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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Joseph Augustin PELIN.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-dix-septième nom de la liste: Joseph Augustin PELIN.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Encore un Caderoussien dont le destin s’écrit dans l’Histoire de France… la bataille de la Somme. Le secteur de la Somme à la mer du Nord était tenu par les Britanniques, les Anglais pour faire court mais aussi les Canadiens, les Australiens, les Néo-Zélandais, les fameux ANZAC qui s’affranchirent de la tutelle britannique et bâtirent leurs Nations dans les tranchées de Gallipoli et du Nord de la France.

Une attaque alliée sur la Somme avait germé dans l’esprit de Joffre fin 1915 mais le commencement de l’offensive allemande à Verdun le 21 février 1916 l’avait envoyée aux oubliettes. Dès qu’il le put, le Généralissime la ressortit de ses cartons avec comme excuse de créer une diversion pour soulager Verdun. Avec un espoir secret, celui d’ouvrir la brèche de la percée décisive et d’en être l’inventeur. Comme les Français étaient épuisés par la résistance fournie dans la Meuse, cette attaque fut confiée aux Britanniques. Le 1er juillet 1916 au matin était lancée l’attaque générale sur les positions allemandes que les préparations d’artillerie n’avaient pas trop ébranlées. Ce fut un terrible carnage dans les rangs des Britanniques qui connurent la pire journée de leur histoire militaire. On évalue à 30 000 le nombre de Tommies qui tombèrent sur le sol de la Somme dans les six premières minutes de l’attaque, morts, blessés ou disparus. A la fin de cette journée, 58 000 Britanniques étaient hors de combat dont 19 240 tués.

Et Augustin Pelin dans tout cela ? Le secteur au sud du fleuve Somme avait été confié à des troupes françaises et entr’autre au 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale dans lequel servait le Caderoussien. Les Français connurent d’ailleurs dans cette bataille de la Somme qui dura jusqu’au mois de novembre 1916, des succès supérieurs à ceux des Britanniques en avançant d’une douzaine de kilomètres contre quelques dizaines d’hectomètres pour nos alliés. Mais pas de percée décisives et pas de triomphe pour Joffre. Joseph Augustin Pelin fut tué au second jour de l’attaque, le 2 juillet 1916 dans la commune de Herbécourt, un village situé à quelques kilomètres du fleuve.

Le Journal de Marche de l’unité n’ayant pas résisté à des campagnes de plus en plus violentes, on ne saura pas comment Augustin a perdu la vie mais on peut imaginer qu’une balle allemande l’abattit dans le no-man’s-land entre les tranchées ennemies.

Dans le village voisin d’Herbécourt, Frise, sur les berges de la Somme, on retrouve depuis les vues aériennes de Google Maps, les restes des tranchées et des boyaux de la Grande Guerre…

 

Le 2 juillet 1916, Joseph Augustin Pelin était âgé de 28 ans et 4 mois. Il était né le 1er mars 1888 à Caderousse de parents et grands-parents caderoussiens. Son père Marie Claude Véran Pelin avait uni son destin à celui d’Elisabeth Claudine Berbiguier, le 11 septembre 1878. Le couple s’était installé cours de l’Est, cours Aristide Briand de nos jours, dans une maison appartenant aux parents du novi. Ils y vivront pendant toute leur existence commune nous apprend les recensements successifs d’avant-Grande Guerre.

Par contre, Véran (son prénom usuel semble-t-il) va changer de travail assez souvent suivant ces mêmes listes nominatives. Dans sa jeunesse, il semble avoir appris auprès de son père Claude Pelin le métier de scieur de long. Peut-être était-il le renardier, l’ouvrier en dessous du tronc d’arbre, de son père, le chevrier, celui qui était sur l’échafaudage au-dessus du même tronc. Cette méthode millénaire de scier le bois est de nos jours objet de démonstrations dans des fêtes patrimoniales. Dans la suite logique de cette profession, en prenant de l’âge, Véran devient marchand de bois. Il y a de la place sur le cours pour stocker les madriers et les poutres, ou le bois de chauffage ! Quelques années après, nouveau changement d’orientation professionnelle, toujours dans le négoce, mais celui des vins. Enfin, en 1911, il est indiqué propriétaire cultivateur chez qui travaillent ces deux fils, Victor (Claude Victor) né en 1885 et Augustin.

