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ANCONE et le RHÔNE, une cohabitation difficile: après 1856, on exhausse la digue d’Ancone. (6/7)

Sixième article rédigé par mes soins, paru dans le blog: Ancone Culture et Patrimoine

  Après la crue de 1856, les pouvoirs publics réagirent et prirent le taureau par les cornes pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise.

  Ce fut d’abord l’Empereur qui visita les contrées sinistrées de Lyon à Arles alors que la crue était encore à son sommet et amena une aide financière de première urgence comme on a pu le lire par ailleurs. Il se déplaça aussi sur le cours de la Loire qui déborda aussi,  faisant de cet épisode climatique, une catastrophe nationale.

  Dans le

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 un projet de loi est tout de suite écrit et proposé au Parlement pour venir en aide aux sinistrés. Loi adoptée le 2 juin et promulguée dans le Moniteur du 12 juin 1856 :

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  Dans la foulée, le Pouvoir demande aux ingénieurs des Ponts et Chaussées de réfléchir à un système pour prévenir les crues. C’est le sens de cette communication parue dans le Moniteur des Communes dont voici la conclusion.

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  Deux écoles s’affrontèrent : les tenants de la construction de nouvelles digues plus hautes et plus nombreuses et ceux qui souhaitaient un projet global visant à réguler le cours du Rhône, projet que l’on qualifierait d’écologique de nos jours : essayer de retenir l’eau en amont pour réguler le débit et maintenir la navigation et l’arrosage en cas d’étiage, permettre au fleuve de s’étaler en créant des déversoirs naturels, construire des digues bien pensées pour protéger les villages les plus exposés dont Ancone faisait partie.

   Ce fut le sens de la loi du 28 mai 1858, 2 ans après l’inondation commencée le 28 mai 1856. En voici la conséquence sur le village avec cette affiche conservée par la famille Tauleigne.

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  L’affiche présentée est la conséquente directe de cette loi puisque quelques mois plus tard, le 11 octobre 1858, il fut donc décidé au niveau du village, d’exhausser les digues existantes, c’est-à-dire les rehausser pour éviter que les eaux en furie ne les submergent comme ce fut le cas en 1840 et en 1856.

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  Ces travaux étaient estimés à 30 000 francs et l’Etat prendrait en charge les 2/3 (20 000 francs) mais la commune allait devoir tout de même devoir investir 10 000 francs, somme considérable pour elle à l’époque.

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  On note dans la liste des membres enquêteurs de cette commission les noms du maire de Montélimar Fleury-Bith qui restera le maire qui vit la création du jardin public pour relier la ville à la nouvelle gare PLM, celui de Chabaud, propriétaire dont le nom reste associé à un domaine proche du centre, celui de Lacroix dont un ancien domaine industriel porte le nom à Montboucher ou celui du juge d’instruction Valentin (du Cheylard), Ludovic certainement, d’une famille qui a marqué l’Histoire de la ville de Montélimar.

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  C’est la digue que l’on connaît de nos jours qui fut donc relevée après cette enquête, celle qui commence sur la route de l’Homme d’Armes, continue au nord du centre ville le long de la Lône et de ce qu’était jadis le chemin de halage et le port, contourne la place des platanes et se continuait jadis en supportant la route menant à l’ancien pont de Rochemaure-Ancone, section disparue avec le creusement du canal de dérivation du Rhône.

  Comme on l’a dit par ailleurs, 280 km de digues furent construits entre Lyon et Arles entre 1860 et 1880 et les quelques hectomètres anconais doivent faire partie de ce chiffre impressionnant que l’Empire lança et que poursuivit la République née le 4 septembre 1871.

  La réactivité des pouvoirs publics après les inondations de 1856 permit à l’Empereur de proclamer cette phrase restée célèbre :

Je tiens à l’honneur qu’en France, les fleuves comme les révolutions rentrent dans leurs lits et qu’ils n’en puissent sortir.

A suivre:

Ancone et le Rhône, une cohabitation difficile: les cartes géographiques racontent aussi cette histoire. (7/7)

d’après les documents présentées lors des Journées du Patrimoine en septembre 2015 et cette exceptionnelle affiche de Stéphane Tauleigne sur l’enquête d’utilité publique des travaux de la digue en 1856.

