Archives mensuelles : Mai 2017

Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE MIROIR DES SPORTS du 11 mai 1937

A la une de ce Miroir des Sports du 11 mai 1937, un action particulièrement mouvementée devant le but strasbourgeois en finale de la Coupe de France au stade de Colombes. Sochaux a remporté le trophée majeur pour le football hexagonal en 1937 en battant Strasbourg 2-1.

Le titre de la page intérieure relatant cette finale Sochaux-Strasbourg.

Un instantané particulièrement bien réussi pris au moment où l’ailier sochalien Lauri, sur passe de Williams, vient de tromper le gardien strasbourgeois Schwartz pour une égalisation à 1 partout. Tout allait mieux pour les Doubistes qui bientôt ajouteront un autre but, celui de la victoire.

Des Sochaliens particulièrement heureux d’inscrire pour la première fois leur nom au palmarès de la Coupe de France.

Une finale fort moyenne aux dires de Gabriel Hanot, envoyé spécial du Miroir des Sports à Colombes, le dimanche 09 mai 1937.

Le Championnat de France ne faisait pas relâche ce même dimanche et se déroulait la 29ème journée et avant-dernière journée.

Les résultats sans les matches qu’auraient dû jouer les finalistes de la Coupe et leurs adversaires dont l’O.M.:

Le classement avant la 30ème journée et quelques matches en retard:

On comprend bien que Marseille est à un seul petit point du titre, à condition que ses adversaires fassent le plein de points. C’est presque joué !

Un peu d’aviation avec le point sur l’évolution des records pour des raids de longue distance:

Australie-Angleterre soit 15 900 km en un peu plus de 6 jours.

Dans l’autre sens, de par les vents portants, le record est sous la barre des 6 jours.

Le Cap-Angleterre soit 11 300 km en 4 jours et 20 minutes.

Seulement 3 jours et 6 heures dans l’autre sens.

Pour terminer, le Miroir des Sports se félicite du remplissage exceptionnel des stades à l’occasion des finales du rugby et du football disputées à une semaine de distance.
Il y avait foule à Long-Jumeaux à Toulouse pour voir Vienne soulever le Bouclier de Brennus, le 2 mai:

Colombes était tout autant plein à ras bord pour voir la victoire en Coupe e Sochaux le 9 mai:

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 10 mai 1917

(JOUR 1012 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

En première de couverture, la photo du Premier Ministre d’Espagne, le Comte de Romanonès favorable à une entrée en guerre de son pays au côté de l’Entente. On parle même d’humiliante neutralité espagnole.

L’humidité partout, d’où cette vue d’un soldat belge montant la garde bien au sec, les pieds sur un parquet.

On est au printemps mais avec le retard de parution des articles et photos, ce n’est pas étonnant d’avoir des images hivernales. Ainsi, en double page centrale, c’est l’hiver en Alsace !

Beaucoup de neige, des chasseurs alpins et autres soldats congelés.

Même chose avec cette vue des Alpes italiennes…

….où les Alpini luttent contre les Autrichiens.

 Encore de la neige pour ces hommes enterrant des fils téléphoniques.

Arras en ruines comme on peut le voir sur ces vues des destructions dans la préfecture du Pas-de-Calais.

La guerre des mines quelque part sur le front…

Les sapeurs au travail où à l’écoute des travaux adverses.

Les prisonniers allemands quelque part en France…

La corvée de pluche des patates pour ces hommes pour qui la guerre est finie !

Pour terminer, une vue originale d’une ancienne voiture transformé en bureau par des Poilus.

Le premier mobilhome de l’Histoire !

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107 POILUS de CADEROUSSE, 107 DESTINS… BOUCHET Augustin

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre… et 16 oubliés: 122 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quinzième nom de la liste: Bouchet Augustin Joseph.