Le couple a en effet eu trois enfants, une fille Julienne Antoinette née en 1879, décédée jeune en 1882 puis les deux garçons. Le 20 novembre 1912, Victor se mariait à Caderousse avec Marie Vaton. A cette date, Augustin faisait ses classes au 58ème R.I. d’Avignon ayant été réformé antérieurement pour des problèmes pulmonaires. Il semblerait qu’Augustin ait eu un accident dans sa jeunesse car l’armée a constaté la présence d’une cicatrice de brûlure au bas de son cou.

Après la guerre, Augustin a été inhumé à la Nécropole Nationale de Dompierre-Becquincourt, à quelques encablures de son lieu de décès.

Toutefois, les siens ont apposé un plaque en sa mémoire sur la tombe familiale au cimetière de Caderousse.

 

La fiche matricule de Joseph Augustin Pelin de Mémoire des Hommes.

Joseph Augustin Pelin, matricule 288 de la classe 1908, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Pelin est rare en Vaucluse. Si tout de même quelqu’un reconnaît en Joseph Augustin son ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Fernand Joseph Pellegrin.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 21 avril 1918

(JOUR 1358 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

On nous présente quelques hommes et on nous dit que leur attitude héroïque face aux Allemands a permis de minimiser l’avancée allemande sur la Somme et sur l’Oise, les fameuses offensives de printemps allemandes.

Le Miroir va vanter dans de nombreuses pages la collaboration franco-britannique pour repousser les Allemands, ce qui fut vrai à partir du 30 mars et la mise en place d’un commandement unique.

Les mitrailleurs français et anglais combattent ensemble et les brancardiers coopèrent également.

Sur le front, les Britanniques ont enterré la cuisine si bien que le ravitaillement peut continuer malgré les combats en surface.

Excellent pour le moral de hommes.

De l’artillerie pour repousser les divisions allemandes:

Française avec le nouveau canon de 155;

Britannique avec ces canons très efficaces.

En bas des prisonniers allemands se reposent avant de prendre le chemin de la captivité.

Le retour de la guerre en mouvement et par la même occasion de la cavalerie:

Des troupes françaises.

Et toujours ces scènes d’exode de populations sur les routes de la Somme et de l’Oise fuyant l’avancée allemande et les violents combats.

Les troupes américaines sont aussi sollicitées pour venir en aide aux britanniques et aux Français.

Ici les Sammies sont confrontés à la guerre des gaz.

Une double page pour expliquer les atermoiements des Japonais face à la situation en Russie, du côté de la Sibérie.

Interviendront-ils ou non ? Les Chambres délibèrent et hésitent. La foule attend le verdict et les hommes politiques hésitent à prendre une décision.

Autre sujet de questionnement des Occidentaux, la situation en Ukraine.

Une délégation française est allée rendre visite à la nouvelle république. Mais les conditions climatiques n’ont guère aidé les visiteurs.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Gabriel Marius PÉCOUL.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-quinzième nom de la liste: Gabriel Marius PÉCOUL.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Le petit dernier des Pécoul est aussi un grand gaillard d’un mètre soixante-quinze (c’était très grand à l’époque), quoique encore à cinq centimètres de son frère Fernand Gonzague avec son mètre quatre-vingt. Né le 09 juin 1895, il n’a pas vingt ans lors de la déclaration de guerre et toujours pas ce bel âge quand il est appelé sous les drapeaux par anticipation, comme toute la classe 1915, en décembre 1914.

Il se rend à Saint-Etienne le 17 décembre pour rejoindre le 38ème Régiment d’Infanterie. Quelques mois de formation aux armes puis direction Marseille pour s’embarquer pour le front d’Orient. Il y passera trois années, du 14 mai 1915 au 14 mai 1918. Il appartient alors au 176ème Régiment d’Infanterie.

Retour en France au printemps 1918 pour participer aux violents combats qui voient depuis le mois de mars, les troupes allemandes avancer dans le secteur britannique, dans la Somme et le Nord de la France. Elles avancent certes mais elles s’épuisent avec aucune réserve contrairement aux Alliés qui bénéficient de la montée en puissance des troupes américaines et de l’arrivée de nouvelles armes comme les chars.

