Archives de Tag: Première Guerre Mondiale

ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 17 novembre 1918

Deux grands thèmes dans ce premier numéro du Miroir de l’après-guerre: le sort de l’Autriche-Hongrie et la libération du Nord de la France qui connut quatre longues années d’occupation militaire allemande.

A la une l’empereur régnant d’Autriche-Hongrie Charles 1er et son épouse l’impératrice Zita. L’empereur règne depuis le 22 novembre 1916 et le journal pense que le prince va jouer un grand rôle politique dans un avenir proche.Ce qui est, avec le recul de l’Histoire, complètement faux puisque l’empereur a renoncé à son règne (mais pas à ses titres) depuis le 11 novembre, jour du renoncement de l’Autriche-Hongrie, armistice signé dans ces lieux…

…l’Hôtel de ville de Vienne pour l’Autriche et le Palais Royal de Budapest pour la Hongrie.

Le prince Charles démissionnaire était empereur d’Autriche, roi de Hongrie et roi de Bohème. Exilé en Suisse avec les siens, il essaiera un retour au pouvoir en 1921 mais échouera et sera envoyé à Madère comme Napoléon à Saint-Helen. Il y décèdera rapidement, le 1er avril 1922, d’une pneumonie.

La nouvelle carte de ce que pourraient être l’Autriche et la Hongrie est dévoilée.

Les pertes territoriales des deux pays sont considérables. De leur côté, les Italiens espèrent que leur victoire auprès des Alliés leur permettront de récupérer des territoires pour achever l’unité italienne, le Risorgimento.

L’Autriche et la Hongrie deviennent deux républiques séparées, mettant ainsi fin à 600 ans de règne des Habsbourg.

Tout cela va se disputer lors des négociations de Paix. Tout avait commencé par les réunions du Comité Interalliés de Versailles, préliminaires à la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918.

Sur cette photo fortement retouchée pour qu’on puisse reconnaître les plénipotentiaires, on voit toute la hargne de Clemenceau, le plus virulent contre les Empires centraux.

Le Nord a été libéré par les Britanniques. Le défilé des troupes anglaises célèbre ce fait et…

…le général Birdwood remet le drapeau de Lille. A droite, la ville reçoit la visite officielle de Pétain qui, lui aussi, se prépare à un avenir de sauveur.

Mais le Nord est en ruines.

Valenciennes est inondé et ce pont sur la Lys est à reconstruire (deux photos fortement retouchées).

Douai a été pillé avant l’évacuation allemande et des trésors ont disparu.

Les usines textiles de Roubaix sont à reconstruire.

 

Il faut dire qu’avec de telles pièces d’artillerie bombardant les villes du Nord…

…les dégâts devaient être considérables.

Pour terminer ce tour de la revue, en Amérique, à New York en particulier,…

… la foule se presse pour souscrire à un nouvel emprunt de guerre. Pas que du patriotisme… la perspective de bonnes affaires !

 

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ll y a 100 ans jour pour jour: JAI VU du 15 novembre 1918

Nous somme J+4 après la fin de la guerre, J+4 jours après les 1561 jours de guerre.

La une de ce journal n’a rien de triomphale: juste le Kaiser présentant un drapeau blanc à un général français, Foch. La légende est simple et du même ordre: UN DRAPEAU BLANC. C’est tout !

Après 1561 jours de guerre, 1 400 000 morts, 2 500 000 blessés, 600 000 veuves, 970 000 orphelins… des destructions terribles… ce titre est largement suffisant pour faire sentir le soulagement de tous.

Un parallèle entre deux scènes qui se sont déroulées à 48 ans de distance, à deux générations d’écart !

En haut, le Reich allemand est proclamé à Versailles en janvier 1871 et Guillaume 1er devient le Kaiser. C’était après la victoire allemande de 1871.

En bas, les représentants des vainqueurs fixent les conditions de la capitulation allemande. Cette scène se passe aussi à Versailles, en octobre 1918.

Mais une guerre fait place à une autre guerre.

Le canon tonne en mer Noire où les Bolcheviks ont récupéré des cuirassés allemands. Commence alors une guerre civile en Russie qui durera trois ans.

 

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12 NOVEMBRE 1918: Le EXCELSIOR de la VICTOIRE

Un journal quotidien pour annoncer le 11 novembre 1918, l’Armistice, la fin des combats… presque la Victoire. Mais pas vraiment de triomphalisme à la une. Avec ce titre « Ce qu’ils ont signé », le journal  se projette déjà dans l’avenir tout en semblant dire au lectorat « Voilà ce que ces années de sacrifices ont apporté à la France ».

