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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 23/25 SYLVÉRÉAL

Sylvéréal, petit hameau de la commune de Vauvert, dans le Gard, au bord du Petit Rhône, non loin de la mer. Sur l’autre berge de ce Petit Rhône, la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer avec les hameaux du Mas des Jonquières et Sénébier.

L’histoire du bac de Sylvéréal est étroitement lié à celle des ponts sur le Petit Rhône qui se succédèrent depuis la fin du XIXème siècle dans ce secteur.

Suivant Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, un fort fut construit à Sylvéréal en 1210 pour contrôler le sud du Petit Rhône. Une traille est attestée en 1831 mais certainement installée antérieurement.

Pas de trace de cette première traille même si on sait qu’elle était implantée une centaine de mètres en amont du pont actuel.

Le premier pont qui remplaça la traille fut un recyclage intelligent du pont de barques de Saint-Gilles, lui même remplacé par un pont suspendu. Les 13 barques supportant le tablier furent donc installées à Sylvéréal en 1893.

Le passage d’une manade sur ce pont de barques.

La route dut plusieurs fois être refaite pour l’adapter à la circulation automobile. Mais les crues du Rhône mettaient souvent à mal les barques jusqu’à cette tempête de 1930 qui l’acheva avec la perte de 6 barques, soit presque la moitié du passage.

Photo extraite du livre « Camargue et gardians » de Carle Naudot (1948)

On construisit donc ce pont suspendu au début des années 1930…

…également traversé par une manade, emblème de la Camargue. Ce pont dura quelques 50 ans et dut être remplacé par un nouvel ouvrage dans les années 1980, un mont métallique qui enjambe toujours le Petit Rhône à Sylvéréal.

Un pont vert comme à Saint-Gilles.

Pendant les périodes de battement entre 2 ouvrages, la traille avait été remise en service pour continuer d’offrir ce service public des déplacements humains entre la Camargue et le Gard, enclavée entre les 2 bras du Rhône. On construisit donc une pile de traille en béton armé dans les années 1930, pile qui existe toujours, avec sa poulie sommitale. Elle est situé sur l’emplacement du bac ancien, une centaine de mettre en amont du pont routier.

Une traille que le loueur de canoë local ne se gène pas de privatiser à la belle saison pour y accrocher un très visible bateau orange, dénaturant un peu cet objet patrimonial.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 20/25 L’ÎLE de l’OISELET.

Après l’île du Colombier et l’île de la Piboulette au niveau de Caderousse, de grandes île se succèdent sur le Rhône: l’île de l’Oiselet en face de Sorgues-Sauveterre puis la plus grande île du fleuve: la Barthelasse au niveau d’Avignon reliée maintenant à l’île Piot.

L’aménagement de la chute d’Avignon par la CNR a fait disparaître cette île de l’Oiselet et il demeure quelques bras morts du Rhône comme on peut le voir sur cette vue aérienne que l’on doit à Google Maps.

L’Île de l’Oiselet était relié aux berges par 3 bacs à traille, un côté Gard en face de Sauveterre et 2 côté Vaucluse, le premier au niveau du château Dragonet et le second plus près de Sorgues…

…à peu près à l’emplacement de l’actuel pont-digue qui permet l’accès aux terres de l’Oiselet.

Voici ce bac tel qu’il apparaissait au début du XXème siècle.

Le photographe, Prévot d’Avignon, a pris sa photo depuis l’île de l’Oiselet et on aperçoit tout au fond le château de Châteauneuf-du-Pape.

Les habitants de l’île se regroupèrent dans les années 20 pour revendiquer qu’un pont soit construit sur le Rhône pour faciliter leurs déplacements et les échanges. Cela ne put se faire mais ils décidèrent de construire avec leurs propres deniers un pont suspendu qui prit le nom de Pont des Arméniers, du nom de la lône sur lequel il est jeté. Il fut mis en service en 1925 grâce donc aux riches propriétaires de domaine dans l’île. Tombé en désuétude après les aménagements de la CNR, il est aujourd’hui classé monument historique… en ruine !