A partir de juillet 1918, le mouvement s’inverse et les Alliés commencent à repousser les Allemands qui reculent certes mais qui s’accrochent et vont donner beaucoup de fil à retordre à leurs ennemis. Le front de la Somme se déplace vers l’est à la vitesse de quelques kilomètres et de quelques dizaines de morts par jour. La guerre de mouvement est beaucoup plus gourmande en vies humaines que la guerre des tranchées et les assaillants qui avancent ne connaissent aucun répit avec des mitrailleuses ennemis camouflées aux endroits les plus inattendus qui sèment la mort à tout moment.

La prise de Languevoisin par exemple par le 112ème Régiment d’Infanterie auquel appartient Gabriel depuis un peu plus d’un mois. Pour arracher ce village situé à trente kilomètres à l’ouest de Saint-Quentin, on s’attendait à une bataille sanglante mais qui n’eut pas lieu. Après cette avancée, c’est l’artillerie allemande qui lâche des bombes sur la cité en tuant quelques fantassins à découvert. Parmi eux, Gabriel Marius qui va connaître le même sort que ses frères Fernand et Louis. On est alors le 28 août 1918 et Gabriel est seulement âgé de 23 ans et 3 mois.

Le bilan du 28 août 1918 pour 112ème Régiment d’Infanterie… pas de grande bataille mais une guerre de d’accrochages qui fera tout de même 85 hommes tués, blessés, intoxiqués ou malades… nous sommes au tout début de l’épidémie de grippe espagnole. 

 

La fiche matricule de Gabriel Marius Pécoul de Mémoire des Hommes.

Gabriel Marius Pécoul, matricule 871 de la classe 1915, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Pécoul est encore bien présent sur Caderousse et Orange. Si quelqu’un reconnaît en Gabriel Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Léon Pecoul.

Quelques mots sur le parcours de Joseph Pierre, le quatrième frère qui lui vivra jusqu’en 1973. Né en 1884, il sera appelé en octobre 1905 au 58ème RI à Arles où il ne restera qu’un an. Rappelé à la déclaration de guerre, il sera blessé à deux reprises: tout d’abord soldat au 58ème RI à Souilly, au sud-ouest de Verdun, le 09 septembre 1914 puis avec le 297ème RI lors de l’attaque du Chemin des Dames, le 25 juin 1917, à l’épine de Chevrigny, lors de cet épisode qu’on a appelé « la bataille des observatoires ». Mais ses blessures ne furent pas mortelles.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 15 avril 1918

(JOUR 1352 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur la une intérieure de J’ai vu, un dessin pour nous expliquer la déconfiture allemande dans son offensive de la Somme: un train dont les wagons à betteraves sont remplis de cadavres allemands. Un peu exagéré mais un dessin peut se le permettre même s’il est exact que les attaques du printemps des Allemands, les attaques de leur dernière chance furent très meurtrières.

La preuve de la certitude en la victoire de l’Etat-Major français, certitude renforcée par l’arrivée en masse des troupes américaines, on nous montre pour la première fois… une avancée allemande sur cette carte !

L’avance allemande a été limitée à quelques dizaines de kilomètres et les objectifs de l’Etat-Major allemand n’ont pas été atteint. A rapprocher de la carte du Miroir d’il y a quelques semaines:

Un recul de tout de même 50 kilomètres entre Saint-Quentin et Montdidier  par exemple ! La censure est-elle débordée ou prend-on enfin les lecteurs pour des adultes ?

Une page pour illustrer l’héroïsme des défenseurs anglais, du côté d’Arras où les Allemands ne passèrent pas.

Des troupes françaises intervinrent aussi sur le front de la Somme même si cela ne fut pas immédiat et si Foch renâcla à envoyer ses divisions de réserve.

En fait, c’est surtout avec de nouvelles troupes envoyées en hâte de leur île que les Britanniques purent contenir l’avancée allemande, puis en unifiant l’Etat-Major allié pour coordonner les ripostes.

On revient scientifiquement sur les bombardements récents sur Paris par des avions Gothas.

La trajectoire de la chute des bombes à partir du vol des avions à environ 4 000 mètres. Tout cela pour expliquer que la chute des bombes n’est pas linéaire mais sous forme d’ellipse.

Une vue et un schéma de ces torpilles aériennes qui font 2 mètre 70 de long. On est loin des bombardements avec des stylets en acier du début de la guerre, même si les avions ne doivent pas pouvoir transporter énormément de torpilles de cette taille.

