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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Henri MOUTTE.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-onzième nom de la liste: Henri Joseph MOUTTE.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Une bizarrerie généalogique nous a posé quelques petits problèmes au début de cette recherche, le prénom de la mère d’Henri Moutte avec lequel l’Etat-civil de Caderousse et celui d’Etoile s’affranchissent de toute rigueur. En effet, la future Madame Moutte a été prénommée Philomène à sa naissance en 1859 par ses parents.  Quand elle se marie avec Joseph Moutte, le père d’Henri, originaire de Villedieu le 19 octobre 1881 à Caderousse, c’est toujours Philomène. Mais quand elle met au monde son premier enfant, Henri, à Etoile dans la Drôme où Joseph travaille au gare de triage du PLM de Portes, elle se prénomme Joséphine ! C’était le 23 septembre 1885.

Certes, Joséphine est presque l’anagramme de Philomène, à deux lettres près, mais tout de même ! Peut-être s’agit-il d’une erreur des Drômois, renouvelée à la naissance de la petite soeur d’Henri, Marie Gabrielle née en 1887 toujours à Etoile ? Ou une volonté de Madame Moutte de changer un prénom qu’elle n’aime pas trop… avec l’avantage procuré par l’éloignement de son lieu de naissance. Mais l’erreur persiste toujours quand la  famille vient s’installer à Caderousse où le père mènera des terres. C’est d’ailleurs ce prénom que note l’agent recenseur en 1901, quartier Espinet-Salarié. Vous pouvez le constater.

Les Moutte lors du recensement de 1901 à Caderousse.

Une seconde fille est venue compléter la fratrie, Rose Françoise, née en Vaucluse en 1898. Sur l’acte de naissance de cette dernière, c’est toujours Joséphine qu’est prénommée… Philomène ! De même lors des recensements suivants en 1906 et 1911.

Les Moutte lors du recensement de 1906 à Caderousse.

En 1906, Henri vient de terminer sa période militaire. Il a d’ailleurs devancé l’appel en contractant à la mairie d’Orange, un engagement pour une période de trois ans, le 27 septembre 1905. Il sert au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Mais autre bizarrerie de cette biographie, il est rendu à la vie civile un an après, le 18 septembre 1906 pour… se marier et devenir… l’instituteur du village. Toutefois, l’Armée garde un oeil sur lui en lui octroyant le Certificat d’Aptitude au grade de sous-officier ! Après une seule année sous les drapeaux alors que les simples soldats restaient à l’époque deux années.

Quelques jours après sa libération, juste avant la rentrée des classes le 1er octobre 1906, Henri prend donc pour épouse Rose Louise Augustine Léonie Maillet originaire de Toulon où feu son père était brigadier de gendarmerie maritime. Les noces sont célébrées le 22 septembre 1906 à Caderousse où Rose côtoiera son nouvel époux, elle dans l’école des filles et lui dans celle des garçons. On les retrouve en poste à Bédarrides l’année suivante.

Les Moutte, sans Henri, lors du recensement de 1911 à Caderousse.

On perd la trace professionnelle des deux enseignants et on ne saura pas s’ils fonderont une famille mais on peut s’en douter. Par contre, on est sûr qu’Henri Moutte a été rappelé le 1er août 1914, au beau milieu des grandes vacances, lors de la mobilisation générale. Il a rejoint le 30ème Régiment d’Infanterie à Annecy. Des périodes intermédiaires de formation militaire entre 1906 et 1914 lui ont permis d’obtenir le grade de lieutenant. Il va commander des hommes après l’avoir fait avec des enfants et voici les bataillons constitués au début de la guerre.

Henri Moutte commandant en second la 1ère Compagnie du 1er Bataillon du 30ème RI !

Dès le 7 août, la troupe est à pied d’oeuvre dans l’est de la France, au pied des Vosges, dans le secteur de Saint-Dié. Elle recevra le baptême du feu le 15 août et cette première fusillade fera 52 victimes, tués ou blessés. De violents combats vont se dérouler jusqu’à cette date fatale du 5 septembre 1914. Cela ne fait qu’un petit mois que la guerre a commencé. Le 30ème RI s’oppose aux Allemands au sud de Saint-Dié, dans la commune de Taintrux.

Il faut tenir un petit col entre deux vallées, le col d’Anezol. Le registre matricule parle du décès d’Henri Moutte sur ce petit col le 5 septembre 1914. Le Journal de Marche du 30ème RI raconte quelque chose d’un peu différent.

C’est en menant les hommes de sa compagnie pour reprendre une position perdue bêtement près d’un petit col, le col de Cense de Grand Rupt, que le lieutenant sera tué à la tête de ses hommes. L’opération sera une réussite mais outre le décès du Caderoussier, 45 hommes seront mis hors de combat, tués, blessés ou disparus.

Ce 5 septembre 1914, Henri était âgé de 28 ans et 11 mois. Il allait recevoir une citation pour ce fait d’arme…

…citation qui raconte une histoire un peu différente que celle du Journal de Marche. Toujours est-il qu’Henri Moutte se verra promu au grade de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur le 19 octobre 1920, nomination confirmée par le Journal Officiel de la République du 20 octobre 1920.

