Archives de Tag: Nîmes

Des PHOTOS du TOUR de FRANCE 1949 au col de CARPIAGNE.

Il s’agit de quatre photos prises avec un appareil photographique à l’occasion du « passage du Tour de France 1949 au col de Carpiagne ». On voit les spectateurs et peut-être quelques officiels qui ont pris place sur le plateau d’une camionnette pour applaudir les concurrents.

Carpiagne, c’est le nom du camp militaire au-dessus de Marseille, sur la route de Marseille à Cassis, emprunté par les concurrents de la course pédestre le dernier dimanche d’octobre tous les ans.
Le sommet est maintenant appelé col de la Gineste.

En 1949, les concurrents du Tour de France l’empruntèrent 2 fois, le soir de l’étape Nîmes-Marseille du 15 juillet dans un sens et le lendemain matin, le 16 juillet, juste après le départ de l’étape Marseille-Cannes dans l’autre sens.

La course était donc partie ce 15 juillet 1949 des arènes romaines de Nîmes.

Mais pour rejoindre Marseille, la course avait pris le chemin des écoliers.

Elle avait franchi le Rhône sur un des seuls ponts réparés après la guerre, celui de Beaucaire-Tarascon.

De là, la course avait tourné à gauche, vers le nord pour passer sous un autre pont, celui d’Avignon.

Le journaliste peu au courant des faits annonçait dans la légende de cette photo que le pont Saint-Bénézet n’avait pas pu être emprunté par la course car il n’était pas encore réparé après que les Allemands l’aient détruit ! A sa décharge, que raconterait un historien s’il rédigeait un article sportif ?

Suite des histoires de pont intacts ou démolis, la Durance fut franchie à Cavaillon sur un pont métallique de substitution.

C’est au 140ème km (sur les 199 du parcours) que les choses commencèrent à bouger. Et deux coureurs s’échappèrent peu avant la dernière bosse, celle de Carpiagne: Blanc et Goldschmidt, le futur vainqueur de l’étape.

Les voici donc vus par les photo-reporters sportifs…

avant la plongée sur Marseille et le Stade-Vélodrome pas encore Orange, pendant laquelle Goldschmidt oublia Blanc.

La une du Dauphiné de l’époque:

Les autres photographies prises par cet amateur cycliste en 1949, à la Gineste…

 

Qui sont ces routiers ? Les 2 échappés en haut et les premiers coureurs du peloton très certainement, peloton qui arriva groupé au Vélodrome, réglé au sprint par Jean Robic.

Et comme à l’époque, tout terminait par la page humoristique de Pellos, voici donc comment il dessina cette arrivée d’étape à Marseille:

La sardine avait aspiré le vainqueur !

Poster un commentaire

Classé dans Journaux, Photographie, Revues

Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE MIROIR DES SPORTS du 17 juillet 1937: Le TOUR 1937.

Le Miroir des Sports du samedi 17 juillet 1937. A la une, Roger Lapébie, l’espoir français pour la victoire finale de ce Tour, se restaure à Nîmes avant de repartir vers Montpellier. En effet, deux demi-étapes étaient au programme pour muscler cette randonnée relativement plate entre Marseille et Montpellier avec un arrêt central vers Nîmes.

Peloton groupé vers Salon sur la première demi-étape.

Des Français groupés peu concernés par la chasse derrière des échappés peu dangereux au classement général.

Le passage sur le pont de Trinquetaille à Arles, sur le Rhône, celui que peignit Van Gogh lors de son séjour dans le sud et qui fut détruit par la Résistance en 1944.

 Le classement des demi-étapes:

Antoine vainqueur à l’ombre des arènes romaines de Nîmes, Pedroli sous les platanes de la place au bout de laquelle a été construit le Corum depuis, à Montpellier.

Suite du Tour avec une autre étape de transition, entre Montpellier et Perpignan, avec une halte restauration à Narbonne.

L’occasion pour les photographes à diffuser des clichés traditionnels:

Vers Sète, les tentes des pêcheurs nomades.

Le Tour au milieu des vignes du Languedoc.

Les classements des ces 2 demi-étapes:

A Narbonne, victoire de Camusso qu’on avait laissé dans un torrent du côté d’Embrun.

A Perpignan, nouvelle victoire de Meulenberg, au sprint.