La pile de côté Sorgues.

Le frêle tablier du pont suspendu

…fortement allégé par l’absence des poutres.

 

 

 

 

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 13/25 LE TEIL

Un bac à traille est attesté au XVIème siècle pour franchir le Rhône au niveau du Teil. C’est ce que nous apprend, entre autre, Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs sur le Rhône. On peut aussi savoir qu’une autre traille existait en 1810 un peu en aval, au niveau de la confluence entre le Rhône et le Frayol.

C’est la création de ce premier pont suspendu qui interrompra le bac à traille. Commencé en 1838, il fut mis en service le 8 octobre 1843, après avoir connu bien des problèmes de fiabilité après les crues de 1840 et 1842 qui mirent à mal ses piles. Le bac cessa de fonctionner à ce moment.

Le premier pont suspendu devenu obsolète et dangereux pour ses usagers fut remplacé par un second pont, construit au même endroit et inauguré en 1931. C’est la guerre qui remit à la mode la traille avec la destruction du pont par les artificiers français en 1940 puis une seconde fois par un bombardement allié  en août 1944.

Le bac reprit donc du service en deux périodes, en face du port de Montélimar appelé souvent improprement port du Teil,  qui recevait les marchandises depuis le milieu du XIXème siècle. Emplacement différent de la traille d’avant 1843 qui était située plutôt en amont du pont.

Le bac fonctionna donc de juin 1940 à début 1943 puis de septembre 1944 à l’ouverture du pont actuel en 1950.

Une traille fut installée rapidement et dans la précipitation, finalisée en quelques semaines puisqu’ouverte le 21 juillet 1940 et ceci fut la cause de la catastrophe du 21 septembre 1940 qui vit la barque chavirer, entraînant la mort de  21 passagers.  Il y eut tout de même 24 rescapés. Une tragédie !

EMBARQUEMENT SUR LE BAC
LE BAC SUR LE RHONE

 Un billet de traversée du Rhône par le bac.

A noter que la carte du port du Teil nous vient de la collection Marc Durand qui nous l’a prêtée pour une copie numérique et que les 2 images du bac du Teil en 1940 ont été copiées sur le site:

http://www.leteilmemoireenimages.net/patrimoine/rhone/bacatraille/latragediedubacatraille.html

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 10/25 de VALENCE aux GRANGES.

L’histoire de la traversée du Rhône au niveau de Valence est étroitement liée à celle des ponts construits sur le Rhône pour relier la Drôme et l’Ardèche, l’Empire et le Royaume.

On pense, comme Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, qu’un franchissement du Rhône existait dès l’époque romaine au niveau de Bourg-les-Valence. Un premier pont romain semblait exister, mis à mal par les violentes et régulières crues du Rhône. Ce pont en bois était souvent balayé. Ainsi le bac (pas encore à traille) était le moyen le plus sûr et le plus fiable pour traverser le Rhône.

Il reste de nos jours, la trace visible d’une traille installé assez près du pont Mistral, quelques dizaines de mètres plus en amont.

L’actuel pont Mistral datant des années 1960.

Cette traille semble exister depuis 1480 mais la pile est plus récente, probablement de juin 1793.

L’invention des frères Seguin, le « pont en fil de fer » première version des ponts suspendus va mettre à mal le bac des Granges. On construisit un premier pont suspendu, celui-ci,…

qui fut ouvert à la circulation le 24 septembre 1830. Mais il connut au début bien des vicissitudes: en 1835, destruction d’une travée par le feu (oeuvre des passeurs ruinés ? On peut oser cette hypothèse), destruction d’une pile lors de la crue de 1840, destruction d’une autre pile lors de la crue de 1856… A chaque fois, le bac reprit du service.