En dessous de la carte du front au 11 novembre, ce second titre « Ils devront nous livrer »…

…fait comprendre que la guerre est vraiment gagnée et que ce que devra donner l’Allemagne est vraiment considérable. Avec ce catalogue à la Prévert se profilent les exigences du Traité de Versailles qui auront des conséquences considérables qui marqueront l’histoire du XXème siècle.

En tournant la page, Excelsior revient à du plus sérieux.

Voilà comme s’est passé le « Cessez le Feu ! » du 11 novembre 1918. Signé à 5 heures 40, il a été effectif à 11 heures. Après l’annonce de cette nouvelle, c’est la liesse à ‘Assemblée Nationale, dedans le Palais-Bourbon…

…où les représentants de la Nation font la fête à Clémenceau.

Mais aussi devant le bâtiment où la foule s’est rassemblée pour crier sa joie.

Mais à la vue de toutes ces photos de fête dans Paris (Excelsior est un journal parisien), on s’aperçoit que cette foule est essentiellement masculine. Peu de femmes, pas d’enfants.

On peut donc parler de liesse politique plus de ferveur populaire.

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128 POILUS de CADEROUSSE, 128 DESTINS… Paul Louis Lucien TAURIAC

128 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 128 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-huitième et denier poilu: Paul Louis Lucien Tauriac.

A l’instar de Marcel Henri Eugène Bérard, Paul Taurier ne va guère connaître Caderousse. Il y naît certes le 18 novembre 1890 mais, comme le père de Marcel, le notaire Bérard, le père de Paul, le receveur buraliste Tauriac ne va pas faire long feu dans ce village de Caderousse assez pauvre alors… et sa famille avec. Les Tauriac sont d’ailleurs les voisins des Bérard, rue Château Vieux.

Alors que les Bérard venaient de l’Hérault et de Montélimar, les parents de Paul arrivent des Basses-Alpes, de Manosque. Agé de vingt-sept ans, Lucien, originaire de Gap a épousé Marie Louis Arnoux le 17 février 1887 dans la cité basse-alpine. Elle a alors tout juste vingt ans.

Immédiatement, le couple aménage à Caderousse où Lucien devient receveur buraliste. Il tient un bureau de tabac, emploi qui après 1918 sera réservé par l’Etat aux invalides de guerre mais fait également fonction de percepteur des Contributions Indirectes comme les taxes sur le vin en vrac, les alcools au moment où les alambics tournent à fond, après les vendanges…

Une fille, Anne Baptistine, vient au monde à la fin de cette année 1887, le 20 décembre exactement. Cette dernière suivra une scolarité exemplaire et deviendra institutrice publique. Trois ans après, un garçon complètera la fratrie du couple formé par Lucien et Marie Louise, Paul, le futur Poilu comme on peut le constater sur le recensement de 1891, à Caderousse.

Le père de Lucien, Antoine Jean Tauriac, originaire de Montauban comme son patronyme le laisse à penser, vit de ses rentes chez son fils et sa bru.

Avant 1896, le couple quitte le village pour aller vivre en banlieue d’Avignon, à Morières. C’est grâce à l’indication de ce  village comme lieu où a été transcrit le décès de Paul en 1916 sur la fiche de Mémoire des Hommes que nous avons pu suivre le déplacement des Tauriac. En effet, sans aucune raison logique, la page de Paul est absente dans le livre matricule de la classe 1910 du bureau de recrutement d’Avignon aux Archives Numérisées du Vaucluse. Mais l’Etat-Civil et les recensements de Morières-lès-Avignon nous tirent une bonne épine du pied.

Lucien, Marie-Louise et les siens s’installent donc rue Crillon à Morières où on les retrouve en 1896.

Anne Baptistine est bizarrement devenue Marguerite mais il s’agit-là d’une erreur de l’agent recenseur. Le grand-père paternel Antoine est encore là, pour peu de temps puisqu’il décèdera le 21 mars 1898 à l’âge de quatre-vingt-un ans.

En 1901, c’est Anne qui n’est plus là,…

…certainement interne au Collège d’Avignon.

En 1906, les deux enfants suivent leurs études en ville mais…

…Lucien et Marie Louise gardent maintenant les parents âgés de Marie Louise, Fortuné Arnoux et Annette Magnan, qui ont quitté les rives de la Durance pour la vallée du Rhône.

