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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 23 juin 1918

(JOUR 1421 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

L’aviation fait encore les honneurs de la une. Le Miroir met l’accent sur l’engagement aérien britannique. On note sur la photo des progrès fulgurants de l’aviation. Dire qu’au début de la guerre, les aviateurs jetaient à la main des fléchettes d’acier pour tuer quelques hommes. Les bombes emportées deviennent conséquentes.

L’avancée allemande s’est arrêtée à Château-Thierry.

Les Allemands n’ont pu franchir la Marne.

Par contre Berry-au-Bac qui a vu tant de combats se dérouler depuis 1915, qui a vu tant d’hommes mourir, a été pris pas les Allemands qui ont progressé dans ce secteur.

Trois vues de la région: Berry-au-Bac, la sucrerie de Moscou et Vierzy.

Plus anecdotique la vue suivante:

Pour reparler de l’aviateur américain Lufbery récemment abattu, on ressort des images d’archives qui le montre avec ses deux lions, Wisky et Soda qui jouent avec lui et font l’étonnement de tous les soldats l’ayant croisé depuis 1914 puisque Lufbery s’engagea dans la Légion Etrangère dès le début de la guerre.

Les chars d’assaut français commencent à être efficaces lors de cette nouvelle guerre de mouvement.

Ici de tanks sont installés sur les plateaux de wagons pour rejoindre rapidement le front.

Nouvelles vues des destructions d’Amiens.

Des monceaux de ruines rue Victor-Hugo et devant la cour d’appel.

En Irlande, les manifestants continuent de marcher pour protester contre la conscription voulue par les Britanniques.

Pour terminer, une vue du « Mémorial Day » célébré par les troupes américaines sur le front français le 30 mai.

Cette fête a été créée après la guerre de Sécession en 1868 pour rendre hommage aux morts de la guerre civile. Cela a été étendu aux morts américains de toutes les guerres en  1882 puis fixé le dernier lundi de mai en 1968 pour permettre de bénéficier d’un pont de trois jours marquant le début de la belle saison. Sarkozy en 2011 voulut faire un « Mémorial Day » en la française avec le 11 novembre qui depuis se doit de célébrer tous les soldats morts pour la France de tous les conflits et non plus les seuls morts de la Grande Guerre.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 16 juin 1918

(JOUR 1414 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Après les Alpins français, c’est au tour des infirmières de la Croix-Rouge de défiler à New York. Toujours pour l’emprunt de guerre ?

Ces infirmières qui défilent seront peut-être amenées à officier sur ce train sanitaire américain qui circule sur les voies françaises pour évacuer les blessés.


Des Américains qui emploient nombre de travailleuses françaises, des couturières pour…

…raccommoder les vêtements des Sammies déchirés lors des actions. Des cordonniers français oeuvrent également à la réparation des chaussures des soldats.

Dans les airs, les gothas allemands attaquent sur le front comme les villes. Mais certains tombent sous les coups de la DCA britannique ou française.

Ci-dessus, après l’attaque de Londres le 19 mai; ci-dessous, après des combats sur la Marne.

La bataille de la Marne et de l’Oise, le retour de la guerre de mouvement après l’attaque allemande du 28 mai. Pour permettre aux lecteurs de se repérer, Le Miroir a inséré deux cartes des lieux.

Mais contrairement à ce qui est dit, la ligne de front a été gommée si bien que ces cartes n’ont pas un grand intérêt si l’on ne lit pas la presse quotidienne.

Les destructions.


Pourtant bien empaquetée par des sacs de sable, la cathédrale de Reims a connu quelques destructions. Problèmes posés ici par la protection: des sacs de sable en chutant ont décapité la statue de Saint-Pierre !

Autres destructions à Amiens…

…à la gare et à la cathédrale.

Autres destructions..

Dans la Marne, Verneuil. Le village comme le château devront être reconstruits après la prise du village par les Allemands le 31 mai.

Pour les populations soumises aux bombardements, la fuite est la seule solution.

C’est la seconde fois que cela se produit depuis le début de la guerre.

