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106 + 1 POILUS de CADEROUSSE, 106 + 1 destins… BONNEFOI Jules

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018….

…sauf que pas moins de 16 hommes nés à Caderousse et morts pendant la Grande Guerre ont été simplement oubliés sur le Monument aux Morts ! Pourquoi donc ? Quand celui-ci fut érigé en 1937, internet ne facilitait pas les recherches comme de nos jours. Jules Edouard Bonnefoi est donc le premier Poilu oublié dont nous allons évoquer le destin. Certes, on aurait dû évoquer les parcours de Charles Aubert, Clovis Aubert, Félix Beaumet et autre Marcel Bérard plus tôt mais les Archives du Gard n’ayant pas pris le virage du numérique et celles de Haute-Garonne étant si difficiles d’utilisation que… nous parlerons  d’eux plus tard !

On peut même se demander pourquoi Jules a été oublié. Il semble que les Bonnefoi n’aient pas quitté le village. En tout cas, Jules Edouard Bonnefoi, né le 04 mai 1896 à Caderousse est bien présent à Caderousse lors du recensement de 1911. Agé de 15 ans, il est alors domestique chez la famille de Bénoni Doux, cultivateur dans le quartier de l’Espinet, Salarié ou Saint-Trophime, les agents recenseurs regroupant ces 3 lieux.

La famille Bonnefoi, elle, habitait intra-muros, rue de l’Hardy, au couchant dans le village. C’était le foyer de la belle-famille Robert de (Michel) Marius Bonnefoi, père du Poilu.

Comme on peut le lire ci-dessus sur le recensement de 1896, Marius était ouvrier dans une fabrique de balais et Augustine couturière. Jules n’est pas encore né et le couple n’a que 2 enfants: Fernande (3 ans) et Louis (2 ans).

En 1906, le père n’est plus là et la famille compte 5 enfants: Fernande, Louis (dont on a déjà parlé), Jules le futur Poilu, Juliette (née en 1898) et Odette (née en 1905).

La mère se remariera cette même année avec Grégoire Désiré Emile Jamet, le 11 octobre.

Jules Bonnefoi sera appelé en anticipation le 10 avril 1915. En effet après les pertes considérables en 1914, les hommes furent incorporés à l’âge de 19 ans au lieu de 20 ans. C’est au 2ème Régiment de Zouaves que Jules quitta ses vêtements civils. Pas en Algérie mais au dépôt de Sathonay, dans l’est de Lyon où ce régiment colonial tenait ses quartiers métropolitains.

Après un passage au 3ème Zouaves du 23 novembre 1915 au 25 juin 1916, Jules retrouva son unité d’origine pour connaître le baptême du feu… et ses premiers ennuis.

Il fut tout d’abord blessé à l’avant-bras droit et on dut lui poser un séton. C’est manifestement lors d’une contrattaque du 2ème Zouaves dans les ruines du village disparu de Fleury-devant-Douaumont, lors des combats de Verdun que Jules prit cette blessure, le 16 juillet 1916.

Second problème, quelques mois plus tard, à peu près au même endroit. Le 19 décembre 1916, Jules dut être évacué vers l’arrière pour cause de pieds gelés. Les conditions météorologiques étaient exécrables et le froid doublé d’une boue omniprésente faisait beaucoup souffrir les hommes. Et ce ne sont pas les modestes revenus de ses parents qui auraient pu lui fournir des brodequins plus adaptés !

Par la suite, fait du hasard, Jules se retrouva le 16 avril 1917 dans l’offensive du secteur de Sapigneul, au Godat, autre hameau disparu de Cormicy, le jour-même où disparaissait le Caderoussier Léopold Blachier dont on a récemment parlé. Par chance, Jules ne faisait pas partie des 690 hommes du 2ème Zouaves mis hors de combat ce 16 avril.

Il eut moins de chance lors de la reprise de la guerre de mouvement pendant l’été 1918. Les Allemands étaient alors considérablement affaiblis et sans ressources nouvelles alors que les Américains intervenaient en masse du côté de l’Entente et que les chars devenaient une arme redoutable en appui des fantassins. Mais la guerre de mouvement fait sortir les hommes des tranchées et les rend des cibles fragiles, comme en 1914. C’est du côté d’Amiens que Jules fut grièvement blessé le 08 août 1918.

Voici les déplacements du 2ème Zouaves à ce moment, suivant le livre rappelant la campagne de 14-18 du régiment…

et ce à quoi cela peut ressembler sur une carte actuelle proposée par Google.

Jules Bonnefoi fut donc touché au Bois Moreuil par une balle qui pénétra dans son abdomen. Terrible blessure ne laissant guère d’espoir de survie ! Il fut évacué sur l’Ambulance implantée dans la banlieue d’Amiens, à Dury (Somme). Il y décéda le lendemain, le 09 août 1918. Il avait seulement 22 ans.

« Zouave plein d’entrain ayant toujours fait son devoir. Est tombé mortellement blessé en se portant avec ardeur à la poursuite de l’ennemi le 9 août 1918 » dit la citation accompagnant son acte de décès.

Pourquoi oublia-t-on de graver son nom sur le monument ? Honnêtement, je n’ai pas de réponse à cette question.

