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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 09 décembre 1917

 (JOUR 1224 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La une du Miroir du 9 décembre reprend le même thème que celle du J’ai vu d’hier. On y avait montré un mariage d’un mutilé alors. Aujourd’hui, c’est un autre poilu qui a perdu un membre qui revient le 23 novembre, exactement un mois après sa blessure, le 23 octobre, porter le drapeau de son unité tout autant mutilé que lui !

L’Italie tient une place importante dans ce numéro.

En page centrale, le Piave, fleuve de Vénétie, défendu par les Italiens.

On y voit des cadavres allemands et autrichiens morts au milieu du fleuve après une tentative de traversée avortée. Après la défaite italienne de Caporetto, ce fleuve sera le Verdun des Italiens qui empêcheront les troupes allemandes et autrichiennes de le traverser, ce qui aurait entraîné la chute du pays.

Les Français arrivent en Italie, suite.
Après avoir vu la frontière de Vintimille, voici donc le passage des troupes au col de Mont-Genèvre.

En haut, les véhicules sont regroupés à Briançon  avant de monter en colonne vers le col (en bas).

En haut les troupes françaises défilent musique en tête à Vérone, puis viennent les cavaliers (en bas).

En Palestine, les troupes françaises avancent dans les sables du désert du Sinaï.

Un central téléphonique est installé pour communiquer.

Les troupes américaines s’entraînent au maniement des lance-flammes.

Quand on se souvient de ce que disait il y a quelque temps la presse sur cette arme barbare… comme les gaz, elle a été bien vite adoptée par le camp allié.

Un motocycliste britannique transporte des pigeons voyageurs pour qu’ils ramènent des messages au camion transportant le colombier.

Enfin, le ravitaillement.

Le Maroc fournit à la métropole des céréales qui en manque avec une partie de son territoire occupée et des troupes étrangères à nourrir.

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 2 décembre 1917

  (JOUR 1217 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

On l’avait dit hier dans J’ai vu, l’intervention française en Italie fait la une du Miroir. Cette photographie retouchée montre des Italiennes distribuant des cigarettes aux Poilus français sur le quai d’une gare en Lombardie. Certainement exact pour les objectifs de la presse officielle.

Ces troupes françaises (on parle ici de franco-anglais) arrivant en Italie par Vintimille.

Assez surprenant puisque le gros des troupes passa par le Montgenèvre ou le tunnel du Fréjus, en arrivant du nord et de l’est de la France mais peut-être quelques unités furent détournées vers le sud pour dégorger les cols alpins et pour faire de beaux clichés.

Le train joua un rôle important dans cette migration d’unités françaises vers l’Italie…

…les véhicules hippomobiles aussi mais les troupes durent aussi marcher pour assurer les liaisons comme le franchissement du col du Mont-Genèvre.

Lesquelles troupes pédestres défilèrent devant l’obélisque célébrant la campagne de Napoléon la Grand en Italie, construite en 1802.

Dans ces vues peu évidentes, on nous dit que les premières troupes françaises et bien sûr les chefs sont arrivées sur le front autrichien.

La guerre dans le désert maintenant avec les Turcs en débandade devant les Britanniques (et quelques Français).

On voit ci-dessus une caravane de blessés dans le désert et…

…une ambulance bien garnie.

On a parlé récemment du raid de Zeppelin qui fit des dégâts mais connut quelques pertes. Le L-49 tombé près de Serqueux près de Bourbonne-les-Eaux, à l’arrière du front des Vosges est cours de démantèlement…

…pour être rebâti et exposé aux Invalides.

Autre destruction et réparation, ce navire de guerre français, le Kouang-Si atteint d’une torpille  et qui a miraculeusement évité le naufrage est en cale bientôt sèche pour quelque temps.

Double page centrale avec des prisonniers allemands faits par les Anglais dans leur secteur de Cambrai.

Les grosses « saucisses » d’observation toujours aussi spectaculaires.

Celle-ci est emmenée au large par un remorqueur pour veiller sur une portion de côte. Les observateurs montent à la nacelle ci-dessus puis en descendent ci-dessous.

Les sous-marins allemands sont épiés.

Pour terminer,  une vue du théâtre Passaief à Petrograd après un bombardement allemand (mais le Miroir n’en est pas certain)…

…incendie qui a causé la mort de nombreux soldats et pompiers venus combattre les flammes.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 1er décembre 1917

(JOUR 1216 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une , Fayolle, général de son état et chef des troupes françaises envoyées en Italie. L’effondrement du front de notre alliée face aux Autrichiens a obligé les Français de réagir en envoyant des troupes aguerries aux combats en montagne. Parmi elles, le 2ème R.A.M. auquel appartenait le grand-oncle Séraphin, dont on déjà parlé dans ces colonnes.