En 1911, c’est au tour d’Annette Magnan d’avoir disparu tandis que les enfants, l’institutrice Anne et l’employé Paul sont de retour à la maison, une fois leurs études terminées. C’est d’ailleurs cette année-là que Paul est appelé sous les drapeaux et qu’il va y connaître une ascension militaire foudroyante puisqu’on apprend grâce au Journal de Marche du 53ème Régiment d’Infanterie de Perpignan, qu’il rejoint cette unité le 19 juin 1915 en tant qu’officier.

Le sous-lieutenant Tauriac va commander la 3ème Compagnie du 53ème R.I., engagé sur le front en Champagne.

C’est à ce moment que va se déclencher la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 06 octobre 1915.

Après trois jours de bombardements et de contre-bombardements, l’assaut est donné par l’infanterie le 25 septembre au matin dans le secteur de Moronvillers.

Les hommes sortent des tranchées pour courir vers celles des Allemands derrière leurs officiers subalternes. Le Commandant Lambert, chef du bataillon est tué dans le no-man’s-land entre les deux camps.

La 3ème compagnie du Sous-lieutenant Tauriac qui devait suivre le première vague pour « nettoyer  » les tranchées conquises est à son tour décimée. La journée, malgré le courage des hommes est un fiasco. Pas moins de sept officiers sont mis hors de combat dont quatre sont tués Parmi eux, le sous-lieutenant Tauriac comme l’indique ce passage du Journal de Marche du 53ème d’Infanterie.

Ce 25 septembre 1915, à Moronvillers, Paul Tauriac était âgé de 24 ans et 10 mois.

Paul Louis Lucien Tauriac , matricule 351 de la classe 1910, bureau de recrutement d’Avignon mais dont la page manque sur le premier volume du registre matricule ou n’a pas été numérisée. Certes, le patronyme Tauriac n’est guère répandu dans le sud-est mais si quelqu’un reconnaît en Paul Louis Lucien, un ascendant, qu’i n’hésite pas à se manifester. 

Ainsi se terminent les biographies des 128 MPLF de Caderousse, reconnus sur les lieux de mémoire ou retrouvés grâce à Mémoire des Hommes. Cela nous a permis de rendre hommage à ces garçons plus ou moins jeunes que la guerre a détruit, à ces proches aujourd’hui disparus qui ont gardé les cicatrices de ces drames toute leur existence. Que cent ans après, les hommes se souviennent où ont mené des nationalistes exacerbés, théories politiques qui semblent être à nouveau à la mode dans notre vieille Europe un peu déboussolée par la modernité et la mondialisation !

 

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ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 10 novembre 1918

(JOUR 1560 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une une macabre pour ce dernier Miroir de guerre avec un mitrailleur allemand tué par l’explosion d’un obus et recroquevillé au fond d’un trou. Terrible sort pour ce soldat faisant partie des unités sacrifiées pour défendre le repli des autres. Des mitrailleurs courageux qui firent de nombreuses victimes aux troupes avançant vers eux…

…les américains sur la Meuse…

…où ils ont construit un pont de fortune. Sur la photo du haut, des prisonniers allemands en nombre.

…des Français de Gouraud qui doivent faire face à une résistance plus soutenue des Allemands, voire à des contrattaques.

En haut, d’autres prisonniers allemands.

De partout, dans les région libérés, les populations reçoivent les visites des hommes politiques. On commence à y préparer l’après-guerre avec cette chambre à la couleur « bleu-horizon ».

Clemenceau à Douai avec les chefs britanniques.

Poincaré à Roubaix.

Le roi des Belges, Albert 1er, sur ses terres, à Bruges.

Une photo de famille en double page centrale…

…la grande famille des hommes de la 4§ème Division Britannique qui ont libéré les villes du Nord.

Pour terminer cette guerre, un petit tour en Orient, en Macédoine où les Français entrent à Sérès après la fuite des Bulgares…

…et les Britanniques à Alep, en Syrie.

 

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127 POILUS de CADEROUSSE, 127 DESTINS… Isidore et Octave GUÉRICOLAS (leur guerre)

127 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 127 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-sixième et cent vingt-septième poilus: Isidore et Octave GUÉRICOLAS.

Malgré leurs parcours de vie jusqu’à la guerre pour le moins opposés, Isidore et Octave vont connaître le même sort lors du conflit et les trois enfants Guéricolas deviendront Pupilles de la Nation.

