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Quand le Tour franchit un affluent du Rhône…. 9/10 des ponts sur la Durance.

Après les ponts sur le Rhône franchis par le Tour de France avant 1960 apparaissant sur des photos de revues sportives hebdomadaires, il nous a semblé intéressant de dire deux mots sur les ponts sur la Durance le plus long affluent du Fleuve-Roi de la rive gauche et de la Provence.

Le franchissement de la Durance apparaît en images après la seconde guerre mondiale, au moment où le Tour prit quelques largesses avec son parcours traditionnel qui longeait les frontières et les cotes de l’Hexagone.

C’est en 1948 que les magazines sportifs insistent sur les ponts sur la Durance. Il faut dire qu’avec les destructions de guerre, les nombreux ponts détruits posaient problème aux populations et montrer des ponts ayant retrouvé leur fonction première participait à l’amélioration du moral des citoyens. La presse communiste mettait son poids à l’oeuvre de reconstruction nationale. Ainsi ce 11 juillet 1948, lors de cette dixième étape Montpellier-Marseille, après avoir franchi le Rhône, le Tour fit un détour par Avignon qui lui fit traverser la Durance par deux fois, une première à Rognonas, on y reviendra, une seconde à Cavaillon sur un pont métallique provisoire.

Un pont provisoire certes mais tout de même éclairé ! Un pont étroit sur lequel les croisements devaient être difficiles. C’est le Belge Raymond Impanis qui l’emporta à Marseille, au terme d’une randonnée de 248 kilomètres (!) et c’était un débutant fort prometteur, un certain Louison Bobet qui assurait l’intérim en jaune avant de rendre ce maillot au maître Gino Bartali qui allait sauver l’Italie d’une révolution certaine en gagnant ce Tour 1948.

En 1949 comme en 1950, c’est à Cadenet que le Tour franchit la Durance, sous les yeux des photographes de Miroir-Sprint.

Le 15 juillet 1949 lors de la quatorzième étape Nîmes-Marseille remportée par Jean Goldschmidt.

Le 28 juillet 1950 lors de la quatorzième étape Nîmes-Toulon remportée par Custodio Dos Reis.

On a déjà évoqué dans cette série ces deux étapes.

Mais c’est réellement le franchissement de la Durance tout près de son confluent avec le Rhône près d’Avignon, au pont dit de Rognonas, qui va nous expliquer les destructions de la guerre.

Voici ce pont tel qu’il était présenté sur les cartes postales anciennes avant la Grande Guerre. Son tablier fut détruit par l’aviation alliée qui martyrisa Avignon pour des intérêts plus ou moins stratégiques avec les bombardements des ponts du Rhône et de la Durance, des Rotondes de la SNCF et du centre de la Gestapo de l’Hôtel Dominion, intra-muros. Des quartiers facilement reconnaissables de nos jours avec des constructions « modernes » des années 50 là où les bombes firent table rase en tuant des centaines de victimes innocentes.

Une partie du tablier de ce pont de Rognonas fut envoyé dans la Durance par les explosions. Il fut rapidement remonté et rafistolé comme on peut le constater sur cette vue du 11 juillet 1948.

Des barres métalliques enfoncées dans le lit de la Durance soutiennent tant bien que mal le tablier. On voit quelques câbles porteurs de la pile de gauche qui trainent encore dans l’eau. Mais à gauche, on constate que les travaux du nouveau pont ont commencé avec des piles neuves accolées aux anciennes.

Trois ans après, le 22 juillet 1951, le nouveau pont est terminé et élance fièrement ses piles vers le ciel.

Elles sont gigantesques comparées à celles de l’ancien pont suspendu dont on n’a pas encore enlevé les câbles supportant le tablier. Les piles seront par la suite déconstruites. Il ne reste de nos jours de cet ancien ouvrage que les culées sur les deux rives.

Ce 22 juillet 1951, en provenance de Montpellier, le Tour allait passer à Avignon sans s’y arrêter pour aller faire pour la première fois de son histoire la détour passant par le Mont-Ventoux avant de revenir à la préfecture du Vaucluse pour sacrer un Normand prometteur du nom de Louison Bobet.

 

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Quand le Tour franchit le Rhône…. 4/10 le pont de Beaucaire-Tarascon.

Aujourd’hui, il s’agit d’un long pont à poutres franchissant le Rhône en deux étapes, une petite île centrale séparant les deux bras…

l’un venant du barrage de Vallabrègues auquel s’ajoutent les eaux du Gardon…

et l’autre le canal de fuite de l’usine éponyme.

C’est un pont suspendu qui franchissait le Rhône avant l’époque moderne, de belle facture mais pas très solide ! Comme en Avignon, les photographes ont essayé de mettre sur le même cliché le pont et le château de Beaucaire. Mais cela donne en 1939, une vue panoramique !

Il ne pouvait pas en être autrement en se plaçant dans la perspective du tablier. En se décalant vers la gauche, cela donne une vue plus resserrée en 1949.

Il s’agit-là de la même étape que celle du pont Saint-Bénézet, emportée par Goldschmitt à Marseille, un 15 juillet. Sur le cliché, on constate que le pont de Beaucaire, à l’instar de celui d’Avignon, porte les traces des bombardements anglo-américains de la Libération.

