Annonay (Ardèche)- Des vieux journaux très intéressants 1-la première « visite » des Allemands en 1940 (1/2)

C’est la Gazette d’Annonay et du Haut-Vivrais en date du samedi 29 juin 1940 (cette gazette est un hebdomadaire) qui nous raconte l’histoire comme dans un livre d’Histoire. L’Allemagne a attaqué la France le 10 mai 1940 après 9 mois d’atermoiements appelés « la drôle de guerre ». Pétain vient de signer l’Armistice le 22 juin 1940 avec l’Allemagne nazie et le 24 juin avec l’Italie fasciste qui, elle, est entrée en guerre le 10 juin, quand la France était à genoux et sans réussir à enfoncer l’Armée des Alpes. C’est à Rethondes et à Rome qu’ont été signés ces traités.
La Gazette en fait sa une avec, à droite, les conditions de ces armistices, on y lit que même les postes de radio sont interdits à être possédés, et à gauche, l’analyse de cette défaite due, pour lui, au déclin intellectuel et moral de la France et à aucun moment à la hiérarchie militaire qui en était resté aux tranchées de 14-18 et qui ne croyait, à de rares exceptions près, ni aux chars, ni aux avions.

Ceci, on l’a lu dans n’importe quel livre d’histoire, même les plus révisionnistes. Par contre, ce que l’on sait moins et ce dont la Gazette nous parle, c’est ce qui s’est passé juste après l’Armistice, dans le nord de l’Ardèche et la vallée du Rhône: les combats d’Annonay et ceux d’Andance dans la vallée du Rhône pour empêcher les Allemands à continuer à avancer.

Ce sont les hommes du 4ème Spahis Marocains qui défendirent la région d’Annonay, n’empêchant pas les Allemands d’occuper la ville le 25 juin au matin et ceux du 6ème Spahis Algériens qui en firent de même au bord du Rhône. Cette même histoire est raconté plus localement dans un éphéméride tragique.

On y lit toute la détresse du rédacteur face à ces événements, l’arrivée des Allemands, l’attitude de quelques locaux très favorables au reich que ça en est choquant (que fera le journaliste dans quelques mois ?), le maire en ancien combattant qui y va de son bouquet de fleurs au monument aux morts, les traces des combats vers Roiffieux avec des chevaux morts et des maisons éventrées, le commerce en demi-teinte sauf pour les Allemands qui achètent en payant en marks…

On parle aussi des combats vers Andance et des funérailles des Spahis tués au combat.

Ils sont au nombre de sept et tous d’origine marocaine. La population leur rend un vibrant hommage comme la municipalité.

On y lit le futile côtoyant le tragique.

Les pâtisseries et les confiseries ne seront plus fabriquées par manque de sucre sur lequel la population doit s’être précipitée, un réflexe qui continua d’exister jusqu’aux années 70 à l’occasion de toutes les crises et les Spahis blessés et transportés par la Croix-Rouge vers les hôpitaux de la région.

A suivre la lecture de la Gazette du samedi suivant pour d’autres précisions sur les combats au bord du Rhône.

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