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ANCONE et le RHÔNE, une cohabitation difficile: les REPERES de CRUE, ces témoins discrets de notre histoire (5/7)

Cinquième article rédigé par mes soins, paru dans le blog: Ancone Culture et Patrimoine

Il existe environ 800 repères de crue le long du Rhône depuis la sortie du Léman jusqu’à la mer Méditerranée. Ils ont été répertoriés dans le cadre du Plan-Rhône mais certains sont passés au travers de ce comptage officiel, tel celui de la ferme Gauthier, à 2 pas d’Ancone et 1 de l’aérodrome que des membres d’Ancone Culture et Patrimoine ont retrouvé en mettant à l’épreuve leur mémoire et qu’il faudra faire ajouter à la liste officielle.

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Un repère montrant la hauteur que l’eau a atteint le 31 mai 1856. Ce sont d’ailleurs les crues de 1840 et 1856 qui ont été les plus immortalisées par les anciens. On n’a retrouvé qu’une trentaine de repères antérieurs à 1840, le plus ancien repère étant celui de Seyssel datant de 1616.

C’est la commune de Comps, au nord de Beaucaire, bien mal placée au confluent des impétueux Rhône et Gardon qui compte le plus de repères: 44 ! C’est dire si ses habitants ont régulièrement connu les tourments créés par ces eaux envahissantes. Ancone compte 4 plaques  et une cinquième qu’il faudra réhabiliter.

On a parlé du repère de la Cardinale, datant du 3 novembre 1840.

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En face de celui-ci, rue de la Cardinale, sur le mur d’une maison, le premier repère du 31 mai 1856.

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On voit qu’il est situé au niveau du premier étage de cette habitation, à exactement 223 cm du trottoir soit certainement 235 cm du sol de l’époque. Impressionnant !

Second repère, rue de la Croix, un des lieux les plus hauts d’Ancone…

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tel qu’il n’apparaissait plus, il y a peu, avant l’intervention des défricheurs d’Ancone Culture et Patrimoine, et tel qu’on le voit maintenant:

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Un Rhône du 31 mai 1856, une plaque très abîmée par le temps et le lierre accrocheur et destructeur.

Troisième repère de ce même Rhône du 31 mai 1856: sur la culée du pont de Rochemaure, côté drômois, sur le territoire d’Ancone:

PONT ROCHEMAURE 2 PONT ROCHEMAURE 3

Mais en portant son regard un peu plus bas, on découvre le trou béant laissé par un vandale qui dans le temps substitua à la mémoire collective, le repère en fonte donnant la hauteur d’eau de la crue du 1er novembre 1896.

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Un repère qui ressemblait à celui-ci, sur la culée du pont du Teil, sur le territoire de Montélimar.

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Pour terminer cette rubrique, un clin d’œil à notre ami d’Ancone Culture et Patrimoine, Jeannot Tschantz, et les repères qu’il plaça pour de rappeler des hauteurs d’eau qu’il connut dans sa maison de l’île de la Conférence (sur le territoire de Montélimar) en plusieurs occasions:

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De haut en bas: 2 décembre 2003, 2 février 1993 et 7 janvier 1997, tout comme l’eau pourtant boueuse de 2003 nettoya les murs:

A suivre:

Ancone et le Rhône, une cohabitation difficile: après 1856, on exhausse la digue d’Ancone. (6/7)

d’après les documents présentées lors des Journées du Patrimoine en septembre 2015.

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POSTER MDI en fil rouge de l’été- Quand NAPOLÉON-LE-PETIT paradait dans les rues de PARIS !

Un autre tableau MDI, support aux séances d’Histoire dans les classes élémentaires, après-guerre. Le titre n’était pas tout à fait celui-là mais plutôt: Napoléon III dans les rues de Paris.

DSCN3890 La scène est assez banale et ne correspond pas vraiment à un événement historique. Par contre, en classe, on pouvait parler des tenues des passants, de l’ouvrier parisien aux dames de la bourgeoisie impériales. On peut aussi parler des transports en commun de la capitale, la diligence à impériale, et des monuments (un arc-de-triomphe) et pourquoi pas des grands travaux réalisés par le baron Hausmann pour éviter les mouvements insurrectionnels.

