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Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE MIROIR DES SPORTS du 17 août 1937.

Bien que cela ne soit pas évident au premier abord, il s’agit de boxe pour cette première de couverture du Miroir des Sports du 17 août 1937. Le grand champion français Marcel Thil part aux Etats-Unis pour combattre le redoutable Fred Apostoli nous dit la légende de la photo et prouver aux Américains qu’il est bien le meilleur poids moyens du monde. Ce que les Américains ne contestent pas. Le combat aura lieu le le 17 septembre et on voit Marcel quitter Paris en train pour Le Havre, ville de départ des Transatlantiques.

Du cyclisme encore et toujours avec une course aujourd’hui disparue: Marseille-Lyon dont on a déjà parlé. le vainqueur de  cette édition 1937 est Francis Bonduel. Deux vues de la course:

Les coursiers dans la côte d’Auberive, en Isère, à environ 50 bornes de l’arrivée. Speicher emmène le peloton.

Le sprint final sur le Vélodrome de la Tête d’Or à Lyon, anneau qui existe toujours à notre époque, sprint remporté par Bonduel devant Speicher.

Toujours la peine reine et la victoire de Roger Lapébie au Tour de France lui a valu son entrée au Musée Grévin de Paris.

Il y côtoie ainsi le professeur Piccard et son ballon stratosphérique. Un exploit d’une autre dimension que celui du champion cycliste puisque le 27 mai 1931, le professeur atteignit l’altitude de 15 781 mètres avec son ballon stratosphérique, à Augsbourg. Hergé s’est inspiré d’Auguste Piccard pour dessiner le professeur Tournesol.

Une page double complète est consacrée au Grand Prix automobile de Monaco qui s’est couru le 15 août dernier. Pas moins de 6 belles images de cette course dans un cadre toujours magnifique.

La grille de départ.

Caracola devant la tribune d’honneur.

Dans la côte de Monte-Carlo.

La chicane du port.

Foule considérable dans les falaises de Monte-Carlo… à une époque où le Grand prix était encore un événement populaire.

Un passage du vainqueur, l’Allemand  Von Brauchitsch.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 25/25 Le BARCARIN.

C’est le bac en activité le plus connu. Il permet de traverser le Grand Rhône, large d’environ 500 mètres à quelques kilomètres de son embouchure, sur un automoteur pouvant contenir plus de 30 voitures ou équivalent. Il faut dire qu’à partir du pont de la voie rapide d’Arles, aucun passage ne permet de sortir de la Camargue vers l’est, sinon ce bac du Barcarin.

Il est situé au Salin de Giraud, cette cité ouvrière appartenant à la ville d’Arles où sont implantées les Salines du Midi et de l’Est de a France. Nombre d’entreprises de la région de Fos et du grand Marseille viennent travailler dans cette région et empruntent le bac quotidienne 2 fois par jour, sans oublier les touristes qui représentent environ 1/3 du trafic.

Le premier bac dans ce secteur était la traille de Chamone située au nord de Salin.  En 1902, on autorisa la mise en service d’un bac à rames au Barcarin.

C’est en 1926 qu’on décida de motoriser la traversée avec un vapeur relié aux 2 berges par 2 chaînes, l’une s’enroulant sur un tambour et l’autre se déroulant, à la manière des toueurs du Rhône moyen.  Cette traille entra en service en 1933.

Endommagé légèrement par un échouage pendant la guerre, le bac reprit rapidement du service à la Libération, simplement supplée quelques mois par une vedette rapide type D-Day.

Etait-ce le départ de ce bac à chaînes, version Barcarin 1, quelques dizaines de mètres en aval du bac actuel ?

Barcarin 2 fut mis en service en 24 mars 1956, permettant le passage d’un nombre plus conséquent de voitures (18) et de passagers (110). Il aurait dû être inauguré le 1er février 1956 mais le froid et le gel du terrible mois de février 56 retardèrent de quelques semaines les premières traversées. On était passé à un automoteur. Plus besoin de chaînes !