Isidore est donc rappelé le 04 août 1914 au 258ème Régiment d’Infanterie, réserve du 58ème R.I. d’Avignon. On a déjà parlé à onze reprises de cette unité, dans des biographies de Poilus caderoussiens puisque ce régiment est engagé en septembre 1914 dans l’enfer de Saint-Mihiel.

Contrairement au onze autres Caderoussiens, Isidore n’est pas tué mais gravement blessé et fait prisonnier par les Allemands sur le champ de bataille le 27 septembre 1914. Il est rapatrié le 05 septembre 1917 comme grand blessé. La Commission de Réforme de Nîmes réunie le 19 novembre 1917 puis celle d’Avignon le 20 décembre suivant, le réforment et le renvoient dans son foyer, du côté de Courthézon. La raison : des problèmes et paralysies oculaires. On peut penser qu’Isidore devait être une « gueule cassée », un blessé du visage.

Gravement malade également, il est hospitalisé en Avignon en juillet 1918 et décède le 04 août d’une maladie contractée pendant son séjour dans le camp de prisonniers en Allemagne. Il est reconnu « Mort pour la France » et inhumé à l’ossuaire militaire du cimetière de Saint-Véran d’Avignon. Le 10 septembre1918, il était âgé de 33 ans et 9 mois.

Son frère Octave est mort bien avant Isidore, au moment du début de la captivité de ce dernier.

Octave rejoint donc le 58ème R.I. le 04 août 1914 et dès le 20 septembre, il est versé au 1er Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale faisant partie de la Division Marocaine… sans jamais avoir posé le pied sur le Protectorat.

Les 9 000 hommes de cette 1ère DM combattent dans le secteur de Reims en octobre 1914, à l’est de la ville, à quelques kilomètres du fort de La Pompelle.

Le front à la date du 15 octobre 1914 suivant http://www.carto1418.fr/target/19141015.html.

Le régiment d’Octave tient le secteur de Prunay, les Marquises. Sur le Journal de Marche de la Division, on peut y voir quelques vues prises fin septembre par son rédacteur.

Le château des Marquises est déjà en ruines…

…le Pavillon également…

…tandis que la ferme ne semble pas avoir souffert des bombardements.

Le 15 octobre, on peut lire que la journée a été calme.

Il y a eu bien quelques tentatives allemandes pour reprendre les tranchées perdues les jours précédents. Il y a eu quelques bombardements mais rien de bien grave suivant l’Etat-Major. Il y a surtout eu quelques soldats tués et blessés ce jour-là. Parmi eux, Octave Marius Paul Guéricolas, tué à Pruny, au bois des Marquises !

Le 15 octobre 1914, il était âgé de 31 ans et 8 mois.

Octave Marius Paul Guéricolas, matricule 1479 de la classe 1903, bureau de recrutement d’Avignon et Isidore Philibert Guéricolas, matricule 213 de la classe 1904, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter les fiches matricules numériques des deux frères. Le patronyme Guéricolas est bien présent dans le Vaucluse, à Caderousse également. Si quelqu’un reconnaît en un de ses deux hommes, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour corriger, compléter ou adoucir ces quelques lignes.

A suivre… Paul Louis Lucien Tauriac.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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127 POILUS de CADEROUSSE, 127 DESTINS… Isidore et Octave GUÉRICOLAS (généalogie)

127 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 127 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-sixième et cent vingt-septième poilus: Isidore et Octave GUÉRICOLAS.

Il s’agit-là de la neuvième fratrie du village de Caderousse que la guerre va décimer, Isidore et Octave Guéricolas, fils de Paul Guéricolas et de Marie Félicité Litot. Ces hommes ont été oubliés sur le monument aux morts du cimetière. Les deux frères sont nés à quelques mois d’écart au village, Octave le 01er février 1883 et Isidore le 24 décembre 1884. Leurs parents se sont mariés quelques mois auparavant, le 07 août 1882. Paul avait alors 24 ans et Marie tout juste 20. Paul venait de passer cinq années sous les drapeaux, engagé volontaire de 1876 à 1881.

Plus tard, un troisième garçon est venu compléter la fratrie, Louis Victor, né le 05 octobre 1887 qui décèdera au Pontet à l’âge de quatorze ans, en 1901.

La vie du couple Paul-Marie Félicité sera chaotique.

La seule fois où la famille apparaît au complet, avant la naissance de Louis certes, est en 1886. Ils vivent chez la mère de Marie Félicité, Marie Reynier, veuve depuis un an de Philibert Litot. Deux grands enfants Litot sont aussi présents au foyer, frère et sœur de Marie Félicité. Tout ce beau monde travaille aux balais. Octave et Isidore sont alors de très jeunes enfants.