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Première face du Monument

Commençons par la fin de l’histoire. Pour ceux qui ont parcouru les 14 premières biographies, il vous semblera avoir déjà lu la même chose, avoir déjà vu cette carte.

carte-front-francais-vers-1915

Il s’agit de la carte du front où est indiquée la commune de Barleux, dans la Somme. C’est pour conquérir ce coin de campagne picarde que Julien Aubert laissa sa vie le 04 septembre 1916 en même temps que plusieurs centaines de fantassins du 97ème Régiment d’Infanterie de Chambéry.

Mais moins de deux mois auparavant, la mort faucha un autre jeune de Caderousse, Augustin Bouchet, dans une même attaque contre les mêmes positions allemandes de Barleux avec les mêmes conséquences humaines mais sans remise en cause de la stratégie mise en place. Il s’agissait là du 34ème Régiment d’Infanterie Coloniale, une troupe africaine dans laquelle on reversait aussi de jeunes métropolitains pour combler les pertes occasionnées par les combats. C’est devant Barleux qu’Augustin Bouchet disparut le 20 juillet 1916. Il était âgé de 33 ans.

Dans l’Histoire du 34ème R.I.C. publié après-guerre, voici quelques lignes racontant l’assaut sur Barleux du 20 juillet 1916. C’est édifiant !

Le 20 juillet, à 7 heures, le Régiment attaque devant son front: objectif groupe Centre, l’ouvrage de Barleux.

La première vague sort dans un ordre parfait et à la faveur d’un léger brouillard parcourt rapidement le glacis large de 400 mètres en moyenne, séparant nos parallèles de départ des lignes allemandes, malgré le barrage qui prend une intensité inouïe puis l’ennemi déclenche un violent tir de mousqueterie et de …

…mitrailleuses quand notre vague arrive à 50 mètres de ses positions. A gauche, un peloton prend pied dans la tranchée ennemie et engage le combat à la grenade, de même au centre où la vague arrive à son objectif, malgré des pertes très dures, à droite, c’est à moitié décimée que la vague arrive à son but.

A 7h15, la plupart des éléments de la première vague sont dans la tranchée ennemie; la deuxième vague suit, mais ne peut arriver à la première ligne qu’elle renforce qu’en certains points…

des groupements de gauche et du centre. La progression est arrêtée partout, sauf au centre où nos unités tentent jusqu’à 10 heures de se rapprocher du village de Barleux et font 30 prisonniers.

A la gauche le groupe Nicol décimé, doit sous la masse de conte-attaques, revenir à 9H30 , occuper la parallèle de départ.

A la droite le groupe Hugon compte encore une centaine d’hommes et s’accroche au terrain.

Une nouvelle attaque est ordonnée pour 11 heures; seul le groupe de gauche reçoit l’ordre à temps et fait sortir un peloton décimé.
L’attaque est reprise à 13 heures; un bataillon du 44ème Colonial est mis à la disposition du Colonel Commandant le 34ème mais ce bataillon arrive trop tard pour participer à l’attaque.

A gauche les éléments restant de deux compagnies occupent la première ligne allemande qu’elles avaient dû évacuer à 9h30; mais elles ne peuvent s’y maintenir et une contre-attaque les force à rejoindre nos lignes.
Au centre, toute progression est impossible; et les unités sont trop faibles pour tenir la position, elles se replient sur la parallèle de départ: même situation où les compagnies…

… du 43ème n’arrivent qu’à 13h30 pour occuper la position et remplacer les éléments du bataillon Hugon qui ont dû aussi se reporter à la parallèle de départ. A 18 heures, le régiment occupe donc ses position du matin avec l’appui de deux bataillons du 44ème Colonial. Le colonel Veron, commandant le 44ème Colonial prend à 20 heures le Commandement du secteur.

La seule journée du 20 juillet coûte au 34ème Colonial et au 20ème bataillon Sénégalais : 14 officiers et 1 027 hommes tués, blessés ou disparus.

