Avec l’actrice Lina Cavalieri à la Une, Le Miroir du
aborde sur 4 pages illustrées de photos le problème posé par les bagnes militaires depuis qu’ils ont été rapatriés d’Algérie en France métropolitaine:
Jadis existaient 4 unités disciplinaires en Afrique du Nord: à Gafsa en Tunisie, à Biskra près de Constantine, à Méchérian près d’Oran et à Aumale au sud d’Alger. La discipline y était dure et avait déjà été humanisée, l’article citant des pratiques anciennes comme celle du silo qui consistait à faire creuser un trou dans le sable sous le soleil de plomb pour y faire descendre l’homme puni ou la crapaudine, barre de fer où le disciplinaire avait les pieds et les mains attachées.
Ces unités étaient destinées, nous dit-on, aux alcooliques dangereux et aux anti-militaristes. Leurs chances d’évasion étaient quasi-nulles puisqu’ils étaient dans des régions hostiles géographiquement parlant et l’administration militaire pénitentiaire récompensait les Arabes s’ils capturaient et ramenaient des évadés.
Donc, il fut décidé d’humaniser ces bagnes qui changèrent de nom et furent ramenés sur le continent. Ainsi, on installa des « Sections spéciales » à…
OUESSANT
puis à l’île d’OLERON dans une citadelle
à ENTREVAUX près de Nice dans un fort Vauban
à SISTERON dans la citadelle là-aussi et 3 unités en CORSE (CORTE, CALVI ET SAINT-FLORENT) dont la revue n’a pas fourni de photos.
Le problème de ce retour au pays, c’est que les riverains des Sections Spéciales ne sont pas du tout contents de leurs nouveaux voisins… et comme de nos jours, ont pétitionné pour demander à ce que les nuisances cessent. Ceux d’Ouessant ont eu rapidement satisfaction puisque cette unité fut déplacée à Oléron. Devant ces récriminations, l’administration militaire mandata le général Guillaumat pour inspecter les bagnes et ses conclusions, nous dit l’article, ont « révélé des faits d’un ordre tel que la religion des bureaux de la rue Saint-Dominique est définitivement éclairée ».
D’où la question posée par le journal, les « Biribi » vont-ils retourner en Algérie ?
En Algérie où existaient encore à l’époque des unités spéciales pour les soldats d’Afrique seulement dont Le Miroir nous montre quelques vues des chantiers:
dans les fouilles romaines de TIMGAD à 37km de Batna
dans des carrières de COLOMB-BÉCHAR, au fin fond du Sahara
ou autour de la citadelle d’AUMALE pour défrichements.
Les pelotons d’exécution se chargeront des rebelles quelques mois plus tard. Des unités qui continueront d’exister jusqu’à la guerre d’Algérie pour les militaires favorables à l’Indépendance.