Cette intervention date d’un mois, au début de novembre 1917 et nous allons l’évoquer dans les revues qui arrivent. Il faut toujours un mois pour que la presse muselée évoque les sujets.

Autre lieu qui va faire parler: la Palestine.

Les Britanniques ont repoussé les Turcs avec l’aide des tribus bédouines. Les lieux-saints ont été libérés. On va en reparler, surtout qu’on n’oublie pas que quelques Français étaient de la fête… dont un Caderoussier qui y laissera la vie !

Autre sujet, un page croque Clémenceau sous tous les angles.

Depuis le 16 novembre, le vieil homme (il est alors âgé de 76 ans) cumule les fonctions de Premier Ministre et Ministre de la Guerre. La légende du « Père la Victoire » est en route.
Âgé d’un an de plus que Clémenceau, Auguste Rodin est décédé le 17 novembre.

J’ai vu lui consacre une page. Pendant ce temps Camille Claudel croupie à Mondevergues depuis 1913 et où elle passera les 30 dernières années de sa vie.

En double page centrale, un destroyer anglais à la poursuite d’un sous-marin allemand.

La mer est grosse et la lutte acharnée.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 22 juillet 1917

(JOUR 1085 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

L’As de l’aviation, Georges Guynemer montre au général Franchet d’Esperay l’avion sur lequel il a remporté tant de victoires ! Un avion orné de la fameuse cigogne. Au moment de la parution du magazine, Georges Guynemer n’a plus que 50 jours à vivre.

Un seule page sur l’entée en guerre des Américains.

Les Américains arrivent avec des hydravions. Les aviateurs posent après un entrainement.

La guerre est vraiment mondiale.

Ci-dessus, on voit un char d’assaut anglais observant les lignes turques du côté de Gaza, en Palestine. Nous sommes au pays de Lawrence d’Arabie. Il y a peu, nous avons raconté l’histoire de ce Poilu de Caderousse mort à Lodd en 1918.

Un autre Poilu caderoussier y est mort le 21 octobre 1915, devant ce fort de La Pompelle défendant Reims. Il s’agit de mon arrière-grand-père Adrien Guérin. Il ne fut pas le seul puisque un Sauvage connu le même sort, le même jour, victime des gaz allemands !


Trois vues de ce qu’il reste de ce qui fut un imposant ouvrage militaire défensif !

D’ailleurs, on se sert toujours des gaz asphyxiants comme sur cette grande photo en double page centrale.

Le nuage de gaz se répand sur la tranchée allemande et les Poilus allemands se rendent aux Français. Car pour les armes chimiques, les Barbares (on appelait ainsi les Allemands alors) ont été rejoints par les Civilisés !

Le Chemin des Dames et les grandes offensives de printemps, si meurtrières qu’elles entraînèrent des mutineries et la mise à la retraite de Nivelle.

 Ici, une borne de cette route s’est retrouvée dans une tranchée française, celle qui indiquait la commune de Cerny à 600 mètres.

Sur le front d’Orient, des troupes grecques combattent aux côtés des franco-britanniques et des Serbes contre les Bulgares appuyés par des Austro-Hongrois et des Allemands.

Ici, en Macédoine, des gradés grecs interrogent des soldats bulgares faits prisonniers.

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… BERNARD Marius

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Onzième nom de la liste: Bernard Marius Isidore.

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Première face du Monument.

C’est un véritable roman que la (moyennement) courte vie de Marius Bernard. On va essayer de la raconter !

C’est le fils aîné de Jean Baptiste Bernard né au village en 1848 et Virginie Mathilde Bonnaud originaire de Montfaucon, plus jeune de 11 ans que son mari. Marius va venir au monde le 08 décembre 1882 dans ce couple vivant du côté de la rue de l’Hôpital. Le père est employé dans la fabrique de balais Aubépart.

C’est le recensement de 1891 qui nous parle en premier de cette famille.

Marius a alors 8 ans, sa soeur Joséphine née en 1884, 6 ans et son jeune frère (Adrien) Théophile, né en 1887, 3 ans.

Cinq ans plus tard, à l’occasion du recensement 1896, on apprend qu’il n’y a plus que 2 enfants au foyer des Bernard au Boulegon. Marius, seulement âgé de 13 ans, vole déjà de ses propres ailes.