La fiche matricule de Jules Bonnefoi de « Mémoire des Hommes ». 

Jules Edouard Bonnefoi, matricule 1026 classe 1916, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule complète sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bonnefoi (ou Bonnefoy) étant toujours vivant dans le Vaucluse, si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

A suivre: Augustin Bouchet.

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… BERNARD Marius

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Onzième nom de la liste: Bernard Marius Isidore.

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Première face du Monument.

C’est un véritable roman que la (moyennement) courte vie de Marius Bernard. On va essayer de la raconter !

C’est le fils aîné de Jean Baptiste Bernard né au village en 1848 et Virginie Mathilde Bonnaud originaire de Montfaucon, plus jeune de 11 ans que son mari. Marius va venir au monde le 08 décembre 1882 dans ce couple vivant du côté de la rue de l’Hôpital. Le père est employé dans la fabrique de balais Aubépart.

C’est le recensement de 1891 qui nous parle en premier de cette famille.

Marius a alors 8 ans, sa soeur Joséphine née en 1884, 6 ans et son jeune frère (Adrien) Théophile, né en 1887, 3 ans.

Cinq ans plus tard, à l’occasion du recensement 1896, on apprend qu’il n’y a plus que 2 enfants au foyer des Bernard au Boulegon. Marius, seulement âgé de 13 ans, vole déjà de ses propres ailes.

Il habite chez ses patrons, le couple de cafetiers Redon Jean- Ruat Rose installé sur le Cours de l’est, maintenant Cours Aristide-Briand. Il y apprend son futur métier de garçon de café, celui qui est indiqué sur le registre matricule 585 de la classe 1902 du bureau de recrutement d’Avignon. A cette date, il a quitté Caderousse pour un autre patron de bar du Vaucluse qu’il serait un peu difficile de trouver !

C’est donc l’Armée qui va nous indiquer la suite du parcours, pour le moins original, de Marius Bernard. Ses classes, il va les faire au 6ème Régiment d’artillerie de la Manouba ! Il s’agit d’un groupe d’artillerie de campagne d’Afrique à La Manouba, en Tunisie. Il a donc quitté la Métropole pour l’Afrique du Nord et il va y rester. A l’armée, il passera onze mois, du 14 novembre 1903 au 19 octobre 1904.

Une fois libéré, on sait qu’il vécut à Alger, 11 rue Jules Ferry en 1906. Puis ce fut la Tunisie, en 1907 et la Brasserie Moderne du 68 avenue Jules Ferry, devenue Brasserie Mascéville en 1908. Il semble même qu’il soit devenu patron de cet établissement, malheureusement reconnu en faillite par le Tribunal de Commerce de Tunis en 1910. Alors, on le retrouve à Bizerte l’année suivante, à la Brasserie de la Meuse située place de la Gare. Quelle bougeotte !

La déclaration de guerre du 03 août 1914 va curieusement rendre quasiment muet son registre matricule. C’est à nous d’essayer de raconter la suite de cette histoire. Marius est 2ème canonnier au 5ème Groupe d’Artillerie de Campagne d’Afrique. Peu de document sur cette unité qui combattit derrière les tranchées de Belgique puis d’Argonne en 1915, certainement à Verdun en 1916.

C’est alors que le gouvernement d’Aristide Briand décida en janvier 1917 qu‘en raison de l’avance britannique au Sinaï, il fallait envoyer des troupes françaises participer à l’occupation des territoires conquis en Palestine et en Syrie.

Il fallut constituer un détachement français pour la Palestine et la Syrie et les 14ème et 15ème batteries du 5ème Groupe d’Artillerie de Campagne d’Afrique en faisaient partie. Marius Bernard était donc du voyage et il partit en avril 1917 pour ce fort méconnu front d’Orient, pas celui de Salonique mais celui de Palestine. C’est là que les pas du cafetier Caderoussier se mêlèrent  donc à ceux d’un certain Thomas Edward Lawrence plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie !

Les Anglais luttent au Moyen Orient avec les Australiens, les Néo-Zélandais (les ANZAC) et les Hindous contre l’ occupant turc et Lawrence, agent spécial britannique, y organise la révolte des tribus arabes pour mener une guérilla fort couteuse pour l’occupant ottoman en péninsule arabique.

Les Français sont un peu perçus là-bas par les alliés comme un poil à gratter, soucieux que sont les Britanniques à préserver  leur hégémonie sur cette région stratégique et déjà projetés vers l’après-guerre. Les troupes françaises du colonel de Piepape participent aux combats sous les ordres d’Allendy, commandant du Corps Expéditionnaire (Britannique) d’Egypte.

C’est certainement au cours d’un engagement face aux Ottomans que le canonnier Marius Bernard fut grièvement brûlé au premier degré sur tout le corps et qu’il décéda à l’Hôpital d’évacuation de campagne n°2 de Ludd, en Palestine, Lod de nos jours, en Israël, le 27 août 1918.