La fiche matricule de Henri Joseph Moutte de Mémoire des Hommes.

Henri Joseph Moutte, matricule 469 de la classe 1905, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Moutte est encore bien vivant dans le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Henri Joseph un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Raphaël Ouvier.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Marius MONNET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-dixième nom de la liste: Marius Jean Léon MONNET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Marius Jean Léon Monnet s’est tout d’abord appelé Arnaud Marius Jean Léon pendant le premier mois de sa vie. Il est en effet né le 11 juin 1882, fils naturel de Rose Marie Arnaud originaire de Caderousse née vingt ans plus tôt, elle-même fille naturelle de Marguerite Marthe Arnaud, décédée en juillet 1870.

C’est quand Rose Marie Arnaud épousa Léon Monnet au village, le 05 juillet 1882 que ce dernier reconnut Marius comme son fils légitime et que ce dernier prit son identité définitive. Léon Monnet né en 1860 à Caderousse était alors ouvrier baletier dans la fabrique Robert.

Le couple s’installa rue de l’Hardy et c’est là qu’on le retrouve, une vingtaine d’années plus tard, lors du recensement de 1901.

La famille Monnet recensée en 1901.

Léon et Rose travaillant tous les deux à la fabrique de balais de Jules Roux. Deux filles sont venus compléter la fratrie: Françoise Amandine née en 1888 et Augustine Henriette en 1891. Et Marius dans tout cela ? Il a maintenant 18 ans et a quitté le foyer de ses parents en allant travailler comme domestique  chez Prosper Rigaud négociant et son gendre Louis Gromelle propriétaire terrien.

Marius Monnet domestique chez Rigaud en 1901

Ce statut permettait aux jeunes de gagner leur vie en attendant que passe le fameux service militaire.  Marius allait être appelé sous les drapeaux le 16 novembre 1903, au 55ème Régiment d’Infanterie d’Aix-en-Provence. Trois ans d’armée et le voilà rendu à la vie civile le 18 septembre 1906. Il regagne alors le foyer de ses parents où on le retrouve en 1911, employé à la fabrique de balais comme son père.

La famille Monnet en 1911.

Les filles ont disparu toutes les deux. Rien de dramatique, elles se sont mariées: Augustine Henriette la plus jeune tout d’abord avec Anselme Félix Bouchet, un Caderoussier, en octobre 1907  puis Françoise Amandine trois ans plus tard, en novembre 1910, avec un Orangeois, Marius Louis Pinet. La famille va bientôt s’agrandir de petits enfants. Il ne semble pas que Marius ait eu le temps ou l’envie de prendre une épouse avant la déclaration de guerre.

Il fut rappelé le 11 août 1914 au 258ème Régiment d’Infanterie, la réserve du 58ème d’Avignon. Direction l’est de la France pour se porter au devant des Allemands.

La suite, on l’a déjà raconté quand on a évoqué la vie de Clair Marius Doux. Entre ce dernier et Marius, un destin similaire: même régiment, le 258ème RI, même lieu: Buzy dans la Meuse, à mi-chemin entre Verdun et Metz, même jour, le 25 août 1914, même destin: tué à l’ennemi lors d’une attaque inconsidérée des fantassins français sur des Allemands supérieurement organisés et armés. Terribles mitrailleuses allemandes hachant de pauvres soldats français déboussolés et début de sauve-qui-peut général des Compagnies devant des gradés impuissants leur demandant d’y retourner !

Ce 25 août 1914, cela faisait exactement deux semaines que Marius avait retrouvé son pantalon rouge et il avait alors 32 ans et 2 mois.

La fiche matricule de Marius Jean Léon Monnet de Mémoire des Hommes.

Marius Jean Léon Monnet, matricule 603 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Monnet est encore bien vivant dans le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Marius Jean Léon un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Henri Moutte.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Charles MONDAN.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-neuvième nom de la liste: Charles Paul MANDON.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

 

Charles Paul Mondan est tout simplement le cousin germain du précédent, lui aussi inscrit sur le Monument aux Morts de Caderousse, André Paul Mondan. En effet, son père Jean Paul Mondan se trouve être le frère du père d’André Paul: André Mondan, comme lui originaire de Courthézon.

Un peu plus jeune qu’André, Jean Paul est né en 1867 et s’est marié à Caderousse avec Marie Mélanie Grély venue vivre au bord du Rhône avec les siens. Elle était originaire de Violès et les noces furent célébrées le 09 juillet 1892.

Rapidement, une petite Marie Jeanne vint au monde en 1894 dans ce couple de maçon et de baletière vivant dans le Boulegon. Puis arriva Charles Paul, le futur Poilu, le 1er juillet 1896, un plus âgé que son cousin André Paul. C’est d’ailleurs sa tante Sophie Bouchier qui vient le déclarer à la mairie de Caderousse le 2 juillet. Le père travaillait peut-être dans un chantier éloigné du village. Il était employé par le maître-maçon Simon.

Quatre ans plus tard arrive une petite Marie Rose le 19 janvier 1901. Puis plus rien ! Mais il semble que la famille a quitté Caderousse après 1901 puisqu’elle n’apparaît ni au recensement de 1906, ni à celui de 1911. Toutefois Charles Paul est resté au village et travaille comme domestique à la campagne.