Au pont suspendu dont il reste la culée rive droite,…

succéda au début du XXème siècle, un pont en pierre pour permettre au tramway des Granges de traverser le Rhône. Ce pont connut les affres de la guerre, en 1940 détruit par les Français pour retarder l’avance allemande…

puis en 1944 par les Allemands pour retarder l’avance des Alliés. A chaque fois, le bac reprit du service pour ne pas interrompre les déplacements de la population.

Photo empruntée au site mémoriel « muséedelarésistancenligne.org ».

Depuis la remise en service de ce pont suspendu le 14 février 1949, avant-dernier ouvrage avant le pont Mistral,…

…la traille des Granges n’a plus fonctionné.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 7/25 SERRIÈRES-SABLONS.

Le bac à traille de Serrières-Sablons.

Le bac de Serrières existe dans des documents officiels depuis 1141, d’après la thèse d’Henri Cogoluènhe. Pendant les Guerres de Religions, il est installé un pont de barques. Une traille est attestée en 1793. Elle se situait légèrement au nord du pont actuel.

Sur la rive droite, le chemin de bord de Rhône s’appelle « quai de la traille » comme on peut le lire:

On voit encore le treuil de traille installé sur cette rive gauche.

En second plan, le pont bleu de Serrières, au premier plan ce treuil métallique. C’est l’ancêtre de ce pont bleu qui mit fin à l’épopée du bac à traille de Serrières. Une fois ce pont construit en 1828… 

le bac devenait inutile. Il reprit un peu de service pour 6 ans après la destruction du pont par les Allemands en déroute, le 1er septembre 1944. A ce moment, le bac accueillait tout de même 140 voitures et 2 000 piétons ou cyclistes par jour. La réouverture du pont en 1951 remisa définitivement la traille. Elle pourrait difficilement fonctionner de nos jours, le fleuve n’étant pas assez puissant, les eaux du fleuve se partageant entre l’ancien cours (ici) et le canal de dérivation.

Est-ce le départ de la traille de Serrières-Sablons entre 1944 et 1951, rive droite, vu de la rive gauche ?

A suivre: 8/25- le bac de Champagne.

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Une ORDONNANCE de LOUIS-PHILIPPE pour autoriser la CONSTRUCTION d’un PONT sur le RHôNE à LYON.

Dans le Bulletin des Lois n°480, on lit en première page une ordonnance royale signée par Louis-Philippe et par N. Matin, ministre secrétaire d’état au département des travaux publics, de l’agriculture et du commerce rendant son avis quant à la construction d’un pont suspendu (une passerelle suspendue) à Lyon entre les ponts Lafayette et celui de la Guillotière. Et cet avis est bien entendu positif.

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Cet avis date du 9 janvier 1837, signé alors au Palais des Tuileries qui disparaîtra en même temps que les rêves de la Commune en 1871.

Après un certain nombre de considérations, le Roi ordonne la construction de cet ouvrage d’art par la compagnie Morand qui possède déjà les ponts Lafayette et de la Guillotière. Voici la teneur de la décision:

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Intérêt évident pour l’Etat, traverser le pont sera possible si l’on verse un petit péage et une partie de cette somme ira certainement dans les caisses de l’Etat.

Ce pont suspendu sera donc construit de 1837 à 1839. Comme nombre de ponts suspendus de la vallée du Rhône, le pont commencera à montrer des signes de fatigue en 1887 où son état sera jugé alarmant. Il faudra néanmoins 1/4 de siècle pour que le projet d’un nouveau pont débouche sur une nouvelle construction. Il s’agit du pont Wilson qui sera inauguré le 14 juillet 1918.

Deux vues de l’actuel pont Wilson (quel était son nom d’origine de 1839 à 1918? Louis-Philippe ? Nouveau pont ?) prises en capture d’écran de google maps.

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Sur la Rhône, de haut en bas, le pont Lafayette, le pont  Wilson et le pont de la Guillotière.

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De plus près, le pont Wilson qui n’est plus un pont suspendu.

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A ANCONE, jadis, le RHÔNE amenait des bois, des graviers, des alluvions… mais pas que !