On revient aussi sur les attaques sur Paris du canon géant dans la forêt de Saint-Gobain, à 120 kilomètres de la capitale.

Les scientifiques militaires émettent même l’hypothèse qu’il s’agit d’obus double, un obus de 230 avec comme tête un obus de 210. Mais cette proposition a été démentie par les faits.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 14 avril 1918

(JOUR 1351 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une de cette semaine, un capitaine US reçoit une décoration de la part d’un général de division, tout cela avant l’entrée en ligne des troupes US sur la Somme.

L’industrie de guerre américaine construit des transports et des navires de guerre. Dans les Îles Britanniques, les usines de luxe ont changé leur production:

On y construit des armes et des chars d’assaut.

La bataille de la Somme: suite.

Une contre-attaque britannique et une photo prise au moment où les hommes s’élancent et sortent de la tranchée.

Des civils fuyant devant les troupes allemandes qui avancent, pas autant qu’espéré par leur état-major mais très sensiblement tout de même, on le verra dans une prochaine revue.

Des cadavres allemands nombreux… car l’attaque de la Somme et les suivantes furent très meurtrières pour l’armée allemande.

La reprise de la guerre de mouvement. Le moindre talus va servir d’abri. Les troupes à cheval sont de retour.

Ailleurs sur le front français, une messe en plein air.

Peut-être dans les forêts vosgiennes ?

On l’avait vu dans le dernier J’ai vu présenté, le 1er avril dernier, Clémenceau avait visité les aviateurs pour les encourager face aux nouveaux Gothas allemands. En double page centrale, un nouveau as de la guerre, Charles Nungesser en discussion avec le Président du Conseil.

Les avions ont considérablement évolué depuis 1914. Dans ce domaine, la guerre a fait gagner 10 ans en 4 ans à ce moyen de transport.

Petit détour par la Mésopotamie, le Tigre et l’Euphrate où les Anglais sont en train de chasser les Turcs.

En haut la construction d’une voie de chemin de fer près d’Alep… les journalistes du Miroir n’avaient pas Google Maps pour situer Alep (!), en dessous les remparts de Hit beaucoup plus proches de l’Euphrate.

Une vue du jardin d’Eden quand la guerre s’est éloignée.

Autre moment de détente pour ces sous-mariniers allemands prenant un moment de détente en mer Adriatique.

En haut, une vue en été et à droite une vue en hiver où l’eau a gelé sur les tables. En bas, un rare moment de détente pour des hommes confinés la plupart du temps dans des espaces restreints.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 07 avril 1918

(JOUR 1344 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une du Miroir, Pétain et Foch en route pour leur légende personnelle, surtout !

De nombreuses photos et documents sur l’attaque allemande du 23 mars sur la Somme. Une fois n’est pas coutume, on propose même aux lecteurs une carte des lieux sur laquelle est tracée la ligne de front au début. La lecture de la presse quotidienne doit permettre de voir l’évolution de la situation.

Paysages bouleversés sur le secteur britannique de la Somme. Les Allemands ont ramené 50 divisions du front de l’est. Voyage ultra-rapide en trains et début de l’attaque de printemps face aux Britanniques dans le secteur le plus faible. Ce doit être la percée finale du Reich avant que les Américains soient totalement opérationnels.

Tranchées bouleversées après les préparations d’artillerie et blessés attendant le tri auprès de camions détruits.

L’avancée allemande jette à nouveau des civils sur les routes !

Le chassé-croisé des camions ramenant les blessés du front et les autobus londoniens transportant des troupes fraîches. Le tout au milieu d’un paysage bouleversé et bric-à-brac considérable de matériels divers.

Au Chemin des Dames, un coup de main français pour prendre des prisonniers. Deviner ce que va faire l’adversaire est important par ces temps de grandes offensives du printemps.

Les chars passent directement de l’usine au front…

…emmenés qu’ils sont par des tains spéciaux.

En Russie, la Révolution Bolchévique a bouleversé l’ordre des choses.

Ainsi des officiers, généraux et haut-fonctionnaires se retrouvent à balayer les rues ou vendre des journaux. C’est un peu, faut-il le rappeler, le propre de toute révolution.

A l’autre bout de l’immense Sibérie, les Chinois installés sur la ligne du Transsibérien voient arriver des troupes japonaises attirées là par la chute de l’empire des Tsars.