Il habite chez ses patrons, le couple de cafetiers Redon Jean- Ruat Rose installé sur le Cours de l’est, maintenant Cours Aristide-Briand. Il y apprend son futur métier de garçon de café, celui qui est indiqué sur le registre matricule 585 de la classe 1902 du bureau de recrutement d’Avignon. A cette date, il a quitté Caderousse pour un autre patron de bar du Vaucluse qu’il serait un peu difficile de trouver !

C’est donc l’Armée qui va nous indiquer la suite du parcours, pour le moins original, de Marius Bernard. Ses classes, il va les faire au 6ème Régiment d’artillerie de la Manouba ! Il s’agit d’un groupe d’artillerie de campagne d’Afrique à La Manouba, en Tunisie. Il a donc quitté la Métropole pour l’Afrique du Nord et il va y rester. A l’armée, il passera onze mois, du 14 novembre 1903 au 19 octobre 1904.

Une fois libéré, on sait qu’il vécut à Alger, 11 rue Jules Ferry en 1906. Puis ce fut la Tunisie, en 1907 et la Brasserie Moderne du 68 avenue Jules Ferry, devenue Brasserie Mascéville en 1908. Il semble même qu’il soit devenu patron de cet établissement, malheureusement reconnu en faillite par le Tribunal de Commerce de Tunis en 1910. Alors, on le retrouve à Bizerte l’année suivante, à la Brasserie de la Meuse située place de la Gare. Quelle bougeotte !

La déclaration de guerre du 03 août 1914 va curieusement rendre quasiment muet son registre matricule. C’est à nous d’essayer de raconter la suite de cette histoire. Marius est 2ème canonnier au 5ème Groupe d’Artillerie de Campagne d’Afrique. Peu de document sur cette unité qui combattit derrière les tranchées de Belgique puis d’Argonne en 1915, certainement à Verdun en 1916.

C’est alors que le gouvernement d’Aristide Briand décida en janvier 1917 qu‘en raison de l’avance britannique au Sinaï, il fallait envoyer des troupes françaises participer à l’occupation des territoires conquis en Palestine et en Syrie.

Il fallut constituer un détachement français pour la Palestine et la Syrie et les 14ème et 15ème batteries du 5ème Groupe d’Artillerie de Campagne d’Afrique en faisaient partie. Marius Bernard était donc du voyage et il partit en avril 1917 pour ce fort méconnu front d’Orient, pas celui de Salonique mais celui de Palestine. C’est là que les pas du cafetier Caderoussier se mêlèrent  donc à ceux d’un certain Thomas Edward Lawrence plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie !

Les Anglais luttent au Moyen Orient avec les Australiens, les Néo-Zélandais (les ANZAC) et les Hindous contre l’ occupant turc et Lawrence, agent spécial britannique, y organise la révolte des tribus arabes pour mener une guérilla fort couteuse pour l’occupant ottoman en péninsule arabique.

Les Français sont un peu perçus là-bas par les alliés comme un poil à gratter, soucieux que sont les Britanniques à préserver  leur hégémonie sur cette région stratégique et déjà projetés vers l’après-guerre. Les troupes françaises du colonel de Piepape participent aux combats sous les ordres d’Allendy, commandant du Corps Expéditionnaire (Britannique) d’Egypte.

C’est certainement au cours d’un engagement face aux Ottomans que le canonnier Marius Bernard fut grièvement brûlé au premier degré sur tout le corps et qu’il décéda à l’Hôpital d’évacuation de campagne n°2 de Ludd, en Palestine, Lod de nos jours, en Israël, le 27 août 1918.

C’était un petit mois avant la grande bataille de Megiddo, en Galilée, également appelée bataille de la plaine de Naplouse, modèle de pertinence stratégique et longtemps disséquée dans les écoles militaires. Après cette défaite du 21 septembre 1918 en Palestine, l’Empire Ottoman était à genou et allait demander l’Armistice pour éviter son démembrement total.

L’acte de décès de Marius Bernard fut transcrit à l’état-civil de Bizerte le 22 septembre 1920, preuve qu’il y avait élu domicile et peut-être fondé une famille.

Marius Isidore Bernard (ce dernier étant le patronyme), matricule 385 classe 1907, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bernard étant toujours vivant à Caderousse, si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

La tombe de famille de Jean Bernard (le père) sur laquelle il ne figure pas. Par contre on retrouve le nom de son épouse Virginie née Bonnaud (1860-1936-alors qu’elle est née pour l’état-civil en 1859), celui de son fils, le petit frère de Marius ,  Théophile Adrien (1887-1970) et de la femme de ce dernier Joséphine née Gilles (1888-1967). Pas d’inscription rappelant la mémoire de Marius Isidore Bernard.

A suivre:Marius Bertet. 

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