C’était un petit mois avant la grande bataille de Megiddo, en Galilée, également appelée bataille de la plaine de Naplouse, modèle de pertinence stratégique et longtemps disséquée dans les écoles militaires. Après cette défaite du 21 septembre 1918 en Palestine, l’Empire Ottoman était à genou et allait demander l’Armistice pour éviter son démembrement total.

L’acte de décès de Marius Bernard fut transcrit à l’état-civil de Bizerte le 22 septembre 1920, preuve qu’il y avait élu domicile et peut-être fondé une famille.

Marius Isidore Bernard (ce dernier étant le patronyme), matricule 385 classe 1907, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bernard étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

La tombe de famille de Jean Bernard (le père) sur laquelle il ne figure pas. Par contre on retrouve le nom de son épouse Virginie née Bonnaud (1860-1936-alors qu’elle est née pour l’état-civil en 1859), celui de son fils, le petit frère de Marius ,  Théophile Adrien (1887-1970) et de la femme de ce dernier Joséphine née Gilles (1888-1967). Pas d’inscription rappelant la mémoire de Marius Isidore Bernard.

A suivre:Marius Bertet. 

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… BERBIGUIER Joseph

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Neuvième nom de la liste: Berbiguier Joseph.

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Première face du Monument.

On a déjà parlé de la famille de Joseph Florent Berbiguier dans le chapitre précédent concernant Louis Berbiguier et de ce prénom Joseph que l’on se donnait de père en fils.

Joseph Florent Berbiguier est né le 13 octobre 1890. Au recensement de 1911, il vit encore chez ses parents Joseph Gabriel et Anne Louise Divol, cultivateurs au quartier Camp Blancard. Il s’apprête à rejoindre la caserne de Tarascon où a élu garnison le 11ème Régiment de Hussards. Dans un premier temps, il est classé dans le service auxiliaire pour « défaut de taille et hernie inguinale ». Il mesure pourtant 1 mètre 62 ce qui est peu en 2016 et l’était un peu moins au début du XXème siècle. L’armée devait avoir besoin de grands hussards. Il n’empêche que, malgré cette décision, on le retrouve toujours chez les Hussards le 29 août 1912 avant qu’il ne soit libéré des obligations militaires le 8 novembre 1913.

Pour peu de temps, bien évidemment !

Sept mois plus tard, c’est la déclaration de guerre et il retourne à Tarascon toujours dans un service auxiliaire avant d’être reconnu bon pour le service armé le 26 octobre 1914. L’armée est moins regardante quant à la taille des hommes après les pertes considérables des 2 premiers mois de guerre. Le 6 février, il passe au 40ème Régiment d’Infanterie de Nîmes et la caserne Montcalm à quelques pas des arènes antiques.

C’est à ce moment que commence véritablement sa Grande Guerre.

L’histoire ne dit pas à quel moment Joseph Berbiguier rejoindra le front du nord-est de la France, le régiment nîmois se trouvant dans le secteur de Mort-Homme, dans l’ouest de Verdun en février 1915.

Une autre grande aventure commencera pour ce régiment, à Toulouse, le 1er janvier 1917. En effet, le 40ème de Ligne doit rejoindre l’Armée d’Orient, le front des Balkans. Un voyage qui commence en train jusqu’au port de l’Estoque à Marseille où les troupes sont embarquées dans plusieurs transports partant à quelques jours d’intervalle les uns des autres, pour éviter qu’un sous-marin allemand les croisant groupés ne fasse un carnage. Si les voyages du « Colbert » et du « Paul Lecat » se passent sans encombre, l' »Amiral Magon » est torpillé le 25 janvier entre Italie et Grèce, entraînant la disparition de 209 hommes sur les 960 personnes embarqués, sans oublier les nombreux chevaux qui seront noyés dans les cales.  Des chevaux, autres grandes victimes de la Guerre. Manifestement, suivant les écrits, la 10ème Compagnie de Joseph Berbiguier est montée sur ce dernier transport. Le jeune Caderoussier figurera parmi les rescapés. Voici la narration de ce naufrage de l' »Amiral Magon » qui aura coulé en 9 minutes !

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Il en aurait eu à raconter à ses petits-enfants ou ses copains au café, s’il était revenu de cette campagne, Joseph Berbiguier !

Second moment où les hommes du 40ème R.I. vont tutoyer l’Histoire: les événements du Pirée et d’Athènes en juin 1917, au moment du retour au pouvoir de l’ancien premier ministre grec favorable à l’Entente Elefthérios Venizélos et l’abdication et l’exil du roi Constantin 1er, souverain pro-Germanique. Les troupes françaises sont là, dans la capitale, pour étouffer dans l’oeuf toutes velléités de début de guerre civile.

Plus tard, on va retrouver Joseph Berbiguier du côté de Monastir (aujourd’hui Bitola), à Dihovo, sur la ligne de front séparant les Français des Bulgares. On est dans le sud de la Macédoine. Joseph y est blessé (commotionné pour reprendre les termes militaires) le 12 mars 1918.

Voici ce qu’écrit l’instituteur-soldat ou clerc de notaire-soldat chargé de tenir le carnet de route de l’unité.