La liste nominative de 1901 pose problème.

La famille Jean Mondan-Marie Grély en 1901.

On reconnaît bien Jean Mondan et Marie Grély, les parents, âgés respectivement de 34 et 31 ans, l’aînée Jeanne 7 ans et la petite dernière Marie 1 an mais qui sont cet Isidore âgé de 3 ans et ce Louis 2 ans ? Et surtout où est passé Charles qui avait alors  4 ou 5 ans suivant le mois du recensement ? Quelques mystères non éclaircis dans la généalogie de Charles Paul Mondan car ces deux petits frères, si petits frères il y a, n’apparaissent pas dans l’état-civil de la commune ! Bizarre, vous avez dit bizarre !

Tout serait plus facile si on savait dans quelle commune les parents s’en sont allés après 1911.

Toujours est-il que Charles Paul aurait dû être appelé par l’armée courant 1915. A cette date, il était déjà… mort ! En effet, il lui prit l’idée de devancer l’appel et il signa un engagement pour la durée de la guerre le 23 septembre 1914, en mairie d’Avignon, à un peu plus de 18 ans. On l’envoya au 4ème Régiment de Zouaves, où il croisa peut-être un autre Caderoussier, Paul Marius Broquin, de quatre ans son aîné qui allait être tué à Nieuport, tout près de la mer du Nord, le 9 juin 1915, on l’a déjà évoqué.

A cette date, Charles Paul Mondan était décédé depuis bien longtemps, disparu plus précisément, le  12 décembre 1914, moins de trois mois après avoir signé son engagement. En Belgique comme Paul Broquin, mais dans le secteur d’Ypres où les Zouaves assistaient les troupes britanniques. Pourtant ce jour-là, le rédacteur du Journal de Marche du 4ème Régiment ne note rien de particulier.

Il faut dire que le 11ème Bataillon Lagarde auquel Charles semblait appartenir a été détaché et combat ailleurs, comme en atteste cette note du 11 décembre.

Oui, c’est bien à Verblanden-Molen cité dans le texte que Charles Paul Mondan a disparu le 12 décembre 1914 mais… on n’en saura pas plus. On peut imaginer des tranchées, des bombardements, une attaque sans retour… ou une mine ! Il avait alors 18 ans et 5 mois. Le plus jeune Poilu de Caderousse, pour l’instant !

La carte de Verranne Molen où a disparu Charles Paul Mondan et les nombreuses traces des combats de la Grande Guerre notés en 2018.

La fiche matricule de Charles Paul Mondan de Mémoire des Hommes.

Charles Paul Mondan, matricule 1077 de la classe 1916, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Mondan est encore vivant à Caderousse. Si quelqu’un reconnaît en Charles Paul un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Marius Jean Léon Monnet.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… André MONDAN.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-huitième nom de la liste: André Paul MANDON.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

C’est la traversée de ce paisible canal de la Sambre à l’Oise à Oisy dans l’Aisne qui entraîna la mort de 10 chasseurs alpins du 24ème Bataillon et quelques 74 blessés, une semaine exactement avant la fin de la Grande Guerre, le 4 novembre 1918. Parmi les morts, André Mandon de Caderousse, âgé seulement de 21 ans et demi.

Les Allemands étaient en déroute mais une déroute à l’Allemande, c’est-à-dire organisée et réfléchie. Retarder les troupes alliés le long de ce canal était un objectif local dans le grand objectif national qui était pour le Reich, d’obtenir un armistice le plus avantageux possible ou… le moins humiliant. Alors la défense de ce canal fut acharnée et à fortiori, sa traversée pour les assaillants, les chasseurs alpins français,  fut très difficile…

…surtout que le Génie posa des passerelles… trop courtes de quatre mètres. La vague d’assaut dut terminer dans de l’eau jusqu’aux aisselles avec les armes au-dessus de la tête ! Omaha Beach !

Des Allemands se rendirent mais d’autres contrattaquèrent en faisant mine de se rendre.

Et quand les positions sont enfin établies sur l’autre rive, c’est l’artillerie amie, française ou britannique peu importe qui tire trop court et cause des pertes « sensibles » pour le rédacteur du Journal de Marche du 24ème BCA.

Bilan de cette journée. Des prises de guerre énumérées à commencer par des prisonniers, 144 exactement…

…mais aussi des canons, sept, des mitrailleuses, vingt-cinq, des lance-bombes et quantité de munitions… A quel prix ?

84 hommes mis hors de combat dont 10 tués… à une semaine pile du cessez-le-feu, on l’a déjà dit !

André Paul Mandon n’avait pas eu le temps de connaître grand chose de la vie. Né à Caderousse le 03 mai 1897, c’était donc un jeune soldat quand il fut incorporé le 04 novembre 1916 au 24ème Bataillon de Chasseurs à Pied ou de Chasseurs Alpins, la terminologie de ces unités était en train de changer, à cette époque.

Son père, André Mondan était originaire de Courthézon, né en 1859. Il épousa une très jeune Caderoussière de… 16 ans, Sophie Marguerite Bouchier le 24 août 1881, reconnu quelques jours après sa naissance par sa mère, Marie Sophie Bouchier… fille-mère.