Image de la guerre de mouvement qu’on avait oublié depuis presque quatre ans…

…des troupes à cheval ou à bicyclette en route pour le front.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 15 juin 1918

(JOUR 1413 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une de ce numéro de J’ai vu, la bataille de Paris ou la seconde bataille de la Marne. Les Allemands ont attaqué de partout et réalisé des avancées importantes. Foch et le Kronprinz face à face dans l’attaque sur Paris.

Ainsi, à l’ouest de Reims…

…ils sont à proximité de Château-Thierry ce qui les amène à 65 kilomètres de la capitale.

L’artillerie joue un rôle important pour freiner l’avance allemande.

Le ravitaillement en obus est indispensable. Les munitions arrivent en quantité.

Ce sont les Américains, les Sammies qui viennent se frotter aux troupes de Ludendorff.

Les Allemands ont aussi des chars de combat, des tanks.

En retard technologique, ceux-ci ont été capturés par les Français.

A Paris, les réfugiés affluent des territoires repris par les Allemands. Nouvelle exode de population, nouveaux drames.

Métros, gares, églises accueillent ces réfugiés.

 

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115 POILUS de CADEROUSSE, 115 DESTINS… Louis RAYNAUD.

115 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 115 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quatre-vingt sixième de la liste: Louis Eugène Auguste RAYNAUD.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Nous allons vous présenter la biographie de Louis Raynaud inscrit sur le monument aux morts de Caderousse en bas de la troisième face. Mais sans aucune certitude qu’il s’agisse de la personne que les édificateurs du monument voulaient honorer en 1937. Problème de taille pour ce Louis Raynaud: il est né à Mornas en 1874, il s’est marié à Mornas, ses deux enfants sont nés à Mornas et son acte de décès a été enregistré à Mornas en juin 1915. A aucun moment de sa vie, le destin de Louis Raynaud ne s’inscrit à Caderousse !

Mais voilà, aucun Raynaud ou Reynaud prénommé Louis à n’importe quelle position dans la liste des prénoms, né à Caderousse de 1867 à 1899 ne peut raisonnablement postuler à être inscrit sur le monument aux morts de la commune. En épluchant les registres matricules des Poilus vauclusiens des classes 1887 à 1919, aucun Louis Raynaud ou Reynaud mort pour la France pendant la Grande Guerre n’a de rapport avec Caderousse. Alors le doute demeure. parlons de Louis Raynaud… né à Mornas le 21 mai 1874 !

Ses parents sont des Mornassiens de souche, que ce soit Joseph Reynaud -oui Reynaud !-, son père, né en 1843, cultivateur, que sa mère Marie Hippolyte Priat, née en 1849, couturière. Ils se sont mariés au village le 05 juillet 1871. Louis est leur premier enfant ayant atteint l’âge adulte, né quartier du Pin, un premier fils arrivé quatorze mois après leur mariage étant décédé à l’âge de trois mois.

C’est l’Officier de l’Etat-civil de Mornas qui va commettre cette erreur dans l’écriture du patronyme de Louis en lui remplaçant le E de Reynaud en A pour Raynaud. Ce sera donc le seul d’une fratrie de sept enfants à s’appeler différemment de ses frères et soeur. Une fratrie née de deux lits différents puisque la mère de Louis va décéder au début de l’année 1882, le 29 janvier et le père va se remarier au mois d’octobre suivant, le 25 octobre avec Véronique Marie Galon. Une fratrie composée de six garçons dont quatre vivront et une seule fille, la petite dernière, étonnamment prénommée Dynorah Baptistine Angeline Reynaud.

Louis Raynaud va faire ses classes au 55ème Régiment d’Infanterie de Pont-Saint-Esprit, à la caserne Pépin, à partir du 18 novembre 1895.

Il y passera trois années (le privilège d’être l’aîné !) jusqu’au 17 septembre 1898.

Rendu à la vie civile, il va se marier quelques mois après sa libération, le 1er décembre 1900 à Mornas avec une fille du village, Louise Félicie Pécoult du même âge que lui. De cette union naîtront deux enfants, Augusta Louise Joséphine le 14 juin 1901 puis Amédée Louis Eugène le 10 janvier 1905. Le couple vit à Mornas dans la Grande Rue lors du recensement de 1911.