En 1891, Octave et Isidore sont toujours élevés par leur grand-mère maternelle, rue Monsieur, avec leurs oncle et tante.

Par contre, leurs parents ne sont plus là. Paul, le père, seulement âgé de 33 ans, est pensionnaire à l’Hôpital du village, aux côtés de vieillards séniles. Il a été victime d’un accident cérébral et est devenu hémiplégique du côté gauche. Par contre son épouse a quitté le village avec son plus jeune fils Louis Victor. Une séparation économique ou une séparation du couple sans divorce ? On ne peut rien affirmer. Pour aller où ?

Cinq ans plus tard, premier semestre 1896, la situation familiale a évolué. Isidore s’occupe de son père rue Saint-Michel.

Paul, un père sans profession pour l’agent recenseur, alors que d’autres documents parlent de baletier, classique à Caderousse mais aussi, plus original de crieur public.

Paul ressemblait-il à cette image offerte par wikipédia ? Pas sûr mais on sent toutefois qu’il s’agit là d’un emploi social offert par la Mairie à ce Caderoussier fortement handicapé.

La mère et le petit frère sont toujours absents du village. Quant à Octave, lui aussi doit avoir pris son envol.

Peu de temps après, le 11 janvier 1898, Paul Guéricolas décède rue Saint-Michel à l’âge de quarante ans. Ce décès sonne la fin de la présence de cette branche des Guéricolas dans la commune. La veuve de Paul, Marie Félicité épousera la veille de Noël 1901, Louis Pontier au Pontet où elle réside avec son fils Octave, ouvrier dans une usine.

Octave qui fait son bonhomme de chemin ! Il épouse le 10 janvier 1903 une avignonnaise du Pontet Emilie Louise Marquion. Notons qu’à cette époque, Le Pontet n’était qu’un lieu-dit d’Avignon, son autonomie administrative étant obtenue dans les années 20. C’est une jeune fille de dix-neuf ans née à Viviers en Ardèche et dont le père est charretier. Rapidement, une petite Yvonne Octavie Joséphine vient au monde, neuf mois exactement après les noces, juste avant qu’Octave ne parte sous les drapeaux, au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Il n’y fera qu’une année, du 16 novembre 1904 au 18 octobre 1905. Il est à la fois soutien de famille, orphelin et a un frère sous les drapeaux.

Recensement d’Octave Guéricolas au Pontet, au Clos de Fargues, en 1906.

Par la suite, Octave change d’orientation professionnelle et devient Gardien de la Paix en Avignon où la famille réside en 1911, 8-rue Four de la Terre.

Un petit Marcel Alfred est venu agrandir la famille, né le 15 décembre 1909 en Avignon.

De son côté, Isidore va vivre une jeunesse bien plus chaotique, c’est le moins que l’on puisse dire ! En effet, pour faire simple, les deux frères auraient pu jouer dans la vraie vie, aux gendarmes et aux voleurs !

On avait laissé Isidore en 1896, vivant avec son père hémiplégique, rue Saint-Michel à Caderousse. On le retrouve en 1904, à Tarascon, à la Maison d’Arrêt où il purge sa quatrième peine de prison. Sa vie délinquante a commencé le 12 octobre 1901 avec quarante jours de prison avec sursis pour vol. Ensuite, plus de sursis : vingt jours de prison le 04 janvier 1902 pour complicité de vol. Puis l’engrenage de la délinquance : six mois de prison pour vol en 21 avril 1903 prononcé par le tribunal de Tarascon et à nouveau, huit autres mois pour la même raison et par la même juridiction le 20 décembre 1904.

A cette sortie de prison, une seule solution pour rompre cette spirale de l’échec : un engagement dans l’Armée, contracté le 03 septembre 1905. Destination, l’Afrique comme nombre d’hommes ayant eu des problèmes avec la justice. Mais la situation d’Isidore ne s’améliore guère puisqu’il va connaître la section disciplinaire qu’il fréquentera onze mois. Il est finalement libéré le 04 octobre 1908, sans certificat de bonne conduite mais avec tout de même, une campagne d’Afrique inscrite sur son registre matricule.

Pour ne pas rompre avec son passé, il s’installe au quartier de la Balance en Avignon ! Pour deux mois seulement ! En effet, le 04 décembre 1908, il épouse une gamine de dix-sept ans, Zénobie Laurence Victorine Guichard originaire des Basses-Alpes, Entrages où elle est née et Oraison où elle a grandi.

