Un kiosque bien rempli, vous allez le voir avec LE MONDE ILLUSTRÉ
dont la une est consacrée à l’inauguration d’un monument dédié aux rois Pierre de Serbie et Alexandre de Yougoslavie, avec la vue du défilé des troupe yougoslaves dans Paris…
et L’ILLUSTRATION de ce même 17 octobre 1936.
Une couverture marquée par le drame du Pourquoi pas ? de Charcot mais dans lequel l’immense cataclysme de la guerre civile espagnole est également largement évoqué.
Le drame du Pourquoi Pas?
Une page avec 4 photos dans Le Monde Illustré.
Il ne reste presque rien du navire de Charcot, ces quelques objets ramenés par la mer. Les cercueils des 23 victimes (auxquelles on se doit d’ajouter quelques 17 disparus) partent pour Paris sous le regard du seul survivant, Eugène Gonidec. Plus tard, ils sont alignés sur le parvis de Notre-Dame.
L’Illustration en fait bien plus dans ce numéro du 17 octobre:
Avec carte et photos, la zone du naufrage et les raisons de cette catastrophe. Plus macabre,…
les corps des victimes rassemblés sur la plage islandaise où la mer les a déposés. Au premier plan , le commandant Charcot.
L’arrivée des cercueils à Saint-Malo…
puis alignés sur le parvis de Notre-Dame de Paris.
Second grand sujet de ces magazines, la guerre civile en Espagne. L’avancée des troupes rebelles est considérable et Madrid est menacée. Des cartes pour matérialiser tout cela:
L’Espagne coupée en deux. A l’ouest, la zone fasciste, à l’est les territoires de la Seconde République Espagnole mais…
des 7 routes menant à Madrid, 5 sont tenues par les rebelles.
La carte en perspective cavalière de la région de Madrid pour mieux suivre le combat final… semble penser le magazine en cet automne 1936.
Franco ne semble pas douter une seconde lui aussi de sa très proche victoire. La délivrance des Cadets de l’Alcazar de Tolède semble lui donner ponctuellement raison. Une ville en ruines…
livrée à la vendetta des Maures de Franco… mais cela, on ne le dit pas ! Par contre, les rues sont jonchées de morts…
Cadavres qu’il faut ramasser malgré les odeurs horribles qui en émanent.
Des paysans toléras sont heureux nous dit l’article par l’arrivée des « libérateurs » fascistes.
Heureux certainement de voir les terres que leur a donné le Front Populaire lors de la réforme agraire, être rendues aux grands propriétaires terriens pour lesquels ils vont à nouveau devoir travailler et qui vont les humilier complètement pour les 40 ans qui viennent !
Par contre, le journal s’offusque de l’exploitation militante des enfants de Madrid, embrigadés par le Front Populaire.
Plus sérieux, Le Monde Illustré rend hommage à la journaliste française Renée Lafond, tuée dans le camp rebelle près de Burgos.
Comme à chaque fois que cela arrive dans le camp fasciste, on ne sait rien de plus sur sa disparition. Elle était une amoureuse de l’Espagne et était la traductrice attitrée des oeuvres de Blasco Ibanez.
Pour finir, deux informations plus légères:
L’ouverture d’une ligne Paris-Londres pour les trains de marchandises, bien avant l’Eurostar. On embarquait alors les wagons sur les ferries.
L’aviatrice britannique Miss Joan Batten vient de battre le record Nouvelle-Zélande-Angleterre en raid aérien, en un peu moins de 6 jours.
Le rébus de la semaine du Monde Illustré du 17 octobre 1936.
Attention, ce n’est pas un jeu d’enfant !!!