Le Rhône a toujours été un fleuve charriant énormément de sédiments ou de bois arrachés aux berges, aux montagnes. Pour preuve, le problème des toueurs, obligés la nuit d’être garés sur leur port d’attache sous peine de voir le cable recouvert et inutilisable. Pour preuve également, ce long procès qui opposa sur la fin dans les années 1860-70, un propriétaire autoproclamé d’un morceau de lône avec la commune, qui vit l’avocat Emile Loubet défendre la ville… sans succès, on en parlera un jour. Non, nous allons voir d’un autre sujet, bien moins gai (quoique le procès n’ait pas amusé ni élus ni population d’Ancone) suite à une recherche sur les avis de décès entre 1855 et 1924.

En effet, sur cette période, pas moins de 4 fois le Rhône déposa sur la berge proche du village, non loin du pont de Rochemaure, des corps de noyés, bien souvent inconnus. Et ces décès constatés sur la commune sont forcément inscrits (et décrits) sur les pièces officielles de l’Etat-Civil.

Car ici, comme il s’agit d’inconnus, l’officier rédacteur des registres, le Maire du village, se doit de décrire les victimes avec le plus précisément possible en vue d’une éventuelle identification du disparu.

Ainsi, le 27 mai 1857, c’est un jeune agriculteur de 15 ans, Eugène Olivier…

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qui fit cette macabre découverte à la plage d’Ancone située au quartier du Clos. Il s’agissait d’un homme défiguré par un long séjour dans l’eau, ne portant qu’un tricot de laine pour tout vêtement. Le décès fut reconnu par l’appariteur de police Venante Siretas qui constata que la victime n’avait pas subi de sévices et le malheureux fut immédiatement inhumé dans le cimetière du village. L’acte avait été rédigé par le Maire Félicien Coste.

Un peu plus de 20 ans après, le 18 août 1879, sous la mandature d’un autre Félicien, Durand, l’Officier d’Etat-Civil recueillait les témoignages du vieux garde champêtre Louis Gras (60 ans) et du jeune instituteur François Régis Faucher (27 ans) qui avaient constaté la mort par noyade d’un autre inconnu.

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Là aussi, pour les témoins, le corps semblait avoir séjourné quelques semaines dans les eaux du Rhône avant d’être déposé en amont du pont de Rochemaure, tout près du village. Ce malheureux paraissait être âgé d’un cinquantaine d’année.

A la veille de la Grande Guerre, le 21 mars 1913, troisième drame survenu sur la berge du Rhône au niveau du pont de Rochemaure. C’est Raymond Tournigand le Maire en activité qui décrit avec nombres détails le signalement de l’individu que la Rhône a déposé sur le berge près du village.

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On apprend même que le disparu portait deux pantalons et la présence d’un ticket de tramway lyonnais permet de déduire qu’il devait être tombé à l’eau dans le Rhône ou la Saône dans la capitale des Gaules. Il paraissait être âgé de cinquante à soixante ans. Un âge respectable !

Le médecin Francou a rédigé un rapport joint à l’acte de décès que vous pouvez lire ci-dessous.

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Mais c’est indiscutablement l’acte établi par le même Raymond Tournigand, le 23 avril 1919 qui est le plus émouvant. Dans l’île de la Conférence, en aval du pont de Rochemaure, une lavandière Marie Bouvier fut guidée par son chien auprès du cadavre d’un jeune garçon d’une douzaine d’année dont le corps semblait avoir longtemps séjourné dans l’eau. Le garde champêtre Paul Brunel vint constater le décès.

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Des tristes épisodes qui ébranlaient à chaque fois la vie du village.

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CHARLES X décida qu’un PONT SUSPENDU serait construit à VALENCE.