Tout ça pour ça serait-on tenté de dire s’il ne s’agissait pas des vies de plus d’un millier d’hommes parmi lesquels se trouvait Bouchet Augustin. Toujours la même histoire: après une préparation d’artillerie plus ou moins efficace, les hommes chargeaient, se faisaient hacher par la riposte ennemie, arrivaient quelquefois à prendre pied dans la tranchée adverse mais devaient la quitter devant la force des contrattaques et les survivants rentraient tant bien que mal à leur point de départ !

Augustin Bouchet était cultivateur et fils de cultivateur. Il était né le 02 juin 1883 à Caderousse d’un père Ferdinand Auguste Bouchet, d’Orange, né en 1859 et d’une mère caderoussienne, Marie-Françoise Marcellin née en 1861. Lors du recensement de 1906, la famille occupe une grange au quartier des Négades sur le territoire de Caderousse.

Trois filles sont nées après Augustin: Valentine, Joséphine et Baptistine. Mais pas d’Augustin à la ferme ! Normal . A cette date, il effectue sa période militaire depuis le 16 novembre 1904 en Avignon, au 58ème Régiment d’Infanterie comme nombre de Vauclusiens. La France n’a pas encore connu l’épisode de la Grande Révolte des vignerons du Midi et l’Armée, celui de la fraternisation du 17ème de Ligne de Béziers avec les manifestants et la mutinerie de cette unité composée de gars du coin. Après 1907, on envoya les conscrits plutôt loin de chez eux !

Augustin Bouchet, contrairement à nombre de ses amis caderoussiers effectua bien 3 ans sous les drapeaux, libéré qu’il fut le 27 juillet 1907. Il rentra alors chez ses parents qui, entre temps, avait franchi la ligne de démarcation entre Caderousse et Orange. Ainsi, au recensement de 1911, on retrouve (presque) toute la famille au  quartier Passadoire d’Orange.

Valentine a quitté le foyer, surement pour se marier. Quant à Joséphine, elle est devenue Julienne… en fait officiellement son premier prénom pour l’Etat-Civil !

Incorporé lors de la déclaration de guerre le 4 août 1914, Augustin rejoignit son unité en Avignon où il connut certainement le baptême du feu du côté de Lagarde, village lorrain qui fut fatal à un autre Augustin Aubert, on l’a évoqué précédemment.

Augustin rejoignit la Coloniale le 15 décembre 1914, le 4ème R.I.C. dans un premier temps puis le 34ème R.I.C. par la suite pour combler des pertes.

La fiche matricule de « Mémoire des Hommes ».

Augustin Joseph Bouchet, matricule 174 classe 1903, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bouchet étant toujours vivant en pays de Vaucluse, si un descendant indirect reconnaît son ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède d’autres photos ou documents.

A suivre: Rémi Bouschet.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 9/25 GLUN

Le bac de Glun est également un très ancien point de passage entre Drôme et Rhône, entre Empire et Royaume puisqu’il est attesté officiellement en 1151 par un droit de percevoir les droits de passage accordé à un seigneur local . Il devient un bac à traille au milieu du XVIème siècle, certainement même auparavant. Mais on sait en lisant la thèse d’Henri Cogoluènhe sur les bacs du Rhône que l’armée de Louis XIII construisit un pont de bateaux parallèle à ce bac à traille pour traverser le Rhône, en 1642. Ce passage temporaire officia quelques semaines.

Sur le cadastre napoléonien, la traille est bien mentionnée entre Glun (Ardèche) et La Roche de Glun (Drôme).

Sur ce document extrait du cadastre napoléonien, on le constate mais il faut penser à obliger son esprit à comprendre que, contrairement à notre habitude de lecture de cartes, le nord est plutôt vers en bas et le Rhône « coule » vers le haut !

Ainsi tournée la carte est plus conforme à ce que l’on connaît.

Rapporté sur une carte actuelle, on peut situer le bac en cet endroit.

