Archives mensuelles : février 2018

Une chanson de LA ROULANTE: LE PAPELARD (Ch. DUJARDIN)

LE PAPELARD de Ch. Dujardin, auteur du Foyer du Soldat du 369ème R.I. de Besançon.

Le prétexte: un poilu lassé souhaite devenir aviateur. Il en fait état à son capitaine qui lui demande de remplir un formulaire réglementaire. Un fois visé par ce chef, le papier va suivre la voix administrative, passant dans les mains de la hiérarchie qui chacun la vise et y appose son cachet.

Tout va très bien et la demande semble même recevable jusqu’à la dernière étape, le bureau du Ministre. Là, le fameux papelard se voit mis à la corbeille par un secrétaire car il n’avait pas le format réglementaire.

Une dénonciation humoristique des lourdeurs administratives, aussi vraies dans le civil que dans le militaire !

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (4/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

Pour comprendre ce qui s’est passé en novembre 1935, il faut disséquer la chronologie des épisodes météorologiques exceptionnels qui se déroulèrent dans la partie méridionale de la vallée du Rhône et des massifs qui la bordent.

Premier temps, un épisode cévenol d’une grande violence sur… les Cévennes, la rive droite du Rhône. Pendant deux jours, les 7 et 8 novembre, par une douceur anormale, des cataractes d’eau se déversèrent sur le Gard, l’Hérault et l’Ardèche. Les nuages bloqués sur les pentes du Massif Central se vidèrent remplissant d’une eau boueuse l’Ardèche, la Cèze et le Gardon. Et les vrais rhodaniens connaissent les « coups » d’Ardèche en Vaucluse comme les « coups » de Gardon en Beaucaire, Tarascon et Arles ou à Comps, le pays aux cinquante repères de crue !

Le Rhône commença alors à menacer de sortir de son lit. Ce n’était qu’un début !

En Avignon, il n’y a pas que la « banlieue » qui patauge dans quelques dizaines de centimètres d’eau. Les flots ont envahis aussi le centre historique comme en 1856 quand une brèche se fit dans les remparts.

Pas de brèche en 1935 mais des infiltrations par les égouts et des précipitations qui ne peuvent pas s’écouler… on en reparlera plus tard.

Ici, la place des Corps-Saints, non loin de la gare et de la caserne du 7ème Génie est couverte d’eau. Les barques des militaires viennent ravitailler les habitants. On avance avec une barre de bois qui prend appui sur le sol. Les rez-de-chaussée sont inondés.

Cela durera presque quinze jours.

Deux images de cette place des Corps-Saints telles que nous le propose Google Maps. Les platanes sont bien là, moins nombreux en 1935 qu’en 2018.

 

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PROPAGANDE DE VICHY: un grand poster sur la RELÈVE (automne 1942)

Une grande page imprimée uniquement au recto. Format page de journal, peut-être le Nouvelliste, le grand quotidien lyonnais qui se vautra dans la Collaboration et l’apologie du fascisme pendant l’Etat Français. Le titre: L’ACTUALITÉ PHOTOGRAPHIQUE.

On peut dater ce vieux papier d’octobre 1942, plutôt la première quinzaine. En effet, une photo montre l’inauguration de la Foire Internationale de Lyon qui dut avoir eu lieu de fin septembre à début octobre 1942. Cette foire fut une vitrine de la Collaboration, événement orchestré par le Régime de Vichy et les services de la propagande du Reich, pour prouver aux Français que tout allait bien dans le meilleur des mondes ! Avec un certain succès puisqu’en 1941 comme en 1942, il y eut pas moins de 600 000 visiteurs dont la 5/6ème ayant acquitté leur billet d’entrée.

On y voit aussi Pétain, Darlan et Laval présider une prise d’armes…

…d’un gouvernement sans armée.

Mais le sujet principal de ce poster est la Relève. C’est ce deal que Laval passa avec gauleiter Fritz Sauckel responsable de la main d’oeuvre immigrée du Reich: 3 travailleurs français partis en Allemagne contre 1 prisonnier de guerre français libéré. Cette collaboration commença en mai 1942.