A suivre

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MARSEILLE 1864

Dans la revue France Nouvelle Illustrée, une publication de L’Illustration, le numéro 1 de la collection est consacré au Marseille de 1864. Le magazine non daté mais qui doit être paru à cette date, est abîmé mais reste intéressant pour voir le développement de la ville depuis cette époque.
En première page, la plan de la ville

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On voit que la cité proprement dite est concentrée autour du Vieux Port (appelé Ancien Bassin), du nouveau port de la Joliette, de la gare Saint-Charles où depuis peu arrive le PLM et de la colline de Notre-Dame de la Garde. La Canebière est raccourcie et certainement pas aussi large que de nos jours et ne va pas jusqu’à l’Eglise des Réformés (actuellement appelé ainsi, Eglise Saint-Michel à l’époque). Par contre, le boulevard partant vers le sud existe et est appelé Prado-Carenage. Un petit stade semble exister à l’emplacement où sera édifié en 1937 le Stade Vélodrome, un terrain militaire certainement, le Rond-Point du Prado étant aussi imposant que de nos jours. Mais la campagne commence tôt, parsemée de demeures bourgeoises au milieu d’un dédale de chemins (dont parle Pagnol dans ses souvenirs d’enfance). Tout à gauche on voit l’hippodrome du parc Borély, la bourgeoisie de l’époque étant friande de se montrer aux courses.

La revue continue par des dessins des principaux bâtiments de la ville accompagnés de textes explicatifs importants.

Et tout en l’honneur de l’Empereur

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le palais du Pharo qu’il fit construire pour l’Impératrice Eugenie de Montijo et qui fut récupéré par la ville après le 4 septembre 1870 au grand dam de la famille impériale.

Autres constructions de cette époque, la nouvelle Bourse

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et la nouvelle Préfecture

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des bâtiments administratifs indispensables au développement de la cité.

En double page centrale, le nouveau port de la Joliette qui vient de remplacer le Vieux Port.

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On y voit l’activité débordante du port de commerce (au centre) et de voyageurs (à gauche) de retour ou en partance pour les Colonies et la proche Algérie. Toutes les constructions au centre ont disparu et sont remplacées par l’actuel départ de ferries. Par contre le grand bâtiment au premier plan à gauche existe toujours et a été restauré pour abriter de nombreux bureaux.

Bien sûr, l’incontournable Bonne Mère dont les travaux de la nouvelle basilique viennent de s’achever sous les ordres de l’architecte Henri Espérandieu…

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ou la rue de Noailles.

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Lors de cette petite visite à la gloire du Second Empire n’apparaît pas le Palais Longchamp du même Espérandieu, lui-aussi construit sous Napoléon III mais qui ne sera inauguré qu’en 1869 (après la parution de cette revue). Le Palais Longchamp était le point d’arrivée des eaux de la Durance détournée de son cours pour alimenter la ville de Marseille et accueillait un zoo.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR des dimanches 11 et 18 octobre 1914

Un numéro double du Miroir, pour quelle raison? Peut-être le numéro du 11 octobre avait-il connu un problème (technique ou de censure) et que ce numéro parut le 18 comme numéro double.

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(JOUR 69 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La Une est faite par des unités hindous défilant à Marseille… ce que l’on savait depuis la lecture du Petit Marseillais du 30 septembre

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Deux autres vues de cette parade, certainement le long du boulevard du Prado,

puisque ces unités étaient cantonnées dans le parc Borély.

En parlant d’unités exotiques prenant part au conflit, deux vues de la guerre en Afrique du Sud-Ouest…

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avec des unités allemandes (à gauche) et anglaises (à droite) sur le lac Tanganyika… pas évident à reconnaître leur camp au premier abord!

En Belgique, par contre, les indigènes ont volontairement inondé des zones basses du pays

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ce qui pose problème aux envahisseurs allemands.

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La seconde de couverture nous présente des prisonniers des 2 bords

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Français en Allemagne en haut et Allemands en Grande-Bretagne et en France en bas.

Pour illustrer la situation en Autriche, à l’arrière, ces 2 vues opposées

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la liesse des militaires et les pleurs des mères hongroises qui ne veulent pas de cette guerre.

Le magazine revient largement sur le martyre de la ville de Reims suite aux bombardements allemands

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destructions de maisons

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au Musée de la ville

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dans la cathédrale.