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Dans la marge, le bilan de cette canonnade: 2 tués et un blessé (commotionné), Joseph Berbiguier comme l’atteste le bilan des pertes en fin de registre:

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La citation reçue par Joseph confirme les faits: « très bon soldat, courageux et dévoué, fortement commotionné à son poste de guetteur par l’explosion d’un obus de gros calibre ».

La suite, ce sera de nouveaux combats dans cette région puis la cessation des hostilités sur le front d’Orient, le 28 septembre 1918, un mois et demi avant la fin de la guerre sur le front occidental, le 11 novembre 1918. Les Bulgares puis les Austro-Hongrois ont compris que la guerre était perdue et ont préféré négocier un armistice séparé.

Le 40ème Régiment d’Infanterie va donc se déplacer à partir de ce mois d’octobre 1918 pour rejoindre la Roumanie pour soutenir notre alliée, encore en guerre. Ce sera une longue marche à travers la Macédoine puis la Bulgarie en évitant de parader dans la capitale Sofia comme le stipulaient les conditions de l’Armistice puis enfin franchir le Danube pour rejoindre Bucarest où les troupes françaises défilent le 4 décembre 1918.

Joseph Berbiguier ne sera pas de ce défilé. Il décède ce jour-même, le 4 décembre 1918, à l’hôpital de Coltzéa en Roumanie. Suivant la fiche de Mémoire des Hommes  des « suites de blessures de guerre ». Mais suivant son registre matricule, « suite de maladie ». Difficile de se faire une idée ! Tout d’abord, il nous a été impossible de localiser cet hôpital en Roumaine, les noms des villes de ces régions ayant maintenant changé en fonction des nationalités récupérant leurs identités. D’autre part, le carnet de bord du 40ème R.I. n’indique rien de particulier pour ce mois de décembre. Les combats ont cessé depuis 1 mois et demi et après la blessure du 12 mars, le nom de Berbiguier n’apparaît plus. On ne parle pas non plus d’épidémie mais l’hypothèse d’une maladie est plus plausible que celle d’une blessure. A moins que le blessé de cet accident (de train ?) relaté en date du 10 novembre 1918 ne soit Joseph Berbiguier !

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Petites interrogations donc pour le lieu exact et la cause du décès de Joseph Berbiguier. Seule sa famille, s’il en reste,  pourrait nous éclairer !

La fiche de Joseph Berbiguier de Mémoire des Hommes.

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Joseph Berbiguier ou Joseph Florent Berbiguier, matricule 980 classe 1910, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Berbiguier étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

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Parcours du 40ème R.I. dans les Balkans en 1918.

A suivre Bernard Fernand

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… BACCHINI Orfeo

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Septième nom de la liste: Bacchini Orfeo.

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Première face du Monument.

Premier cas délicat que pose ce Poilu Bacchini Orfeo, un nom d’origine italienne ainsi écrit sur le monument aux morts. Ce nom Bacchini n’apparaît pas dans le site officier Mémoire des Hommes sous cette écriture. Orthographié Bachini, une fiche apparaît correspondant à un soldat d’origine corse n’ayant aucune attache avec le Vaucluse. Ecrit Baccini, 4 fiches apparaissent sans qu’aucune ne soit satisfaisante, bien que 2 soient de hommes venus des Bouches-du-Rhône. Ecrit Bacini, aucune réponse n’est proposée. Nous avons dû aller ailleurs pour trouver une piste.

C’est ce recensement de 1906 qui va nous mettre sur la piste des Bachini à Caderousse.

Ils vivent quartier Vénasque dans le village. La famille compte 7 membres.

  • La mère, chef de famille Joséphine Gargani née en Italie à Bientina en 1874. Il s’agit d’un village situé sur une ligne Pise-Florence, à 25km à l’est de la première et à 40km à l’ouest de la capitale de la Toscane. Le père est absent, on verra pourquoi plus loin.
  • Flore, la fille aînée née également en Toscane en 1893.
  • Orphée l’aîné des garçons, né en 1895 à Noves (Bouches-du-Rhône, non loin d’Avignon). Indiscutablement, c’est le Poilu dont le prénom est écrit sur le monument avec sa forme italienne Orfeo.
  • Célina, née en 1897 à Noves.
  • Paul, né en 1899, né également à Noves
  • Bruna, née en 1901, née en Arles.
  • A ces membres, s’ajoute le père de la mère Joséphine, Pierre Gargani né en Italie bien entendu, en Toscane, en 1837 et donc âgé de 69 ans au moment où le liste est établie.

Au recensement de 1911, le dernier avant la Grande Guerre, les enfants les plus âgés ont trouvé du travail dans le village. Ainsi, on découvre qu’en page 8, les Bachini habitent dans une maison sur le….les-bachini-adresse

…cours de l’est, appelé ainsi avant qu’Aristide Briand ne joue un rôle important durant la Grande Guerre et voit son nom attribué à nombre de lieux publics. On peut lire…

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Laura née en 1893 a rejoint le foyer et travaille comme ouvrière des balais chez l’atelier Vivet. Est-ce une jumelle de Flore ? Célina est devenue Elisa, la petite Bruna a rajeuni d’un seul coup de 6 ans suite à une erreur de l’agent recenseur. Quant au grand-mère Pierre Gargani, il n’est plus là et certainement est décédé.