Quand sont-ils venus à Caderousse ? Après cette date, peut-être par le biais de la profession du père, ouvrier dans les balais…

Toujours est-il que trois ans plus tard, Louis Raynaud est rappelé par l’armée. C’est donc un « vieux » soldat de quarante ans quand la guerre éclate, de deux ans plus jeune que mon bisaïeul Adrien Guérin qu’il va côtoyer au sein du 118ème Régiment d’Infanterie Territoriale d’Avignon. Il va connaître le même sort que ce dernier au même endroit mais quelques mois plus tôt.

En effet, les Territoriaux d’Avignon sont envoyés en séjour à Nice au début du conflit pour défendre cette ville face aux Italiens, alors incertains de leurs alliances puis vers Dijon. Le régiment se retrouve dans l’est de la France au début de 1915 et en première ligne qui plus est, au fort de la Pompelle qui empêche l’accès à Reims. Non réellement pour combattre mais pour effectuer de travaux du Génie, du terrassement, du creusement de puits pour prévenir les travaux de sape éventuels de la part des Allemands. Mais les Territoriaux avignonnais sont aussi soumis aux bombardements allemands.

Un obus explosant près d’un puits que creusait des hommes va tuer le 31 mars 1915, trois soldats et en blesser 5 autres, certainement ensevelis sous la terre déplacée par l’explosion. On peut voir sur le plan ci-dessus extrait du Journal de Marche du 118ème RIT, la position des Territoriaux à l’avant des fortifications et la ferme d’Alger près de laquelle les soldats creusaient.

Le Journal de Marche a bien noté, en date du 31 mars 1915, les circonstances de cet incident et le nom de Louis Raynaud avec un petit 1 dans la colonne des tués. Il était âgé de 40 ans et 10 mois.

Il a été enterré  la Nécropole Nationale « Sillery » dans la Marne.

La fiche matricule de Louis Eugène Auguste Raynaud de Mémoire des Hommes.

Louis Eugène Auguste Raynaud, matricule 258 de la classe 1894, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Raynaud est encore bien présent en Vaucluse comme dans le Gard, si quelqu’un reconnaît en Louis Eugène Auguste son ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre… Paul Redon.

 

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Paul MENU.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-troisième nom de la liste: Paul Laurent MENU.

Comme Victor Menier, Paul Menu a été oublié sur le Monument aux Morts de Caderousse. La raison en est à peu près la même: une naissance au village d’un père Caderoussier, le départ assez rapide de la famille du village et le temps qui passe par là et l’oubli avec.

Paul Albert Menu, né à Caderousse en 1857 est pâtissier confiseur. Il a pris pour épouse Marie Félicité Clapier une couturière d’Orange un peu plus jeune que lui. Les noces ont eu lieu dans le Cité des Princes le 29 octobre 1879 où le couple s’installe, 19 rue des arènes. Une petite Adrienne Madeleine arrive rapidement, le 17 avril 1880.

Puis la famille vient vivre à Caderousse. Elle s’installe rue Château-Vieux où les jeunes mariés semblent avoir ouvert un commerce de pâtisserie. Pas sûr que cela soit rentable dans ce village somme toute assez pauvre. Un petit garçon arrive dans le foyer, Paul Laurent, né le 16 mai 1882.

La famille Menu au recensement de 1886.

Voici donc la famille Menu-Clapier recensée à Caderousse en 1886. Cinq ans plus tard, en 1891, la famille a quitté les digues de Caderousse pour exercer son métier ailleurs, certainement à Orange où la clientèle est plus importante.

En 1902, quand l’Armée recense le conscrit Paul Laurent Menu, il vit à Orange et a choisi le même métier que son père, pâtissier-confiseur. Boulanger, il aurait été versé dans le service auxiliaire des commis et ouvriers d’administration. Pâtissier, l’Armée n’en a moins besoin et il est envoyé dans une unité d’infanterie: le 3ème Régiment de Zouaves. Traversée de la Méditerranée, arrivée à Constantine le 18 novembre 1903… où Paul Menu servira jusqu’au 29 septembre 1906. Sur son registre matricule est inscrit cette campagne d’Algérie à laquelle participa le Régiment de Zouaves, pour pacifier le pays des groupes rebelles.