Il dura un peu plus de 10 ans et fut remplacé en 1967 ou 1968 par cet autre automoteur: Barcarin 3.

Le bac avait trouvé sa place actuelle avec la maison du passeur sur la rive droite du Grand Rhône. 21 voitures et 140 passagers pour Barcarin 3. Il continue à servir de nos jours en parallèle à Barcarin 4 pendant les périodes de pointe. Ci-dessous à quai sur la première rampe d’accès:

Barcarin 4, le bac actuel qui officie de nos jours, a été mis en service en 1987.

Il peut contenir 32 voitures légères ou 4 camions et 12 voitures légères.

Ses moteurs ont été changés en octobre 2003. C’est le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône qui, comme au Sauvage, gère cette structure.

Le bac est ouvert 365 jours par an, pendant 22 heures par jour. Les équipages de 4 hommes se relaient pour assurer ce service public, par tous les temps.

La traversée dure 10 minutes, embarquement et débarquement compris et coûte 5 euros (tarif été 2016).

Tous ces renseignements sont dus à la thèse sue les bacs du Rhône d’Henri Cogoluènhe et au site patrimonial dossiersinventaire.regionpaca.fr. Pour la partie Rhône-Alpes des articles précédents, patrimoine.rhonealpes.fr fut d’un précieux secours.

Vue aérienne Google Maps de Barcarin 3 à quai, rive droite, hors service.

Et celle de Barcarin 4 à quai, rive gauche, terminant l’embarquement des voitures.

Terminons par ces blocs de béton situés 500 mètres en aval du bac du Barcarin, toujours sur Salin-de-Giraud:

On aperçoit les mêmes sur l’autre rive du Grand Rhône:

Il s’agit du squelette des pontons d’un ancien bac ferroviaire dont la vocation était de transporter le sel de la Compagnie des Salins du Midi devenue Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l’Est vers la ligne ferroviaire Arles-Port-Saint-Louis du Rhône et le port de Fos. Suivant Henri Cogoluènhe, ce bac a été mis en service en 1920 et a fonctionné jusque vers 2010.

Une fois cette desserte fermée, les rails et infrastructures ferrées ont été déposées il y a peu.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 24/25 Le SAUVAGE.

Le Sauvage est situé à une dizaine de kilomètres de la mer et l’installation d’un bac en cet endroit permettait de réduire la durée du trajet entre Aigues-Mortes et les Saintes-Maries-de-la-Mer. Le premier bac du Sauvage fut, d’après Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, un bac tiré par des hommes. Il est attesté en 1830.

On construisit la maison du passeur dans les années 1880.

Le bac actuel est appelé Sauvage 3.

C’est donc, comme on peut le comprendre, le troisième bac équipé d’un bateau automoteur.

Le Sauvage 1 fut coulé par les Allemands en retraite en août 1944. Irrécupérable, les Ponts et Chaussées d’Arles récupérèrent un ponton allemand dans cette ville. Les ouvriers l’équipèrent d’un moteur diesel et de 2 roues à aubes. Ce fut le Sauvage 2 qui officia jusqu’en 1972.

Comme Sauvage 3, cet automoteur est totalement ingouvernable et la traille le guide pour traverser le Petit Rhône.

Le tendeur de traille.

Départ de la traille.

Le sauvage 3 accroché à sa ligne de vie.

Le Rhône est large de 90 à 100 mètres en ce lieu et la traversée est très rapide.

La rampe d’embarquement des véhicules.

Le Sauvage 3 peut accueillir 8 voitures.

L’embarquement.

Les roues à aubes se mettent en route.

Le bac est ouvert toute l’année mais réservé aux locaux les mois d’hiver. Il peut accueillir les manades. Elles sont d’ailleurs prioritaires sur les véhicules automobiles.

La traversée se fait toutes les 1/2 heures et le passage reste gratuit.