Le couple s’installa rue Vénasque, chez Sophie Marguerite et sa mère. André était cultivateur puis devint plus tard ouvrier-baletier, métier qu’exerça aussi son épouse quand elle eut fini d’élever ses enfants. Car le couple eut cinq enfants !

La famille Mondan au grand complet au recensement de 1901, rue de la Masse.

La fratrie. Marie Marguerite né en 1882 épousa Antoine Perrin en 1905. Louise née en 1885 se maria en 1907 avec Roche Auguste, inscrit sur le monument aux morts dont on reparlera donc forcément. Un garçon pour continuer avec André Joseph, né le 07 juillet 1888. Il se maria avec Cornélie Berbiguier le 29 janvier 1913 à Caderousse. Puis vint un second garçon en 1891 qui se se maria à Vallérargues avec Elvia Pépin. Et enfin, le petit dernier, André Paul dont on connaît mieux maintenant le sort tragique qui l’attendait dans le nord de la France, à quelques jours de l’Armistice.

 


La fiche matricule de André Paul Mondan de Mémoire des Hommes.

André Paul Mondan, matricule 1226 de la classe 1917, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Mondan est encore vivant à Caderousse. Si quelqu’un reconnaît en André Paul un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Charles Paul Mondan.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Paul MILLET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-septième nom de la liste: Paul Joseph Marie MILLET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Oui, c’est inscrit sur le Monument aux Morts de Caderousse mais aussi sur le Journal de Marche du 363ème Régiment d’Infanterie,  Paul Millet est bien mort sur le champ de bataille au col de la Chapelotte, en Meurthe-et-Moselle, dans les premiers contreforts des Vosges, le 25 avril 1916.

Ce sont les Allemands qui attaquent et les troupes françaises qui essaient de maintenir leurs positions malgré la violence des bombardements comme le raconte cet extrait du Journal. En certains endroits, le terrain est tellement bouleversé que les hommes sont enterrés vivants dans les galeries effondrées.

Ailleurs, les Allemands utilisent des armes chimiques pour « nettoyer » les tranchées françaises, des liquides enflammés.

Les combats sont acharnés et se terminent au couteau comme pour ce sergent Imbert achevé par un coup de couteau dans le dos.

La guerre dans toute son horreur ! Comme cette attaque allemande repoussée par les défenseurs français sortis de leur tranchée pour affronter les assaillants sur le no-man’s land, au milieu des obus qui continuent de tomber ici et là, venant d’un camp comme de l’autre.

Il est sûr que la lecture de nombre de ces Journaux de Marche comme celui présenté ici doivent inspirer les scénaristes de cinéma ou de bandes dessinées pour rendre le plus réaliste possible leurs scènes de guerre.

Voici donc avec ces quelques extraits, des repères pour comprendre les derniers instants de Paul Millet, peut-être tué après le premier coup de canon, après tout. L’enfer sur terre, avec plan à l’appui !

Le 25 avril 1916, Paul Joseph Marie avait 30 ans et 1 mois.

Il était en effet né le 19 mars 1886 rue Vénasque d’un père Caderoussier de naissance, Louis Marie Millet, né en 1861. Louis était alors ouvrier baletier quand il épousa Joséphine Perrin, une Caderoussienne de 21 ans, née de parents originaires du village et dont la mère portait aussi le patronyme Millet. Les noces furent célébrées le 10 mai 1883. Dix mois plus tard naissait Louis Auguste le 03 mars 1884 qui allait disparaitre prématurément quatorze mois plus tard. Paul était donc l’aîné de deux filles venues au monde en 1890 et en 1900. Marie Joséphine Charlotte se maria deux ans avant la guerre avec Antoine Joseph Emile Ripert dont on fera la biographie quand on arrivera à la lettre R, disparu un mois avant son beau-frère Paul, le 22 mars 1916 dans la Meuse. Lucienne Joséphine Pauline eut plus de chance et se prit pour époux après guerre, un parisien, Victor Eugène Martel, dans le septième arrondissement.

La famille au recensement de 1901, rue de l’Hôpital.

En 1901, sous le même toit, vivent le coupe de Louis et Joséphine, tous deux ouvriers dans une fabrique de balais, leurs trois enfants, les parents de Joséphine et le père de Louis. Paul est alors ouvrier agricole, certainement employé par ses grands-parents.

La famille au recensement de 1911, rue de l’Hôpital.

Dix ans plus tard, les vieux ne sont plus là, Jean est parti en 1902, son épouse Joséphine en 1907 et Auguste en 1910… de même que Joséphine, la mère de Paul le 02 avril 1908. Ce dernier, bien que recensé à Caderousse, a quitté le foyer et travaille comme valet de chambre chez Monsieur le Comte à Piolenc.

Entre temps, il avait fait ses deux années de service sur la Côte d’Azur, à Nice, au 141ème de Ligne du 06 octobre 1908 au 25 septembre 1910. Il sera rappelé le 2 août 1914… pour la conclusion que l’on connaît. Il repose à la Nécropole Nationale de la Chapelotte à Badonviller, tombe individuelle 979.

 

La fiche matricule de Paul Joseph Marie Millet de Mémoire des Hommes.