Rendu à la vie civile, Paul se marie à Orange, le 23 avril 1907, avec Marie-Louise Biscarrat, la fille d’un médecin, née comme lui en 1882. Ils eurent le temps de fonder une famille mais le retard de mise en ligne des Archives de certaines communes du Vaucluse nous empêche d’en savoir plus.

Toujours est-il que le 13 août 1914, Paul va se retrouver à nouveau chez les Zouaves, pas en Algérie mais au camp de Sathonay, au nord de Lyon. Après une année de combat, c’est du côté de la Champagne que le vie de Paul va basculer pendant la seconde bataille de Champagne, fin septembre-début octobre 1915. C’est certainement lors d’une offensive longuement racontée dans le Journal de Marche du 3ème Zouaves que le pâtissier orangeois va être gravement blessé,  le 25 ou 26 septembre 1915.

J’ai gardé le passage sur la défense du drapeau qui est édifiant !

Extrait du Journal de Marche du 3ème Zouaves en date du 25 septembre 1915.

Pas moins de quatre morts en quelques instants pour se disputer l’honneur de porter le drapeau du régiment dans le tourmente ! Cet épisode ne concerne pas Paul Menu puisqu’il survivra jusqu’au 10 octobre 1915 à ses blessures avant de s’éteindre à Saint-Hilaire-le-Grand, dans un hôpital situé à quelques pas de la gare où, le jour-même, le 3ème Zouaves prenait le train en direction des Flandres, jusqu’à Esquelbecq à quelques kilomètres de Dunkerque et de la mer du Nord, pour aller combattre avec les débris de l’armée belge entre Ypres et La Panne.

Le 10 octobre 1915, Paul Menu était âgé de 33 ans et 5 mois.

 

La fiche matricule de Paul Laurent Menu de Mémoire des Hommes.

Paul Laurent Menu, matricule 575 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Menu existe toujours dans le Vaucluse et le Gard. Si quelqu’un reconnaît en Paul un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Justin Paul Miaille.

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111 POILUS de CADEROUSSE, 111 DESTINS… Raphaël MARCELLIN

111 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 111 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-sixième nom de la liste: Raphaël MARCELLIN.

La seconde face du monument aux morts.

Raphaël Marcellin est né à Caderousse le 25 juillet 1877. Ce sera donc un soldat déjà relativement âgé quand la Première Guerre Mondiale éclatera. Ayant été longtemps militaire de carrière, il deviendra automatiquement sous-lieutenant en 1914 et sera en première ligne pour entraîner ses hommes quand une balle le frappera. Sort commun à pas mal d’officiers !

Le père de Raphaël, cultivateur à Caderousse et né au village en 1849 avait traversé le Rhône pour prendre pour épouse Marie Virginie Devèze, une jeune femme de Saint-Laurent-des-Arbres, de deux ans plus jeune que lui. Le mariage avait eu lieu à la fin de 1876 et l’année suivante Raphaël venait au monde, rue plan de lamourier, du mûrier en traduisant en français.

Un petit frère François Abel allait suivre le 21 octobre 1881 mais il décédait huit mois plus tard exactement. Un autre garçon naîtra le 18 juillet 1884. Simon Julien Marcellin fera une belle carrière dans les Postes et Télégraphes. Bizarrement, il n’apparaît pas au recensement de  1901.

Peut-être une erreur de transcription de l’agent recenseur. En effet, il est noté que Raphaël est âgé de 17 ans alors qu’il s’agit là de l’âge de Simon, lequel Raphaël a alors 24 ans et se trouve plutôt à la caserne de Pont-Saint-Esprit qu’à Caderousse.

Toujours est-il en effet que les deux frères Marcellin vont rapidement quitter le village.