C’est le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône qui gène le bac du Sauvage.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 23/25 SYLVÉRÉAL

Sylvéréal, petit hameau de la commune de Vauvert, dans le Gard, au bord du Petit Rhône, non loin de la mer. Sur l’autre berge de ce Petit Rhône, la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer avec les hameaux du Mas des Jonquières et Sénébier.

L’histoire du bac de Sylvéréal est étroitement lié à celle des ponts sur le Petit Rhône qui se succédèrent depuis la fin du XIXème siècle dans ce secteur.

Suivant Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, un fort fut construit à Sylvéréal en 1210 pour contrôler le sud du Petit Rhône. Une traille est attestée en 1831 mais certainement installée antérieurement.

Pas de trace de cette première traille même si on sait qu’elle était implantée une centaine de mètres en amont du pont actuel.

Le premier pont qui remplaça la traille fut un recyclage intelligent du pont de barques de Saint-Gilles, lui même remplacé par un pont suspendu. Les 13 barques supportant le tablier furent donc installées à Sylvéréal en 1893.

Le passage d’une manade sur ce pont de barques.

La route dut plusieurs fois être refaite pour l’adapter à la circulation automobile. Mais les crues du Rhône mettaient souvent à mal les barques jusqu’à cette tempête de 1930 qui l’acheva avec la perte de 6 barques, soit presque la moitié du passage.

Photo extraite du livre « Camargue et gardians » de Carle Naudot (1948)

On construisit donc ce pont suspendu au début des années 1930…

…également traversé par une manade, emblème de la Camargue. Ce pont dura quelques 50 ans et dut être remplacé par un nouvel ouvrage dans les années 1980, un mont métallique qui enjambe toujours le Petit Rhône à Sylvéréal.

Un pont vert comme à Saint-Gilles.

Pendant les périodes de battement entre 2 ouvrages, la traille avait été remise en service pour continuer d’offrir ce service public des déplacements humains entre la Camargue et le Gard, enclavée entre les 2 bras du Rhône. On construisit donc une pile de traille en béton armé dans les années 1930, pile qui existe toujours, avec sa poulie sommitale. Elle est situé sur l’emplacement du bac ancien, une centaine de mettre en amont du pont routier.

Une traille que le loueur de canoë local ne se gène pas de privatiser à la belle saison pour y accrocher un très visible bateau orange, dénaturant un peu cet objet patrimonial.

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Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE MIROIR DES SPORTS du 17 juillet 1937: Le TOUR 1937.

Le Miroir des Sports du samedi 17 juillet 1937. A la une, Roger Lapébie, l’espoir français pour la victoire finale de ce Tour, se restaure à Nîmes avant de repartir vers Montpellier. En effet, deux demi-étapes étaient au programme pour muscler cette randonnée relativement plate entre Marseille et Montpellier avec un arrêt central vers Nîmes.

Peloton groupé vers Salon sur la première demi-étape.

Des Français groupés peu concernés par la chasse derrière des échappés peu dangereux au classement général.

Le passage sur le pont de Trinquetaille à Arles, sur le Rhône, celui que peignit Van Gogh lors de son séjour dans le sud et qui fut détruit par la Résistance en 1944.

 Le classement des demi-étapes:

Antoine vainqueur à l’ombre des arènes romaines de Nîmes, Pedroli sous les platanes de la place au bout de laquelle a été construit le Corum depuis, à Montpellier.

Suite du Tour avec une autre étape de transition, entre Montpellier et Perpignan, avec une halte restauration à Narbonne.

L’occasion pour les photographes à diffuser des clichés traditionnels:

Vers Sète, les tentes des pêcheurs nomades.

Le Tour au milieu des vignes du Languedoc.

Les classements des ces 2 demi-étapes:

A Narbonne, victoire de Camusso qu’on avait laissé dans un torrent du côté d’Embrun.

A Perpignan, nouvelle victoire de Meulenberg, au sprint.

Maes qui s’entretient ci-dessous avec son compatriote Danneels…

…reste en jaune à Perpignan. Bientôt les Pyrénées !