A noter la présence d’une rue de la traille à La Roche de Glun et une rue du quai à Glun. Mais aucun vertige de ce bac à traille ne demeure visible.

Cette carte postale ancienne prouve toutefois que la traille existait encore au début du XXème siècle.

Elle doit avoir disparu vers 1950 quand l’automobile a permis de faire rapidement un détour vers les ponts voisins. L’aménagement du Rhône par la CNR en cet endroit a été inauguré en 1968. Il s’agit de la chute de Bourg-les-Valence.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 8/25 CHAMPAGNE

Le bac de Champagne, c’est avant tout la plus belle pile de traille de la vallée.

Plantée fièrement au bord du fleuve, ici non canalisé, au milieu d’un espace aménagé pour recevoir des visiteurs, cette pile est maintenant classée Monument Historique depuis le 23 mai 2006. Suivant Henri Cogoluènhe auteur d’une thèse sur les bacs du Rhône, elle daterait de la fin du XIVème siècle, début du XVème siècle… soit vers l’année 1400. Elle en a vu passer des voyageurs mais aussi de l’eau dans le Rhône et ses crues.

Champagne, en Ardèche, était un point important pour le passage des voyageurs  et des marchandises entre Empire et Royaume. En effet, la commune était située au croisement du Rhône avec la voie de communication allant de Grenoble au Puy-enVelay, départ du chemin de Compostelle.

On voit l’emplacement de ce bac, à l’extrémité d’une route menant spécialement au port et au bac. Sur la rive gauche, on est à la limite des communes de Saint-Rambert-d’Albon et Andancette et les chemins parlent du « Port de Champagne ». La pile de cette rive a été mise à terre par un vapeur ayant accroché la traille au XIXème siècle.

Henri Cogoluènhe nous atteste qu’un passage sur le Rhône existait au XIIème siècle en ce lieu, un bac de manière certaine en 1329 et donc une traille dès le moment où cette technique fut inventée.

Sur la pile de Champagne ont été gravés les repères des crues historiques:

Celles de 1856 et 1840 sur une même et seule plaque, celles du 27 février 1957 et du 21 janvier 1955 plus importantes dans le nord de la vallée que dans le sud.

Autre vue de la remarquable pile de traille de Champagne avec les restes de l’escalier menant au sommet. Il fallait des passeurs acrobates même si certainement une corde existait.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 06 mai 1917

(JOUR 1008 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

En couverture, l’as de l’aviation Guynemer en discussion avec un adversaire qu’il vient de forcer à atterrir derrière les lignes françaises. En chevalier du ciel, les Anciens adversaires s’entretiennent courtoisement avant que l’Allemand ne parte en captivité.

Deux vues intéressantes de tranchées occupées par les troupes canadiennes.

Plat pays du nord de la France, nuages de fumée des combats s’estompant, terrain dévasté….

…mais hommes se promenant à découvert a mépris du danger. Un moment de trêve pour enlever des morts… ou scène d’entraînement loin du front ?

D’autres tranchées, françaises, où se déroule une prise d’arme.

On y décore des hommes qui se sont distingués pour faits de guerre. En contrebas de la tranchée, d’autres héros qui ne recevront que des récompenses posthumes !

 Autres cimetières:

Une tombe ouverte par les Barbares…. bien entendu ! Ici près de Péronne.

Des Barbares qui ne se gênent pas de prendre des statues d’église pour décorer les tombes de leurs amis tombés au front, nous dit l’article. Un peu surréaliste ! Là à Courcy.

La Révolution russe pour commencer, la Révolution bourgeoise de février bien entendu.

En haut, des victimes de la Révolution à Petrograd. En bas, des miliciens révolutionnaires, des étudiants qui remplacent la Police.

Une page d’affiches de propagande pour la Révolution russe.

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106 + 1 POILUS de CADEROUSSE, 106 + 1 destins… BONNEFOI Jules

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018….