Cultivateur avant son incorporation au 157ème Régiment d’Infanterie le 31 octobre 1895, Raphaël a devancé l’appel et s’est engagé pour quatre ans. D’engagement en réengagements, il restera à l’armée jusqu’au 16 juillet 1911, c’est-à-dire pas moins de 16 ans. Il en sortira adjudant et se verra nommer sous-lieutenant le 21 novembre 1914 après les hécatombes des premiers mois de guerre. A sa libération en 1911, Raphaël trouve un emploi pour quelques années comme employé municipal à Lyon. Peut-être alors s’est-il marié ? Possible mais si cela s’est produit, ce ne peut être qu’entre 1913 et la déclaration de guerre.

De son côté, Simon, le petit frère, a fait une brillante scolarité puisque mentionné 4 pour son niveau d’instruction, c’est-à-dire détenteur d’un diplôme sanctionnant des études supérieures. Il ne fera que deux années de service dans l’artillerie puis entrera dans les Postes comme contrôleur des téléphones à Saint-Etienne. Il servira pendant la guerre au 8ème Régiment du Génie de Jarnac, une unité spécialisée dans les transmissions. Après la guerre, il poursuivra sa carrière loin de Caderousse en retrouvant son poste dans la Loire avant de partir au Maroc pacifié à partir de 1928, Meknès, Rabat puis Casablanca.

Le 3 août 1914, Raphaël retrouve donc une caserne, celle du 72ème Régiment d’Infanterie à Amiens. A la fin de l’hiver 1915, son régiment combat dans le secteur du Mesnil-les-Hurlus. Tout est dit quand ce nom est cité ! Comme nombre de villages dans ce coin de Champagne, non loin du camp de Suippes, le village sera rasé et sera déclaré « Mort pour la France » après la guerre pour ne plus être reconstruit.

En témoignent ces zones vert foncé correspondant de nos jours à des lieux où plus rien de pourra pousser pour longtemps encore sinon des broussailles et des forêts dangereuses. Le camp militaire de Suippes s’est installé sur la zone en bas à gauche.

La bataille fait rage et le régiment monte en ligne pour quelques jours, perd de nombreux soldats dans des attaques aussi inutiles que meurtrières comme entre les 22 et 23 février où tombent plusieurs officiers et pas moins de 885 hommes de rang, tués, blessés et disparus ! Puis la troupe se retire pour prendre quelques jours de « repos » avant de remonter en ligne. Les hommes sont épuisés par ce rythme comme le note le rédacteur du Journal de Marche du régiment qui parle d’un « état sanitaire laissant à désirer ». Ainsi, 21 hommes sont évacués le 28 février, 44 le 1er mars, 23 le 2 et 26 le 3 juste avant le retour difficile, de nuit, en tranchées de première ligne du 72ème RI pour attaquer tout de suite à nouveau, le 5 mars. Car est ainsi pensée la stratégie militaire française.

Voici un schéma sommaire des lieux.

Le régiment est positionné dans les tranchées situées entre A et C, si près des tranchées allemandes que le pointeur d’artillerie venu visiter les lieux a estimé qu’une préparation était impossible car les lignes étaient trop rapprochées. Alors, on attaque de nuit, à deux heures du matin !

Mais les Allemands ne dorment pas plus que les Français. Comme on peut le lire entre les lignes, c’est à l’instant  où il sort de la tranchée que Raphaël Marcellin est fauché puisque commandant d’une Compagnie en tant que sous-lieutenant de carrière. On est à l’aube du 6 mars 1915. La suite de la narration du Journal de Marche nous le confirme, en date du 9 mars quand est fait le bilan des combats des 5-6 et 7 mars 1915. Son nom apparaît dans la liste des neuf officiers tués.

Il avait alors 37 ans et 6 mois. A ses côtés sont tombés 450 soldats et caporaux, tués, blessés et disparus.

 

La fiche matricule de Raphaël Marcellin de Mémoire des Hommes.