En page 4, on voit que Flore a quitté le foyer pour se mettre au service de patrons, comme domestique.

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C’est la bonne des Reynaud dont le chef de famille est Paul qui ne manquait pas une occasion de faire savoir qu’il n’avait rien à voir avec la grande figure politique de la Troisième République. Effet du hasard, il s’agissait là de la future belle-famille de Léonce Guérin, le frère de mon grand-père Gabriel. Second hasard, ce sont les voisins de la famille de ma grand-mère paternelle, les Boissel, dont on lit le nom de Philine  alors âgée de 7 ans. Pour le recensement, ils habitaient dans l’île (le secteur) du Cercle…

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…dont fait partie l’actuelle rue et place Jean Jaurès où est la maison de famille des Boissel tout comme la boucherie des Reynaud aujourd’hui tenue par Pierre Laufmoller.

Enfin, on découvre, en page 45 qu’Orphée Bachini, né bizarrement en 1897 alors qu’il était noté 1895 au recensement de 1906, s’est lui aussi mis aux services de patrons.

Il est domestique chez les Bernard dans une ferme des Cabanes.

Fort de ces renseignements, on peut maintenant aller chercher dans le registre matricule des conscrits de 1915 et 1917 aux Archives départementales en Avignon, la page de cet Bachini Orphée. Sans succés, ni en 1917, ni en 1916, ni en 1915, ni en 1918 ! Où était passé Orphée entre 1911 et 1917 ? Pour l’heure cela reste un problème.

Chez les Bachini de Caderousse, seul le dénommé Paul apparaît dans le registre matricule de 1919. Étant né en 1899, il fut effectivement mobilisé à 19 ans, en 1918 comme tous les jeunes hommes de la classe 19, comme on peut le lire sur sa fiche matricule aux Archives numérisées du Vaucluse.

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On découvre alors que le Paul Bachini du recensement de 1911 se prénomme plutôt Persco Alfred Valentini, né effectivement à Noves (Bouches-du-Rhône) le 07 septembre 1899, exerçant la profession de cultivateur. Il est bien le fils de Giuseppe (Josephine en français) Gargani et de feu Francisco Bacchini, décédé en 1918. Le père n’était pas recensé car il devrait être décédé entre 1902 et 1911.

Faute d’Orphée ou Orfeo pour l’heure, voyons donc le parcours de Perso Bachini.

Il est donc appelé sous les drapeaux le 29 avril 1918 et ne restera qu’une paire de mois à la caserne d’Avignon. Son état de santé ne permet pas qu’il soit considéré  comme « bon pour le service » par les autorités militaires. Il est provisoirement réformé pour « dénutrition, faiblesse générale » et renvoyé à Caderousse le 13 avril 1918. Ce grand jeune homme de 1 mètre 74 était misérablement nourri et considéré comme illettré par l’institution militaire !

Il sera à nouveau réformé temporairement pour les mêmes raisons par des commissions siégeant en Avignon le 19 septembre 1918, le 02 mai 1919 puis le 21 mai 1920 pour être définitivement rayé des listes le 28 juin 1921.

Mais dans ce dernier délibéré de cette commission, on apprend que…

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…l’armée propose à ce qu’il soit octroyé à Persco une pension d’invalidé permanente de 50% pour des problèmes pulmonaires. Il n’avait passé que 2 mois en caserne mais avait trouvé le moyen d’être contaminé (très certainement) par la tuberculose dont le nombre de cas avait explosé dans les troupes pendant la Grande Guerre. En reconnaissant cela, l’armée permettait à ce qu’il puisse être considéré comme mort des suites de la guerre. Il disparaîtra le 15 février 1923 à Orange.

Une bien triste et courte vie pour ce jeune franco-italien disparu à l’âge de 23 ans !

Reste à découvrir le parcours d’Orfeo (Orphée) Bachini !

Perso Alfred Valentini Bachini, matricule 1070 classe 1919, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bachini étant toujours vivant dans les Bouches-du-Rhône et principalement à Noves, si un descendant indirect reconnaît son ancêtre et par là a entendu parler d’Orfeo Bachini, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

A suivre: Louis Berbiguier.

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… ARNOUX Julien André Bertin.

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Second nom de la liste: Arnoux Julien.

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Première face du Monument

Julien Arnoux fait partie des malchanceux qui furent tués au moment où le sort de la guerre était réglé et où la victoire n’était plus qu’une question de jours.

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En effet, le front allemand rompait de partout, de la Mer du Nord au sud des Vosges et les plénipotentiaires allemands essayaient par tous les moyens d’arracher une fin des hostilités la moins défavorable possible pour le Reich. Wilson avait été contacté mais les pays de l’Entente et en premier lieu la France ne souhaitaient pas d’une victoire tronquée au regard des sacrifices des 4 dernières années. Ils voulaient une victoire totale et la guerre allait durer jusqu’au 11 novembre 1918. Julien Arnoux allait décéder moins un mois avant cette date, le 20 octobre 1918.