Leurs cohabitations seront délicates.

Un dessin pour terminer et expliquer aux lecteurs parisiens  les raisons des bombardements sur Paris par de grosses pièces d’artillerie allemandes.

Des tirs qui viennent de plus de 120 kilomètres. On appellera ceci, plus tard, la Bertha, la Grosse Bertha !

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 5 août 1917

(JOUR 1099 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Pétain reçoit une décoration des mains de George V, le roi d’Angleterre. Commandeur de l’Ordre du Bain !

Au pays de Lawrence d’Arabie.

Les Bédouins vainqueurs des Turcs par l’entremise de sir Lawrence exhibent un drapeau pris à leurs adversaires.

En Belgique occupée, on se bat autour de Nieuport.

La si belle station de villégiature de la mer du Nord n’est que ruines et destructions.

Près de Saint-Dié dans les Vosges, on nous raconte en 6 vues en double page centrale, la fin d’un avion allemand abattu par la défense anti-aérienne.

Tellement rare que s’en est un exploit.

En Grèce, on déporte des Grecs soutenant le camp allemand.

Pas fameux au regard des Droits de l’Homme !

Pour terminer, un gigantesque entonnoir de mine.

La vue a été prise à Beuvraignes dans la Somme. Les destructions sont irréparables !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 13 mai 1917

(JOUR 1015 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La Révolution russe reçoit toujours un accueil clément et bienveillant dans la presse français. Pour l’heure, les Révolutionnaires ne sont pas d’affreux Bolcheviks et ils continuent d’être nos Alliés contre les Allemands. Après la Révolution d’Octobre, ce sera beaucoup moins cordial.
Pour l’heure, on voit le gardien du Palais de Tsarkoie-Selo dans lequel est retenue prisonnière la famille impériale de Russie fièrement montrer un drapeau qu’on présume être rouge recouvrant les insignes tsaristes.

 D’autres vues de cette révolution russe:

Des policiers de l’ancien régime tsariste sont arrêtés et enfermés dans des prisons semble-t-il assez confortables.

Plus violente la destruction par le feu du bâtiment abritant la cour d’assises à Petrograd et un régiment russe prêtant serment au nouveau régime, la République démocratique comme il est écrit sur le drapeau rouge.

Restons en Orient et le front du même nom, à Salonique.

Des prisonniers allemands et bulgares sont transformés en bête de somme par les Alliés. Dans ce cas, le Miroir est moins indigné que quand il s’agit de parler de la condition des prisonniers français en Allemagne.

Plus loin vers l’Est, en Extrême-Orient, la Chine vient  de mettre sous tutelle les biens allemands.

Le Miroir consacre une double page centrale à cet événement qui s’est tout de même passé le 16 mars dernier (il y a 2 mois) et qui ne va guère nuire aux intérêts du Reich.

Revenons plus près de chez nous, sur le front oriental français.
Les Allemands n’ont pas lésiné avec le bois pour blinder une position à Ville, à 6 kilomètres de Noyon:

La guerre des mines et cet énorme cratère de mine, à Fontaines-lès-Cappy, dans la Somme.

On ne le remarque plus sur Google Maps en 2017 au contraire du Lochnagar Crater de La Boisselle.

Après la bataille de Champagne….

des montagnes de douilles d’obus tirés par le camp français.

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107 POILUS de CADEROUSSE, 107 DESTINS… BOUCHET Augustin

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre… et 16 oubliés: 122 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quinzième nom de la liste: Bouchet Augustin Joseph.

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Première face du Monument

Commençons par la fin de l’histoire. Pour ceux qui ont parcouru les 14 premières biographies, il vous semblera avoir déjà lu la même chose, avoir déjà vu cette carte.

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Il s’agit de la carte du front où est indiquée la commune de Barleux, dans la Somme. C’est pour conquérir ce coin de campagne picarde que Julien Aubert laissa sa vie le 04 septembre 1916 en même temps que plusieurs centaines de fantassins du 97ème Régiment d’Infanterie de Chambéry.