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 22/25 VALLABRÈGUES

Peu de renseignements sur ce bac de Vallébrègues avant de lire la contribution de Georges Sudres sur le site de la commune de Comps, la ville qui compte le plus de repère de crue de toute la vallée du Rhône: 49 !

Ce professeur y raconte la séparation des communes de Comps et Vallabrègues, toutes deux gardoises et qui avant 1808 n’en faisait qu’une. Voyons un peu.

Au début du XVIIIème siècle, le bras principal du Rhône passait entre la Montagnette et la commune de Vallabrègues, en suivant globalement la limite actuelle des départements du Gard et des Bouches-du-Rhône. On peut s’en rendre compte sur cette carte que l’on doit à Google Maps.

Puis la commune de Vallabrègues voulant se soustraire aux crues incessantes du Rhône demanda en 1751 à l’ingénieur des Ponts et Chaussées Henri Pitot originaire d’Aramon de détourner les eaux du Rhône vers le bras secondaire du fleuve ce qui eut pour conséquence de séparer Vallabrègues de son hameau de Comps. On doit à Henri Pitot les plans du pont routier longeant le Pont-du-Gard ou l’aqueduc des Arceaux à Montpellier aboutissant au Peyrou.

Ce détournement du fleuve entraîna l’éloignement humain des 2 communes qui n’étaient plus reliées que par un bac à traille avec une corde de chanvre, bac connu régionalement pour être particulièrement dangereux.

Voici donc une carte postale ancienne de ce bac datant du début du siècle.

La création par la CNR de l’aménagement de Vallabrègues rapprocha alors dans les années 1970 les 2 communes. Le bac disparut après la seconde guerre mondiale.

Pour lire l’étude complète et précise de Georges Sudres sur le site de Comps:

http://www.mairie-comps.fr/histoire-la-separation-de-comps-et-vallabregues/

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 21/25 AVIGNON.

En Avignon se trouve le premier bac en activité que nous allons évoquer. Il y en a 3 en tout sur le Rhône entre la Confluence et la mer Méditerranée à accueillir encore des passagers pour des traversées du fleuve. Le bac du Rocher des Doms n’est plus un bac à traille, ce bras de Rhône n’ayant pas assez de courant pour permettre à une barque de traverser. C’est donc un automoteur qui fait la navette dix mois et demi par an sur douze entre le pied du rocher des Doms et l’île de la Barthelasse. Cela fait certainement économiser beaucoup de déplacements en voitures plus polluants.

La bac au milieu du fleuve assez large en cet endroit.

A l’approche des remparts.

Les horaires des traversées augmentées en période estivale.

 L’existence du bac d’Avignon est bien antérieure à la construction du fameux pont qui se déroula de 1177 à 1185 et elle survécut sans problème à cette construction, tant le pont Saint-Bénézet connut des problèmes de fiabilité, coupé à de nombreuses reprises par les crues du Rhône. Quand le pont fut abandonné au XVIIème siècle et même quand un pont suspendu fut construit sur ce bras de Rhône, le bac (devenu à traille) continua à desservir l’île de la Barthelasse. Ce n’est finalement que l’aménagement de la chute d’Avignon qui donna le coup de grâce de la traille en trop affaiblissant le  courant sur ce bras de Rhône; la navigation fluviale se faisant désormais sur le bras baignant la berge de Villeneuve-lès-Avignon. On était alors en 1973. Hier en quelque sorte ! L’automoteur du Rocher des Doms prit récemment la relève.

On retrouve dans la Barthelasse, en aval des campings, un chemin de la traille.

 C’est là qu’arrivait le bac en provenance de la ville. On en a gardé des traces iconographiques avec de nombreuses cartes postales.

Le décor n’a guère changé.

Le calvaire est toujours présent, la berge a été aménagée pour les loisirs sportifs. La traille et sa pile ont disparu.

Pile de traille cachée derrière les arbres dépourvus de feuilles:

Autre CPA de cette traille proche d’un vire-vire attrapant les poissons du Rhône, alors comestibles.

Sur l’autre berge, côté remparts, tout a également disparu…

…excepté le port.