Le couple s’installe à Pernes où résident maintenant les Guichard et une petite Paulia Marie Blanche vient au monde le 02 février 1910. Isidore travaille la terre, certainement sans avoir complètement tourné le dos à son passé trouble. En effet, fait rarissime pour l’époque, le couple divorce en 1913. Dans les minutes du délibéré rendu par le Tribunal de Carpentras, on peut dire que ce divorce est prononcé aux torts et griefs de… l’époux ! On s’en serait douté !

Nous sommes à quelques mois du début de la Grande Guerre.

Octave Marius Paul Guéricolas, matricule 1479 de la classe 1903, bureau de recrutement d’Avignon et Isidore Philibert Guéricolas, matricule 213 de la classe 1904, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter les fiches matricules numériques des deux frères. Le patronyme Guéricolas est bien présent dans le Vaucluse, à Caderousse également. Si quelqu’un reconnaît en un de ses deux hommes, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour corriger, compléter ou adoucir ces quelques lignes.

A suivre… les frères Guéricolas, Octave et Isidore, partie militaire.

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125 POILUS de CADEROUSSE, 125 DESTINS… Antoine Hippolyte CAPPEAU

125 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 125 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-cinquième poilu: Antoine Hippolyte Cappeau.

Antoine Cappeau père est originaire de Sauveterre dans le Gard, né en 1824. Il va arriver à Caderousse par le mariage avec une fille du village, Sophie Thérèse Laplace de trois ans plus jeune que lui. Cette union est célébrée le 07 janvier 1852 à Caderousse mais le couple n’y aménage qu’après 1856, rue Monsieur puis rapidement rue Vénasque. Antoine est cultivateur mais il travaille aussi comme ouvrier baletier.

De cette union vont naître sept enfants entre 1853 et 1868, cinq garçons et deux filles. Les trois premiers viennent au monde à Sauveterre, les suivants à Caderousse. Sur ces sept enfants, quatre décèderont avant l’âge de deux ans. L’aîné, Bernard François, lui, vivra jusqu’à l’âge de vingt-trois ans mais, à l’instar de son demi-frère Antoine Hipployte, quarante et un ans plus tard, décèdera lors de son service militaire au 4ème R.I.Ma. à l’Hôpital du Lazaret de Saint-Mandrier, dans la rade de Toulon.

La famille Cappeau lors du recensement de 1856…

…puis en 1866. Bizarrement le fils Bernard n’apparaît dans aucun recensement avec ses parents, certainement élevé par des grands-parents.

Le 12 juin 1874, Sophie Thérèse Laplace décède à l’âge de quarante-sept ans. Deux ans plus tard, le 17 mai 1876, Antoine Cappeau se remarie à l’âge de cinquante-deux ans. avec Philomène Valon, une Caderoussienne de vingt-trois ans sa cadette.

De cette seconde union vont naître au moins cinq nouveaux enfants, trois garçons et deux filles. Parmi eux, Antoine Hippolyte, le futur Poilu, venu au monde le 18 octobre 1883.

La seconde famille Cappeau en 1881, avant l’arrivée d’Antoine Hippolyte…

…et en 1886 alors qu’il est âgé de deux ans.

La trace de la famille d’Antoine Hippolyte disparaît des actes officiels de Caderousse après le décès de la petite sœur du futur Poilu Marie Antoinette, le 18 février 1887 à l’âge de huit mois. Plus de Cappeau Antoine et consort dans la liste nominative du recensement de 1891 à Caderousse. Manifestement ils sont retournés dans la Gard, à Sauveterre. C’est en tout cas dans cette ville que l’Armée domicilie les Cappeau lors du recensement militaire d’Antoine Hippolyte en 1903, pour ses vingt ans.

Un Antoine Hippolyte guère gaillard d’ailleurs puisque son incorporation est ajournée pour faiblesse 1904 puis en 1905… avant d’être reconnu « bon pour le service » en 1906. Il passe alors une petite année sous les drapeaux, au 55ème Régiment d’Infanterie de Pont-Saint-Esprit, du 06 octobre 1906 au 12 juillet 1907.

A-t-il eu le temps de prendre épouse entre cette dernière date et août 1914 ? L’absence d’archives numérisées dans le Gard nous empêche de le savoir mais c’est dans l’ordre du probable. Il vit d’ailleurs à Villeneuve-lès-Avignon à partir de 1911.