Paul Joseph Marie Millet, matricule 278 de la classe 1906, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Millet est assez répandu en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Félix Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: André Paul Mondan.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Maurice MILLET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-sixième nom de la liste: Maurice Marie Joseph MILLET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Maurice Millet ressemble beaucoup dans son vie à Félix Millet dont on vient de parler. Maurice Millet est né à Orange le 10 mars 1882 d’un père caderoussier Louis Joseph Millet né en 1849 et d’une mère née à Mornas, portant également le patronyme Millet, Emilie Marie. née en 1852. Les parents se sont unis à Caderousse le 17 janvier 1872 et rapidement, deux garçons vont arriver dans le foyer: Gabriel Hippolyte le 12 septembre 1872, tout juste neuf mois après les noces puis Gratien Auguste le 10 décembre 1873. Par la suite, le couple semble avoir quitté Caderousse.

On retrouve donc la famille Millet à Orange pour la naissance de Maurice en 1882. Elle apparaît sur la liste du recensement de 1881, quartier des Pradines…

…avec un Louis et un Hypolite âgés respectivement de 8 et 9 ans. Si pour Hippolyte avec une orthographe plus conventionnelle, on comprend de qui il s’agit, qui est ce Louis né en principe en 1873 ? Certainement, le nom usuel donné dans son cercle familial à Gratien Auguste pour on ne sait quelle histoire ?

Ce document nous confirme que le couple des Millet n’a plus eu d’enfant jusqu’en 1882 et Maurice Marie Joseph, le futur Poilu de Caderousse, en tout état, d’enfant ayant vécu quelques années.

Le 16 novembre 1904, Maurice va donc faire son service militaire en étant incorporé au 58ème R.I. d’Avignon. Il sera rendu à la vie civile le 18 septembre 1906.

Autre ressemblance avec Félix Millet, il va boucler sa jeunesse en retournant à Caderousse pour y épouser une fille du village, Marie Rose Gabrielle Millet le 10 avril 1913 et en reproduisant le mariage de ses parents avec les deux époux portant le même patronyme.

A-t-il eu le temps de fonder une famille ? Rien de moins sûr car seize mois après les épousailles, l’Armée le rappelait au 258ème R.I. qu’il rejoignait le 11 août 1914.
La suite de l’histoire allait être brève puisque Maurice allait décéder le 28 septembre 1914 à l’hôpital mixte d’Orange où il avait été évacué suite aux blessures reçues au front. Une histoire que l’on a déjà raconté en quatre occasions puisque Maurice est le cinquième Caderoussier tué aux combats dans le secteur de Saint-Mihiel, fin septembre-début octobre 1914.

Justin Miaille et Eugène Cambe sont disparus le 26 et 27 septembre, Paul Julien y a été tué le 20, Henri Lazard est mort en Bavière le 04 octobre suite à une blessure reçue à Saint-Mihiel. C’est finalement le destin de ce dernier qui ressemble le plus à celui de Maurice Millet, décédé presque chez lui des blessures reçues dans la Meuse. Le 28 septembre 1914, il était âgé de 32 ans et 6 mois.

 

La fiche matricule de Maurice Marie Joseph Millet de Mémoire des Hommes.

Maurice Marie Joseph Millet, matricule 640 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Millet est assez répandu en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Félix Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Paul Joseph Marie Millet.

 

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… les MILLET et Félix MILLET.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-cinquième nom de la liste: Félix MILLET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Trois Millet inscrits sur le Monument aux Morts de Caderousse, dans l’ordre alphabétique Félix Marius, Maurice Marie Joseph et Paul Joseph Marie, tous nés dans les années 80 du XIXème siècle. Aucun lien de parenté entre ces trois jeunes hommes, pas de cousinage au premier ni au second degrés, nous ne sommes pas allés voir plus loin. Par contre, des naissances à Mornas, Caderousse et Orange et pour deux d’entre eux, un rapport avec Caderousse pas évident à trouver ! On va y revenir.

Félix Marius Millet est donc né à Mornas le 04 novembre 1887. C’est le plus jeune des trois Millet MPLF. A aucun moment, il n’apparaîtra dans les listes nominatives du recensement caderoussier. Né à Mornas, il vit à Orange quand l’armée l’appelle en 1907 et elle note qu’il s’installe à sa libération, en 1910, au quartier Clos Cavaillet, toujours dans la cité des Princes.

Certes, le père de Félix, Casimir Toussaint Millet est né à Caderousse le 1er novembre 1851. Mais après son mariage le 30 septembre 1874, avec une jeune fille d’Orange Marie Antoinette Goumarre, née en 1855, le couple part s’installer à Travaillan où s’était déjà installé Casimir Toussaint avec ses parents. C’est dans ce village que naîtront les premiers enfants du couple: Marie Isabelle en 1875, Emile Patrice Casimir en 1877 et Rose Louise en 1879.

La famille déménage ensuite à Mornas où elle s’agrandira de quatre autres enfants: Marius Cyprien en 1884, Félix Marius le Poilu qui nous intéresse, en 1887, Louis Paul en 1891 et enfin Julie Antoinette en 1894.

Voici la famille de Casimir Toussaint à Mornas.