Cela ne date pas d’hier, ni d’avant hier.  Mais de 1827. C’était alors la fin de l’été 1827 et, depuis le château de Saint-Cloud, lieu de villégiature du roi à la Restauration, Charles X décida par ordonnance qu’il autorisait la construction d’un pont à Valence. Un pont suspendu bien entendu, puisque 2 ans auparavant les frères Seguin avait jeté la première passerelle en fil de fer sur le Rhône à Tournon. Une passerelle qui devait être doublée quelques années plus tard d’un pont plus large qui existe toujours alors qu’au début des années 1960, le premier pont suspendu du Rhône allait être détruit par la CNR.

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Voici donc le début de cette ordonnance, le passage important étant l’article 1er que voilà:

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C’est donc le sieur Barrès de Mollard qui reçoit l’autorisation de construire le pont et de percevoir le péage dont une partie se retrouvera dans les caisses royales. Ce droit est concédé pour 66 ans ce qui devrait largement amortir les frais de construction qui s’élèveront tout de même à 600 000 francs, réparations du pont au début comprises, on y reviendra.

Mais ce qui est le plus amusant à lire est le détail de ces frais de péage. Il ne tient pas moins de 2 pages du Bulletin des Lois et chaque cas particulier est prévu. On est loin du tarif unique !

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Cela va de 5 centimes pour un piéton jusqu’à 3 francs pour un semi-remorque de l’époque à savoir un chariot de roulage à quatre roues, chargé, tiré par 3 chevaux + le conducteur.

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la patache de Vernoux

Mais il existe tout de même quelque gratuité pour des ayant-droits: le préfet, le sous-préfet, les ingénieurs des ponts et chaussées, la gendarmerie, les militaires voyageant à pied ou à cheval, en corps ou séparément, à charge à condition alors de montrer un ordre de mission, les courriers du Gouvernement et les malles poste.

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Quelques mots sur la suite. Les travaux de construction de ce pont commencèrent en juillet 1829. Les travaux allèrent assez vite  puisque le 18 septembre 1830 le pont suspendu des Granges fut mis en charge avec bonheur et ouvrit à la circulation (et aux droits de péage !) le 24 septembre suivant.

C’est la suite qui fut plus difficile. Le bac à traille fut obligé de fermer ce qui aboutit à quelques jalousies et rancoeurs, faillites aussi. Alors, sans qu’on sache vraiment pourquoi, le tablier du nouveau pont brûla en plusieurs occasions, les fermetures pour réparations entraînant… la réouverture du bac. Puis ce fut la crue de 1840 qui détruisit la pile de la rive droite (côté Granges)… la crue de 1856 qui mit à bas l’autre pile, celle de la rive gauche (côté Valence). Le bac ne fut vraiment pas tout  fait au chômage !

L’Etat racheta le péage en avance le 16 décembre 1884 alors que la concession courait jusqu’en 1896. Il faut dire que les usagers protestaient de plus en plus et pétitionnaient pour des tarifs abusifs. Ce n’est pas en 2016 que les politiques écouteraient les usagers des autoroutes devant les tarifs prohibitifs de ces voies de communication qu’ils ont payé avec leurs impôts !

Enfin, à la fin du XIXème siècle, les autorités locales souhaitèrent qu’un train, un tramway, passe sur le pont pour joindre l’Ardèche à la gare de Valence. Ce ne pouvait être sur le vieux pont suspendu qui n’aurait résisté à la charge. On construisit donc au début du XXème siècle, un pont de pierre qui doubla le pont ancien, lequel ouvrage d’art fut détruit vers 1910. Il aura vécu et servi 80 ans tout de même.

Dommage, il avait plus de cachet que le pont Mistral actuel  !!! Ces quelques CPA datant de la bascule XIXème-XXème siècles nous donne une idée de ces franchissements du Rhône au niveau de Valence.

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vue prise en Ardèche en aval du pont

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entré du pont côté Drôme

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les bains publics sous le pont des Granges

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les deux ponts cohabitèrent quelques années

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le nouveau pont de pierre

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sur le nouveau pont de pierre

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l’ancienne culée du pont suspendu, rive droite.

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