On se doit d’ajouter que cette traille présente sur cette carte de 1891…

fut doublée à différents moments  par une seconde traille située plus en aval, vers l’actuel pont de l’Europe, comme en atteste la carte de marinier datant de 1930 environ.

On voit ce bac à traille à droite du point orange tandis que celui du Rocher des Doms est indiqué par un drapeau rouge.

A noter également que le 6ème Régiment du Génie construisait régulièrement des passages temporaires sur le Rhône pour entraîner ses hommes comme en attestent de nombreuses photos.

Quelques vues datant de la fin du XIXème siècle.

Pour être complet, il existait un autre bac sur l’autre bars du fleuve, entre la Barthelasse et le Gard, dont il ne reste aucune trace, ni physique, ni iconographique.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 20/25 L’ÎLE de l’OISELET.

Après l’île du Colombier et l’île de la Piboulette au niveau de Caderousse, de grandes île se succèdent sur le Rhône: l’île de l’Oiselet en face de Sorgues-Sauveterre puis la plus grande île du fleuve: la Barthelasse au niveau d’Avignon reliée maintenant à l’île Piot.

L’aménagement de la chute d’Avignon par la CNR a fait disparaître cette île de l’Oiselet et il demeure quelques bras morts du Rhône comme on peut le voir sur cette vue aérienne que l’on doit à Google Maps.

L’Île de l’Oiselet était relié aux berges par 3 bacs à traille, un côté Gard en face de Sauveterre et 2 côté Vaucluse, le premier au niveau du château Dragonet et le second plus près de Sorgues…

…à peu près à l’emplacement de l’actuel pont-digue qui permet l’accès aux terres de l’Oiselet.

Voici ce bac tel qu’il apparaissait au début du XXème siècle.

Le photographe, Prévot d’Avignon, a pris sa photo depuis l’île de l’Oiselet et on aperçoit tout au fond le château de Châteauneuf-du-Pape.

Les habitants de l’île se regroupèrent dans les années 20 pour revendiquer qu’un pont soit construit sur le Rhône pour faciliter leurs déplacements et les échanges. Cela ne put se faire mais ils décidèrent de construire avec leurs propres deniers un pont suspendu qui prit le nom de Pont des Arméniers, du nom de la lône sur lequel il est jeté. Il fut mis en service en 1925 grâce donc aux riches propriétaires de domaine dans l’île. Tombé en désuétude après les aménagements de la CNR, il est aujourd’hui classé monument historique… en ruine !

La pile de côté Sorgues.

Le frêle tablier du pont suspendu

…fortement allégé par l’absence des poutres.

 

 

 

 

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 18/25 CADEROUSSE

Un peu au sud de Saint-Etienne-des-Sorts, le franchissement du Rhône au niveau de Caderousse- L’Ardoise se faisait non pas par un bac mais par deux. Pour cause, la présence de la grande île de la Piboulette. Il existait donc un bac entre Caderousse et l’île puis après la traversée de celle-ci, un second bac entre l’île et le site industriel de l’Ardoise sur la commune de Laudun. Ces 2 lieux de passage n’étaient pas directement reliés entre eux car ils servaient essentiellement à desservir le château de la Piboulette et à « exporter » ses productions. C’était d’ailleurs la propriétaire du domaine, Madame de Gramont qui était aussi gestionnaire des bacs.

La bac de Caderousse sur le Petit Rhône.
Suivant Henri Cogoluènhe, c’est surement le premier bac à traille installé en région PACA. On peut penser que François 1er qui dormit au port de Caderousse en août 1524 l’emprunta. Au XVIIème siècle, il fait parler de lui tout comme celui de Sorgues pour être un lieu de trafics dédiés à tromper le fisc.

On le retrouve au début du XXème siècle sur quelques cartes postales anciennes dont celle-ci:

On voit la barque au milieu du bras du Rhône avec en arrière-fond, la digue construite après la crue de 1856.

On dit que cette traille ferma en 1937, ce dont je doute fortement; mon père empruntant quotidiennement le bac pour porter le courrier dans l’île, postérieurement à cette date.