Mais moins de deux mois auparavant, la mort faucha un autre jeune de Caderousse, Augustin Bouchet, dans une même attaque contre les mêmes positions allemandes de Barleux avec les mêmes conséquences humaines mais sans remise en cause de la stratégie mise en place. Il s’agissait là du 34ème Régiment d’Infanterie Coloniale, une troupe africaine dans laquelle on reversait aussi de jeunes métropolitains pour combler les pertes occasionnées par les combats. C’est devant Barleux qu’Augustin Bouchet disparut le 20 juillet 1916. Il était âgé de 33 ans.

Dans l’Histoire du 34ème R.I.C. publié après-guerre, voici quelques lignes racontant l’assaut sur Barleux du 20 juillet 1916. C’est édifiant !

Le 20 juillet, à 7 heures, le Régiment attaque devant son front: objectif groupe Centre, l’ouvrage de Barleux.

La première vague sort dans un ordre parfait et à la faveur d’un léger brouillard parcourt rapidement le glacis large de 400 mètres en moyenne, séparant nos parallèles de départ des lignes allemandes, malgré le barrage qui prend une intensité inouïe puis l’ennemi déclenche un violent tir de mousqueterie et de …

…mitrailleuses quand notre vague arrive à 50 mètres de ses positions. A gauche, un peloton prend pied dans la tranchée ennemie et engage le combat à la grenade, de même au centre où la vague arrive à son objectif, malgré des pertes très dures, à droite, c’est à moitié décimée que la vague arrive à son but.

A 7h15, la plupart des éléments de la première vague sont dans la tranchée ennemie; la deuxième vague suit, mais ne peut arriver à la première ligne qu’elle renforce qu’en certains points…

des groupements de gauche et du centre. La progression est arrêtée partout, sauf au centre où nos unités tentent jusqu’à 10 heures de se rapprocher du village de Barleux et font 30 prisonniers.

A la gauche le groupe Nicol décimé, doit sous la masse de conte-attaques, revenir à 9H30 , occuper la parallèle de départ.

A la droite le groupe Hugon compte encore une centaine d’hommes et s’accroche au terrain.

Une nouvelle attaque est ordonnée pour 11 heures; seul le groupe de gauche reçoit l’ordre à temps et fait sortir un peloton décimé.
L’attaque est reprise à 13 heures; un bataillon du 44ème Colonial est mis à la disposition du Colonel Commandant le 34ème mais ce bataillon arrive trop tard pour participer à l’attaque.

A gauche les éléments restant de deux compagnies occupent la première ligne allemande qu’elles avaient dû évacuer à 9h30; mais elles ne peuvent s’y maintenir et une contre-attaque les force à rejoindre nos lignes.
Au centre, toute progression est impossible; et les unités sont trop faibles pour tenir la position, elles se replient sur la parallèle de départ: même situation où les compagnies…

… du 43ème n’arrivent qu’à 13h30 pour occuper la position et remplacer les éléments du bataillon Hugon qui ont dû aussi se reporter à la parallèle de départ. A 18 heures, le régiment occupe donc ses position du matin avec l’appui de deux bataillons du 44ème Colonial. Le colonel Veron, commandant le 44ème Colonial prend à 20 heures le Commandement du secteur.

La seule journée du 20 juillet coûte au 34ème Colonial et au 20ème bataillon Sénégalais : 14 officiers et 1 027 hommes tués, blessés ou disparus.

Tout ça pour ça serait-on tenté de dire s’il ne s’agissait pas des vies de plus d’un millier d’hommes parmi lesquels se trouvait Bouchet Augustin. Toujours la même histoire: après une préparation d’artillerie plus ou moins efficace, les hommes chargeaient, se faisaient hacher par la riposte ennemie, arrivaient quelquefois à prendre pied dans la tranchée adverse mais devaient la quitter devant la force des contrattaques et les survivants rentraient tant bien que mal à leur point de départ !

Augustin Bouchet était cultivateur et fils de cultivateur. Il était né le 02 juin 1883 à Caderousse d’un père Ferdinand Auguste Bouchet, d’Orange, né en 1859 et d’une mère caderoussienne, Marie-Françoise Marcellin née en 1861. Lors du recensement de 1906, la famille occupe une grange au quartier des Négades sur le territoire de Caderousse.