…sauf que pas moins de 16 hommes nés à Caderousse et morts pendant la Grande Guerre ont été simplement oubliés sur le Monument aux Morts ! Pourquoi donc ? Quand celui-ci fut érigé en 1937, internet ne facilitait pas les recherches comme de nos jours. Jules Edouard Bonnefoi est donc le premier Poilu oublié dont nous allons évoquer le destin. Certes, on aurait dû évoquer les parcours de Charles Aubert, Clovis Aubert, Félix Beaumet et autre Marcel Bérard plus tôt mais les Archives du Gard n’ayant pas pris le virage du numérique et celles de Haute-Garonne étant si difficiles d’utilisation que… nous parlerons  d’eux plus tard !

On peut même se demander pourquoi Jules a été oublié. Il semble que les Bonnefoi n’aient pas quitté le village. En tout cas, Jules Edouard Bonnefoi, né le 04 mai 1896 à Caderousse est bien présent à Caderousse lors du recensement de 1911. Agé de 15 ans, il est alors domestique chez la famille de Bénoni Doux, cultivateur dans le quartier de l’Espinet, Salarié ou Saint-Trophime, les agents recenseurs regroupant ces 3 lieux.

La famille Bonnefoi, elle, habitait intra-muros, rue de l’Hardy, au couchant dans le village. C’était le foyer de la belle-famille Robert de (Michel) Marius Bonnefoi, père du Poilu.

Comme on peut le lire ci-dessus sur le recensement de 1896, Marius était ouvrier dans une fabrique de balais et Augustine couturière. Jules n’est pas encore né et le couple n’a que 2 enfants: Fernande (3 ans) et Louis (2 ans).

En 1906, le père n’est plus là et la famille compte 5 enfants: Fernande, Louis (dont on a déjà parlé), Jules le futur Poilu, Juliette (née en 1898) et Odette (née en 1905).

La mère se remariera cette même année avec Grégoire Désiré Emile Jamet, le 11 octobre.

Jules Bonnefoi sera appelé en anticipation le 10 avril 1915. En effet après les pertes considérables en 1914, les hommes furent incorporés à l’âge de 19 ans au lieu de 20 ans. C’est au 2ème Régiment de Zouaves que Jules quitta ses vêtements civils. Pas en Algérie mais au dépôt de Sathonay, dans l’est de Lyon où ce régiment colonial tenait ses quartiers métropolitains.

Après un passage au 3ème Zouaves du 23 novembre 1915 au 25 juin 1916, Jules retrouva son unité d’origine pour connaître le baptême du feu… et ses premiers ennuis.

Il fut tout d’abord blessé à l’avant-bras droit et on dut lui poser un séton. C’est manifestement lors d’une contrattaque du 2ème Zouaves dans les ruines du village disparu de Fleury-devant-Douaumont, lors des combats de Verdun que Jules prit cette blessure, le 16 juillet 1916.

Second problème, quelques mois plus tard, à peu près au même endroit. Le 19 décembre 1916, Jules dut être évacué vers l’arrière pour cause de pieds gelés. Les conditions météorologiques étaient exécrables et le froid doublé d’une boue omniprésente faisait beaucoup souffrir les hommes. Et ce ne sont pas les modestes revenus de ses parents qui auraient pu lui fournir des brodequins plus adaptés !

Par la suite, fait du hasard, Jules se retrouva le 16 avril 1917 dans l’offensive du secteur de Sapigneul, au Godat, autre hameau disparu de Cormicy, le jour-même où disparaissait le Caderoussier Léopold Blachier dont on a récemment parlé. Par chance, Jules ne faisait pas partie des 690 hommes du 2ème Zouaves mis hors de combat ce 16 avril.

Il eut moins de chance lors de la reprise de la guerre de mouvement pendant l’été 1918. Les Allemands étaient alors considérablement affaiblis et sans ressources nouvelles alors que les Américains intervenaient en masse du côté de l’Entente et que les chars devenaient une arme redoutable en appui des fantassins. Mais la guerre de mouvement fait sortir les hommes des tranchées et les rend des cibles fragiles, comme en 1914. C’est du côté d’Amiens que Jules fut grièvement blessé le 08 août 1918.