Il appartenait au 159ème Régiment d’Infanterie (Alpine même si le nom n’est pas cité sur les registres matricules) de Briançon. Ce régiment était engagé sur le front belge, non loin de la côte. Il venait de libérer Roulers le 16 octobre et allait franchir la Lys entre Courtrai et Gand et libérer la ville le 22 octobre. Gravement blessé dans la plat pays, Julien Arnoux allait décéder à l’Hôpital d’évacuation 16/2, proche du front, un de ces lieux terribles de tri des blessés qu’on a pu découvrir récemment à travers le cinéma de fiction capable de montrer en quelques scènes les horreurs de ce conflit.

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1-16/10/1918 libération de Roulers.

2-22/10/1918 franchissement de la Lys.

3-Cimetière Militaire Français d’Haringe où Julien Arnoux fut initialement inhumé.

C’est en Belgique, au cimetière militaire français d’Haringe (Poperinge) que fut mis en terre le Caderoussier avant d’être rapatrié au bord du Rhône.

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Comme on peut le lire, Julien Arnoux était âgé de 32 ans en 1918. Né le 05 septembre 1886, Julien était le fils de 2 enfants du pays, Ambroise Arnoux et Perrin Eulalie, de jeunes gens de, respectivement, 27 et 24 ans à cette date, vivant dans une grange au quartier du Moulin. Lui aussi allait devenir cultivateur une fois entré dans la vie active. Pour les militaires, les paysans étaient de la chair à canon sauf en période de moissons pendant lesquelles quelques uns étaient libérés par participer à l’approvisionnement du pays.

C’est bien entendu dans l’Infanterie que Julien Arnoux allait faire ses classes du 07 octobre 1907 au 25 septembre 1909, au 97ème R.I. à Chambéry.

Rappelé à la déclaration de guerre, le 04 août 1914  au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon, il allait participer à toute la guerre. Il passa en juin 1915 au 170ème de ligne pour connaître l’enfer de Verdun puis, en août 1917 au 40ème R.I. de Nîmes pour aller faire un tour à Salonique, sur le front d’Orient. De retour, il intégra finalement le 158 ème R.I.A. le 07 août 1918 pour connaître le sort tragique dont on a parlé ci-dessus.

Ce régiment accueillit dans ses rangs l’écrivain provençal Jean Giono que Julien croisa peut-être. Lui revint mais profondément affecté par ce qu’il y vécut. Il écrivit en 1917 ces lignes: « Nous avons fait les Eparges, Verdun, la prise de Noyon, le siège de Saint-Quentin, la Somme avec les Anglais, c’est-à-dire sans les Anglais, et la boucherie en plein soleil des attaques de Nivelle et du Chemin des Dames. J’ai 22 ans et j’ai peur » à travers lesquelles on comprend son pacifisme convaincu.

L’armée, elle, écrivit aussi quelques lignes pour honorer la mémoire de Julien Arnoux, dans cette citation numéro 3439 du 02 juillet 1919: « Excellent soldat sous tous les rapports, ponctuel, consciencieux, dévoué, conduite admirable au front. A été blessé mortellement comme agent de liaison en portant un ordre sous un feu violent des mitrailleuses. » Elle lui avait accordé la Croix de Guerre, étoile de bronze, à titre posthume.

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Julien André Bertin Arnoux, matricule 315 classe 1906, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Arnoux étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant direct ou indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède d’autres photos ou documents.

A suivre: Marius Aubépart.

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CADEROUSSE: liesse populaire au pied du MUR de GRAMONT le 11 NOVEMBRE 1918 (peut-être!)

C’est ma grand-mère Philine qui a toujours raconté que la fin des hostilités, le 11 novembre 1918 avait amené un moment inoubliable de liesse et de communion patriotique à Caderousse. Bien que rien ne soit inscrit au dos de cette photographie montée en carte postale, il semblerait que la scène corresponde à ce qui s’est passé après que les cloches aient annoncé la fin d’un calvaire de 4 ans.

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Il semblerait que la scène se déroule au pied du mur de Gramont, où se tient le vide-grenier du mois de mai.
Première remarque, les drapeaux déployés au fond, vers le mur.

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On y voit un grand drapeau américain que des jeunes assis en haut du mur tiennent grand ouvert, un drapeau tricolore replié et devant un Union Jack. On est bien dans une célébration patriotique.

Les gens se sont endimanchés. Au premier plan, un orchestre important joue: saxo, clarinette, violon, trompette…

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Le photographe doit être monté sur des tréteaux, une charrette ou s’est élevé sur la pente de la digue et l’on voit que plusieurs participants (un des 3 enfants du groupe à gauche de l’orchestre, un vieux avec béret et moustache) regardent dans sa direction.

Au milieu du cours, une farandole s’est improvisée et jeunes gens et jeunes filles y vont allègrement.

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De moins jeunes aussi…

Au centre (gauche) de la scène, un personnage typique:

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Le garde-champètre ou le facteur ? On le croirait sorti d’un film ancien. Peut-être un vétéran de 1870 ?

Une autre remarquable sur le public: pas de militaire et pas d’homme en âge de faire l’armée. On ne voit que des jeunes et des plus anciens. Ce qui accréditerait la thèse du 11 novembre 1918. Les vêtements des participants correspondent à une mi-saison douce.