Il est rappelé à l’armée lors de la déclaration de guerre mais il évite le terrible mois d’août 14 en ne regagnant le 255ème R.I. que le 06 septembre suivant.

En juin 1915, le 255ème est sur le front, en Argonne, à l’ouest de Verdun. Il tient la route entre Binarville et Vienne-le-Château. Cette ligne est stratégique car, en cas de perte, la route ravitaillant Verdun pourrait être coupée.

Le voici dans le bois de la Grurie. A peine s’installe-t-il qu’il est jeté en pleine bataille, raconte l’Historique du 255ème Régiment d’Infanterie. Le 20 juin, en effet, il est attaqué après avoir subi un bombardement d’une intensité inouïe par torpilles et obus de gros calibres… Un instant décimé par le bombardement, le 255ème cède sous la poussée ennemie mais l’ardeur des chefs et l’élan des troupes ont rapidement reconquis le terrain perdu.

Le 20 juin 1915, Antoine Hippolyte Cappeau est tué au bois de la Grurie. Il était âgé de 31 ans et 8 mois. Il a été inhumé à la Nécropole Nationale de Saint-Thomas-en-Argonne.

Antoine Hippolyte Cappeau, matricule 1067 de la classe 1903, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives du Gard. Le patronyme Cappeau est bien présent dans le Vaucluse et à un degré moindre dans le Gard, à Caderousse également. Si quelqu’un reconnaît en Antoine Hippolyte un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour corriger ou compléter ces quelques lignes. Le voici dans le bois de la Grurie. A peine s’installe-t-il qu’il est jeté en pleine bataille, raconte l’Historique du 255ème Régiment d’Infanterie.

A suivre… les frères Guéricolas, Octave et Isidore, partie généalogique.

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124 POILUS de CADEROUSSE, 124 DESTINS… Marcel Henri Eugène BERARD

124 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 124 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-quatrième poilu: Marcel Henri Eugène Bérard.

Marcel Bérard est né à Caderousse le 18 juin 1894. Ni son père Jean Marie Dominique Bérard, ni sa mère Eugénie Cécile Dujour ne sont originaires du village. Il en faut de beaucoup.

Jean Marie Dominique est né en 1866 à Aniane dans l’Hérault. Ses parents sont retirés à Orange et notés comme rentiers. On peut penser qu’ils l’aideront pour son installation caderoussienne, on le verra.

Eugénie Cécile est aussi issue d’un milieu bourgeois. Née en 1874 à Chartres, elle vit jusqu’à son mariage chez ses parents, rentiers à Montélimar. Son père est décédé dans un hôtel de Valence situé sur les boulevards, peu de temps avant le mariage. C’est donc dans la Cité du Nougat que le mariage est célébré le 18 juillet 1893.

Leur installation à Caderousse ? Jean Marie Dominique reprend l’étude de maître Louis Maurice Tacussel, notaire de Caderousse, décédé le 04 mai 1892. On trouve nombre d’actes écrits et signés par ce notaire dans les greniers ou boîtes à chaussures des vieilles familles du village. Jean Marie Dominique déplace l’étude de la place Nationale à la rue Chateauvieux où elle était toujours située au début des années 1970. C’est là que naîtra Marcel, le fils du jeune notaire de Caderousse.

La famille Bérard lors du recensement de 1896, une jeune bonne aide Cécile pour s’occuper de Marcel.

On peut penser que l’argent des parents de Jean Marie ait aidé lors du rachat de cette étude. Ce qui est sûr, c’est que les mêmes greniers ou boîtes à chaussures des Caderoussiens d’aujourd’hui ne sont pas encombrés d’actes signés par Jean Marie Bérard. En effet, en 1901, c’est maître Grimaud Joseph qui officie à Caderousse tandis que maître Bérard est devenu le notaire de Villemur-sur-Tarn, une localité de quatre mille âmes située sur le Tarn mais dans le département de la Haute-Garonne, à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse.

Une vue de Villemur-sur-Tarn dans la page de Wikipédia.

C’est là que vont naître Henriette Augustine Marie Bérard le 05 mars 1901, la petite sœur de Marcel qui fera sa vie à Toulouse puis Jeanne Louise Elisa le 23 novembre 1904 qui vivra par la suite à Nice.

Plus tard, Jean Marie Bérard quittera la Haute-Garonne pour prendre une étude au Havre. Un grand voyageur ce notaire, peut-être à la poursuite d’une clientèle plus importante !