Voici les déplacements du 2ème Zouaves à ce moment, suivant le livre rappelant la campagne de 14-18 du régiment…

et ce à quoi cela peut ressembler sur une carte actuelle proposée par Google.

Jules Bonnefoi fut donc touché au Bois Moreuil par une balle qui pénétra dans son abdomen. Terrible blessure ne laissant guère d’espoir de survie ! Il fut évacué sur l’Ambulance implantée dans la banlieue d’Amiens, à Dury (Somme). Il y décéda le lendemain, le 09 août 1918. Il avait seulement 22 ans.

« Zouave plein d’entrain ayant toujours fait son devoir. Est tombé mortellement blessé en se portant avec ardeur à la poursuite de l’ennemi le 9 août 1918 » dit la citation accompagnant son acte de décès.

Pourquoi oublia-t-on de graver son nom sur le monument ? Honnêtement, je n’ai pas de réponse à cette question.

La fiche matricule de Jules Bonnefoi de « Mémoire des Hommes ». 

Jules Edouard Bonnefoi, matricule 1026 classe 1916, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule complète sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Bonnefoi (ou Bonnefoy) étant toujours vivant dans le Vaucluse, si un descendant indirect reconnaît un membre se sa famille, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

A suivre: Augustin Bouchet.

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Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE MIROIR DES SPORTS du 04 mai 1937

Une belle photographie d’athlétisme et de saut à la perche à la couverture de ce numéro du 04 mai 1937. L’athlète Ramadier échoue à la hauteur de 4,07 mètres lors du concours du meeting au stade Pershing. La saison d’athlétisme est lancée à Paris. Malgré l’échec, cela nous vaut une image remarquable.

Tandem mixte pour la Polymultipliée, à Chantaloup-les-Vignes , épreuve créée par les adeptes du cyclisme populaire de Paul De Vivie alias Velocio, une épreuve créée en 1913 et disparu du calendrier professionnel en 2009.

Encore du cyclisme avec la photo de Cassin,…

…vainqueur à Cavaillon du Tour du Vaucluse.

La vitesse, toujours la vitesse:

Sur la piste de Monthléry, la voiture à moteur ç huiles lourdes pou s’attaquer au record de 50 milles.

Une protection aérodynamique pour le cycliste Albert Marquet lancé contre le record du mille aux Etats-Unis à la vitesse de 139,902 km/h.

La saison des finales continue.

Rugby. Finale du Championnat de France entre le CS Vienne et l’AS Montferrandaise au stade de Long-Jumeaux à Toulouse, un stade plus proche du champ de patates que du billard de Wembley que l’on verra en dessous.

Le titre de l’article oublie le score: 13 à 7 pour les Isérois.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports (sous-secrétaire d’Etat aux Sports mais qui a laissé son nom pour son oeuvre plus que bien de ministres) Léo Lagrange salue les équipes avant le match.

Une phase de cet affrontement sur un terrain indigne d’un tel événement.

Football anglais.

Sunderland remporte la Coupe d’Angleterre face à Preston 3-1 à l’Empire Stadium de Wembley devant 95 000 spectateurs. Ci-dessus, le premier but du match, oeuvre d’un attaquant de Preston.

Continuons avec le football hexagonal.

Les résultats de la 28ème journée (à 2 journées de la fin) du Championnat de France de Première division:

L’O.M. écrase Mulhouse 5-1 à l’Huveaune et renforce sa première place au classement.

Le titre est proche mais il faudra encore rencontrer L’OL (Lille) et Sochaux pour terminer la saison. petit suspens ! Ci-dessous, une tête de Mario Zatelli qui ira au fond des filets alsaciens mais qui sera refusée par l’arbitre.