Maes qui s’entretient ci-dessous avec son compatriote Danneels…

…reste en jaune à Perpignan. Bientôt les Pyrénées !

Poster un commentaire

Classé dans Revues

Gabriel Marius DAVID, un autre soldat d’Ancone dans l’aventure coloniale de la France à MADAGASCAR.

Article écrit pour le blog anconecultureetpatrimoineleblog.wordpress.com après des recherches sur l’Etat-civil de la commune mis en ligne par les Archives départementales de la Drôme et cette découverte fortuite qui a marqué la vie de notre commune rhodanienne.

Emmanuel Mallet et Gabriel Marius David étaient des copains de classe  à l’école d’Ancone avec François Régis Faucher comme maître au début de leur scolarité, jusqu’en 1881, puis sous l’autorité de Charles Louis Arnaud en fin de scolarité. De jeunes enseignants tous deux qui allaient connaître l’arrivée de l’école à Jules Ferry. Par contre, ni Emmanuel, ni Gabriel n’allaient fréquenter la nouvelle école du village inaugurée l’année où ils cessèrent leurs études, en 1886. Emmanuel et Gabriel étaient aussi des copains de la Classe au sens militaire du terme, la Classe 92 puisque nés tous deux en 72. Emmanuel en juillet, Gabriel, le plus jeune, était venu au monde le 30 novembre 1872.

Gabriel avait vu le jour du côté de Châteauneuf-du-Rhône où son père était fermier. Ses parents s’étaient mariés quelques années avant, à Ancone le 21 août 1866. Son père Raimond Auguste David était cultivateur, né à Savasse en 1835. Sa mère, Marie Brun, était une fille d’Ancone où son père, bien connu,  exerçait la profession de maçon. Des enquêtes disent qu’elle était repasseuse, d’autres, femme au foyer. Elle était bien plus jeune que son mari puisque seulement âgée de 19 ans le jour des noces. Elle eut rapidement un premier enfant, Auguste André Gabriel né le 30 mai 1867 qui décéda un mois 1/2 plus tard, mi-juillet comme 5 autres bébés anconnais entre le 30 décembre 1866 et juillet 1867. Terrible année ! Epidémie ou malnutrition ? Puis vint une fille Augustine Gabriel deux ans plus tard qui ne vécut que 5 mois. Gabriel eut plus de chance, en 1872 et fut le premier enfant du couple David à vivre jusqu’à l’âge adulte. Dure époque !

Très rapidement, Gabriel vint vivre chez ses grands-parents maternels à Ancone, le temps que ses parents puissent acheter quelques terres dans la commune ou à Savasse. Puis toute la famille se reforma avant 1880 pour s’installer sous le toit d’une maison de la rue Bachasserie quelquefois appelée rue du Milieu, de son nom moderne. Grands-parents Brun, les parents David, enfants et même la tante Françoise, une soeur de la mère, couturière de son état, vivaient à la même porte. Il était courant à l’époque que les générations coexistent ainsi sous le même toit: les anciens élevaient les plus jeunes et les jeunes s’occupaient des anciens quand ils devenaient trop âgés. Autre époque!

Comme son copain Emmanuel, Gabriel ou Marius comme on l’appelait aussi (une autre chose courante alors que celle d’appeler les gens du second ou de troisième prénom pour rendre bien souvent hommage à un aîné disparu- question de poser quelques problèmes aux généalogistes actuels lors de leurs recherches…)  Emmanuel et Gabriel-Marius, donc, furent tirés au sort pour effectuer leurs 3 ans de service militaire, Gabriel avec le n°90 encore une fois juste derrière Emmanuel et son n°86 ! Il fut donc incorporé le 14 novembre 1893. C’est là que les parcours des 2 copains divergèrent légèrement avant de reprendre des destins parallèles !