Quelques vues du gouvernement installé à Bordeaux depuis les menaces qui ont pesé sur Paris fin août, début septembre

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avec cette bizarrerie dans la légende de la dernière photo

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une rectification postérieure à la parution de la revue… On peut tout de même apercevoir par 2 fois le nom de ce général nommé par erreur Lyautey et le mot Maroc rayé tout en bas. Effectivement, il ne semble pas que ce soit Lyautey!

La quatrième de couverture montre une cérémonie aux Invalides de présentation de drapeaux pris à l’ennemi

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Ces drapeaux, dit-on, sont portés par des vétérans du siège de Sébastopol en Crimée, guerre du Second Empire (1854-1855). Petit calcul, ces hommes doivent être âgés de plus de 80 ans!

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Après l’ESPAGNE en 1906, CARNET de VOYAGE en ITALIE et en SUISSE en 1909

Le même Henri Susane repart avec son épouse sur les routes d’Europe en voyage organisé. Après la Lorraine occupée et le Luxembourg en 1903 (dans une ébauche de souvenirs sur des feuillets non achevés), l’Espagne en 1906 dans un cahier d’écolier présenté il y a peu, voici un périple en Italie du nord et en Suisse du sud. Mais pour permettre une meilleure illustration des textes, l’auteur est passé à un cahier 21x34cm. Et du coup, il y a inséré de nombreux documents. Il les a d’ailleurs compté et écrit 352 cartes, photographies et gravures. Des documents extraits de magazines, revues ou dépliants touristiques mais aussi, fait nouveau, de vraies photographies qu’il a pris lui-même dont certaines, animées, de  bonne facture.

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Ce qui rend le document très aéré, très illustré, très lisible, de la véritable PAO (sans O). On trouve même à un moment une carte de visite d’un hôtel où ils sont descendus leur souhaitant une bonne année ou une pochette contenant des fleurs séchées de Pontresina.

Le périple:

du vendredi 4 au mardi 8 juin 1909: Lausanne-Genève-Chillou-Caux-Evian; pratiquement toutes les illustrations sont des photos, dont plusieurs des vapeurs à roue à aube qui circulent sur le lac Léman.

du 8 au 11 juin: Milan-Magenta-la Chartreuse de Pavie-Pavie; le couple visite sous une chaleur intense (qui dit-il devait ressembler à celle du 4 juin 1859) le champ de bataille et l’ossuaire de Magenta quelques jours après la célébration officielle du cinquantenaire de cette victoire. En effet, en 1859, Napoléon III vint à l’aide à Victor-Emmanuel II de Savoie, roi de Sardaigne pour chasser les Autrichiens du nord de l’Italie. Ce fut une série de batailles meurtrières et victorieuses pour les coalisés (Montebello-Palestro-Magenta-Solferino) qui permirent à l’Italie de récupérer cette région. Cela eut 3 conséquences: la naissance de l’Italie moderne; Savoie et le conté de Nice devinrent français en compensation; devant les horreurs des champs de bataille et le sort des blessés, le suisse Henri Dunant créa la Croix Rouge.

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(vues de l’ossuaire de Magenta à gauche

et de « la maison historique » criblée d’éclats à droite)

du 11 au 19 juin: Pallenza-Intra-Arona-les îles Borromées-Stresa-Baveno et Locarno (le Lac Majeur); pratiquement plus de photos personnelles pour illustrer le cahier (certainement plus de négatifs), si ce n’est une photo de militaires italiens devant le lac Majeur.

du 19 au 22 juin: le lac de Lugano-Lugano-le Mont Generoso:

du 22 au 24 juin: le lac de Côme-Bellagio et Côme-Chiavenna:

du 25 juin au 1er juillet: Pontresina-la Bernina-le glacier de Mortertsch-Saint-Moritz: la photo de la diligence avec les bagages.

du 2 au 6 juillet: Route de l’Albula-Thusis-la via Mala-Reichnau-Coire-Davos: sur une page entière, le plan du chemin de fer entre Bergün et Preda avec de nombreux tunnels faisant un cercle complet pour compenser la pente (on est dans une vallée alpine) et des vues (découpées dans des magazines) de ponts vertigineux.

du 6 au 8 juillet: Ragatz-Maïenfeld-Pfaefers-la Tamina:

du 8 au 13 juillet: Ragatz-Zurich-Lucerne-le lac des Quatre Cantons-Paris:

Henri Susane a rempli 139 pages pour raconter et illustrer ses 39 jours de voyage dont seulement 6 furent arrosés par la pluie, tient-il à conclure.