Pour l’heure, quand la guerre éclate, la famille est au bord du Tarn. Né en 1894, Marcel n’est pas encore concerné par ce conflit. Il est employé (dans une étude ?) à Billancourt, à deux pas de Paris. Comme tous les conscrits de la classe 1914, il est rattrapé par la guerre… mais en décembre 1914 pour lui, ayant été jugé trop faible en septembre 1914.

Il fait ses classes à Limoges au 78ème Régiment d’Infanterie à partir du 18 décembre 1914 puis passe au 412ème R.I. le 23 mars 1915. Nouvelle affectation et le voilà du côté de Nancy, au 63ème R.I. en avril 1915.

Marcel doit avoir connu à ce moment-là le drame des quatre Poilus de la 5ème Compagnie fusillés pour l’exemple le 20 avril 1915 à Flirey, en Meurthe-et-Moselle, à l’est du saillant de Saint-Mihiel. Antoine Morange, Félix Baudry, François Fontenaud et Henri Prébost condamnés pour délit de lâcheté mais surtout pour trois d’entre eux à cause de leur appartenance à la C.G.T. et exécuté dans le bois de Manonville seront réhabilités en 1934.

C’est dans un autre bois celui de Ménil sur cette même commune de Flirey, que sera grièvement blessé Marcel Henri Bérard le 03 mai 1915 et qu’il décèdera le 08 mai 1915 à l’ambulance 12/8 suivant la fiche matricule de Mémoire des Hommes.

Le 03 mai 1915, une journée pourtant plutôt calme suivant le Journal de Marche du 63ème R.I. comme on peut le lire…

…seulement cinq blessés ! Certainement Marcel Bérard parmi eux. D’ailleurs, c’est dit à demi-mot dans la citation qu’il reçut : Excellent soldat, conduite irréprochable, belle attitude au feu, a été mortellement blessé le 03 mai 1915 au Bois de Ménil à son poste de combat, en accomplissant vaillamment son devoir.

Le 08 mai 1915, Marcel Bérard était âgé de 20 ans et 11 mois.

Marcel Henri Eugène Bérard, matricule 829 de la classe 1914, bureau de recrutement de Toulouse (, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives de Haute-Garonne. Si l’on peut penser qu’il n’y a pas de descendant indirect de Marcel à Caderousse, peut-être un Toulousain nommé Fontan ou Charassier puisque Henriette se maria deux fois ou un Niçois nommé Cante retrouveront en Marcel un lointain grand-oncle. Dans ce cas, qu’ils n’hésitent pas à se manifester pour corriger ou compléter ces quelques lignes.

A suivre… Antoine Hippolyte Cappeau.

Les travaux mis en ligne sur geneanet par patmab alias Patrick Mabille ont été un bon secours dans la rédaction de la partie généalogique de cette biographie, entre autre pour les sœurs de Marcel. Qu’il soit remercié pour son travail !

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ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 03 novembre 1918

(JOUR 1553 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un épervier dans la main d’un soldat américain… un symbole pour le Miroir qui y voit un rapace cousin de l’aigle allemand prisonnier des Alliés. Un peu tarabiscoté comme symbole !

A Lens, les Allemands (et les combats) ont détruit la fosse n°14.

 

La salle des machines comme le chevalement ne sont que ruines.

Lille a été libérée après quatre ans sous la botte allemande. On comprend les scènes de joie.

On a même célébré cette libération à Paris par un grand défilé militaire…

…place de la Concorde et devant l’Hôtel-de-Ville.

Non loin de là, Douai a connu de grandes destructions.

Dans ce secteur, les chars d’assaut britanniques ont participé à la bataille.

De l’autre côté de la frontière, en Belgique, les destructions sont les mêmes qu’en France.

Par contre, comme on le voiture ces deux vues prises avant et après la libération, le port d’Ostende n’a pas connu trop de problèmes.

Dans les Flandres, après le combats, le paysage est lunaire…

…à cause des bombardements en haut, de l’explosion d’une mine en bas.

Convois de ravitaillement sur la Meuse pour les troupes américaines.

Une contrattaque allemande a été brisée en Champagne.

Elle a laissé beaucoup de matériel détruit.

Pour terminer, à Paris, un visiteur inattendu près du pont de la Concorde.

Un sous-marin ! Il a été amené en cet endroit insolite pour participer à une animation à l’occasion d’une nouvelle souscription d’un emprunt de guerre. Original pour sûr !

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