On y voit un groupe de travailleurs s’apprêtant à prendre le train pour l’Allemagne…

…suis embrassant leur progéniture…

…sous l’oeil des objectifs des appareils photographiques complaisants tandis que des prisonniers libérés retrouvent les leurs avec moult embrassades…

…toujours sous le regard indiscret de ces mêmes appareils photographiques. Malgré cela, malgré ces pages à l’eau de rose un tantinet bisounours (uchronie volontaire), rien n’y fit et les travailleurs français ne partirent pas pour le Reich. Il fallut passer à l’étape supérieure, celle des départs contraints et forcés que l’on appela le S.T.O. comme Service du Travail Obligatoire. L’ordonnance qui institua cette ignominie fut prise le 16 février 1943.

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- BANYULS-SUR-MER 4/18

Quatrième vue du carnet: Banyuls-sur-Mer. Colonne de Miliciens en route pour le cap d’Argelès (Columba de miliciens caminando hacha el campo de Argelès).

Nous sommes là sur un chemin de la Retirada suivant la côte Méditerranéenne. La frontière est à quelques kilomètres au sud de Banyuls, à Cerbère. C’est ce chemin qu’emprunta le designer américain d’origine espagnole Francisco Ferrer dans sa fuite devant les Franquistes. C’est également par là que passèrent Antonio Machado et sa mère quelques jours avant de disparaître d’épuisement à Collure.

Au bord de la plage, on aperçoit des poupes des bateaux de pêcheurs, une colonne chemine. On parle de Miliciens ce qui fort possible vue que la colonne est composée uniquement d’hommes et que nombre d’entre eux semble en tenue militaire avec la couverture roulée d’une épaule à la taille. Quelques-uns portent leurs valises sur l’épaule, peut-être les non-militaires de la troupe.

Sur le côté, les mêmes gardes mobiles français montent la garde.

C chemin était plus pénible que celui du Perthus car beaucoup plus accidenté. Ferrer raconte dans ses mémoires l’attente à la frontière qui fut longtemps fermée et la pénibilité pour atteindre le camp d’Argelès dans des conditions météorologiques, en février 1939, peu agréables.

Grâce à Google Maps, l’endroit où a été prise la photo, le seul à Banyuls où la route longe la mer près d’une plage, devenue marina de nos jours.

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Paul JULIEN.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-troisième nom de la liste: Paul Louis JULIEN.

La seconde face du monument.

La partie la plus abracadabrante du parcours de Paul Julien aura été celle qui suivi sa disparition le 20 septembre 1914 sur un champ de bataille dans le secteur de Saint-Mihiel, plus précisément sur le territoire de la commune de Vigneulles-lès-Hattonchâtel.

Le 258ème Régiment d’Infanterie était parti le 8 août d’Avignon. 37 officiers, 130 sous-officiers, 1 647 caporaux et soldats, 150 chevaux et mulets et 15 voitures avaient embarqué à Pont d’Avignon et avaient subi le baptême du feu le 25 août 1914 à Buzy dans la Meuse. De marches forcées en accrochages meurtriers, le 258ème RI se trouvait à l’est de Saint-Mihiel à la mi-septembre 14, dans des tranchées creusées pour essayer de contenir l’avancée des troupes allemandes. Lors d’une violente attaque, Paul Julien fut porté disparu, le 20 septembre 1914. Il avait alors 32 ans et 9 mois.

Dans le Journal de Marche du 258ème, l’attaque allemande du 20 septembre 1914.

C’est à ce moment que Clochemerle s’invite à la destinée posthume de Paul Julien et surtout à celle des siens. Clochemerle ou plutôt un certain Voltaire Henry Litot, un Caderoussier de cinq ans son cadet. Le registre matricule de ce dernier est long comme un jour sans fin tant ce Voltaire, bien peu philosophe, a été condamné une infinité de fois par les tribunaux de la région, que ce soit celui d’Orange, celui de Nîmes, celui d’Uzès et j’en passe… Des faits mineurs comme toutes ses condamnations pour braconnage,  chasse en dehors des périodes légales… mais aussi des faits plus graves vol, d’agression, évasion de la prison… Même s’il bénéficia en plusieurs occasions d’amnisties présidentielles, il n’en demeure pas moins que ce Voltaire était un sacré  personnage qu’il ne valait mieux pas croiser.