En seconde division nationale…

Lens, en battant Amiens 2-0…

est assuré depuis longtemps d’être champion de ce championnat.

Un mot (un peu long) d’aviation avec cette vue d’un appareil de compétition et de son pilote Raymond Delmotte avant la catastrophe dont il faillit ne pas survivre au-dessus de l’aérodrome militaire d’Istres.

Tout est expliqué dans l’article reproduit ci-dessous…

Une belle frayeur tout de même pour l’aviateur !

Pour terminer, une photo à mi-chemin entre l’actualité historique et le sport:

L’équipe basque espagnole venue par des chemins détournés pour cause de guerre civile à Paris rencontrer et battre le Racing au Parc des Princes 3-0. Et cela, comme il est mentionné dans la légende malgré un entraînement peu poussé et un régime plutôt sous-alimenté depuis quelques mois. Tout est dit !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 03 MAI 1917

(JOUR 1005 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, Sarah Bernhardt devant la cathédrale de Reims pour protester contre les destructions… sous entendue allemandes. On verra que la guerre ce mois-ci continuera de frapper durement la Champagne.

Contenu éclectique de ce numéro mais pas inintéressant:

Lancement d’un sous-marin à Cherbourg pour combattre les sous-marins allemands coupables de faire régner la terreur sur les mers et océans. Mais la censure…

…cache le nom de ce nouveau venue.

Les Barbares bombardent les églises. Les Civilisés que nous sommes fabriquent des armes terribles contre les Barbares comme ces billes glissées dans les charges explosives. Où va se nicher la Civilisation ?

Les 2 versants des ravitaillements: en haut des camions (Renault ou Berliet ?) transportent hommes et matériel vers le front… en bas, des régiments territoriaux réparent sans cesse les voies de communication. La légende de la Voie Sacrée est en marche !

Lamentation de la Guerre Photographiée devant ces forêts dévastées. Sans évoquer les legs de ces  terres devenues incultes laissées aux générations futures.

Des prisonniers allemands, des officiers, traités avec tous les égards dus à leurs rangs.

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106 POILUS de CADEROUSSE, 106 destins… BLACHIER Léopold

106 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 106 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Treizième nom de la liste: Blachier Léopold Guillaume.

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Première face du Monument.

Berry-au-Bac est un lieu moins connu que Verdun ou la Marne dont l’historiographie de la Grande Guerre pour le grand public mais il n’en demeure pas moins un coin où l’on se battit quasiment sans discontinuer de 1915 à 1918. On y reviendra. C’est à deux kilomètres de ce bourg, sur le Mont Sapigneul que disparut le 16 avril 1917, Léopold Blachier, âgé de 29 ans.

Léopold était né le 15 octobre 1887, d’un père Lucien alors âgé de près de 40 ans et d’une mère, Marie Rosalie Taraveau, âgée seulement de 24 ans, dans la grange familiale du quartier de Bayard. Le recensement de 1906 nous permet de retrouver la famille complète dans la ferme du chemin d’Orange:

Une petite soeur, Rose, plus jeune de 3 ans que Léopold, est venue s’ajouter à la famille en 1890. En 1911, Léopold n’est pas recensé puisque militaire à Marseille au 3ème Régiment d’Infanterie, il effectue ses classes du 03 octobre 1909 au 24 septembre 1911. Il y a obtenu son Certificat de Bonne Conduite à l’issue de ces 2 ans.

Rappelé lors de la déclaration de guerre du 03 août 1914, il rejoint le 3ème R.I. à Digne qui fut  rapidement déplacé en train vers le nord-est de la France. C’est le 13 août que les hommes de ce régiment connurent leur baptême du feu du côté du bois des Hauts de la Croix à Concourt non loin de Nancy et surtout près de Lagarde où était déjà tombé un autre Caderoussier, Augustin Aubert, le 11 août, 2 jours auparavant; on a déjà parlé. On peut lire sur le journal de marche du régiment que le tir (allemand) qui a dû être préparé et repéré avec la plus grande attention et la plus grande précision fait de cruels ravages dans les rangs du 1er et du 2ème bataillon.