En gare de Montélimar, si Emmanuel s’était arrêté sur le premier quai pour monter dans le PLM pour le sud, Avignon et les pontonniers, Gabriel dut se rendre sur le quai d’en face pour prendre le PLM en direction du nord,  Valence et les artilleurs. Dans la préfecture de la Drôme, tout le monde connaît le quartier du Polygone et la caserne Latour-Dubourg. Polygone d’artillerie, bien entendu, où le 6ème Régiment d’artillerie faisaient ses manoeuvres et les réglages des tirs. C’était donc le 14 novembre 1893 que  Gabriel Marius David y débarqua. De 2ème Canonnier à son arrivée, il passa 2ème Servant à cheval le 30 mars 1894 puis 2ème Bourrelier le 20 juin 1894 et enfin 1er Bourrelier le 21 décembre 1894. Pas de véritables promotions mais la reconnaissance de ses connaissances antérieures par l’armée pour l’employer où il était le plus compétant… comme bourrelier. Il fallait fabriquer et réparer sans arrêt les lanières  des attelages et c’est le métier qu’il avait appris chez un voisin dans la rue Bachasserie à Ancone.

Le 1er mars 1895, il fut muté au 38ème Régiment d’Artillerie à Nîmes en conservant le grade qu’il avait à Valence. Deux batteries de ce régiment étaient sur le qui-vive depuis que le gouvernement avait décidé d’intervenir militairement en territoire extérieur: à Madagascar. Et un bourrelier qualifié manquait pour l’une d’elle.

Il est bon ici de faire une parenthèse pour expliquer le pourquoi de cette destination originale. On sait que Jules Ferry et nombre de Républicains étaient d’ardents défenseurs de l’agrandissement de l’Empire. Pour faire oublier aux Français les pertes de l’Alsace et de la Lorraine en 1871, ces dirigeants de la Troisième République avaient décidé de se lancer dans ces expéditions coloniales, véritables aventures pour les militaires qu’ils envoyaient: en Indochine où partit Emmanuel Mallet et à Madagascar où ira Gabriel David. A la différence de l’Indochine, c’est vraiment la Troisième République qui initia cette conquête de Madagascar, un territoire aussi grand que la France, une grande île au milieu de l’Océan Indien. Une première expédition pour établir un protectorat avait eut lieu  de 1881 à 1883, un protectorat instauré mais pas vraiment appliqué par les Français ni respecté par les autochtones, un royaume dirigé par des reines. Mais des Français étaient allés s’installer là-bas, attirés par l’appât du gain, de l’or qu’on disait être en abondance, par l’inconnu et la nouveauté. Mais quand les massacres d’Européens initiés par les Hovas, une peuplade plus belliqueuse, furent trop importants, une seconde expédition militaire devint obligatoire en 1895 dans le but de « pacifier » une seconde fois le territoire. On y envoya un Corps Expéditionnaire de 15 500 hommes accompagnés de 7 000 convoyeurs, des Kabyles peu respectueux de leurs bêtes de somme. On y trouvait des Chasseurs à pied, des Tirailleurs algériens, un bataillon de marche de la Légion étrangère, des Marsouins, des troupes coloniales, supplétifs Malgaches, Soudanais et Réunionnais, des unités du train, 4 batteries de l’artillerie alpine et 2 batteries montées, celles de Gabriel David et du 38ème R.A. de Nîmes. Pour transporter le matériel à travers le pays, on avait fait construire 5 000 voitures Lefebvre tirées par autant de mulets…. en oubliant un peu vite que sur ce territoire, il n’y avait pas le moindre kilomètre de route ou de chemin ! Que des pistes muletières ! Tracer des routes fut le principal travail des unités du train qui se tuèrent à la tâche, au sens premier du terme !

deces-david-5-madagascar-carte

Les Français débarquèrent donc à Mayunga, sur la côte ouest de l’île, le 23 avril 1895 après un beau voyage où ils  franchirent le flambant neuf canal de Suez. Quelle aventure pour l’Anconnais Gabriel David qui figurait parmi eux ! L’objectif des Français: la prise de Tananarive, la capitale du Royaume, au milieu de l’île, distante de 450 kilomètres environ de Mayunga. Ils y parvinrent le 30 septembre 1895 mais à quel prix !!!