Le bac de L’Ardoise sur le Grand Rhône ou bac de Codolet;

Le premier bac attesté fait remonter son histoire à l’année 1216. On peut même penser que les Romains du Camp de César voisin franchirent le Rhône en cet endroit avec un bac ou un pont de barques.

On considère que le bac fonctionna plus ou moins régulièrement jusqu’après-guerre et la réouverture définitive du pont de Roquemaure en 1959. A l’époque, il servait surtout à amener des ouvriers vauclusiens à l’usine métallurgique de L’Ardoise.

Pas de document iconographique sinon le bac indiqué sur la carte de marinier des années 1930.

De nos jours, la rampe d’accès au fleuve est toujours visible encombrée par pierres et troncs d’arbres venus s’échouer ici.

Un temps, à la charnière des XIXème et XXème siècles, le bac fut doublé par un téléphérique amenant les betteraves vauclusiennes à la sucrerie gardoise.

Henri Cogoluènhe dans sa thèse en fait mention:

Au début de la Troisième République, au niveau d’Orange, plusieurs trailles sont implantées de part et d’autre de l’Île de la Piboulette, devant l’Ardoise où l’accompagne le transporteur aérien de la sucrerie (peut-être le premier téléphérique français), près de Caderousse et du Revestidou à Montfaucon.

Le transporteur et ses franchissements des 2 bras du Rhône.

Tentative de localisation du transporteur sur la carte actuelle du Rhône aménagé.

Aujourd’hui, on franchit le Rhône sur le barrage de retenue de Caderousse…

…puis l’usine hydroélectrique de Caderousse également.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 17/25 SAINT-ETIENNE-DES-SORTS

S’il est une commune rhodanienne typique à montrer à un visiteur venu de Mars ou de Paris, c’est bien à Saint-Etienne-des-Sorts qu’on se doit d’aller faire un tour. A son niveau, le Rhône est majestueux pour cause de retenue du barrage de Caderousse. Une digue avec des anneaux d’amarrage, des maisons avec des pieds dans l’eau, les échelles de crue et les vannes pour fermer des bastardeu(s) en cas de montée des eaux complètent le décor.

Et puis les dernière traces du bac à traille.

Entre Saint-Etienne-des-Sorts et Mornas (et quelques îles avant les aménagements de la CNR) existèrent à certains moments de l’Histoire jusqu’à deux bacs à traille. Suivant Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, la première traille fut pendulaire, ce qui est assez rare. A partir de 1869 fut installée une traille traversière au nord de la commune, passage qui fonctionna jusqu’en 1904.

Un second bac fut installé dans le village en 1887. On accédait à la barque en descendant au fleuve par cette pente encore visible et utilisée de nos jours par des pêcheurs ou randonneurs, au sud du village, en face de la cave coopérative.

Au bord de cette pente, cachée dans des herbes folles, on retrouve l’ancienne pile de traille en pin, renforcée,  articulée sur un poteau ancré au sol.

Une traille de rechange attend encore au-dessus que les pouvoirs publics remettent en route ce moyen écologique de traversée du fleuve !

Cette traille connut des problèmes quand elle fut détruite par les Allemands en déroute en 1944 puis quand un automoteur la rompit en 1951. Remise en service en 1953, elle officia jusque vers 1975, date à laquelle elle fut abandonnée de par son coût de fonctionnement trop important pour les finances de la commune et par la concurrence de la mise en service des passages routiers sur le Rhône sur le barrage et l’usine hydroélectrique de la chute de Caderousse.

Une carte postale moderne en couleur de la traille de Saint-Etienne-des-Sorts, photo prise depuis cette ville.

Sur la carte de marinier datant de 1930 environ, le bac de Saint-Etienne-des-Sorts est bien mentionné à l’emplacement où des vestiges subsistent.

Aucun vestige sur la rive gauche totalement réaménagée par les aménagements de la CNR et le tracé de la Ligne à Grande Vitesse.

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