont la réputation d’être les plus belles de l’année tant par la valeur des toreros que par l’affluence des gens de qualité et des étrangers. Nous arrivons pour apprendre que les courses n’auront pas lieu. Les toreros font grève comme de simples menuisiers (?). Il paraît que ces messieurs ne veulent pas se soumettre à une Ordonnance nouvelle qui oblige les picadors à se servir d’une lance à pointe courte qui, pénétrant moins dans les chairs du taureau, rend le travail plus dangereux et ménage davantage la bête qui reste plus vigoureuse en face de l’espada…. »

Une grève des matadors en 1906, c’est intéressant.

C’est donc un peu plus tard dans le circuit, à Saragosse, que les touristes vont découvrir ce spectacle. Henry est un peu déçu des tenues moins « indigènes » qu’il attendait. Autre surprise, la foule se promène sur la piste avant la corrida et ne regagne ses places qu’au moment où une trompette donne le signal.

« La porte du toril s’ouvre à mon grand étonnement alors qu’il reste bien dans l’arène une centaine de gamins et qu’on n’a pas aperçu le cortège des toreros qui précède toujours l’arrivée du taureau. Et comme nous retenions notre respiration et prenions une attitude  ferme, une vache ahurie fait son entrée et reste figée à dix mètres du toril. »

En effet, avant la corrida, deux courses récréatives avec une vache auront lieu pour les gamins.

L’auteur décrit ensuite le paseo et résume rapidement comment se déroule une corrida. Il va par contre longuement commenter le spectacle en faisant part de ses observations personnelles.

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Tout en reconnaissant le courage du picador qui risque d’être écrasé par le cheval ou encorné par le taureau, il s’apitoie sur le sort des chevaux qui, à l’époque, n’étaient pas caparaçonnés. « Tel qu’il est c’est un condamné à mort. Le coup de corne du taureau est inévitable et le voilà soulevé, embroché par son adversaire qui le secoue et le précipite à terre le ventre troué. Une cascade de sang rouge inonde la piste. Si le cheval ne se redresse pas de lui-même, on le redresse en le soulevant par la tête et par la queue; et contraint, labouré de coups d’éperons, il traverse le cirque en traînant ses entrailles dans lesquelles il empêtre ses sabots et trébuche lamentablement, jusqu’à ce qu’un second coup de corne l’étende définitivement, pantelant, agonisant et mort, comme vidé, aplati, écrasé… »

D’ailleurs dans le bilan de la journée, un peu plus loin, il dit: « quatre taureaux tués, neuf chevaux tués, trois éventrés et recousus, un picador légèrement éclopé… »

Pour les banderilleros, il reconnaît « leur audace, leur agilité et leur adresse » mais il « plaint le malheureux animal soumis à une torture barbare et lorsque les bourreaux l’abandonnent, il ruisselle de sang ».

De même pour l’espada, il « reconnaît aussi que le matador doit être doué de sang froid, de courage, d’habileté et de vigueur… il risque sa peau… et son geste est élégant » malgré « tout ce que ce spectacle a de violent et de barbare… »

Il est aussi « impressionné peu favorablement » par l’attitude du public et « son enthousiasme, son délire et sa colère contre les toreros et le taureau ». Il l’explique du fait que « l’Espagnol est doué d’une cruauté inconsciente qui serait la résultante des oppressions dont sa race a été victime… des horreurs de l’Inquisition… laissant indifférent devant la douleur et le sang répandu ». Il généralise enfin en affirmant que toutes les foules peuvent devenir féroces malgré « l’instruction, l’éducation et les doctrines humanitaires ». Il pense que si « les combats de taureaux étaient autorisés chez nous… vous verriez » (sous entendu la même attitude. Et un peu de politique pour finir « Quant aux horreurs de l’Inquisition, n’en parlons plus si nous ne voulons pas qu’on nous rappelle les journées de septembre 1792 et celle de mai 1871 ». Pour 1871 est-ce le massacre de 7 religieux  par les Communeux ou l’écrasement de la Commune par les Versaillais et les dizaines de milliers de fusillés au Père-Lachaise?

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Voici un tout petit extrait de ce carnet de voyage. Les 142 pages du texte sont vraiment très intéressantes, quelques longueurs certes, quelques lieux communs et préjugés gênants sur les Espagnols et les Espagnoles mais il décrit assez justement un pays (en tout cas celui que les touristes ont vu) tel qu’il était il y a 110 ans.

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