La famille de Casimir Toussaint Millet au recensement de 1891 à Mornas.

On retrouve la fratrie complète en 1896 avec certes une Isabelle devenue Elisabeth mais la mère n’est plus là, décédée au début de cette année 1896.

La famille de Casimir Toussaint Millet au recensement de 1896 à Mornas.

Félix va être appelé par l’armée le 07 octobre 1908 à Marseille au 141ème Régiment d’Infanterie pour une durée de deux ans, jusqu’au 25 septembre 1910… avant d’être rappelé au début du mois d’août 1914 à la même unité.

Entre temps, Félix va fonder une famille à Caderousse dans un ordre qui à l’époque faisait… désordre ! En effet, sa future épouse met au monde une petite fille Marie Louise le 11 avril 1911, enfant que Félix va reconnaître le jour du mariage avec la mère Marie Louise Marguerite Cuer, le 26 avril 1911. Ils vont certainement s’installer à Caderousse mais c’était après le jour du dernier recensement d’avant-guerre.

Après le 3 août 1914, la suite de l’histoire sera rapide et elle va se confondre avec celle d’un autre Caderousssier « oublié » Isidore Marquion, lui aussi soldat au 141ème de ligne. Le régiment tient des tranchées creusées devant Avocourt, dans la Meuse, entre Vauquois et Verdun sur lesquelles les Allemands se cassent les dents. Mais cela fait tout de même des victimes.

Le Journal de Marche n’en fait pas référence mais Félix sera tué le 23 septembre 1914 à Avocourt, cinq jours avant Isidore Marquion, tué le 28 septembre. Il avait alors  26 ans et 10 mois. La petite Marie Louise avait 4 ans et demi.

Il repose à la Nécropole Nationale de Douaumont, tombe individuelle 13 624.

 

La fiche matricule de Félix Marius Millet de Mémoire des Hommes.

Félix Marius Millet, matricule 196 de la classe 1907, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Millet est assez répandu en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Félix Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Maurice Marie Joseph Millet.

A noter que si ses deux frères Emile et Louis n’eurent pas de problèmes particuliers pendant la Grande Guerre, le troisième, Marius Cyprien fut, lui, tué au bois des Eparges le 07 avril 1915 alors qu’il combattait au 132ème R.I.

 

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Justin MIAILLE.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-quatrième nom de la liste: Justin Paul MIAILLE.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Justin Paul Miaille est né à Caderousse le 10 septembre 1886. C’est le fils de deux enfants de Caderousse, Paul Justin Miaille né au village en 1861 et d’Amélie (sur l’acte de naissance) ou plutôt Emilie (sur tous les autres documents) Mansi née en 1864. Ils se sont unis le 13 juin 1885 et Justin est arrivé quelques mois après, rue Saint-Michel.

Le père est ouvrier baletier dans sa jeunesse et jusqu’en 1890 puis il monte dans l’échelle sociale en devenant économe de l’hospice en 1892 où il va obtenir un logement de fonction. C’est là que l’on retrouve la famille en 1901.

La famille Miaille au recensement de 1901.

On constate que Justin n’est plus au foyer mais on le retrouve quelques pages plus loin domestique chez un paysan, Noël Raymond. Son père devait souhaiter qu’il passe à la partie pratique des apprentissages après une partie scolaire pas complètement bien maîtrisée pour Justin !

Justin Miaille au recensement de 1901.

La fratrie des enfants Miaille.

Cinq enfants sont arrivés au foyer Miaille-Mansi et tous vivront jusqu’à l’âge adulte ce qui n’était pas une évidence à l’époque. Justin est donc l’aîné. Deux ans plus tard est née Marie Emilia (la juste combinaison entre Amélie et Emilie !) qui vivra jusqu’en 1970. Suivrons deux garçons Marius Gabriel de 1890 et Joseph Victor de 1892. On évoquera plus loin leurs parcours militaires diamétralement opposés qui impacteront leurs vies privées. Enfin, petite dernière, Joséphine Victorine née en 1896 qui connaîtra aussi les années 70 du XXème siècle.

Du 7 octobre 1907 au 25 septembre 1909, Justin aura le plaisir de découvrir Besançon et le 60ème Régiment d’Infanterie.  Deux ans de classes puis un retour à Caderousse pour s’installer… à l’hospice chez ses parents. C’est ce que nous apprend le recensement de 1911.

La famille Miaille au recensement de 1911.

Justin va être rappelé par la France à l’armée le 4 août 1914. Il va se retrouver au 258ème Régiment d’Infanterie, la réserve du 58ème R.I. d’Avignon. La suite de l’histoire va être très rapide puisque Justin disparaîtra le 26 septembre 1914, moins de deux mois après son rappel ! Le destin de Justin est en tout point similaire à celui d’autres Caderoussier incorporés au 258ème R.I.: Eugène Cambe disparu entre le 20-27 septembre 1914 à Saint-Mihiel, Paul Julien tué le 20 septembre à Vigneulles-lès-Hattonchatel à deux pas de Saint-Mihiel et Henri Lazard, mort en captivité à Grafenwöhr le 04 octobre 1914 après avoir été gravement blessé vers Saint-Mihiel le 26 septembre.

