113 POILUS de CADEROUSSE, 113 DESTINS… Victor MENIER.

 

113 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 113 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-deuxième nom de la liste: Victor  MENIER.

Pas de Monument aux Morts de Caderousse pour Victor Menier, il a été oublié dans la liste établie lors de l’édification du cénotaphe. Sans toutefois qu’il y ait à s’indigner car la famille Menier quitta Caderousse longtemps avant la Grande Guerre. Certes, le père de Victor, Jean-Baptiste Menier ou Ménier, était originaire de Caderousse tout comme son grand-père paternel, également prénommé Jean-Baptiste, venu au monde sous le Directoire.

Jean-Baptiste Menier prit donc pour épouse Marie Mathilde Chapus de neuf ans sa cadette le 19 mai 1869. Bien qu’originaire de Carsan dans le Gard, les noces furent célébrées à Piolenc où avait déménagé la belle famille de J-B. Le couple s’installa au quartier des Mians à Caderousse et Victor vint au monde le 30 novembre 1870. C’était donc un vieux soldat quand éclata la guerre de 14, de deux ans l’aîné de mon arrière-grand-père Adrien Guérin.

Deux autres garçons suivirent, Jean-Baptiste (comme c’est original !) le 26 janvier 1873 puis Auguste le 15 juin 1875. On retrouve cette petite famille dans la liste du recensement de 1876, aux Mians.

Extrait du recensement de 1876 à Caderousse.

C’est entre 1877 et 1881 que les Menier partiront de Caderousse, pour une autre commune du nord-Vaucluse, certainement Mondragon. Quand Victor est appelé sous les drapeaux en 1890, le rédacteur de son registre matricule indique qu’il réside au pays du Drac et quand son frère Auguste en fait de même cinq ans plus tard, on retrouve la même domiciliation.

Victor Menier va servir au 1er Régiment de Hussards du 12 novembre 1891 au 15 octobre 1894. Trois années intéressantes dans un régiment de cavalerie.

On retrouve la trace de la famille Menier en 1901 du côté de Lapalud, l’autre capitale des balais. Ils habitent dans le quartier sud, rue des Orfèvres (!) et seul Victor l’aîné est retourné auprès de ses parents après son service militaire. Il travaille les champs que mène le père.

Extrait du recensement de 1901 à Lapalud.

Extrait du recensement de 1906 à Lapalud.

Quelques approximations dans la liste de 1906 avec le père né en 1838 au lieu de 1837 et le fils devenu Lapalutien au lieu de Caderoussier !

Les parents semblent être décédés après 1906 puisque Victor reste seul à Lapalud en 1911…

Extrait du recensement de 1911 à Lapalud.

… avec d’autres approximations plus remarquables: Mégnet… Eugène… et 1866 ! Mais aucun Mégnet Eugène n’étant né à Caderousse autour de 1866, on peut penser qu’il s’agisse bien Victor Menier né en 1870 à Caderousse !

La Grande Guerre va éclater le 3 août 1914 mais le vieux Poilu Victor Menier ne sera rappelé qu’en novembre 1914. Il a alors 44 ans ! On ne va pas le propulser sur le front, contrairement à Adrien Guérin, mais il va servir au 15ème Escadron du Train (des Equipages). Certainement une affectation logique pour l’ancien cavalier qu’il a été.

Malgré cela, il va connaître la mort et sera considéré comme MPLF. Mais il s’agit là d’une mort bien originale et pour le moins idiote. En effet, du côté d’Hargicourt, dans la Somme, à 35 kilomètres au sud-est d’Amiens mais tout de même assez loin du front,  Victor Menier va décéder à l’Hôpital Origine d’Etapes n°18 d’une… intoxication alimentaire due… à des champignons vénéneux ! Avec quelques vétérans, ce 5 octobre 1916, ils devaient avoir voulu améliorer l’ordinaire militaire en ramassant quelques champignons dans les champs ou le long du ruisseau, la Brache. Mais les champignons de la Somme ne sont pas ceux du Nord-Vaucluse et leur méconnaissance du terrain conduisit ces hommes à la catastrophe. Victor Menier avait 45 ans et 10 mois et pas encore la sagesse de ses artères.

Il repose à la Nécropole Nationale de Montdidier, tombe individuelle 5 351, dans la même terre qui avait fait pousser les fameux champignons mortels.

 

La fiche matricule de Victor Menier de Mémoire des Hommes.

Victor Menier, matricule 160 de la classe 1890, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Menier existe quelque peu encore en Vaucluse, tout comme Chapus beaucoup plus usité… Si quelqu’un reconnaît en Victor un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Paul Menu.

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