Quant à ma grand-mère, elle était âgée de 14 ans le jour de l’Armistice. Peut-être est-ce l’une des jeunes filles emportée par la farandole ?

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Le même endroit, en 2015 !

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En 1918, une FORMALITÉ (importante) pour les PRISONNIERS au retour de CAPTIVITÉ.

Il s’agit de ce formulaire de 4 pages que les Prisonniers de Guerre devaient remplir au retour de leurs années de captivité pour « raconter statistiquement » leurs séjours:

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Il semble dater de 1918, au lendemain du premier conflit mondial et devait concerner pas mal de militaires qui avaient connu les maanschaftslager et les camps pour les officiers ainsi que les marks « Monopoly » qui ont été présentés il y a quelque temps. A noter que les termes stalags et oflags n’apparaîtront qu’en 1940.

C’était cet organisme qui avait conçu ce questionnaire:

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Voyons un peu en détail les têtes des 10 chapitres:

Première page:

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Après la localisation du lieu d’internement, le service veut savoir si les salaires justifiés par le travail dans les Kommandos des hommes et les mandats envoyés par les leurs ont bien été tous payés.

Seconde page:

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Recherche des vols, autant l’argent que les colis envoyés par les familles, commis par les geôliers allemands.

Troisième page:

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Suite des récriminations que peuvent écrire les prisonniers vis à vis du personnel allemand.

De telles feuilles devaient servir à indemniser les prisonniers ayant subi des vols ou des brimades et peut-être inclure l’indemnisation des P.G. français dans le calcul de la Dette de Guerre dont devra s’acquitter l’Allemagne.

De nos jours, une mine de renseignements pour les historiens écrivant sur la captivité pendant la Grande Guerre. En octobre 1918, il y avait 2 400 000 prisonniers en Allemagne dont 600 000 français.

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Un INSIGNE d’une COLLECTE CARITATIVE pendant la GRANDE GUERRE (3/22)

JOURNÉE DE L'ORPHELINAT DES ARMÉES

JOURNÉE DE L’ORPHELINAT DES ARMÉES

JOURNÉE DE L’ORPHELINAT DES ARMÉES

Tout petit insigne peut-être avec un petit manche à l’époque pour en faire comme un drapeau, manche absent aujourd’hui.
Pas de date permettant de savoir en quelle année de la guerre a eu lieu la collecte.

Toujours les 3 couleurs du drapeau tricolore avec un dessin de la femme et l’enfant particulièrement moderne.

JOURNÉE DE L'ORPHELINAT DES ARMÉES

JOURNÉE DE L’ORPHELINAT DES ARMÉES

 A suivre…

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Après les PLAQUES de CADRE pendant l’été 2014… les INSIGNES des COLLECTES CARITATIVES pendant la GRANDE GUERRE pour l’été 2015

Pendant l’été 2014, j’avais présenté la petite collection de plaques de cadre et de vignettes cyclistes…

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qui ne s’est guère agrandie en une année.

Le fil rouge de cet été 2015 sera la présentation d’une petite collection d’insignes données aux donateurs lors de collectes caritatives pendant la Grande Guerre. Ce sont de petits morceaux de carton, bien décorés et agrémentés souvent du drapeau tricolore, édités par les imprimeurs parisiens Chambrelent ou Lapina.

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On avait déjà parlé d’une collecte qui s’était déroulée en début d’année 1915, le 7 février, à l’initiative du Touring Club de France, pour célébrer le canon de 75.

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Voir articles Sur le Vif du 20 février 1915 et Un petit DRAPEAU célébrant le CANON DE 75 le 1er mars 2015.

A suivre…

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SÉRAPHIN GUERIN: ITINÉRAIRE D’UN POILU, ARTILLEUR ALPIN pendant la GRANDE GUERRE (3/6-L’ITALIE)

Note: pour faciliter la lecture de cet Itinéraire, les 6 articles publiées en février ont été reclassés. Ainsi, en parcourant les pages du blog, l’histoire du grand-oncle Séraphin apparaît dans le « bon » ordre chronologique, plus intéressant à lire que l’ordre de parution. En conséquent, d’autres articles ont aussi été déplacés.

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Le 3 novembre 1917, Séraphin et les artilleurs alpins du 2ème R.A.M. partent vers l’Italie pour aller soutenir les Italiens dont le front est en train de lâcher face aux Autrichiens. Le frère de mon grand-père va continuer à envoyer des cartes postales à ses poches, cartes qu’il récupérera à la fin de la guerre. Mais pendant cette campagne, il va quelquefois oublier d’en dater précisément quelques unes.

Première étape à Ambérieu où le convoi ferroviaire s’arrête à la gare

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avec le tampon de celle-ci du 3 novembre 1917 ainsi que celui de l’infirmerie militaire implantée dans la gare, certainement rendue nécessaire par l’incessant passage de trains de militaires, valides ou blessés.

Ce qui va nous aider à suivre la campagne d’Italie de cette unité, c’est ce petit livre orange écrit juste après le conflit par le commandant de l’unité, le lieutenant-colonel Castaing.