Et son rapport avec Paul Julien et les ennuis posthumes de ce dernier ? Voltaire devait avoir eu vent de la disparition de son compatriote et usurpa tout simplement son identité, question de se refaire une virginité relative. Si bien que quand Paul-Voltaire fut arrêté par la Gendarmerie le 17 juin 1920, le statut de Paul passa d’officiellement décédé comme l’avait prononcé le tribunal d’Orange en 1918, à celui de déserteur puisqu’on venait miraculeusement de le retrouver. Bien entendu, le prisonnier Paul-Voltaire s’évada de la prison militaire du 58ème RI d’Avignon le 04 juillet 1920. Vous l’avez compris, on n’avait pas affaire à Paul Julien mais à son alias Voltaire Litot.

Quand l’autorité militaire s’aperçut de la supercherie et de son erreur, elle réhabilita Paul Julien le 11 janvier 1922 dans son statut de disparu, ce que confirma le tribunal d’Orange le 02 mars 1924 en officialisant à nouveau son décès.

Incroyable ! Quid de la pension que percevait sa veuve entre juin 1906 et mars 1924 ?

Car Paul Julien s’était mariée à Caderousse le 10 novembre 1906. Il avait épousé une fille descendue des Hautes-Alpes pour la vallée du Rhône, Marie Marguerite Faraud, née à Sainte-Marie le 09 octobre 1887. Chose rare, il semblerait qu’ils n’aient pas eu d’enfant.

A cette époque, Paul exerçait la profession de cochet, ayant en quelque sorte pris la succession de son père, Jean Eugène Julien qui était charretier. Jean Eugène et son épouse, Marie Marguerite Chicornard s’étaient mariés en 1872 et avait eu cinq enfants. A la maison de la rue Neuve, derrière les digues, aux côtés des parents, vivaient donc…

Extrait du recensement de 1896. A cette époque, Jullien prenait 2 L.

Eugène l’aîné né en 1873, Marie-Laure née en 1875 mais qui décéda à l’âge de 13 mois, Marie Eugénie née en 1878, Paul Henri le futur Poilu né le 21 décembre 1881 et Marie Marguerite venue au monde en 1885.

Pour terminer cette biographie inversée, on peut ajouter que Paul fit son service militaire au 40ème Régiment d’Infanterie d’Alès dans le Gard de novembre 1902 à septembre 1905. Trois ans sous les drapeaux. Son second séjour militaire en 1914 fut beaucoup plus court.

La fiche matricule de Paul Louis Julien de Mémoire des Hommes.

Paul Louis Julien, matricule 326 de la classe 1901, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Julien semble être très présent en Vaucluse, si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Louis Lassiat.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 03 février 1918

(JOUR 1281 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Image traditionnelle que la postérité (et la propagande) va garder pour illustrer cette période: le président du Conseil Georges Clémenceau en visite sur le front en Champagne. La légende du « père-la victoire » est en route. Elle est toujours tenace, plus que jamais en 2018, chez les commentateurs politiques actuels pour dénigrer ou encenser les avions des dirigeants d’aujourd’hui par rapport à ce qui se passait alors. Comme si on pouvait…

Comme hier dans J’ai vu, Le Miroir parle de la puissance des chantiers navals américains avec la création de celui de Newark. On y pose le premier rivet.

Par contre, le froid glacial tombé sur la côte est bloque l’approvisionnement en charbon de New York et plonge de nombreux américains dans la souffrance.

En Palestine, le temps semble plus clément. Les Britanniques s’installent sur les territoires d’où ils ont chassé les Turcs et réparent ce qui est vital à la vie des autochtones, les puits.

Sur le front occidental, un colombier qui accueille les pigeons destinés à porter les messages à l’arrière.

Les églises proches du front perdent leurs cloches quand les Allemands les occupent.

Pas du vandalisme pur, seulement le besoin de récupérer le bronze pour le fondre et construire de nouveaux canons.

Un grand dessin en page centrale du front italien.

On y voit les secteurs des diverses armées, les Italiens à gauche, les Français au centre et les Anglais à droite.

En Russie, les combats entre les tenants de l’ancien régime et les Bolcheviks (les Maximalistes disait-on à l’époque) sont violents et ont fait de nombreuses victimes dans le camp des révolutionnaires.

Ici on enterre les dépouilles des officiers maximalistes tombés au combat.

Là, on détruit les statues de l’époque tsariste.