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Une BOÎTE d’ÉPLINGES TRÈS ORIGINALE

C’est une boîte d’épingles bien originale trouvée en Ardèche, il y a quelques années. Là voici:

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« Epingles pour suivre la marche des Armées Belligérantes ». A l’intérieur du couvercle, la marque du distributeur:

« Papeterie Maquet 26-Rue de la Paix- Breveté de S.M. L’IMPÉRATRICE, fournisseur de la Famille Impériale, Objets d’Arts, Nouveautés, Fantaisies- PARIS.

Il s’agit donc d’un objet datant de l’Empire. Les 3 épingles principales vont éclaircir la recherche:

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Un drapeau tricolore français, un autre drapeau tricolore (vert-blanc-rouge) italien et un drapeau avec l’aigle autrichien. A l’intérieur de la boîte, 2 coffrets, le troisième n’y étant plus, les épingles vertes étant en vrac:

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et dans les coffrets présents, des épingles bleues pour la boîte des Français et des épingles blanches pour celle des Autrichiens.

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Là, plus aucun doute, il s’agit du Second Empire (Napoléon III) et d’une campagne militaire mettant aux prises les Autrichiens, les Italiens et les Français. Nous en avons parlé dans un article précédant (le carnet de voyage en 1909 en Italie et Suisse), il s’agit pour les Italiens de cette guerre de libération pour chasser les Autrichiens avec l’aide des Français: les batailles de Magenta, Solférino… en 1859.

Sur des cartes que devaient fournir les journaux, les lecteurs pouvaient marquer les positions des armées pour suivre les mouvements des unités et l’avancement de la guerre. Comme dans un jeu de plateau…

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JEAN-LéON GUÉRIN Mort pour la FRANCE à PUEBLA en 1863!

Mais que diable allait-il faire dans cette galère?

On pourrait reprendre cette réplique des Fourberies de Scapin à la lecture de ce qui est écrit sur ce vieux papier:

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Ou en bas d’un autre papier:

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Jean-Léon Guérin, soldat, un des fils, est décédé à Puebla le 19 avril 1863, âgé de 27 ans.

Jean-Léon Guérin était parti au Mexique, soldat du Corps Expéditionnaire Français aux Amériques pour installer Maximilien sur le trône à Mexico. Cette expédition saugrenue imaginée par Napoléon III se termina en fiasco, les Mexicains qui s’étaient débarrassés des Espagnols au début du siècle n’avaient pas envie de tomber sous la coupe des Français. Et le voisin américain ne souhaitait pas non plus cette présence.
La guerre fut dure, les soldats français devant lutter autant contre les combattants mexicains que contre les conditions climatiques et sanitaires.
Jean-Léon est mort lors de la seconde bataille de Puebla, le 19 avril 1863, qui ouvrit, après la chute de la ville, la route de Mexico City aux Français. Est-il mort en combattant dans les batailles de rues ou de maladie? le papier ne le dit pas.  Peut-être des Archives parleront?

11 jours après sa mort se déroulait l’épisode de Camerone, acte fondateur de la Légion Etrangère et Puebla tombait le 17 mai.

Il existe à Puebla un cimetière français qui a recueilli les restes des combattants des 2 camps tombés pendant cette guerre, créé au moment de la réconciliation franco-mexicaine 20 ans après la chute de Maximilien, au moment où les Barcelonnettes avaient pignon sur rue au Mexique.

Précisions généalogiques: Jean-Léon Guérin était né le 07 avril 1836. Il était le fils de Guillaume Guérin et Marie-Rose Roux. Il était le petit frère d’Auguste Casimir Guérin (né le 01er mars 1833), père d’Adrien-Gabriel Guérin, Mort pour la France à La Pompelle le 21 octobre 1915, mon arrière-grand-père. Jean-Léon Guérin est bien mon arrière-arrière-grand-oncle.

 

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Une lettre du 28 mai 1871 nous parle de la COMMUNE de PARIS

Un pli, une simple page de papier pliée puis fermée à la cire et envoyée depuis Montmorillon dans la Creuse par El(isabeth) ou El(ise) de Laveaucoupet-Briguet à sa nièce Marie de Laveaucoupet vivant habituellement à Paris (48-rue de Berry) mais réfugiée pour la circonstance à Saint-Sulpice-le-Dunois, également dans la Creuse.