On connaît bien les détails quotidiens de cette expédition coloniale grâce aux écrits qu’en fit un soldat, l’Alsacien Léon Silberman engagé dans la Légion étrangère. N’oublions pas que l’Alsace ne faisait plus partie du territoire national en 1895. Ce témoignage est édifiant et consultable dans son intégralité sur la toile. C’est une narration sans complaisance et d’une redoutable précision sur l’impréparation et l’amateurisme de cette expédition, sur l’immense gâchis humain que furent ces 5 mois dans l’Océan Indien. Les chiffres officiels connus de nos jours en attestent: les combats contre les troupes locales, les Hovas, coûtèrent 25 morts au Corps Expéditionnaire Français, presque anecdotique 20 ans avant les hécatombes de la Grande Guerre ! Pourtant celui-ci fut décimé et on dénombra 5 756 morts causées par les maladies tropicales qui assaillirent les hommes. Malgré le dévouement des services de santé, les hommes mourraient par centaines chaque jour, dans les ambulances et les hôpitaux de campagne. Comble d’incompétence, la quinine, indispensable au traitement du paludisme se trouvait au plus bas dans les cales des bateaux, dans des voitures qui ne sortirent qu’à la fin du débarquement et ne parvinrent aux avant-postes de secours que plusieurs mois après le début de l’opération !

Une phrase du récit de Léon Silbermann m’a interpelé. Le légionnaire raconte sa visite faite à une ambulance, un poste de secours avancé.  Je regardais un artilleur qui venait de recevoir les derniers sacrements; l’énergie était présente sur sa physionomie; il sursauta à quelques reprises, comme s’il voulait se défendre contre la mort. Etait-ce les derniers instants de Gabriel David ? On apprend en effet sur sa fiche matricule comme sur l’acte de décès recopié par Louis Salomon, le maire d’Ancone sur le registre de l’Etat-civil que « Marius » décéda le 11 août 1895, à l’ambulance de Beritzoka, un piton rocheux à mi-chemin entre Mayunga et Tananarive,  d’une cachexie paludéenne, un affaiblissement général dû à la malaria. Il disparaissait donc 2 mois après son copain Emmanuel, victime comme lui d’une maladie tropicale, victime surtout des aventures coloniales des hommes de la Troisième République.

deces-david-4-madagascar-registre-matricule

Pour faire un peu de généalogie, notons que Gabriel David et Paul Brun ont un arrière-grand-père commun, Alexandre Brun, né vers la fin du XVIIIème siècle. Paul Brun est l’un des 23 MPLF inscrit sur le Monument aux Morts d’Ancone, disparu le 31 mai 1917 à Berry-le-Bac.

Poster un commentaire

Classé dans Recherche, Vieux papiers

Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 25 juillet 1936

Une seule revue à ce kiosque du 25 juillet, toujours Le Miroir des Sports un peu plus grand que le précédent !

DSCN4827

Sur la couverture, on entend les flonflons des accordéons qui jouent au pied de la statue de l’architecte Paul Riquet, sur les allées du même nom, à Béziers où se tient le contrôle et le ravitaillement de l’étape Montpellier-Perpignan.

Dans ce numéro, des étapes de la chaleur et du vent tel en atteste cette vue du peloton déployé en bordures pour lutter contre le mistral qui courbe les arbres de la haie.

DSCN4828

Ce sont aussi des étapes de la chaleur et de plat: Marseille-Nîmes demi-étape en ligne, Nîmes-Montpellier demi-étape contre-la-montre par équipes puis Montpellier-Narbonne demi-étape en ligne et Narbonne-Perpignan demi-étape en contre-la-montre par équipes avec des résultats semblables: 3 victoires de René Le Grévès pour les étapes en ligne (si on ajoute l’arrivée à Marseille de l’étape Cannes-Marseille) et 2 victoires de Sylvère Maes et de la Belgique en contre-la-montre par équipes ce qui lui permet de prendre pas mal d’avance sur Antonin Magne.

Les victoires de Le Grévès…

DSCN4838

sur la boulevard Michelet…

DSCN4839

à Nîmes…

DSCN4840

à Narbonne…

et celle de Sylvère Maes à la tête de l’équipe de Belgique à Montpellier, peut-être sur la promenade au bout de laquelle s’élève le Corum de nos jours:

DSCN4832

Tout cela dans le joli paysage languedocien…

DSCN4830

entre Nîmes et Montpellier…

DSCN4831

à Lunel…

DSCN4837

devant les tentes des pêcheurs nomades sur les plages entre Sète et Agde…

DSCN4841

en s’éloignant de Narbonne comme ici l’équipe de France d’Antonin Magne qui perdra beaucoup dans ces étapes de transition, surtout par le jeu des bonifications.

Poster un commentaire

Classé dans Revues