Trois filles sont nées après Augustin: Valentine, Joséphine et Baptistine. Mais pas d’Augustin à la ferme ! Normal . A cette date, il effectue sa période militaire depuis le 16 novembre 1904 en Avignon, au 58ème Régiment d’Infanterie comme nombre de Vauclusiens. La France n’a pas encore connu l’épisode de la Grande Révolte des vignerons du Midi et l’Armée, celui de la fraternisation du 17ème de Ligne de Béziers avec les manifestants et la mutinerie de cette unité composée de gars du coin. Après 1907, on envoya les conscrits plutôt loin de chez eux !

Augustin Bouchet, contrairement à nombre de ses amis caderoussiers effectua bien 3 ans sous les drapeaux, libéré qu’il fut le 27 juillet 1907. Il rentra alors chez ses parents qui, entre temps, avait franchi la ligne de démarcation entre Caderousse et Orange. Ainsi, au recensement de 1911, on retrouve (presque) toute la famille au  quartier Passadoire d’Orange.

Valentine a quitté le foyer, surement pour se marier. Quant à Joséphine, elle est devenue Julienne… en fait officiellement son premier prénom pour l’Etat-Civil !

Incorporé lors de la déclaration de guerre le 4 août 1914, Augustin rejoignit son unité en Avignon où il connut certainement le baptême du feu du côté de Lagarde, village lorrain qui fut fatal à un autre Augustin Aubert, on l’a évoqué précédemment.

Augustin rejoignit la Coloniale le 15 décembre 1914, le 4ème R.I.C. dans un premier temps puis le 34ème R.I.C. par la suite pour combler des pertes.

La fiche matricule de « Mémoire des Hommes ».

Augustin Joseph Bouchet, matricule 174 classe 1903, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bouchet étant toujours vivant en pays de Vaucluse, si un descendant indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède d’autres photos ou documents.

A suivre: Rémi Bouschet.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 22 avril 1917

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(JOUR 993 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une de ce numéro du Miroir du 22 avril 1917, « la Grand-mère de la Révolution russe », Mlle Breshko Breshkoffsky libérée d’un camp de prisonniers où elle a passé 40 ans. Nicolas II, admiré maintenant par tous les tenants des grandes familles royales était aussi un véritable tyran pour son peuple.

 C’est en double page centrale qu’on nous présente objectivement les évènements qui se sont passés en Russie au moins de mars 1917.

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Les soldats manifestent avec le drapeau rouge, les emblèmes tsaristes sont détruites et les archives de la police politique réduites en cendre. La Révolution est en marche… Mais les Russes sont toujours nos alliés et il faut préserver le nouveau pouvoir. Dans quelque temps, le Miroir ne sera pas autant objectif !

Les Allemands se retirent sur la ligne Hindenburg pour resserrer leurs défenses. Dans ce lac, les hommes font le nettoyage de printemps en enlevant les déchets abandonnés par l’armée allemande.

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Sur la photo du bas de la page ci-dessus, reconstruction d’une route vers Ham.

Ham, injustement frappé par les troupes se repliant qui, sans raison, ont détruit le château, trésor patrimonial. Tout comme à Coucy, ci-dessous.

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La Guerre Photographiée de cette semaine en avait parlé, voici d’autres vues, sur le terrain ce coup-ci, de cette forteresse datant du XIIIème siècle. Des crimes contre le patrimoine architectural français.

En partant, les troupes emmènent les rails de chemin de fer des voies ferrées.

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En manque d’acier, c’est une aubaine que ces rails… qu’il faut remettre en place bien entendu, pour leur compte… et leurs trains.
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Des forts ont été repris sans combattre:

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En haut, celui de Liez (30km au nord-ouest de Laon) totalement rasé.Aujourd’hui, une forêt sur Google Maps !

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En dessous, celui de Vendeuil (proche du précédent). Même destin que le précédent sauf qu’une salle de réception a ouvert tout près du bois qui abrite les restes de cet ouvrage militaire.

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La guerre sur la mer:

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Explosion d’une mine que tractait ce bateau. Pas de dégâts puisque le geste est volontaire. Mais on comprend que les coques des bateaux soient durement endommagées quand elle touche ce genre d’explosif !

Les Etats-Unis se préparent à la guerre:

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Toutes les troupes sont mobilisées, sur terre comme dans les airs.

Pour terminer, une série de photos amusantes montrant un ours en Champagne.

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Il a été amenés, depuis sa lointaine Sibérie, par les Russes combattant en France. Qu’adviendra-t-il de lui quand les troupes se retireront ?

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