Il faut croire que le photographe de Miroir des Sports n’a pas changé entre 1949 et 1956 puisqu’il recommença le même cliché lors des passages suivants…

…en 1951, avec ce vélo et ces deux spectatrices amenant une touche artistique…

…puis en 1956. Cette même année, celui de Miroir-Sprint, prit plus d’angle sans qu’on puisse dire que cela amena quelques chose à sa photo.

Le Rhône est plus majestueux et le pont plus imposant mais, avec cette vue lointaine,  le Tour disparaît du programme ce qui est bien dommage dans un magazine sportif.

Les quatre Tours qui empruntèrent le pont de Beaucaire et qui furent photographiés par les photo-reporters tournaient dans le sens inverse des aiguilles de la montre, départs de Montpellier ou Nîmes et arrivées à Marseille, Avignon ou Aix. La volonté de faire de l’artistique avec la vue conjuguée du pont et du château de Beaucaire ne doivent pas être étrangers à ces choix rédactionnels. En circulant dans l’autre sens, il est beaucoup plus délicat de prendre la photo du pont et du château de Tarascon.

A noter que lors du franchissement de ce pont en 1951, les coureurs du Tour devaient être un peu plus inquiets que les autres fois. En effet, c’est ce jour-là qu’il fut proposé aux concurrents l’ascension du Mont-Ventoux pour la première fois, un menu copieux à l’évidence. Ce fut Lucien Lazaridès qui franchit  en premier le sommet mais Louison Bobet l’emporta finalement en Avignon.

 

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Quand le Tour franchit le Rhône…. 3/10 l’autre pont d’Avignon, le plus connu.

Le pont Saint-Bénézet, bien entendu ! C’est par dessous que le Tour le franchit laissant les spectateurs occuper les pavés du haut.

Nous sommes le 15 juillet 1949, jour de la quatorzième étape du Tour de France, entre Nîmes et Marseille. Le passage en Avignon a donc lieu en début de course.

Peloton groupé mais rythme assez rapide car les hommes sont en file indienne. A moins que le mistral ne souffle, ici, quai de la Ligne, de face. Les photographes se sont invités au premier étage des maisons appuyées contre le Rocher des Doms. Ce sont les dernières bâtisses qui n’ont pas disparu de nos jours, dans le programme de restauration des remparts. Elles appartiennent à des sociétés nautiques.

Ce jour-là, c’est le Lxembourgeois Jean Goldschmidt qui allait lever les bras au stade-vélodrome tandis que Fiorenzo Magni restait maillot jaune. Lui aussi s’apprêtait à rendre son paletot à son leader, Gino Bartali dans un premier temps puis Fausto Coppi pour sa première victoire sur le Tour.

 

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Des PHOTOS du TOUR de FRANCE 1949 au col de CARPIAGNE.

Il s’agit de quatre photos prises avec un appareil photographique à l’occasion du « passage du Tour de France 1949 au col de Carpiagne ». On voit les spectateurs et peut-être quelques officiels qui ont pris place sur le plateau d’une camionnette pour applaudir les concurrents.

Carpiagne, c’est le nom du camp militaire au-dessus de Marseille, sur la route de Marseille à Cassis, emprunté par les concurrents de la course pédestre le dernier dimanche d’octobre tous les ans.
Le sommet est maintenant appelé col de la Gineste.

En 1949, les concurrents du Tour de France l’empruntèrent 2 fois, le soir de l’étape Nîmes-Marseille du 15 juillet dans un sens et le lendemain matin, le 16 juillet, juste après le départ de l’étape Marseille-Cannes dans l’autre sens.

La course était donc partie ce 15 juillet 1949 des arènes romaines de Nîmes.

Mais pour rejoindre Marseille, la course avait pris le chemin des écoliers.

Elle avait franchi le Rhône sur un des seuls ponts réparés après la guerre, celui de Beaucaire-Tarascon.

De là, la course avait tourné à gauche, vers le nord pour passer sous un autre pont, celui d’Avignon.

Le journaliste peu au courant des faits annonçait dans la légende de cette photo que le pont Saint-Bénézet n’avait pas pu être emprunté par la course car il n’était pas encore réparé après que les Allemands l’aient détruit ! A sa décharge, que raconterait un historien s’il rédigeait un article sportif ?

Suite des histoires de pont intacts ou démolis, la Durance fut franchie à Cavaillon sur un pont métallique de substitution.

C’est au 140ème km (sur les 199 du parcours) que les choses commencèrent à bouger. Et deux coureurs s’échappèrent peu avant la dernière bosse, celle de Carpiagne: Blanc et Goldschmidt, le futur vainqueur de l’étape.

Les voici donc vus par les photo-reporters sportifs…

avant la plongée sur Marseille et le Stade-Vélodrome pas encore Orange, pendant laquelle Goldschmidt oublia Blanc.

La une du Dauphiné de l’époque:

Les autres photographies prises par cet amateur cycliste en 1949, à la Gineste…

 

Qui sont ces routiers ? Les 2 échappés en haut et les premiers coureurs du peloton très certainement, peloton qui arriva groupé au Vélodrome, réglé au sprint par Jean Robic.

Et comme à l’époque, tout terminait par la page humoristique de Pellos, voici donc comment il dessina cette arrivée d’étape à Marseille:

La sardine avait aspiré le vainqueur !

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