Raphaël Marcellin, matricule 771 de la classe 1897, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Marcellin semble très vivant en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Raphaël un ascendant direct ou indirect,  qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Louis Isidore Marquion.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 22 septembre 1917

(JOUR 1147 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La situation politique en Russie après la première révolution dite bourgeoise qui a chassé le tsar du pouvoir est à la une de ce numéro du 22 septembre 1917 de J’ai vu. On y voit les portraits en gros plan de Kerensky et du général Korniloff en lutte pour mener la tactique militaire pour sortir de la guerre. Le 9 septembre, Korniloff  a essayé de prendre le pouvoir mais il échouera. De son côté, Kerensky sera renversé par les Bolcheviks lors de la Révolution d’Octobre, on en reparlera.

Faute de mieux, on fête la victoire de la Marne, remportée il y a 3 ans.

On y voit Poincaré avec Joffre en haut, Poincaré entouré de Painlevé, Ribot, Bourgeois et Duparge en bas.

La double page centrale est plus intéressante avec un sujet traité en photos de la colombophilie et l’aide apportée par les pigeons voyageurs aux armées.

Ils rendent d’importants services quand les communications sont coupées entre les premières lignes et l’arrière.

Une page annonce au lectorat urbain que cet hiver, on pourra se chauffer. Si la population rurale ne souffrit guère des privations pendant la Grande Guerre, les urbains connurent bien des problèmes et le chauffage n’était pas l’un des moindres.

Des tickets de rationnement furent mis en place pour les urbains, on en a présenté sur ce blog émanant de la ville de Lyon.

Pour terminer, un petit tour en deux pages tout de même sur les loisirs du 53ème Régiment d’Infanterie.

On y voit des images de l’organisation d’une corrida « pour rire ». Pas de vrai taureau bien entendu (s’il y en avait eu un il aurait terminé à la casserole) mais des jeux d’arènes. Il faut dire que ce régiment est caserné à Perpignan, en terre de tauromachie.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 24 juin 1917

(JOUR 1057 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

En couverture, ce transport vient de recevoir la Croix de Guerre pour sa résistance acharnée aux attaques des sous-marins allemands. Pour une médaille, combien de bateaux coulés ?

Sur mer cette guerre est sans merci.

Ici, au loin, un pétrolier brûle après une attaque, sous l’oeil impuissant d’un équipage d’un transport.

Des pages sans grand rapport les unes avec les autres.

Arras sous les bombes allemandes. Les destructions des belles et vieilles devantures flamandes continuent.

Un camp de prisonniers allemands dans la Marne.

Appelé seulement I…., ce camp accueille les « nouveaux arrivants » avant qu’ils ne soient orientés dans d’autres camps en France et en Afrique du Nord. Pas de camp commençant par I… dans la Marne, mais un camp à Châlons-en-Champagne et un à Bar-le-Duc.

La France métropolitaine comptait 46 camps pour les prisonniers allemands, turcs et bulgares. Il faut y ajouter 28 camps au Maroc et 35 en Algérie et Tunisie.

Dans notre région, se trouvaient des camps à:

-Romans-sur-Isère accueillant des convalescents allemands.

-2 camps à Serres-Carpentras, un pour Allemands, l’autre pour Bulgares.

-l’Hôpital 412 en Avignon pour blessés bulgares.

-Nîmes pour prisonniers bulgares.

-Montpellier, chantier de travail du Mas du Ministre pour prisonniers turcs (en fait à Mauguio, non loin du Zénith, entre les 2 nouvelles autoroutes)

(établi à partir du site mémoriel du CICR.)

En Grèce, le roi Constantin à droite a été remplacé par le roi Alexandre, son second fils, plus favorable à l’Entente.

L’entrée en guerre des Etats-Unis en quelques vues.

Le généralissime américain, le général Pershing, est arrivé en France. Il visite Boulogne puis Paris.

Manifestation patriotique à New York.

Original: construction à Manhattan sur une place d’un navire de guerre miniature qui accueillera le bureau de recrutement de la ville. La machine de guerre US est en branle.

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107 POILUS de CADEROUSSE, 107 DESTINS… BOUSCHET Rémi

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre… et 16 oubliés: 122 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Seizième nom de la liste: Bouschet Rémi Augustin.

Première face du Monument de Caderousse.

