Après 3 ans d’absence, le Tour revient au Ventoux le 19 juillet 1955, difficulté principale d’une route menant le peloton de Marseille à Avignon. Comme en 1952, il s’agit d’un Tour SAM les Alpes puis les Pyrénées.
Pas de mistral cette année-là, juste la chaleur de juillet et pour bien des coureurs, la « chasse à la canette » pour lutter contre la soif.
Pour les plus forts, bien entendu, c’est la course tout simplement qui les intéresse et au premier rang de tous, Louison Bobet, le double vainqueur des Tours 1953 et 1954 et qui s’apprête à inscrire une troisième fois son nom au palmarès de la Grande Boucle, comme on le voit sur les couvertures des numéros souvenirs parus en août 1955.
Le 19 juillet au matin, Bobet n’est pas encore en jaune mais est placé en embuscade à 11 minutes de son co-équipier Antonin Rolland, dominant d’une poignée de seconde son plus dangereux rival, le Luxembourgeois Charly Gaul, un grimpeur redoutable. C’est dire si ce Ventoux est important pour le Breton dans l’optique de la conquête de ce maillot jaune.
Comme on peut le lire sur le titre, les premiers attaquants du jour se nomment…
Kubler, Scodeller, Géminiani… Un Kubler déchaîné en début d’ascension auquel Géminani soufflera de se calmer car le Ventoux n’est pas un col comme les autres. La réponse du champion suisse sera cinglante: Kubler, aussi champion pas comme les autres ! Le résultat sera implacable quelques kilomètres plus haut et les images se passent de commentaires:
Un défaillance monumentale !
Un tableau paru dans Le Miroir des Sports montre bien la progression irrésistible de Bobet vers le sommet et la victoire d’étape:
petite inversion des titres des 2 colonnes de gauche.
Un Bobet à l’attaque
Un Bobet Lunaire
dans le dernier virage sous l’Observatoire
une petite frayeur sur le plat après la descente avec une crevaison
mais un Bobet victorieux sur les Allées de l’Oulle
et extrêmement fatigué !
Pas encore en jaune mais qui a fait un rapproché au général de plus de 7 minutes (plus que 4′ 53″ de retard sur Antonin Rolland) et qui a repoussé Gaul à plus de 7′ derrière lui !
Mais l’autre grand évènement médiatique de cette montée, c’est la défaillance de Jean Malléjac qui, 12 ans avant Tom Simpson, faillit bien laisser la vie sur les pentes du Géant de Provence. Des images impressionnantes…
et un mot dans tous les commentaires journalistiques: doping ! Avec le recul, ce doping s’appelle amphétamines à gogo !
Mieux vaut terminer cette narration par un sourire de Pellos
ou par l’impressionnante couverture médiatique du Tour dans le Dauphiné Libéré à l’époque:
Pas moins de 2 pages complètes !

