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La lettre est partie de Montmorillon le 28 mai 1871 et est arrivé à destination le 29 mai. Voici son contenu, il semble que le début n’y soit pas.

« …passé rue de Berry et rue Tronchet, dis-le moi et explique-moi aussi comment à son âge, il a pu rester dans Paris sans être forcé de prendre part à cette affreuse lutte.
Mme de Ladmirault a su par Edouard son maître d’hôtel à Lille et qui est venu passer 4 ou 5 jours à Lafouchardière que les communeux cherchaient l’appartement du Général. Ils sont allés rue Lascaze où le concierge a eu l’esprit de leur dire qu’il n’y avait …. plus depuis longtemps et qu’étant … à Lille aussitôt après son retour d’Afrique il n’avait peut-être plus d’appartement à Paris. Dieu veuille qu’ils se soient contentés de cette explication.

Je viens d’avoir une dépêche d’hier 27 six heures du soir, ils sont encore sauvés tous les deux mais on continue à se battre et Paris brûle toujours au moins dans une partie. je vous écrirai dès que j’en aurai une autre et j’attendrai même jusqu’au dernier moment pour mettre ces lignes à la poste.

Adieu mille amitiés autour de toi. Si Zulma est à Laborde fais-lui donner des nouvelles de ton père .
Ta tante dévoué… »

Sur le rabat comme promis, la correspondante a ajouté ces mots:

« Je reprends ma lettre à la poste pour te dire que je viens d’avoir une dépêche de ce soir 28 à trois heures. Ils sont bien tous les deux. »

Quelques remarques:

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Que ce soit Jules de Laveaucoupet ou Paul de Ladmirault, dont on lit ces noms dans la lettre, ce sont des généraux du Second Empire aussi peu brillants face aux Prussiens en 1870 que particulièrement féroces quand il s’agit de réprimer la Commune de Paris, au moment de la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871).

Car c’est bien des derniers instants de la Commune dont parle cette lettre quand l’auteure dit que « Paris brûle, tout au moins une partie ». Oui la partie est, autour du Père Lachaise où furent massacrés des milliers de Communeux.

Elle dit d’ailleurs « communeux » dans le lettre comme il est coutume de la dire à cette époque comme , suffixe déjà péjoratif mais beaucoup moins que celui qui le remplaça par la suite dans les manuels d’histoire: « communard ».

Manifestement toute cette noblesse avait fui Paris au moment des événements, du déclenchement de la Commune le 18 mars et la prise des canons par le peuple sur la butte Montmartre. Il semblerait toutefois que quelques membres de la famille de Ladmirault soient restés en ville, que des communeux les cherchaient mais qu’ils n’étaient pas aussi virulents que la presse versaillaise le disait en se contentant de la vague explication d’un concierge pour s’en aller.

En effet Ladmirault comme il est dit avait bien officié en Algérie (Kabylie) puis était  revenu en métropole pour prendre un commandement à Lille… avant la débâcle de 1870.

Deux autres lettres suivent celle-ci, du 3 juin et du 10 juillet. Dans cette dernière, l’auteure dit

« Ferdinand est parti lundi dernier pour Luchon, il a été content de savoir avant de nous quitter qu’Ernest Capillon avait été tiré de la bagarre par ton père, j’ai écrit à sa grand-mère pour lui dire que j’en étais contente aussi… »

Le général de Laveaucoupet aurait-il usé de son pouvoir pour sauver un communard de ses connaissances?

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SECOND EMPIRE: CONGé de LIBéRATION d’un militaire de l’Isère 1857

Un bien joli diplôme datant de l’Empire (le Second de Napoléon III). Il s’agit d’un congé de Libération, c’est-à-dire le certificat donné au soldat au moment où il quitte son régiment après son temps de service.

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Ainsi André Patricot, né le 21 février 1827, quitta le 6ème Régiment d’Artillerie où il officiait en tant que trompette le 31 décembre 1857. Il allait rejoindre sa ferme de Amblagnieu (maintenant Porcieu-Amblagnieu) dans le canton de Crémieu pour reprendre sa vie civile.

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