Archives quotidiennes : 27/03/2018

UN OPPIDUM…DEUX OPPIDA.

Patrick et Christian vont vous emmener, marcheurs d’ACP, en Ardèche ce mois-ci dans sa capitale Lussas.

Capitale ? Oui, Lussas est la capitale du film documentaire, un volet du 7ème Art non négligeable depuis que les plus grands réalisateurs s’y sont essayés.

En effet, la dernière semaine d’août se tiennent à Lussas les Etats Généraux du Film Documentaire depuis 1989. Du 19 au 25 août prochain, ce sera donc la XXXème livrée de ce Festival non-compétitif, festival original avec des projections chez l’habitant, dans quelques cinémas de la région comme Regain au Teil et pourquoi pas un jour, quand la chapelle sera enfin terminée, à Ancône… ?

A partir de Lussas, direction le plateau des Gras, vaste zone relativement plate, aujourd’hui peu occupée et gagnée en son milieu, près de la route nationale, par une zone artisanale. Ce ne fut pas toujours le cas dans le passé. En effet, en se dirigeant vers l’ouest, on pourra visiter l’oppidum de Jastres et même, pour le même prix, deux oppida d’époques et de factures différentes.

Jastres-Nord est de loin le lieu le plus achevé. Il s’agit d’un oppidum protohistorique construit par les hommes avant l’arrivée des Romains dans la région en -121 av JC bien antérieurement au -51 avant JC qu’on apprend à l’école. C’est un oppidum à éperon barré. Pas fous les Gaulois ! On choisit un coin relativement plat entouré de barres rocheuses et on s’évite la construction de murs sur tous les côtés. Un seul rempart est nécessaire pour fermer l’éperon. En parcourant le site, on s’aperçoit que le mur d’enceinte changea de place en trois occasions mais le plus spectaculaire est celui le plus visible, celui haut de quelques mètres, large de six mètres et défendu par sept tours, en alternance carrées et circulaires.

Remarquable construction et très vaste panorama que celui qui domine le courbe de l’Ardèche au pied de la falaise avec au loin le Tanargue et le Mont-Lozère.

En regardant bien dans les recoins, vous trouverez peut-être quelques gros boulards en pierre, anciennes armes de jet destinées aux visiteurs indésirables à l’époque des Gaulois !

Plus au sud, surplombant toujours la falaise de l’Ardèche, Jastres-Sud alias le Camp de César est bien plus rudimentaire : trois murs de pierres en U, un rectangle de 300 mètres sur 500. Certains pensent qu’il s’agit d’un poste de surveillance du réseau romain protégeant Alba mais les Romains nous ont habitués à mieux. A moins qu’il s’agisse d’enclos pour les bergers.

Quant à César, peut-être passa-t-il un moment à Jastres avant la traversée des Cévennes pour attaquer les Arvernes. Mais on n’a pas retrouvé le Livre d’Or de l’oppidum !

Par contre, sur tout ce plateau calcaire, vous pourrez trouver, en regardant attentivement où vous posez les pieds, non pas ce Livre d’Or mais des fossiles ou leurs empreintes, des ammonites principalement, beaucoup plus vieilles que César.

Remarquablement bien exposé, à l’abri du vent du nord, avec l’eau de l’Ardèche et ses terres alluviales non loin, ce coin d’Ardèche fut accueillant pour les hommes. Lussas compte pas moins de 300 tombes très anciennes disséminées sur son territoire, des dolmens plus ou moins imposants. Le plus intéressant est celui des Quatre Pierres, au sud du hameau de Mias, non loin de Lavilledieu.

Certes ce n’est ni le plus grand ni le mieux conservé des dolmens ardéchois mais un petit coup d’œil s’impose. Au sommet d’une petite colline et sans son tumulus, il devait accueillir les restes d’un personnage important qui avait certainement souhaité de son vivant que son tombeau soit visible de tous et de loin ! Il avait oublié les pillards !

Article publié dans le blog d’Ancône Culture et Patrimoine.

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