Rémi Bouschet est né dans la campagne de Caderousse, aux Cairannes de Saint-Michel et Saint-Martin le 25 février 1892. Son père François Ferdinand Bouschet est cultivateur et âgé de 30 ans à sa naissance. Sa mère Elisabeth Baptistine Guigue née à Saint-Victor-la-Coste dans le Gard  est seulement âgée de 25 ans en 1892. Plus tard, on sait que Rémi a choisi la profession de garçon… boucher même s’il n’a guère dû longtemps exercer son métier.

Les inscriptions de la famille Bouschet aux recensements successifs de 1901, 1906 et 1911 sont truffées d’erreurs.

Tout d’abord, en 1901,…

…Rémy, l’aîné de la famille est devenu René et la petite dernière Marie est âgée de 9 ans (soit 3 ans de plus que son cadet Marius).

En 1906, ci-dessus, l’agent recenseur a tout simplement inversé les prénoms des enfants, Marius se retrouvant l’aîné de la fratrie en lieu et place de Rémy, devenu le cadet !

En 1911, enfin, nouvelle inversion de cet agent recenseur décidément distrait (s’il s’agit du même qu’en 1906): les dates de naissance de Baptistine la mère et celle de l’aîné de ses enfants redevenu Rémy ont  été inversées ainsi que le lieu de naissance de la mère passé au fils.
Sans oublier qu’à aucun moment des 3 recensements, Bouschet n’a été écrit avec le S officiel !
Malgré cela, on a compris que le couple Ferdinand Bouschet- Guigue Baptistine a eu 3 enfants dont 2 garçons qui feront partie des classes appelées à faire la Grande Guerre. Ils connaîtront tout deux des sorts dramatiques, on va en parler.

Rémy, tout d’abord, sera incorporé le 6 octobre 1913 et expédié immédiatement au 173ème Régiment d’Infanterie à Ajaccio qu’il rejoindra le 8 octobre. On imagine sans peine que ce sera là le meilleur moment de la période militaire de ce Poilu caderoussier.

Le jour de la déclaration de guerre, il était donc à l’armée depuis 10 mois. Le 6 août, son régiment est à Marseille. Le 14 août à Jarville et le 16 à Lagarde, non loin de là où était mort Augustin Aubert le 11 août.  Le 20 août, c’est la bataille de Dieuze au nord-st de Nancy pour le baptême du feu du 173ème R.I.

Dans le document de Mémoire des Hommes intitulé Etapes et combats du 173ème Régiment d’Infanterie du 02 août 1914 au 30 avril 1919, on peut lire que le régiment ajaccien viendra remplacer le 18 octobre 1915, le 118ème R.I.T. décimé par un nuage de gaz toxique devant le fort de la Pompelle près de Reims.

Deux Caderoussiers disparaîtront lors de cette attaque au gaz moutarde, Emile Sauvage et Adrien Guérin, mon arrière-grand-père, tous deux décédés le 21 octobre 1915. On l’a déjà évoqué et on en reparlera dans quelque temps.

Par la suite, ce régiment tiendra le secteur des Hurlus du 02 décembre 1915 au 01er mai 1916, non loin de la main de Massiges où disparut Louis Berbiguier.

Ce secteur de la Marne, à la limite des Ardennes, fut soumis à des bombardements violents et incessants pendant presque toute la durée de la guerre, du moins de 1915 à 1917. A tel point que de pas moins de 5 villages de cette région ont tout simplement été rayés de la carte de France: Hurlus, le Mesnil-les-Hurlus, Perthes-les-Hurlus, Ripont et Tahure, tous décrétés villages Morts pour la France et jamais reconstruits après la fin des hostilités.

Un secteur qui n’a plus été cultivé après guerre et est resté une immense friche militaire comme on le voit depuis cette vue aérienne actuelle;…

…ce grand hexagone vert foncé correspondant à une forêt dangereuse car truffée de munitions non explosées.  C’est là que s’est installé le camp militaire de Suippes réservé de nos jours aux unités d’artillerie qui continuent à remplir les sols de déchets métalliques.