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Ainsi que cette carte géographique du front italo-autrichien, elle aussi conservée par Séraphin,

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avec la pochette abîmée…

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mais la carte en excellent état.

On voit qu’il s’agit de l’est de l’Italie actuelle, la Vénétie, Trieste, le Frioul, le Tyrol.

Les premières cartes postales envoyées depuis l’Italie ou conservées par Séraphin racontent le voyage depuis le sud des Vosges jusqu’à la région de Vérone. Datée du 6 novembre, une vue de Ruà di Pragelato…

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sur laquelle il a ajouté Les gens parlent guère français.

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Nous sommes en Italie depuis hier et aujourd’hui on a fait 22km à pied pour venir à ce pays. Hier, on était à Sésanne (Césana-Torinese)… Nous avons traversé le col Montgenèvre et comme neige, il y a quelque chose à 3000 et plus d’altitude….Il parle aussi des « pays » Combe d’Orange et les camarades d’Arnoux du 82ème.

Le Montgenèvre est un peu moins haut en réalité (1850m) et le col de Sestrières plafonne à 2035m. Le colonel Castaing, de son côté exprime toute sa fierté de passer devant la colonne de Napoléon au Montgenèvre.

La carte suivante du 8 est envoyée de Pinerolo dans la descente vers la plaine du Pô.

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Séraphin comme Castaing parlent de l’accueil enthousiaste des habitants qui donnent aux soldats français des cigarettes, des fleurs, des pommes pour le premier, des fleurs, des victuailles, du vin qui coule à flot pour le second.

Séraphin a gardé 3 cartes non voyagées de Turin

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dont les 2 premières sont destinées spécialement aux soldats avec ce tampon au dos

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Comité Turinois

pour l’accueil et l’aide morale

aux soldats italiens et alliés.

et une de Milan.

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La dernière carte parlant de ce voyage « aller » pour la Vénétie a été expédiée plus tard (le 22 décembre certainement ) et montre Brescia mais avec cette remarque au recto:

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la ville que nous avons traversée à minuit le 25 novembre 17. Cela faisait alors 3 semaines pleines que l’unité avait quitté les Vosges et n’était toujours pas opérationnelle avec cette interrogation: pourquoi ne pas avoir pris le train par la vallée de la Maurienne et le tunnel du Fréjus qui était même électrifié depuis peu, comme ils le firent au retour ? Pourquoi tous ces kilomètres à pied de Briançon à Pinerolo ? Surcharge sur la ligne ferroviaire réservée à d’autres unités d’infanterie jugées plus utiles, problèmes d’intendance ?

Le régiment franchit l’Adige à Bussolengo

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La suite de la campagne se situe dans le secteur de Verone d’où ont été expédiées de nombreuses cartes non datées

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Sur une carte, il a même une pensée pour son frère Gabriel…

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Gabriel aujourd’hui doit chasser s’il fait beau comme ici… 

ou San Bonifacio

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Le 4 janvier, l’unité est plus à l’est, à Vicenza

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C’est dommage que nous repartions demain, on ne pourra rester longtemps ensemble (avec un certain Francis). C’est Montecchio qu’il s’appelle ce pays. Nous avons encore 60k pour arriver où nous allons.

Montecchio est situé à l’est de Vicenza. En lisant Castaing, à ses dates, les artilleurs sont au front, dans des montagnes au nord de Vicenza…

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en remontant verticalement au-dessus du È de VÉNETIE, au Monte Pallone et le 4ème groupe bombarde le Mont Tomba. Par contre comme le dit Séraphin au dos de cette carte humoristique envoyée le 17 janvier

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il n’est plus dans ce groupe et avec son unité, il se replie sur Vérone dont il n’est éloigné que de quelques kilomètres puisque localisée à Caldiero.

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Pourquoi cette carte envoyée le 1er février à Léonce, pourtant imprimée en Italie mais qui semble montrer une petite hollandaise ? Carte pourtant sur-notée en violet Souvenir de Caprino. 

Il va en voiture jusqu’à Garda, au bord du lac

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conduire des types chez le dentiste. Séraphin est donc toujours à l’infirmerie, et ce n’est pas lui qui a dû conduire la voiture car, contrairement à mon grand-père Gabriel, il n’a jamais appris à conduire.

L’unité est au repos vers Capriano Veronese

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et dans le cadre enchanteur d’un des plus beaux paysages d’Italie

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Les dernières cartes de la série nous apprennent que le 2ème R.AM. est sur le départ pour un retour vers la France, à partir du 15 avril.

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C’est ce que dit Séraphin dans cette carte et qu’il confirme par un note violette par dessus: De Fontaniva veille de l’embarquement pour le retour en France…. ce qui tend à prouver que l’unité s’était reconstituée à l’est.

Comme déjà dit, le retour sera plus rapide puisqu’exécuté en train par le tunnel du Fréjus et Modane d’où Séraphin a envoyé encore deux cartes.

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Cette campagne d’Italie de 5 mois et demi vaudra à l’oncle un joli diplôme italien…

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que, pour raison inconnue, a été réduit en état de puzzle. Il faut dire que le restant de sa vie, il a attendu la médaille et la pension italiennes dont il avait droit.

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à suivre…

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