Pour terminer, une manifestation patriotique pleine d’importance en France:

la célébration des combats de Villersexel en Haute-Saône de la guerre de 1870. Cette victoire de hommes de Bourbaki, le 9 janvier 1871 ne changea pas le cours de la guerre mais il est bon par ces temps difficiles de  se raccrocher aux souvenirs glorieux.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 02 février 1918

(JOUR 1279 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, Louis Malay, ancien ministre de l’Intérieur et le rédacteur en chef de l’Action française, le journal ‘extraie-droite, Léon Daudet. Le second reprochait au premier d’être responsable du désastre du Chemin des Dames, d’être l’amant de Mata-Hari, d’être responsable des rebellions de 1917. Tout cel est bien entendu faux. Malay démissionne et demande à être traduit devant la Haute-Cour. mais tout ne se passe pas comme il l’espérait. Il est condamné pour forfaiture et s’exile à San Sebastien. Il ne souhaite pas recevoir l’aide des mouvements ouvriers qui étaient prêts à lancer la grève générale. Il reviendra en politique au moment du cartel des Gauches et ne souhaitera pas être réhabilité, ce qui serait advenu s’il l’avait demandé. Il continuera la vie politique jusqu’à l’arrivée de Pétain pour lequel il vota les pleins pouvoirs.

Le magazine propose à ses lecteurs une longue enquête sur les chantiers navals américains. Ce thème a un rapport indirect avec la guerre mais reste intéressant car il préfigure le leadership mondial des Etats-Unis après-guerre  au détriment du vieux continent.

Retour à la guerre avec cette vue d’une préparation d’artillerie non localisée.

Ou cette image d’Epinal du Poilu pansé par un infirmier à même la tranchée avent bien sûr de retourner au front.

Pour terminer, une dernière page avec le chaos provoqué par la guerre civile en Russie.

En vrac, on y voit (par le dessin pour les scènes de violence et la photo pour les vues fixes), en haut l’attaque d’un train par les Gardes Rouges, des barricades à Moscou ce qui tend à prouver qu’il y a un adversaire face aux Bolcheviks, des cathédrales victimes de destructions dues aux combats de rue entre les clans qui s’affrontent, destructions moins importantes que ce que l’on peut voir pour les villes proches du front à l’ouest.

 

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Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 38: LE MIROIR DES SPORTS du mardi 1er février 1938.

 

A la une, à l’occasion de France-Belgique au Parc des Princes, la poignée de mains entre les capitaines des deux équipes, Smellinck à gauche et Mattler à droite sous le regard de l’arbitre anglais, M. Jewell.

Ce match verra la victoire de la France par 5-3. D’autres vues de ce match.

Un panoramique du Parc sur lequel on voit une offensive des Belges (en noir) bien muselés par les Français.

Le gardien belge Badjou, en plus d’encaisser 5 buts, eu beaucoup de travail comme l’attestent les vues de ses arrêts…

…au ras du sol…

ou au prix d’une belle détente.

Il ne peut rien sur ce tir de Veinante qui file dans le but pour la quatrième fois.

A l’autre bout du terrain, le gardien français Llense ne peut rien sur cette reprise de Van den Eyende sur le troisième but.

Voici donc l’équipe de France victorieuse:

Debout, de gauche à droite:

Cazeneuve, Marchal, Bourbotte, Mattler, Llense, Jordan.

Au premier rang, accroupis:

Courtois, Ignace, Nicolas, Heisserer, Veinante.
Les buts ont été marqués par Courtois (le 1er), Veinante (les 2ème et 4ème), Heisserer (le 3ème) et Ignace (le 5ème).

Autre grand titre de ce Miroir des Sports du 1er février 1938: le cyclo-cross de Clamart organisé par l’Auto.

Dans les sous-bois…

… le franchissent d’un fossé…

…et le vainqueur, Bertellin qui prépare au mieux le Critérium International.

Pendant c temps, les cracks des classiques et de l’été s’entraînent au bord de la Méditerranée où le climat est plus favorable.

On les voit ici sur la plage de Loano « aider » un pêcheur pour le photographe.

Un peu de rugby avec la coupe nationale des Provinces et une vue du match Côte Basque/Guyenne contre Gascogne à Bordeaux (3-3).

Pour terminer ce dernier dimanche peu fourni en activité sportive: l’accident du coureur automobile allemand Rosemeyer qui s’est tué à Francfort en s’attaquant sur son Audi aux records de vitesse du kilomètre lancé et du mille lancé.

Avant-après l’accident. Le bolide s’est écrasé sur un pont (que faisait-il donc au bord d’une route dédiée à la course automobile ?) à plus de 400 km/h !

 

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