Les combats d’artillerie sont si fréquents que le jour du décès de Rémi Bouschet, le 25 janvier 1916, l’auteur du Journal de Marche de l’unité raconte qu’il ne s’est rien passé de notable…

aucune activité particulière mais en reconnaissant tout de même plus bas qu’une grande activité des deux artilleries et des luttes à coup de grenades dans les postes avancés ont tout de même eu lieu. Des Broutilles ! A tel point que Rémi Bouschet et certainement quelques autres infortunés Poilus furent atteints très grièvement par ces tirs. Lequel Rémi, décéda des suites de ses blessures à l’ambulance 3/15 de Somme-Bionne à l’arrière du front, à deux pas du célèbre moulin de Valmy !

Rémi Augustin Bouschet repose à la Métropole Nationale de « Pont-de-Marson » de Minaucourt-le-Mesnil-les-Hurlus, dans la tombe individuelle 5420.

Rémi Augustin Bouschet, matricule 715, classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule complète sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que le patronyme Bouschet, sous cette écriture, ne soit guère présent dans la région,  si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

Post-scriptum.

Quelques mots pour terminer sur le second fils du couple Ferdinand Bouschet- Guigue Baptistine et petit frère de Rémi. Né en 1894, Bénoni Marius Bouschet rejoignit le 7ème Bataillon de Chasseurs à Pied le 05 février 1915. Il fut une première fois blessé gravement le 06 octobre 1915 dans les Vosges, d’une balle dans la tête. Pas de réforme après une convalescence et retour au front le 26 septembre 1916. Seconde blessure, plus grave , le 11 août 1918 qui lui laissera une infirmité certaine en bas de la jambe droite et à l’avant-bras gauche avec la perte d’un doigt de cette main. Cela lui « permettra » d’obtenir un emploi protégé comme garde-barrière au PLM après-guerre successivement à Piolenc, Mornas puis Montségur-sur-Lauzon dans la Drôme. Cette guerre fut terriblement dure pour les 2 frères Bouschet et les leurs !

A suivre Isidore Brémond

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 14 décembre 1916

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(JOUR 865 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Des photos intéressantes dans ce numéro, même si celle de la couverture ne présente pas un grand intérêt ! On y voit l’envoyé spécial du roi ‘Angleterre, le prince A. de Connaugth venir remettre des décorations à un général français, Mazel pour ne pas le citer !

Plus intéressante cette vue enfin dévoilée au grand public du nouveau char d’assaut britannique…

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surnommé « crème de menthe » par la presse. Les chars sont entrés en action le 15 septembre dernier et il fallu 2 mois à la presse pour se voir être autorisée à dévoiler leurs existences. Jusque là, c’était secret défense. L’offensive de la Somme permit à l’Etat-Major de tester sur le terrain cette invention, du côté de Pozières. le moins que l’on puisse dire est que ce ne fut pas un succès, loin de là ! Equipages (8 hommes) peu formés, stratégie hasardeuse au point d’être laissé sous la compétence de la Navy pour des unités de cavalerie… les chars engagés en trop petit nombre (au grand désespoir de Churchill) s’embourbèrent ou tombèrent dans les tranchées. Il fallut beaucoup de persévérance pour faire comprendre aux gradés de leur utilité et pour enfin adopter une vraie stratégie. On en reparlera dans les 2 années qui viennent.

Scènes d’apocalypse dans les champs de bataille:

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Un véritable cimetière à ciel ouvert dans  la Meuse après une attaque allemande avortée.

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Paysage de désolation dans la Marne (Verdun ?) après des mois de combats.

Dans la Meuse…

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…des unités du Génie construisent un pont de barques sur cette rivière.

En Belgique, les Allemands ont réquisitionnés des civils pour leur faire entretenir ces chemins et routes, certainement défoncés après les passages répétés des troupes et du matériel allemands.

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Pour terminer, une vue plus sympathique, une image pacifique…

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d’un groupe de territoriaux ayant construit cette fontaine pour approvisionner les troupes et les civils et restera, peut-être, après guerre, une rare construction utile au milieu de tant des destructions.

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