Mais c’est du côté de Verdun, à Béthincourt, que Léopold Blachier sera blessé une première fois, le 12 mars 1915, d’un éclat d’obus qui lui occasionna une plaie légère à l’avant-bras droit, pour reprendre les termes officiels du registre matricule. Bizarrement, le journal de marche de l’unité ne signale aucun incident ce jour-là mais parle d’un blessé à Bois Carré le lendemain, le 13 mars. Une erreur de transcription sur le registre matricule, peut-être ?

Le 12 mai 1915, de retour de convalescence, Léopold Blachier passe au 150ème Régiment d’Infanterie, à Chartres.

Il est temps de parler de ce secteur de Berry-au-Bac considéré autant du côté allemand que du côté français comme un endroit stratégique. Comme vous le voyez ci-dessous, nous sommes à 100-120 km au nord-est de Paris…

où tout mamelon dépassant de la plaine devient capital pour des stratèges militaires. Ainsi, dès 1915,…

la côte 108 fut l’enjeu de toutes les convoitises. Et comme à Vauquois, la guerre des mines y fit rage jusqu’en février 1916, début de l’offensive allemande sur Verdun qui détourna l’attention des 2 états-majors. En plus de cette butte naturelle, le canal latéral à l’Aisne et celui reliant l’Aisne à la Marne avaient eu la mauvaise idée de se rejoindre à Berry. Second enjeu pour les 2 camps. Dès la fin des combats de Verdun en 1916, ce secteur du front reprit de l’importance. Il se situait à l’extrême est du secteur du Chemin des Dames. L’attaque programmée par Nivelle pour enfoncer le front allemand éclaboussa sur ce coin déjà meurtri. Les combats pour prendre une autre « motte » guère plus élevée que la côte 108, le Mont-Sapigneul, du nom d’un hameau de Cormicy rayé de la carte par les combats, reprirent de plus belle. L’attaque principale eut lieu du 04 au 12 avril 1917 mais se prolongea jusqu’au 16 avril, journée qui vit le 150ème de Ligne décimé comme en atteste ce monument du Lieutenant Cocula disparu le même jour que Léopold Blachier:

Document emprunté au net.

Pour preuve le parallélisme des fiches de Léopold Blachier de Caderousse et Alphonse Cocula d’un hameau de Cahors (Lot) sur Mémoire des Hommes.

Que dire de plus ? Peut-être reprendre la citation que reçut Léopold Blachier pour son courage face à la mort, le 16 avril 1917, que lui décerna l’Armée:

Pendant le combat du 16 avril 1917, a fait preuve d’intelligence et d’initiative en se portant aux endroits particulièrement menacés sur le front de sa section, a contribué pour une large part à enrayer une violente contre-attaque ennemie. Soldat d’une bravoure et d’un dévouement exceptionnel. 

Peut-être aller faire un tour sur le journal de marche du 150ème. Pas moins de 11 pages racontent la journée du 16 avril 1917. On y retrouve un plan précis des lieux avec l’enchevêtrement des tranchées françaises et allemandes, bouleversées de plus par les bombardements d’artillerie.

On y lit des passages édifiants prouvant l’ampleur des massacres:

Si même l’Armée le reconnaît !

Et un bilan des pertes considérable !

Pas moins de 1 106 hommes furent mis hors de combat en deux jours sur les pentes du Mont Sapigneul, dont la moitié tués ou disparus, ce qui revient au même !

Léopold Guillaume Blachier, matricule 340 classe 1917, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Même si le patronyme Blachier est rare de nos jours dans le sud-est, si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

Plaque empruntée au net célébrant à la fois les sacrifices du hameau et des hommes.

A suivre: Jules Bonnefoi.

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