L’avancée allemande dans ce secteur de la Meuse bouscule les troupes françaises qui doivent refluer en laissant beaucoup de morts, blessés et disparus sur le terrain. Ainsi sera créé pour quatre ans le saillant de Saint-Mihiel sur lequel les tentatives françaises pour le gommer seront vaines. Quatre Caderoussiers en l’état de nos recherches y ont perdu la vie. Justin Paul Miaille, disparu le 26 septembre à Saint-Mihiel, avait alors un peu plus de 28 ans.

La fiche matricule de Justin Paul Miaille de Mémoire des Hommes.

Justin Paul Miaille, matricule 317 de la classe 1906, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Certes le patronyme Miaille n’est guère usité en Vaucluse. Mais si quelqu’un reconnaît en Justin Paul un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Félix Marius Millet.

Quelques mots sur les parcours diamétralement opposés de Marius et Joseph Miaille.

Marius Gabriel Miaille (matricule 1489 classe 1910- Avignon) sera réformé en 1911 à cause d’un pied bot. A la guerre, il n’ira pas mais sera affecté à la 15ème section d’infirmiers militaires à Marseille- Sainte-Marguerite. Il trouvera l’amour en la personne de Joséphine Guglieri qu’il épousera à Marseille le 10 septembre 1918.

A l’inverse, Joseph Victor Miaille (matricule 758 classe 1912- Avignon) fera des armes son métier. Engagé volontaire et devançant l’appel en 1910, il sera promu sous-lieutenant dans les tranchées. Blessé en trois occasions et cité de nombreuses fois, il se verra élevé au grade de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur. Promu capitaine, il continuera sa carrière militaire à Dijon dans les Dragons et il épousera une fille du cru, Juliette Joséphine Massoz. Encore actif en 1940, il sera blessé le 18 mai lors de l’offensive allemande.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Paul MENU.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-troisième nom de la liste: Paul Laurent MENU.

Comme Victor Menier, Paul Menu a été oublié sur le Monument aux Morts de Caderousse. La raison en est à peu près la même: une naissance au village d’un père Caderoussier, le départ assez rapide de la famille du village et le temps qui passe par là et l’oubli avec.

Paul Albert Menu, né à Caderousse en 1857 est pâtissier confiseur. Il a pris pour épouse Marie Félicité Clapier une couturière d’Orange un peu plus jeune que lui. Les noces ont eu lieu dans le Cité des Princes le 29 octobre 1879 où le couple s’installe, 19 rue des arènes. Une petite Adrienne Madeleine arrive rapidement, le 17 avril 1880.

Puis la famille vient vivre à Caderousse. Elle s’installe rue Château-Vieux où les jeunes mariés semblent avoir ouvert un commerce de pâtisserie. Pas sûr que cela soit rentable dans ce village somme toute assez pauvre. Un petit garçon arrive dans le foyer, Paul Laurent, né le 16 mai 1882.

La famille Menu au recensement de 1886.

Voici donc la famille Menu-Clapier recensée à Caderousse en 1886. Cinq ans plus tard, en 1891, la famille a quitté les digues de Caderousse pour exercer son métier ailleurs, certainement à Orange où la clientèle est plus importante.

En 1902, quand l’Armée recense le conscrit Paul Laurent Menu, il vit à Orange et a choisi le même métier que son père, pâtissier-confiseur. Boulanger, il aurait été versé dans le service auxiliaire des commis et ouvriers d’administration. Pâtissier, l’Armée n’en a moins besoin et il est envoyé dans une unité d’infanterie: le 3ème Régiment de Zouaves. Traversée de la Méditerranée, arrivée à Constantine le 18 novembre 1903… où Paul Menu servira jusqu’au 29 septembre 1906. Sur son registre matricule est inscrit cette campagne d’Algérie à laquelle participa le Régiment de Zouaves, pour pacifier le pays des groupes rebelles.

Rendu à la vie civile, Paul se marie à Orange, le 23 avril 1907, avec Marie-Louise Biscarrat, la fille d’un médecin, née comme lui en 1882. Ils eurent le temps de fonder une famille mais le retard de mise en ligne des Archives de certaines communes du Vaucluse nous empêche d’en savoir plus.

Toujours est-il que le 13 août 1914, Paul va se retrouver à nouveau chez les Zouaves, pas en Algérie mais au camp de Sathonay, au nord de Lyon. Après une année de combat, c’est du côté de la Champagne que le vie de Paul va basculer pendant la seconde bataille de Champagne, fin septembre-début octobre 1915. C’est certainement lors d’une offensive longuement racontée dans le Journal de Marche du 3ème Zouaves que le pâtissier orangeois va être gravement blessé,  le 25 ou 26 septembre 1915.

J’ai gardé le passage sur la défense du drapeau qui est édifiant !

Extrait du Journal de Marche du 3ème Zouaves en date du 25 septembre 1915.

Pas moins de quatre morts en quelques instants pour se disputer l’honneur de porter le drapeau du régiment dans le tourmente ! Cet épisode ne concerne pas Paul Menu puisqu’il survivra jusqu’au 10 octobre 1915 à ses blessures avant de s’éteindre à Saint-Hilaire-le-Grand, dans un hôpital situé à quelques pas de la gare où, le jour-même, le 3ème Zouaves prenait le train en direction des Flandres, jusqu’à Esquelbecq à quelques kilomètres de Dunkerque et de la mer du Nord, pour aller combattre avec les débris de l’armée belge entre Ypres et La Panne.

Le 10 octobre 1915, Paul Menu était âgé de 33 ans et 5 mois.

 

La fiche matricule de Paul Laurent Menu de Mémoire des Hommes.

Paul Laurent Menu, matricule 575 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Menu existe toujours dans le Vaucluse et le Gard. Si quelqu’un reconnaît en Paul un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Justin Paul Miaille.

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113 POILUS de CADEROUSSE, 113 DESTINS… Victor MENIER.

 

113 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 113 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-deuxième nom de la liste: Victor  MENIER.

Pas de Monument aux Morts de Caderousse pour Victor Menier, il a été oublié dans la liste établie lors de l’édification du cénotaphe. Sans toutefois qu’il y ait à s’indigner car la famille Menier quitta Caderousse longtemps avant la Grande Guerre. Certes, le père de Victor, Jean-Baptiste Menier ou Ménier, était originaire de Caderousse tout comme son grand-père paternel, également prénommé Jean-Baptiste, venu au monde sous le Directoire.

Jean-Baptiste Menier prit donc pour épouse Marie Mathilde Chapus de neuf ans sa cadette le 19 mai 1869. Bien qu’originaire de Carsan dans le Gard, les noces furent célébrées à Piolenc où avait déménagé la belle famille de J-B. Le couple s’installa au quartier des Mians à Caderousse et Victor vint au monde le 30 novembre 1870. C’était donc un vieux soldat quand éclata la guerre de 14, de deux ans l’aîné de mon arrière-grand-père Adrien Guérin.

Deux autres garçons suivirent, Jean-Baptiste (comme c’est original !) le 26 janvier 1873 puis Auguste le 15 juin 1875. On retrouve cette petite famille dans la liste du recensement de 1876, aux Mians.

Extrait du recensement de 1876 à Caderousse.

C’est entre 1877 et 1881 que les Menier partiront de Caderousse, pour une autre commune du nord-Vaucluse, certainement Mondragon. Quand Victor est appelé sous les drapeaux en 1890, le rédacteur de son registre matricule indique qu’il réside au pays du Drac et quand son frère Auguste en fait de même cinq ans plus tard, on retrouve la même domiciliation.

Victor Menier va servir au 1er Régiment de Hussards du 12 novembre 1891 au 15 octobre 1894. Trois années intéressantes dans un régiment de cavalerie.

On retrouve la trace de la famille Menier en 1901 du côté de Lapalud, l’autre capitale des balais. Ils habitent dans le quartier sud, rue des Orfèvres (!) et seul Victor l’aîné est retourné auprès de ses parents après son service militaire. Il travaille les champs que mène le père.

Extrait du recensement de 1901 à Lapalud.

Extrait du recensement de 1906 à Lapalud.

Quelques approximations dans la liste de 1906 avec le père né en 1838 au lieu de 1837 et le fils devenu Lapalutien au lieu de Caderoussier !

Les parents semblent être décédés après 1906 puisque Victor reste seul à Lapalud en 1911…

Extrait du recensement de 1911 à Lapalud.

… avec d’autres approximations plus remarquables: Mégnet… Eugène… et 1866 ! Mais aucun Mégnet Eugène n’étant né à Caderousse autour de 1866, on peut penser qu’il s’agisse bien Victor Menier né en 1870 à Caderousse !

La Grande Guerre va éclater le 3 août 1914 mais le vieux Poilu Victor Menier ne sera rappelé qu’en novembre 1914. Il a alors 44 ans ! On ne va pas le propulser sur le front, contrairement à Adrien Guérin, mais il va servir au 15ème Escadron du Train (des Equipages). Certainement une affectation logique pour l’ancien cavalier qu’il a été.

Malgré cela, il va connaître la mort et sera considéré comme MPLF. Mais il s’agit là d’une mort bien originale et pour le moins idiote. En effet, du côté d’Hargicourt, dans la Somme, à 35 kilomètres au sud-est d’Amiens mais tout de même assez loin du front,  Victor Menier va décéder à l’Hôpital Origine d’Etapes n°18 d’une… intoxication alimentaire due… à des champignons vénéneux ! Avec quelques vétérans, ce 5 octobre 1916, ils devaient avoir voulu améliorer l’ordinaire militaire en ramassant quelques champignons dans les champs ou le long du ruisseau, la Brache. Mais les champignons de la Somme ne sont pas ceux du Nord-Vaucluse et leur méconnaissance du terrain conduisit ces hommes à la catastrophe. Victor Menier avait 45 ans et 10 mois et pas encore la sagesse de ses artères.

Il repose à la Nécropole Nationale de Montdidier, tombe individuelle 5 351, dans la même terre qui avait fait pousser les fameux champignons mortels.

 

La fiche matricule de Victor Menier de Mémoire des Hommes.

Victor Menier, matricule 160 de la classe 1890, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Menier existe quelque peu encore en Vaucluse, tout comme Chapus beaucoup plus usité… Si quelqu’un reconnaît en Victor un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Paul Menu.

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